Julie cherche Marie
154 pages
Français

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Julie cherche Marie , livre ebook

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Description

Et si un événement des plus banals pouvait changer à jamais le cours de notre existence ?
Au printemps 1960, Julie, une femme d’une trentaine d’années, assiste à un concert d’orgue. Avec surprise, elle constate que l'organiste ressemble étrangement à sa cousine Marie, disparue sous un bombardement en 1943, dont on n’a jamais retrouvé le corps...
De prime abord, il semble impossible que Marie, modeste élève dans une école de couture, soit cette musicienne, au génie internationalement reconnu.
À moins que...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2018
Nombre de lectures 23
EAN13 9782376521471
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Roman
Dominique Castel
Julie cherche Marie



ISBN : 978-2-37652-147-1
Titre de l'édition originale : Julie cherche Marie
Auteur : Dominique Castel
Copyright © Butterfly Editions 2018

Couverture © Adobe Stock + Krystell Droniou + Butterfly Editions 2018
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.

Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-147-1
Dépôt Légal : novembre 2018
1910181715

Internet : www.butterfly-editions.com

contact@butterfly-editions.com

Pour Françoise, ses encouragements, sa patience, ses conseils, sans lesquels ce roman ne serait certainement pas entre vos mains aujourd'hui.
- Préface-






Ce roman se déroule en 1960, mais nous raconte aussi des évènements qui, eux, se situent pendant la deuxième guerre mondiale. Beaucoup de ces évènements sont historiques. Mais néanmoins quelques-uns ne le sont pas. De même, certains lieux, certains monuments, ont été inventés pour les besoins du roman. Pour les lecteurs qui seraient curieux de savoir ce qui, dans ce récit, est véritablement historique, et ce qui ne l'est pas, j'ai ajouté, en fin de récit quelques notes qui pourront satisfaire leur curiosité, mais aussi peut-être les inciter à en découvrir plus, par des recherches personnelles.
- 1 -




JULIE CORMIER



* * * * *



Vendredi 8 avril 1960 - 17h15 - Paris - Archives nationales

– Julie !… Julie !…
La jeune femme se retourne. Sa collègue Maryse descend rapidement les marches du grand perron et rejoint Julie au milieu de la cour d’honneur.
– Dis donc, Julie, pour dimanche, j’ai un petit contretemps… je ne pourrai pas venir avec toi au concert de Marie-Pierre Chatelard à Saint-Aubin.
– Ah bon ?… Mais pourquoi ?…
– Juste au moment où j’allais partir, j’ai reçu un coup de téléphone de Melun. Ma tante Catherine… tu sais, je t’en ai parlé…
– Ah oui… la tante Catherine… elle t’a, pour ainsi dire, élevée ?
– C'est bien ça… Malheureusement, elle a eu une sorte de malaise, je ne sais pas quoi exactement. Enfin… apparemment elle va mieux maintenant, mais elle me réclame. Alors, là, je repasse chez moi en vitesse, et j’attrape le prochain train. Je vais certainement rester tout le week-end avec elle. Je suis vraiment désolée…
– Non… non… ce n’est pas grave : occupe-toi de ta tante, c’est plus important qu’un concert.
Lorsque les deux femmes se séparent sur le trottoir de la rue des Francs-Bourgeois, Julie s’éloigne d’un pas pensif et songeur.
Lorsque, six ans auparavant, Julie avait été embauchée aux Archives nationales, Maryse Marchais était, très rapidement, devenue l’une des collègues dont elle s’était sentie la plus proche. Elles avaient le même âge, trente-trois ans. Elles étaient toutes deux célibataires. Et surtout, bien que provinciales, elles étaient toutes deux passionnées par tous les loisirs culturels que la capitale pouvait leur offrir : musées, expositions, bibliothèques, concerts…
Pourtant, Julie n’est pas trop déçue par ce contretemps. En effet, même si, en dehors du travail, elle fréquente plus Maryse que n’importe quelle autre de ses collègues, elle ne peut, au plus profond d’elle-même, se résoudre à la considérer comme une « amie ». En fait, Julie ne pense pas avoir, dans son entourage, une personne qu'elle puisse vraiment appeler un – ou une – ami(e). Des relations, plus ou moins proches, certes, de bonnes copines, comme Maryse justement, oui… Mais des amis… non. En y réfléchissant bien, Julie réalise que son meilleur ami est, et demeure… son père !
Alors… tant mieux ou tant pis… Julie ira donc seule dimanche après-midi à l’église Saint-Aubin, où la célèbre organiste Marie-Pierre Chatelard doit donner un récital, et certainement se livrer à l’une, voire plusieurs, des improvisations qui ont fait son succès.



