Keldor
178 pages
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Keldor , livre ebook

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Description

En ce jour de l’an de grâce 567 de la 7e ère, Daryuk, roi légitime de Keldor, tire sa révérence après un règne long et prospère. Tandis que le banquet du couronnement de l’un de ses deux fils est sur le point de commencer, une menace grandissante se masse aux confins du royaume. Les drents, jadis tenus à distance par les cavaliers de la garde royale, descendent des montagnes à l’est et forcent la ville de Tian à sonner l’alarme.
Au moment de céder sa couronne, Daryuk monte sur le podium pour saluer ses fidèles sujets lorsqu’un vieil homme sort des coulisses promptement et s’effondre à ses pieds. Le ciel s’obscurcit, laissant présager que le changement de garde amènera son lot d’ennuis sur le royaume.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 septembre 2019
Nombre de lectures 4
EAN13 9782897752750
Langue Français

Extrait

Keldor
La succession
 
 
Bruno Mercille
 

 
 
Prologue
 
L e royaume de Keldor suivait le cours que le temps lui imposait. Le chaos était sur le point de régner et c’était à l’an 237 de la 6 e ère que Derik, roi incontesté de Keldor, prit la décision d’en conclure avec le mal. Il n’avait pas vraiment le choix, les armées du Nord étant massées aux confins territoriaux.
Derik était un monarque de nature pacifique, pour qui la guerre était une solution de dernier recours. Il était toujours parvenu à maintenir l’harmonie dans son royaume grâce au dialogue et au partage. Voilà pourtant de multiples lunes déjà que les conflits avaient remplacé le calme qui régnait dans son domaine.
Jusque lors, les terres de Keldor étaient immensément riches de ressources, ce qui faisait l’envie des belligérants venus du Nord. Le peuple libre de Keldor vivait en parfaite harmonie et tous contribuaient à la pérennité du royaume. La famille royale chérissait son peuple avant tout et refusait catégoriquement que ses habitants souffrent d’un quelconque mal, que ce soit d’un simple inconfort ou encore d’une famine extrême.
La relation que les Keldoriens entretenaient avec la nature et la terre était singulière. Conscients que sans elle, ils ne seraient rien, les citoyens du royaume faisaient de l’agriculture un art passionnel. Tout était planifié et chaque coup de bêche avait son importance.
Les quatre villes et villages formant le splendide royaume de Keldor avaient chacun leur rôle à jouer. Au sud, le village portuaire de Garund s’acquittait des tâches maritimes. Les quelques navires de pêche respectaient avec véhémence les produits de la mer. Chaque prise devait servir à nourrir les habitants de Keldor et lorsque les réserves étaient saturées, les marins restaient au port.
À l’est, la ville de Tian était la fière gardienne des montagnes. Quiconque voulait s’aventurer au col d’Unederi devait préalablement transiter par Tian. Les soldats du royaume de Keldor y avaient établi une base stratégique dans le but de mieux contrôler les allées et venues de par les montagnes.
Malgré l’étendue de la ville, peu de Keldoriens habitaient à Tian en raison du microclimat local qui sévissait dans la région. Le col d’Unederi amenait régulièrement de grandes quantités de précipitations et la position géographique de la ville par rapport à la montagne faisait en sorte que le soleil brillait de ses chauds rayons quelques heures par jour seulement. Néanmoins, les habitants de Tian étaient des gens coriaces et il était impensable pour eux de quitter cet endroit. Même les hivers les plus rudes ne venaient jamais à bout de ces inexorables et fiers citoyens.
Finalement, le Nord était bordé par la cité de Maaken, qui avait pour rôle principal de fournir le bétail et les végétaux nécessaires aux habitants du royaume. Son emplacement géographique était propice à l’agriculture, car les courants marins provoqués par la mer de Keldor et la mer des Vents apportaient chaleur et pluie sur les terres riveraines.
Maaken était le fief de Keldor. Si le royaume était aussi prospère, c’était en grande partie grâce à la puissance économique de la cité. D’innombrables terres cultivables ornaient la région nordique tandis que les abondants troupeaux de bêtes erraient candidement dans les pacages. De nombreux convois de marchands allaient et venaient afin de distribuer les vivres et fournitures à travers le royaume.
Le prince Eraomyr, fils ainé du roi, avait pour tâche primordiale de coordonner ce fabuleux système de partage mis en place par son aïeul. Il parcourait fréquemment les routes du royaume escorté par sa garde rapprochée. Croisant une multitude de paysans, marchands et soldats sur son chemin, tous le saluaient et le glorifiaient à la fois.
