L énigme du train de Brest
76 pages
Français

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L'énigme du train de Brest , livre ebook

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Description

À la consigne de la gare Montparnasse, une malle attire l’attention d’un employé : une tache rouge s’écoule à travers la fibrine.


L’inspecteur Rodier, de la P. J., est chargé des constatations d’usage.


Il apprend que l’objet a été déposé, dans la nuit, à la demande d’un voyageur descendu du rapide en provenance de Brest.


Le bagage contient un corps enveloppé dans un drap blanc.


À la morgue où la dépouille est transportée, le médecin légiste s’étonne de la présence d’hémoglobine fraîche car la victime ne présente aucune plaie ! Elle est morte, selon lui, depuis plusieurs jours. En outre, elle a été sommairement momifiée par des injections de formol.


Le lendemain, Daniel MARSANT, agent du Deuxième Bureau, toujours pas remis de ses échecs successifs dans sa lutte avec le Grand Maître – l’homme aux cent noms et aux mille visages, chef d’une terrible bande internationale – découvre la tragédie de la malle sanglante de la gare Montparnasse par les journaux.


Mais, pas le temps de s’attarder sur l’affaire, son patron l’appelle en urgence pour l’envoyer en mission à Bayonne...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070034545
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 5 -

L'ÉNIGME DU TRAIN DE BREST
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
LA MALLE SUSPECTE
 
Il était près d'une heure et demie du matin, quand le rapide de Brest pénétra lentement dans la gare Montparnasse, les vitres zébrées par la pluie qui faisait rage.
Près de trente minutes de retard. Depuis Laval, le mécanicien avait lutté contre une violente tempête qui empêchait la marche régulière.
Un dernier jet de vapeur. La puissante locomotive stoppa et parut haleter comme un monstre de métal, ajoutant sa bruyante respiration aux bruits multiples qui régnaient dans le vaste hall vitré.
Les portières s'ouvrirent, les voyageurs se hâtèrent de sauter sur le quai. Un porteur courut parmi les autres, mais fut freiné par un appel. C'était un voyageur de première classe.
— Hep !... Par ici
— Combien de valises, Monsieur ?
— Je n'en ai qu'une et elle n'est pas bien lourde, je la porterai moi-même. C'est pour ma malle.
L'homme était grand et maigre. Un visage sévère. Collet relevé, chapeau de feutre. Le porteur demanda :
— Vous avez votre récépissé, m'sieu ?
— Bien sûr... Tenez, regardez, le voici... Vous avez noté ? Et du reste, mon adresse est inscrite sur la malle.
Le voyageur articula :
— Roger Farandier, Prince Hôtel , boulevard des Italiens. Allez la chercher. C'est pour mettre en consigne. Je vous attends là-bas.
Le porteur aida au déchargement du fourgon. Il n'eut aucune difficulté pour trouver la malle en question. C'est-à-dire qu'il la reconnut surtout à l'étiquette portant l'adresse indiquée et au numéro d'ordre correspondant à celui qu'il avait noté sur le bulletin de bagages montré par Roger Farandier.
— Ces malles-là, elles se ressemblent toutes... marmonna l'homme.
C'était vrai. On en voyait au moins trois du même modèle dans le fourgon. Le porteur la chargea sur son chariot.
— Ben, elle est rudement lourde !...
Il lui avait fallu toute sa force pour la soulever et la manier.
Le préposé à la consigne étouffait de fréquents bâillements. Il avait attendu l'arrivée de ce train non sans impatience. C'était le dernier rapide de grande ligne. On lui volait une demi-heure de sommeil. Il remit le bulletin, bâilla une fois de plus et se prépara à fermer le large guichet.
Le voyageur donna un pourboire substantiel au porteur qui s'éloigna avec le sourire. Lui-même, après avoir fourré le bulletin de consigne dans sa poche, jeta un coup d'œil autour de lui, et quitta la gare par le grand escalier.
Aussitôt, un homme qui avait pris un temps interminable pour allumer un cigare, non loin de Roger Farandier, se précipita derrière lui.
La pluie continuait toujours et le vent la chassait par rafales qui cinglaient les visages. Farandier, marchant à grands pas, remonta le trottoir tout le long d'une file de taxis et se décida pour le dernier. Il donna une adresse au chauffeur, la portière claqua.
À peine installé, il regarda en hâte par la petite glace arrière, et reprit sa place. Cela n'avait duré qu'un instant...
Sur le trottoir, une scène rapide se déroula.
— Chauffeur !... Vous allez suivre ce taxi !...
Un chauffeur qui somnolait s'éveilla soudain. Un homme le secouait et ajouta d'une voix sourde :
— Cinquante francs de pourboire si vous réussissez à le pister sans éveiller l'attention.
