Jachère
321 pages
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Jachère , livre ebook

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Description


La Terre, malade, polluée, a été mise en jachère pour mille ans et interdite d’accès sous peine de mort. L’humanité a été déplacée vers d’autres mondes grâce à la technologie des Connecteurs Quantiques de Blue Horizon.


Quatre cent soixante-cinq ans après la Grande Évacuation, Marcus infiltre un équipage de contrebandiers avec un objectif : se rendre sur Terre. Car la Jachère couve un terrible secret : emprisonné dans une bulle de temps accélérée, le berceau de l’espèce humaine a vieilli de cinq millions d’années. Faune, flore, continents, l’ancien monde présente un visage différent.


Pour Marcus, les ennuis ne font alors que commencer : il doit retrouver un post-humain au destin extraordinaire et connu sous le nom de guérisseur. Il doit aussi percer le secret de la Jachère...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 avril 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782374537481
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
La Terre, malade, polluée, a été mise en jachère pour mille ans et interdite d’accès sous peine de mort. L’humanité a été déplacée vers d’autres mondes grâce à la technologie des Connecteurs Quantiques de Blue Horizon.
465 ans après la Grande Évacuation, Marcus infiltre un équipage de contrebandiers avec un objectif : se rendre sur Terre. Car la Jachère couve un terrible secret : emprisonné dans une bulle de temps accéléré, le berceau de l’espèce humaine a vieilli de cinq millions d’années. Faune, flore, continents, l’ancien monde présente un visage différent.
Pour Marcus, les ennuis ne font alors que commencer : il doit retrouver un post-humain au destin extraordinaire et connu sous le nom de guérisseur. Il doit aussi percer le secret de la Jachère…


Stéphane Desienne est établi sur les bords de la Loire, le dernier fleuve sauvage d’Europe, dit-on. Il est féru de science-fiction depuis son plus jeune âge, influencé par le côté obscur des technologies, l’exobiologie, les thèmes liés à la survie.
Puisque dans le futur, tout peut arriver, ce n’est pas le pire qui provoque la terreur, mais son anticipation.
JACHÈRE
Stéphane DESIENNE
Collection du Fou
OCÉANIA
Chapitre 1
Orbite d’Océania, temps universel 465 ap. GE.