Le prince avait à l’occasion d’étranges comportements, allant de réactions subites, impulsives et habituellement inexpliquées. De temps à autre, une perturbation climatique telle une bourrasque subite ou une averse intense empirait la situation. Ces errements survenaient généralement après une courte, mais intense période de réflexion cérébrale ou encore un effort physique digne de mention. Lui-même ne comprenait jamais ce qui se passait lorsqu’il en découlait de la sorte, mais il ne s’en faisait pas outre mesure.
Ces agissements tombaient toutefois rapidement dans l’oubli, car l’image du valeureux guerrier prédominait sur ces biscornus écarts. En effet, Eraomyr avait été le premier descendant de la lignée royale à vaincre un drent lors d’un combat rapproché. C’était non sans peine qu’il était parvenu à enfoncer la lame affutée de son épée directement dans le cœur de son ennemi.
Pourtant pas très costaud, le prince avait fait preuve d’une inaccoutumée habileté, qu’il ignorait lui-même. Les mestres du royaume attribuaient cette subite dextérité à un enchantement quelconque. Certains racontaient même qu’Eraomyr possédait le talent rarissime d’utiliser sa pensée afin de contrôler la matière physique. Ainsi, il se serait servi de son potentiel psychique pour guider son bras contre ce drent.
Le calme habituel du royaume était tel que les marchands qui sillonnaient les chemins reliant les différentes villes et les villages avaient l’esprit apaisé. Aucun brigand ne s’attaquait aux passants, qu’ils soient à pied ou en charrette.
Des airs joyeux étaient mélodieusement interprétés par les ménestrels de partout au royaume de Keldor. Lorsque venait le crépuscule, des masses d’habitants se regroupaient dans les auberges pour les écouter raconter les légendes d’autrefois. À l’aube, tous reprenaient leurs besognes dans l’allégresse et la bonne humeur.
Quoique l’harmonie s’était emparée du royaume, de plus en plus de conflits armés survenaient à ses frontières. La majorité de ces oppositions mettaient en scène les hommes du Nord qui venaient s’aventurer sur les terres prospères de Keldor.
Les habitants du royaume des Pics avaient consommé de façon abusive la totalité de leurs ressources et n’avaient en aucun temps respecté les périodes de jachère pourtant nécessaires au maintien de l’équilibre agricole. Quelques groupuscules de soldats des Pics venaient, sur une base maintenant régulière, sur les terres keldoriennes dans le but d’observer la garde royale. Ces séances d’étude se transformaient la plupart du temps en affrontements directs, car les hommes du Nord n’entendaient pas à plaisanter et ne faisaient de manière à personne.
Plutôt que de prendre soin de leurs terres, ils préféraient importer leurs aliments des autres royaumes. Lorsque les sols devenaient improductifs, Cardard, sombre monarque de la région nordique des Pics, ordonnait la destruction des champs et la construction de bâtiments ayant pour mission de perfectionner les armes et moyens de défense de son armée.
Contrairement à leurs voisins du Nord, les Keldoriens incarnaient d’exceptionnels agriculteurs et ils vénéraient la terre. Derik était bien au fait que les royaumes limitrophes étaient rarement autosuffisants quant à leurs besoins matériels et alimentaires. Pour cette raison, il s’assurait, printemps après printemps, que ses récoltes étaient convenablement prospères pour subvenir à la demande de tous les royaumes. Le cœur sur la main, il envoyait des navires parcourir les étendues d’eau afin de délivrer les biens essentiels au nord et à l’est, par-delà mers et montagnes.
Malgré le fait que Derik lui offrait des vivres et autres fournitures, Cardard n’avait qu’une idée en tête : s’approprier l’absoluité des ressources de Keldor. Soit en s’affranchissant des terres du Sud, soit en éliminant de façon totalitaire chacun des habitants du royaume, pour ensuite prendre possession des richissimes terres cultivables. Sachant indubitablement que Derik ne lui céderait jamais ses terres, la seconde option avait été planifiée, ce qui mena les armées du Nord aux portes de Keldor.
Le majestueux royaume du Sud était immense. Cardard devait organiser son invasion d’une main de maitre. Il savait au fond de lui-même qu’il n’avait qu’une seule chance de réussite. Son armée était largement insuffisante en nombre et il en était pleinement conscient. Il fomentait son plan depuis déjà plusieurs saisons et ce temps investi lui avait permis de se forger de puissants alliés. Grâce à une technique proscrite depuis les anciennes guerres, Car

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