L esclave
290 pages
Français

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L'esclave , livre ebook

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Description


Soixante ans se sont écoulés depuis la guerre qui a mis fin au règne des tyrans. Une civilisation a pu renaître sur les ruines, malgré la subsistance de poches de chaos. Mais la plus grande partie du continent reste mortelle.



Vivant en limite de la zone habitable, Deirane était une adolescente sans histoire jusqu’à ce qu’un drow la repère et décide d’en faire une œuvre d’art. Après qu’il s’est occupé d’elle, elle doit fuir son village. Mais elle retrouvera l’amour et la sécurité sous la forme d’un jeune fermier. Grâce à lui, elle se crée une nouvelle famille, de nouveaux amis, et commence une nouvelle vie. Cependant avec son tatouage si spécial, elle ne passe pas inaperçue.



Loin au sud, L’Orvbel est la plaque tournante mondiale du trafic d’esclave. Le richissime roi Brun découvre l’existence de la paysanne. Il ne ressent plus qu’un désir : l’acquérir. Mais pendant sa brève errance, l’adolescente s’est liée d’amitié avec Saalyn, la plus célèbre guerrière libre de l’Helaria. Cette femme a déjà affronté la cité négrière et elle a failli entraîner sa ruine. Tout juste remise d’épreuves qui l’avaient laissée blessée et traumatisée, Saalyn vient juste de reprendre ses enquêtes. Et bien qu’elle ne soit pas totalement rétablie, elle reste une adversaire redoutable. Le roi doit donc s’arranger pour se débarrasser d’elle, de préférence de façon définitive. Entre Saalyn et Brun s’engage une compétition dont l’enjeu n’est autre que l’avenir de Deirane.



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782955971444
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Laurent Delépine  
 
 
L’ esclav e
 
 
La malédiction des joyaux – Livre 2  
 
 

 
Prologue
Elle était arrivée au bout de ses forces. Prostrée dans un coin, elle n’avait pas touché à l’assiette de nourriture. Elle savait que d’ici peu, le garde viendrait la retirer. Elle savait aussi que dès que ses blessures seraient guéries, ses tortionnaires reviendraient et recommenceraient leur ouvrage. Les stoltzt se remettaient de tout ce qui ne les tuait pas. Cela permettait de faire durer le supplice indéfiniment. Des années peut-être. Cela s’était produit à plusieurs reprise s . Il ne lui restait qu’une seule solution pour s’échapper de cet endroit : mourir.
La porte s’ouvrit. Ce n’était pas l’heure ! Ils venaient juste d’apporter à manger ! C’était trop tôt. Ils revenaient pour la chercher. Ils allaient l’emmener en bas, dans cette salle obscure, et reprendre ses tortures. Le gémissement qui sortit de sa gorge était si faible qu’il était à peine audible, il exprimait pourtant toute son angoisse. Une silhouette immense s’encadra à contre-jour dans la lueur du couloir.
— Je l’ai trouvée ! entendit-elle crier à la cantonade d’une voix grave.
Quelqu’un se précipita sur elle. Une paire de solides bras l’enlaça. Elle essaya de se débattre, mais elle n’en avait plus la force.
— Calme-toi, c’est moi.
Une idée commença à se frayer un chemin dans son esprit. L’homme ne s’était pas exprimé en orvbelian ni en yriani. Il avait utilisé l’helariamen. L a langue de son pays . Ils étaient venus la chercher. Les larmes qu’elle avait réussi à ne pas verser pendant ses épreuves se mirent à couler. Le colosse la berça, tendrement, tout en faisant attention à ne pas aggraver ses blessures.
Quelqu’un d’autre entra.
— Elle est vivante ? demanda une voi x féminine.
— Oui. Allez chercher une civière, ordonna son libérateur. Et appelez un médecin.
— Tout de suite.
Un instant plus tard, elle sentit qu’on la soulevait et qu’on l’allongeait sur une surface souple. On étala une couverture sur elle. Puis on l’emmena. Elle ignorait où on la conduisait , mais elle était avec les siens, en sécurité. Ils étaient venus la chercher.
Le géant se releva et se tourna pour faire face aux soldats qui l’accompagnai en t.
— Avez-vous débusqué Jergo ? demanda-t-il d’une voix o ù vibrait la colère.
— Il s’est réfugié dans ses appartements.
— N’y touchez pas.
Le colosse vérifia la présence de son poignard en obsidienne à sa ceinture.
— Il est à moi.
 
