L Autre bout du monde
145 pages
Français

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L'Autre bout du monde , livre ebook

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Description

Suite à un rêve marquant et décisif, Paul Savoie est convaincu qu'il doit se rendre en Orient. C'est ainsi qu'il débutera, en 2001, une série de voyages presques improvisés en Chine, en Thaïlande et aux Philippines, qui s'étaleront sur plusieurs années. Que cherche l'auteur par ces incursions spontanées vers l'inconnu? Cherchant peut-être inconsciemment l'amour, il trouvera l'inimaginable. Nourri par ses découvertes de magnifiques paysages, de gens et de cultures différentes, Paul Savoie convie ici le lecteur à un certain voyeurisme et, tout comme l'auteur, lui-même voyeur, il s'en trouvera déstabilisé et ses conceptions de l'humanité seront à tout jamais changées... Car, L'autre bout du monde rappelle que, s'il est vrai que les voyages forment la jeunesse, il n'en reste pas moins qu'ils peuvent également transformer les adultes.
Premier tome d'une série de trois, L'autre bout du monde est un rendez-vous vers l'ouverture à l'autre à ne pas manquer!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896990795
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

DU MÊME AUTEUR

Chez le même éditeur

Acte de création , entretiens, 2006 Rivière et mer , poésie, 2006
L'empire des rôdeurs , nouvelles, 2004 À tue-tête , récit, 1999


Chez d'autres éditeurs

L'incendiare, en collaboration avec Dyane Léger, Éditions du Marais poésie, 2009. CRAC, Éditions David, poésie, 2006.
Racine d'eau, poésie, Éditions du Noroît, 1998
Fishing for light , poésie, Black Moss Press, 1998
Oasis , poésie, Éditions du Noroît, 1995
Mains de père, récit, Éditions du Blé, 1995
Shadowing , poésie, Black Moss Press, 1994
Dead matter, nouvelles, Crypt Éditions, 1994
Conversations dans l'interzone, roman, avec Marguerite Andersen, Prise de parole, 1994
Danse de l'œuf , poésie, Éditions du Vermillon, 1994
Amours flou , poèmes, Éditons du GREF, 1993
The selected poetry of Louis Riel , traduction, Exile Éditions, 1993
Contes statiques et névrotiques , nouvelles, Guérin littérature, 1991
Bois brûlé, poésie, Éditions du Noroît, 1989
The meaning of gardens, poésie, Black Moss Press, 1987
Soleil et ripaille , suivi de L'arc de poussière, poésie, Éditions du Noroît, 1987
À la Façon d'un charpentier, textes divers, Éditions du Blé, 1984
La maison sans murs, poésie, Éditions Asticou, 1979
Salamandre , poésie, Éditions du Blé, 1974
Récit

Collection « Amarres »
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Savoie, Paul, 1946-
L'autre bout du monde : récit / Paul Savoie.

(Collection Amarres) ISBN 978-2-923274-56-0
I. Titre. II. Collection. III. Collection: Collection Amarres

PS8587.A389A78 2009 C843'.54 C2009-903660-6
Les Éditions L'Interligne 261, chemin de Montréal, bureau 310 Ottawa (Ontario) K1L 8C7 Tél. : 613-748-0850 / Téléc. : 613-748-0852 Adresse courriel : communication@interligne.ca www.interligne.ca
Distribution : Diffusion Prologue inc.
ISBN papier : 978-2-923274-56-0 ISBN PDF : 978-2-89699-078-8 ISBN ePUB : 978-2-89699-079-5
© Paul Savoie et Les Éditions L'Interligne Dépôt légal : troisième trimestre 2009 Bibliothèque nationale du Canada Tous droits réservés pour tous pays
Version ePub réalisée par:

