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Description
Sujets
Informations
Publié par | Québec Amérique |
Date de parution | 08 novembre 2020 |
Nombre de lectures | 1 |
EAN13 | 9782764441299 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
« Même si vous n’êtes pas a priori un amateur inconditionnel de polars, on vous met au défi de ne pas être happé par celui-ci. Non seulement l’enquête est des plus captivantes, mais la lecture offre une occasion d’en apprendre énormément sur la réalité d’Israël, des Juifs et des Palestiniens, leur culture et modes de vie, leurs différences et ce qui les rassemble […] La plume de l’auteur est fort agréable et son propos, nuancé. À mettre entre toutes les mains ! »
Blogue ICIARTV
« Il est des livres de fiction dont on sort moins idiot et moins ignorant. L’Affaire Myosotis de Luc Chartrand est de ce type : passionnant et éclairant. […] Voici, une fois de plus, un polar québécois de calibre international qui mériterait non seulement un grand succès chez nous, mais une reconnaissance et une distribution beaucoup plus larges. »
Revue Alibis
« Extrêmement bien documenté, ce qui n’enlève rien au rythme soutenu de l’action, ce thriller politique nous permet aussi de mieux comprendre une des plus grandes crises politiques de notre époque. »
Julie Roy, Coup de pouce
Du même auteur
L’Affaire Myosotis , Québec Amérique, coll. Tous Continents, 2015.
Au bout de la route. Le Québec hors des sentiers battus , Lanctôt éditeur, 1999.
Code Bezhenti , Libre Expression, 1998.
Histoire des sciences au Québec , Les Éditions du Boréal, 1987 ; nouvelle édition, 2008.
Projet dirigé par Marie-Noëlle Gagnon, éditrice
Conception graphique : Sara Tétreault
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Révision linguistique : Élyse-Andrée Héroux et Chantale Landry
Lecture de sûreté de la présente édition : Flore Boucher
En couverture : En couverture : Photomontage réalisé à partir d’une photographie de © mikhail / shutterstock.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri
Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : L’affaire Myosotis / Luc Chartrand.
Noms : Chartrand, Luc, auteur.
Collections : qa (2019)
Description : Nouvelle édition. | Mention de collection : qa
Identifiants : Canadiana (livre numérique) 2020007542X | Canadiana (livre imprimé) 20190032294 | ISBN 9782764441282 (PDF) | ISBN 9782764441299 (EPUB) | ISBN 9782764440223
Classification : LCC PS8555.H43057 A62 2020 | CDD C843/.54—dc23
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com
À feu mon ami David Rome, qui m’ouvrit les pages de l’histoire juive mais qui n’eût peut-être pas aimé ce livre-ci.
Bien qu’ils soient parfois inspirés de la réalité, les personnages et événements décrits dans ce roman sont fictifs.
La subjectivité et l’objectivité ne sont pas des concepts aussi clairement distincts que la majorité des gens le croient. Et si leur frontière est d’emblée aussi ambiguë, il n’est dès lors pas très difficile de la déplacer intentionnellement.
Haruki Murakami, 1Q84
PROLOGUE
Jabaliya, bande de Gaza. Janvier 2009
Toute la bande de Gaza vivait dans l’attente de l’offensive terrestre.
De jour comme de nuit, le ciel semblait se déchirer au passage des chasseurs. La canonnade de la marine se déchaînait à partir de la mer. Et le subtil bourdonnement des drones, baptisés zannanas (les moustiques) par les Gazaouis, venait porter la mort dans les ruelles les plus obscures. Leurs explosions ébranlaient jusqu’aux fondements de la terre. Le Plomb durci d’Israël s’abattait sur Gaza comme le poing de Dieu.
— Quand ils viendront, ils se feront massacrer, prophétisait du haut de ses onze ans le jeune Ibrahim Shalabi à l’intention de ses copains.