I Province de Karghezo
Le plateau de l’Yrian, cœur historique du royaume homonyme, était coupé en deux par le fleuve Unster.
L’ouest, largement irrigué par les rivières descendant des montagnes, était fortement boisé. Les humains avaient défriché pour y construire de grandes exploitations agricoles qui étaient à l’origine de la richesse du p ays . La capitale de la province, Elmin, avait pu devenir un important centre économique et intellectuel, même s’il était loin de rivaliser avec la grandiose Sernos.
L’est, en revanche, était plus austère. L à, aucune rivière, seules les pluies de feu l’ arros aient. La végétation était clairsemée . B eaucoup d’endroits, ceux où l’eau empoisonnée s’accumulait, étai en t totalement désertique s, et pour certains même leur simple traversée s’avérait mortelle. La principale activité était la mine. On y extrayait du cuivre en petite quantité, et de la bauxite, minéral qui ne servait à rien que pourtant les Helariaseny achetaient à foison . Karghezo, seule ville et chef-lieu de la province, aurait périclité si elle avait dû vivre de ce que produisait son arrière-pays.  
Toutefois , abritées des vents d’est , les pentes du plateau étaient creusées de nombreuses vallées fertiles . Si l ’amont était stérile comme le sommet, en aval, des résurgences purifiées par les centaines de perche s d’épaisseurs de roche permettaient à la vie de se maintenir. Elle n’était pas luxuriante, elle avait même un air maladif. Après tout, elle recevait les pluies de feu. Mais elle se révélait suffisante pour autoriser des communautés humaines à vivre de façon autonome.  
C’est dans l’une de ces vallées, sur la pente nord, que cheminait une charrette. Vide de chargement, elle comportait trois passagers. Le conducteur était un homme, un jeune adulte de taille moyenne, musclé comme l’étaient ceux qui travaillaient dans les champs, les cheveux brun coupé s court. Il était accompagné d’une femme ayant encore un pied dans l’adolescence. Elle était si emmitouflée dans une large houppelande qu’on ne pouvait distinguer d’elle que sa taille, minuscule telle une enfant. Si elle s’était si étroitement emmaillotée dans toutes ces couches de vêtements, c’était parce qu’elle protégeait dans ses bras un nouveau-né de quelques mois à peine.
Dresil, puisque tel était le nom de ce jeune fermier, guidait sa charrette le long de la rivière qui courait au fond du vallon. Plus il se rapprochait de sa destination, plus il était pressé, tant il avait hâte de faire découvrir son exploitation à la femme de sa vie. C’est a u détour d’un chemin que Deirane la vit pour la première fois . C’est donc là qu’elle allait vivre maintenant, qu’elle allait élever son fils Hester, en compagnie de l’homme qu’elle aimait. Elle parcourut les lieux du regard, émerveillée par tout ce qu’elle voyait.  
Le corps d’habitation était un petit bâtiment de bois constitué de plusieurs bloc s accolés. Cette structure permettait d’agrandir facilement la maison en cas de besoin. Et le fait est qu’un ajout récent venait d’être effectué, si l’on en jugeait à la couleur des murs encore claire.
Tout autour, on ne voyait que des arbres. L ’exploitation produisait des fruits secs de divers types : noix, noisettes et noix de beurrier principalement. Ce dernier arbre en particulier était bien représenté : les plans, à hauteur d’homme, étaient alignés derrière la maison comme les militaires à la parade. Ces arbustes, réputés pour s’accommoder des pluies de feu, étaient resplendissants. Les autres avaient l’air malingre que prenait tout ce qui poussait dans la région, mais ils produisaient quand même leurs fruits.  
Sur le côté, une basse - cour de jurave s – ce s anima ux qui tenai en t lieu de volaille s depuis la disparition des poules, dindes et autres gallinacées – devait fournir les œufs et la viande nécessaire s aux besoins du fermier, et peut-être occasionnellement ajoutait un appoint financ i er toujours bienvenu. Une grange complétait l’ensemble.
Un pont de bois qui traversait la petite rivière coula n t devant la maison permettait d’accéder à la propriété. Deirane trouva l’endroit charmant. Pas trop grand comme les champs de céréales de son père, et bien ombragé, ce qui avec le climat actuel, très chaud, se révélerait appréciable. Par contre, la petite taille du purificateur d’eau la surprit. Son père en possédait deux et avait lancé la construction de deux autres. Ici, il n’y en avait qu’un, dont la capacité n’était que la moitié de ce à quoi elle était habituée. Mais Dresil vivait seul jusqu’à aujourd’hui, il avait des besoins moindres. Et la rivière était propre, sa source était toute proche, elle n’avait pas eu le temps de se charger des poussières de feu. Ce n’était qu’après les pluies qu’il fallait purifier l’eau, le temps que le courant la nettoie.  
Deirane suivit Dresil jusqu’à la grange. Les noix ne nécessitant pas un espace de stockage important contrairement à la paille des champs de c é réale s , une partie avait été transformée en écurie. Elle n’était pas grande, juste quatre stalles, à peine de quoi abriter la monture de Dresil et celles des amis en visite. Mais à la grande surprise de la jeune femme , tous les emplacements étaient occupés. Elle ne pensait pas que son fiancé pût posséder tant de chevaux.
—  Je crois que nous avons de la visite, dit le jeune fermier d’un ton joyeux.  
—  Des ami

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