— D'accord... Cinquante balles, c'est bon à prendre...
La filature commença. Le second taxi manœuvrait de façon à ne jamais se trouver trop près. À plusieurs reprises, son conducteur réussit, en coupant par des petites rues, à donner l'impression qu'il ne suivait aucunement l'autre.
La voiture de Farandier avait atteint la porte de Vanves et continuait de rouler dans la localité du même nom. Soudain, l'homme frappa à la vitre qui le séparait du chauffeur.
— Première rue à droite... murmura-t-il, après avoir fait jouer la glace. Oui, je sais... Ce n'est pas la direction que je vous avais indiquée... J'ai réfléchi... Là, c'est ça... Vous m'arrêterez au bout...
Il quitta la voiture, paya et s'en fut d'une allure peu pressée. Le second taxi stoppa. Une ombre fila derrière Farandier qui venait de tourner dans une petite allée solitaire.
— Hop !... Les mains en l'air !... Tout de suite !...
L'ordre venait d'être articulé par Farandier qui, à peine le coin tourné, s'était mis en embuscade. Son suiveur vit luire le canon d'acier bruni d'un browning au poing de l'autre.
— Mais... Je... je vous assure, je n'ai pas d'argent sur moi !...
— Ça va, gronda Farandier. Ne joue pas la comédie du bourgeois attaqué... Tu sais bien ce que je veux dire... Tu me suis depuis la gare Montparnasse... Qu'est-ce que tu me veux ?...
L'inconnu ne répondit pas. On entendit un pas cadencé qui se rapprochait. D'un seul coup, Farandier allongea le poing et frappa en se servant de son arme comme d'un casse-tête. L'homme roula, étourdi, sur le sol. Farandier, d'un bond, disparut dans l'ombre.
Les pas se rapprochèrent. Deux agents en uniforme. Ils n'eurent pas le temps d'épiloguer sur ce que signifiait cet homme sur le sol, au coin de la rue.
Ce dernier, en effet, venait de se relever d'un effort, et s'était mis à courir de toute sa vitesse. Du même mouvement, les agents se jetèrent à sa poursuite...
Une minute... Trois minutes... À la cinquième Farandier reparut, un sourire goguenard aux lèvres. Il s'était terré à deux pas, sous une voûte qui abritait des matériaux de démolition.
— Bon, marmonna-t-il, ce n'était pas un mouchard qui me suivait. Ça va mieux, à présent...
Sa réflexion lui était inspirée par le fait que l'inconnu s'était gardé d'appeler à l'aide quand il s'était senti frappé. Farandier, par un rapide calcul, n'avait pas cherché à le mettre entièrement hors de combat, précisément pour se rendre compte de ce qui allait suivre.
La fuite précipitée de ce suspect à la vue des uniformes prouvait le bien-fondé de sa supposition.
Il quitta l'allée solitaire et se remit en route dans une direction précise. La pluie ne tombait plus guère, maintenant. Il atteignit un petit pavillon, entouré d'un jardinet, après vingt minutes de marche. Fouillant dans sa poche, il y prit une clef parmi un trousseau et ouvrit la grille. Il traversa le jardin.
Un aboiement de chien l'accueillit.
— Allons, Bédouin !... Tu ne reconnais pas ton maître ?...
L'aboiement devint un jappement joyeux. Une lumière apparut à une fenêtre du premier étage. Un instant après, une voix demanda :
— Qui est là ?... Que voulez-vous ?...
— Ne crie pas si fort, Marcelle... C'est moi...
Il entra dans la maison. Une jeune femme blonde, en pyjama, les yeux encore pleins de sommeil, lui tomba dans les bras.
— Je ne croyais pas que tu arriverais ce soir, mon chéri !... Il est si tard !... Tu es venu à pied de Montparnasse ?
— Non. Mais il y a eu une petite histoire... Je vais te conter ça.
 
* * *
 
L'inspecteur Rodier de la P. J. reposa le récepteur du téléphone. Son supérieur hiérarchique venait de l'informer qu'il aurait à se rendre tout de suite à la gare Montparnasse.
— On vient de me demander, avait dit le chef, d'envoyer quelqu'un au sujet d'une malle suspecte.
Rodier apparut devant le chef de gare, un homme aux cheveux gris, au regard calme, aux manières sobres.
— Ce n'est peut-être pas grand-chose, inspecteur, mais je préfère que ce soit tiré au clair.
— On m'a parlé d'une malle qui se trouve à la consigne...
— Oui. Un employé a remarqué une tache bizarre sur ce colis. Il a pensé que ce pouvait être du sang...
— Du sang ? fit Rodier avec un sursaut.
— Oui, mais c'est peut-être du sang de poule ou de lapin... J'ai vérifié moi-même. Cela m'a bien l'air d'être du sang. J'ai l'impression que cette tache provient du contenu... La malle est en fibrine et il y aura eu écoulement à travers la contexture. Je crois qu'il s'agit de gibier qu'on a voulu faire entrer sans payer les droits d'octroi.
— Il y a longtemps que cette malle est en consigne ?
— Oh non... Depuis la nuit dernière. Pour mieux dire, ce matin, à deux heures moins le quart. Tra

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