Il se trouvait avec trois amis dans un passage du camp de Jabaliya, en périphérie de la ville de Gaza. Les hauts murs de béton sales renvoyaient l’écho des cris des enfants dans cette ruelle qui n’avait jamais connu l’asphalte. Son sol était jonché de sacs à ordures et de vieux pneus. Malgré le froid de ce début d’hiver, Ibrahim ne possédait pour toutes chaussures que ses éternelles sandales de plastique qui, en ce moment, traînaient aux rebords des mottes de boue épaisse. Ses amis et lui portaient tous des survêtements de foot, et ils avaient les cheveux rasés des enfants des quartiers où le combat contre les poux ne s’arrête jamais.
Pour eux comme pour tout le monde, le sujet de discussion des derniers jours était celui de l’entrée imminente des Forces terrestres israéliennes dans l’enclave palestinienne rebelle. Les Israéliens avaient massé leurs chars près du Mur. Ibrahim et ses amis attendaient avec une angoisse non dite l’arrivée de véritables soldats, qu’ils verraient combattre d’homme à homme dans leurs rues et non plus comme une force lointaine et abstraite qui ne se matérialisait que par des bombes larguées du haut des airs.
Ces garçons ne l’auraient pas avoué à leurs parents, mais ce déchaînement de puissance qui tombait du ciel les fascinait et suscitait en eux une admiration secrète pour ces fils de keleb (chiens) d’Israéliens.
Une explosion – une autre – se fit entendre au loin, vers le centre-ville de Gaza.
— J’aimerais voir une explosion de près et survivre. Inch Allah !
Son cousin Mohammed avait parlé.
— Toutes ces explosions font des martyrs, rétorqua Ibrahim, le rabrouant. Qui es-tu pour vouloir célébrer ta propre vie quand les autres meurent et vont au paradis ?
Mohammed baissa les yeux sans rien ajouter.
On ne s’attardait guère dans les rues et, en cette tombée du jour, seuls quelques passants rentraient chez eux d’un pas pressé, portant des provisions ou une bombonne de gaz chèrement monnayée. Ibrahim et ses copains traînaient encore dehors malgré les objurgations de leurs parents.
Les habitants des quartiers adjacents avaient évacué leurs maisons après que l’aviation israélienne leur eut balancé des tracts les sommant de partir. Le voisinage où vivait Ibrahim n’avait pas encore eu droit à cette délicatesse.
La rumeur d’un cortège de véhicules fit courir les garçons vers l’artère principale quasi déserte. Une première jeep bondée d’hommes cagoulés – les brigades Al-Qassam – apparut au bout de la rue près de la place Al Grem, et les enfants s’élancèrent en sautant pour saluer ces combattants du Hamas, les premiers qu’il leur était donné de voir depuis le début des bombardements. Les quatre gamins scandaient « Allahu akbar ! » sur leur passage. Mais ils étaient bien les seuls à manifester ainsi, les habitants du quartier préférant rester derrière les portes closes. Une demi-douzaine de pick- up défilèrent à pleine vitesse, chargés d’autres hommes cagoulés cramponnés à leurs kalachnikovs et à leurs lance-roquettes.
Le convoi venait de disparaître au bout de la rue quand une gerbe de feu s’éleva au même endroit. Ibrahim ressentit l’onde de choc jusque dans son abdomen. La retraite de la milice palestinienne venait de tourner court.
Ibrahim et ses copains détalèrent en sens inverse. Mais leur course fut de courte durée. En haut de la rue, ils virent surgir le bout du canon et les chenilles d’un blindé qui tourna aussitôt dans leur direction. Il était suivi d’un autre… Les enfants ne restèrent pas assez longtemps pour compter combien il y en avait. Ils se jetèrent dans une venelle transversale, en proie à la panique.
L’armée israélienne venait d’entrer dans leur quartier.
• • •
On ne dormit guère cette nuit-là dans la maison des Shalabi.
Ibrahim