Les armateurs ne tarissaient pas d’éloges sur l’excellence des constructions des chantiers spatiaux de Shenzhou. Depuis la Grande Évacuation de la Terre, les ingénieurs chinois régnaient en maîtres sur ce créneau industriel laissé vacant par les anciennes puissances occidentales, ce qui expliquait une politique tarifaire jugée scandaleuse. Ajoutez à cela un sens inné du commerce, un art consommé de la négociation et l’achat de l’une de ces merveilles de navire prenait les allures d’un marathon financier qui n’épuisait pas que le portefeuille nécessairement bien garni du futur acquéreur. Aux dires des heureux propriétaires cependant, cela en valait le coût.
L’élégance aérienne de la Flambeuse d’Aquitaine bénéficiait, en plus d’un savoir-faire technologique reconnu, de la fameuse touche chinoise. Une esthétique inégalée issue de l’un des patrimoines culturels les plus anciens et les plus riches de l’Espace Humain. Du bulbe-passerelle translucide au bouquet propulsion aéré, chaque élément, segment ou baie à équipements, se fondait à la perfection dans la ligne fluide du bâtiment. Même les longs pods-cargos hexagonaux, pourtant disgracieux, ne rompaient pas l’harmonie, ni le charme qui s’en dégageait.
Un beau vaisseau est un vaisseau qui vole bien.
Nadia Vernenko, navigatrice et pilote, souscrivait sans réserve à l’axiome. Elle se tourna vers l’ingénieur de vol qui occupait l’imposant fauteuil de commandement d’habitude réservé au Patron. Wilkinson pesta contre le plateau holocom. Ses mains calleuses s’agitèrent au milieu de la projection immatérielle à laquelle il adressa une supplique suivie d’une bordée de jurons. La soudaine flambée hargneuse amusa Nadia :
— Wilks, tu es en train de te faire du mal.
— On a vraiment un pack de lopettes cette année, répliqua-t-il pour justifier ses réactions démonstratives.
Le Néo-australien grommela et ouvrit une nouvelle canette. Le tournoi des Neuf Mondes se déroulait tous les deux ans et il ne ratait aucun match. Même lorsqu’ils se trouvaient hors de portée de l’un des relais de communication, son abonnement annuel, qu’il renouvelait avec une piété fiévreuse, lui permettait d’accéder aux différés ainsi qu’aux bases de données statistiques de la Fédération Intermondes de Rugby. Le Patron tolérait sa passion débordante à condition qu’elle n’interfère pas avec son travail. Toutefois, son rêve de gosse lui échappait encore : assister à l’une des rencontres du T9 depuis un stade surchauffé et survolté. La nouvelle occasion de le réaliser venait de s’envoler. Chaque édition de la célèbre compétition réveillait d’anciennes blessures, notamment celle qui avait mis un terme à sa carrière. La passion demeurait, au vu des jurons qui fusaient à travers la passerelle. Être témoin de la débandade de son équipe fétiche n’améliorait pas son sentiment acerbe. Il se consolait en descendant quelques canettes.
— Si le Patron apprend que tu te pintes la tronche en matant un match dans son propre fauteuil, il te passera un savon.
— Je ne suis pas l’officier de quart.
— Mais moi, si, rétorqua-t-elle.
— Ouais, ouais, ça va Nadia. Il me faut plus que deux bières pour être raide.
La pilote quitta son siège baquet, enjamba l’imposante colonne centrale bardée d’écrans tactiles. L’ingénieur de vol arborait fièrement le numéro deux sur le maillot noir de son équipe favorite.
— Bon, voilà le deal, proposa-t-elle. J’en bois une en ta compagnie. Et pour toi ce sera la dernière.
Ses yeux gris prenaient une teinte brumeuse lorsqu’il ronchonnait. Il lui adressa un clin d’œil, leva son bras épais et un choc métallique entre deux canettes dégoulinantes consacra cet arrangement exceptionnel avec les règles de bord.
— Zdorov’ye, tovarishch !
Nadia pouffa à l’accueil de ces paroles surgies du passé, celles d’un monde ancien que toute l’humanité préférait oublier comme on cache les poussières galeuses sous un tapis ou des emballages alimentaires sous son lit. Elle savoura cette première gorgée bien fraîche et essaya de s’intéresser au drame sportif qui se nouait devant ses yeux.
Les Océaniens enfonçaient les arrières Néo-australiens dépassés, déstabilisés par un jeu emmené par des opposants véloces qui les harcelaient sans cesse. L’un des avants au maillot azur échappa au plaquage d’un, puis deux mastodontes, effectua un crochet à gauche pour tenter de se faufiler à travers la défense en proie à une soudaine panique sous les vivats redoublés de la foule venue nombreuse pour acclamer ses héros. Il fut déséquilibré par l’un des ailiers en noir et l’action s’embourba, devint confuse, puis s’acheva par un regroupement à moins de dix mètres des poteaux sur un coup de sifflet de l’arbitre qui demanda une assistance IA pour confirmer sa décision.
— Ce n’est pas passé loin, commenta Wilks.
L’un après l’autre, les combattants s’extirpèrent, non sans mal, de cet enchevêtrement de pieds, de bras emmêlés et de corps massifs. Des robots-adjoints roulèrent sur la pelouse pour distribuer des bouteilles aux joueurs qui échangèrent quelques mots avec le staff en attendant le verdict de l’homme en jaune. Ce dernier consultait son écran souple tout en conversant avec l’IA d’arbitrage.
— Je suis désolée que le Patron ne t’ait pas proposé de l’accompagner pour voir ce match, dit Nadia.
— Ouais. Il est en mission de ramassage, ce n’est pas comme si l’on devait livrer des armes à des mercenaires ou des rebelles, répliqua-t-il un peu sèchement.
N’importe qui aurait pu s’en charger, même lui. Le ton de sa voix exprimait bien mieux que des paroles sa déception. Lors de leur précédente escale, ils avaient récupéré un physicien et une ethnolinguiste. Nadia n’insista pas.
La partie reprit.
Les Néo-australiens obtinrent une pénalité ce qui leur permit de se dégager et d’éloigner le danger. Le ballon ovale s’éleva dans les airs et franchit la limite du terrain. Une courte section de la ligne blanche vira au rouge, signalant au talonneur océanien l’endroit exact où il devrait effectuer la remise en jeu. Celui-ci marcha tranquillement tandis que ses coéquipiers s’alignaient, séparés d’un mètre de leurs adversaires. L’un des avants, soulevé par son partenaire, récupéra le ballon lancé avec précision, se retourna et tenta une percée en allant percuter, tête la première, la rangée de maillots foncés. Les nanofibres réagirent au contact pour protéger les joueurs et, pour les spectateurs munis de lunettes à réalité augmentée, des étincelles jaillirent à chaque impact. Des vivats enflammèrent le stade à chaque percussion d’un avant.
— C’est un sport de brutes.
— Vous les Russes, vous êtes d’incurables romantiques. Vous ne saisirez jamais l’essence divine de cette discipline, se gaussa-t-il.
— Un ballon ovale qui rebondit n’importe où et des passes en ar

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