***


Dimanche 10 avril 1960 - 16h00 - Paris - Église Saint-Aubin

Le concert est terminé depuis un bon quart d’heure, quand les derniers auditeurs sortent de l’église. Mais Julie, elle, est restée assise sur sa chaise.
Cette attitude n'est d'ailleurs pas motivée par un désir de prière, ou même de recueillement. Elle émet depuis longtemps de sérieux doutes sur le bien-fondé des dogmes de l’église catholique, apostolique et romaine… ainsi que sur toute autre forme de religion inventée par les hommes d’ailleurs. Elle avait été obligée, au cours de sa petite enfance, de subir, dans son village natal, au fin fond de la Normandie, l’obligation de la messe dominicale… plus une coutume d’ailleurs que l’expression d’une véritable croyance : elle s'était toujours demandé si certains des membres de sa famille ne venaient pas à l’église plus par crainte du qu’en-dira-t-on que par véritable adhésion aux principes du christianisme. À Bayeux, les bonnes sœurs, qui géraient l’intendance du collège où elle avait effectué ses études secondaires, l’avaient forcée à une pratique tellement assidue que cette contrainte, par un effet contraire, lui avait fait rejeter définitivement la religion. Lorsque, par la suite, elle avait étudié les écrits de certains grands penseurs, ce rejet un peu primaire avait évolué en un athéisme plus réfléchi.
Mais Julie est aussi une passionnée de toutes les formes d’expression artistique. Cette passion l'oblige à reconnaître que, même s’il a, par le passé, allumé les bûchers sur lesquels on brûlait des incroyants, ou été à l’origine de guerres sanglantes, le christianisme a aussi été l’instigateur de multiples chefs-d’œuvre, dans des domaines aussi variés que la musique, la peinture, la sculpture, ou l’architecture.
L’architecture justement… Julie connaît assez bien celle de l’église Saint-Aubin. Non seulement elle travaille dans le quartier, rue des Archives, mais elle y habite aussi, puisque le petit logement, dont elle deviendra propriétaire lorsqu’elle aura remboursé son crédit à la banque, est situé rue de Sévigné. Si elle connaît donc bien l’architecture de l’édifice, elle en connaît aussi l’histoire.
Les fondations de Saint-Aubin remontent au XV° siècle, mais la majeure partie du bâtiment a été construite entre 1630 et 1638, à la fin du règne de Louis XIII. Saint Aubin, lui-même, né aux alentours de l’an 470, avait été évêque d’Angers jusqu’à sa mort, en 550 environ. La mère de Louis XIII, Marie de Médicis, ayant résidé à Angers, avait suggéré de donner le nom du saint homme à l’église que son fils était en train de reconstruire à Paris. Malgré l'exil, en 1631, puis la déchéance de la Reine Marie, le Roi avait adopté la suggestion de sa mère.
– Pardon, Madame…
Julie sort instantanément de sa rêverie éveillée. La personne qui vient de l’interpeller en chuchotant est une femme d’une cinquantaine d’années, à la mise sobre, et aux cheveux tirés en arrière en un chignon très strict. Certainement l’une des vieilles filles s’occupant bénévolement de l’intendance de la paroisse.
– Je n’interromps pas votre prière, j’espère ?…
Julie se retient de sourire, et surtout de lui répondre que la prière est un sport qu’elle a depuis longtemps cessé de pratiquer !
– Non, non, je vous rassure, je contemplais seulement l’architecture de l’église.
– Un bien bel édifice, il est vrai… Par contre, si donc vous ne priez pas, pourrais-je alors me permettre de vous inviter à la petite collation que Monsieur le curé offre à quelques amis, dans la sacristie, en l’honneur de Mademoiselle Chatelard ?
Julie est, bien entendu, ravie de cette invitation, mais sa bonne éducation naturelle l’oblige à plus de réserve :
– Je ne sais si je peux me permettre de vous importuner : il s’agit, je présume, d’une réception privée.
– Ne vous en faites pas : il y a moins d’invités que nous en attendions et votre présence ne gênera personne, bien au contraire.



***


Dimanche 10 avril 1960 - 16h15 - Paris - Sacristie de l'église Saint-Aubin

Julie n’avait pas pénétré dans une sacristie depuis fort longtemps… depuis son adolescence en fait, lorsqu’elle acc

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