www.Amomis.com
Chapitre I
Chine — 2001
C ela débute par un rêve. Je me retrouve dans le couloir souterrain de l'Université Carleton, où j'ai fait mes études en littérature anglaise au début des années soixante-dix. Ce couloir forme un labyrinthe sur toute l'étendue du campus et, dans ce rêve, je me promène tantôt en vélo, tantôt en patins ou en planche à roulettes. Je croise sans arrêt des étudiants, seuls ou en groupe, qui doivent s'écarter afin de me laisser passer. Parfois, j'arrive devant des étudiants qui refusent de me laisser la voie libre. Je fonce alors, effectuant un saut périlleux ou faisant toutes sortes de pirouettes pour me frayer un passage sous des bras et des jambes.
Mon objectif, c'est de me rendre au département des études littéraires. Mais je n'y arrive jamais…
Je parviens enfin au bout du tunnel, mais seulement après avoir effectué plusieurs détours et abouti à d'innombrables culs-de-sac. Le couloir se transforme soudainement en énorme escalier en spirale. Après avoir gravi les marches, je me retrouve dans un nouveau couloir, beaucoup plus vaste que celui que je viens de quitter, avec un plafond élevé, des murs recouverts de mosaïques. Une femme m'attend au bout du couloir… Je distingue mal son visage. C'est une Orientale. Elle porte un chandail mauve et des pantalons brun foncé. Ses cheveux sont coupés très courts. Elle me salue en me faisant une courbette, me fait signe de la suivre…
Avançant d'un pas sûr, nous traversons plusieurs chambres et antichambres, montons vers les étages supérieurs, puis redescendons. Nous arrivons enfin devant deux énormes portes en bois ancien, recouvertes d'images en relief. Mon guide me fait comprendre que c'est à moi de choisir entre les deux portes. Après avoir hésité pendant quelques instants, j'indique celle de gauche. La porte s'ouvre.
Je me retrouve aussitôt dans un wagon de métro qui avance sur des rails à découvert dans une grande ville chinoise. Le train traverse les différents quartiers de la ville, les marchés. Je vois les gens de près. J'examine leur démarche, les traits de leur visage. Plusieurs passants me font signe, me sourient comme s'ils me reconnaissaient, comme si je faisais partie de leur vie.
J'observe les toits incurvés des bâtiments, les lignes imbriquées les unes dans les autres, les couleurs vives sur les façades. Les murs des maisons sont en terre cuite. D'épaisses charpentes reposent sur des piliers en bois. Les toits sont profonds, en saillie. Des chapiteaux qui — je l'apprendrai plus tard — s'appellent tou kong s'élèvent au dessus de chaque pilier. Partout, des fleurs blanches s'épanouissent dans les arbres. Les rues sont étroites. En se promenant bras dessus bras dessous sous un ciel resplendissant, deux femmes écrasent silencieusement des feuilles étalées sous leurs pieds.
Des hommes et des femmes, vêtus de costumes traditionnels, entrent dans leurs maisons, puis sortent, accompagnés de leurs enfants. Une vieille dame prépare le thé tandis qu'une fillette lance un ballon au-dessus de sa tête. Un homme ramasse une tignasse de blé tandis qu'une femme cherche à équilibrer une cruche sur sa tête…
Le train avance très lentement. J'ai l'impression de regarder un film qui tourne au ralenti. Je suis à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'image. Pour frôler quelqu'un, je n'ai qu'à étendre le bras, étirer la main. Je pourrais, sans aucun effort, récupérer un peigne, déplacer un meuble. Pourtant, je n'ose pas poser un seul geste, par crainte de rompre l'illusion. Certains rêves sont fragiles, exigent que l'on demeure hors de leurs confins, que l'on respecte une certaine distance.
Le rêve se poursuit. Je participe en étranger aux scènes qui se déroulent tout autour de moi. Ici, je ne suis qu'observateur. On m'a fait venir pour que je serve de témoin. Rien de plus.
Lorsque je me réveille, j'ai nettement l'impression d'avoir vécu quelque chose de très réel. Un voyage, ou du moins le principe d'une certaine sorte de voyage, vient de s'inscrire dans ma conscience. Il ne s'agit pas vraiment d'aventures, mais plutôt de traces, d'empreintes, d'une carte inscrite dans l'imaginaire, comme un déplacement virtuel sur une piste, un lieu où seuls sont permis les pas vers la zone la plus inconnue de soi.
Je n'ai jamais été un grand voyageur. Je me suis rendu ici ou là, mais toujours par rapport à une continuité bien inscrite dans mon quotidien. Chaque départ s'est inséré dans un contexte de retour. Donc, le voyage lui-même n'a servi que de répit, de mise en perspective de ce qui existait et qui devait, selon le principe de la distanciation, s'élargir ou rapetisser, afin que je puisse mieux le cerner. Ce voyage-ci, celui que je mijote et qui prend forme petit à petit, doit se fonder sur d'autres principes dont je ne connais pas encore le fondement. Il doit me mener vers une destination que, par faute d'imagination ou de sens de l'aventure, je n'ai pas encore su trouver.
Quel voyage entreprendre ? Où aller au juste ? Jusqu'alors, je ne me suis jamais servi de rêves comme justification pour un acte quelconque. Je ne suis pas de cette race qui croit mordicus que l'onirisme a une emprise sur nos vies, existe ailleurs que dans nos marges. Le rêve a toujours représenté pour moi la conséquence directe d'une action, d'un contretemps, d'un traumatisme, ce qui explique pourquoi on peut l'analyser afin d'en savoir plus long sur ce qui sous-tend notre comportement. D'accord, le rêve, axé sur le passé, le souvenir, présente de temps en temps certaines clés pour permettre à quelqu'un de revivre tel drame ou de comprendre tel vécu, afin de le mettre en perspective. Mais pour moi, un rêve n'est jamais précurseur de tel ou tel devenir, ne résout pas d'énigmes, ne prophétise rien. Il n'est autre qu'une conséquence, un tiret vers ce que je suis déjà, qui sert à ouvrir et à cerner sans pourtant révéler exactement qui je suis devenu ou qui je pourrais être.
Le hasard a voulu qu'au moment même de faire ce rêve, j'ai décidé d'améliorer mon savoir-faire en techniques numériques. Une collègue d

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