L île Singulière
182 pages
Français

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L'île Singulière , livre ebook

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Description

En publiant son scoop, Julia ne désirait qu'informer.
Et pourtant, elle venait de créer un lent, mais inexorable exode.
En quelques jours, Sète devint le centre du monde, l'espoir de vivre pour des centaines de milliers de malades condamnés par la science.
Il leur faudra payer très cher, pour survivre et mériter l'immortalité dans le froid extrême d'une bulle sibérienne.
Le petit port agonise lentement, sous le flot incontrôlable des migrants.

Les autorités sont dépassées, elles doivent transformer la ville en île close pour gérer la famine.
Autour de celle-ci, l'anarchie règne, un demi-million de personnes attendent sous la neige dans une région sans loi.
Et pourtant, on meurt de nouveau dans la ville où l'on ne mourait plus.
Julia et son équipe de journalistes vous entraînent à la découverte de ce monde en perdition.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782381535524
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0064€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’île Singulière

 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité

GD Lodace
L’île Singulière


 
Ce roman a été terminé fin 2019, alors que la pandémie de covid ne sévissait pas encore en France.
Tous les phénomènes climatiques, tectoniques et autres décrient, se sont et peuvent toujours se reproduire dans cette région.
Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé ne serait qu’une malheureuse coïncidence.

 
 
 
 
Le noir était velours.
Le noir était satin.
Le noir était doux.
Julia était bien.
Jamais, de sa vie, elle ne s’était sentie aussi bien.
Le noir était si tendrement doux, elle se lovait de tout son long dedans.
Pourtant, elle ne comprenait pas pourquoi elle dormait dans ce noir.
Qu’y faisait-elle ?
Mais que ce sommeil était agréable !
Pourquoi d’ailleurs, dormait-elle ?
Elle essaya de se souvenir. Le noir était si agréable pourtant, mais il devrait y avoir du blanc, car elle se rappelait qu’il neigeait dehors.
Il neigeait à Sète… Curieux, et le noir devint doucement plus clair, mais qu’est-ce qu’elle était bien !
Elle tenta de rassembler ces mots : donc elle était à Sète, dehors sous la neige.
Elle n’avait pas froid, curieux !!!
Le gris sombre devint progressivement marron, son corps frémit, mais elle n’eut envie de bouger, pourtant, elle était moins bien.
Elle se souvint de murs en lauze qui bordaient un petit sentier. Cela la contraria !
Elle n’était plus aussi bien. Son corps commençait à trembler.
Que faisait-elle dans ce chemin ?
Elle réfléchit… Elle suivait des soldats… Ils étaient cinq ! Maintenant, elle en était sûre.
Le marron se mêlait de jaune et de rouge !
Elle commença à ne plus être bien.
Un flot de souvenirs soudain l’envahit comme une tempête déchaînée.
Elle se sentit mal !
Julia savait maintenant pourquoi ce mur avait explosé, pourquoi elle était étendue sur le ventre, pourquoi elle sentait la sève de l’olivier, pourquoi elle avait projeté ce jeune soldat à terre en le protégeant de son corps.
Elle eut un tremblement suivi d’un sursaut.
Elle ouvrit sèchement les yeux.
Qu’est-ce qu’elle était mal !
La salive dans sa bouche avait un goût amer, son nez respirait de la poussière.
Elle était très mal !
Sa tête tournait, la douleur lui envahit le corps !
JOUR 1
Julia s’amusait comme une enfant en sautillant sur le sable gelé qui scintillait sous la lumière blafarde d’un croissant de lune paraissant transi par le froid. Ce milieu de nuit était un vrai plaisir malgré le frimas extrême qui pétrissait l’air ambiant, elle s’avançait en bondissant de-ci de-là sur l’une des petites plages de la corniche de Sète tout en admirant ce que le froid, la tramontane et l’embrun avaient créé autour d’elle. Une couche de glace plus ou moins fine l’englobait et craquait sous mes pas, la mer remuait des plaques d’eau gelée qui ballottaient au gré des vagues en s’entrechoquant musicalement, la falaise brillait de milliers de petites lumières glacées. Voulant être l’une des premières à profiter de ce spectacle unique, elle ne regrettait nullement d’avoir dû se transformer en Bibendum pour affronter ces moins vingt-trois exceptionnels. Elle avait déjà observé lors de son périple nocturne les eaux du grand canal de Sète, gelées, mais le plus beau et le plus surprenant spectacle furent les balustrades du rond-point du port nimbées d’une gangue de glace scintillante sous le pâle éclat lunaire qui créait d’étonnantes sculptures de stalactites d’une épaisseur impressionnante, elle jouait au travers d’une micropluie de fines gouttelettes marines gelées recouvrant la partie la plus basse de la route côtière entre le port et le théâtre de la mer. Elle prit rapidement une série de photos, sentant que ses après-skis commençaient malgré leur épaisseur à laisser passer le froid, elle se décida à rentrer dans son home douillet bien au chaud, mais d’un coup, le bruit étouffé et le charme de la mer en voie de solidification furent rompus par l’intro de « À Beautiful Lie » de Thirty Seconds To Mars, la sonnerie discrète de son téléphone portable.
Elle n’eut aucune peine à savoir qui l’appelait à cette heure si matinale, c’était son rédacteur en chef. Elle ne répondit pas de suite, sa tête étant encore éblouie par cette unique représentation spectaculaire de la nature dans cette chaude région du Languedoc. Au bout d’un moment de méditation contrariée, elle se décida enfin à écouter le message. Son patron lui avait aussi posté une vidéo, ce qui n’était guère dans ses habitudes, le texte qui la précédait par contre n’était pas vraiment inhabituel, la présence de ce fichier joint par contre, lui, l’était, l’intriguait. Elle se mit donc à lire son contenu textuel. Son boss lui réclamait fermement l’article et les photos qu’elle venait de prendre, dans le paragraphe suivant, il lui demandait de stopper immédiatement son deuxième article. Elle relut une nouvelle fois le courriel qu’elle venait de recevoir. La première lecture l’avait déroutée. Cela faisait quinze jours qu’elle travaillait d’arrache-pied à accumuler les renseignements pour son article et vlan ! Son rédacteur en chef bloquait en l’envoyant sur un autre sujet. Elle cliqua ensuite sur la vidéo dont le titre était largement explicite, il voulait tout dire : « URGENT » ! Son patron y apparaissait dans sa tenue préférée largement décontractée sans aucun goût pour l’harmonie des couleurs. Il commença à discourir : « Julia, laissez tomber la montée des eaux, recherchez tous les renseignements possibles sur la rumeur qui se propage sur la toile. Elle dit qu’on ne meurt plus à Sète et d’après certains, même de solides sociétés immobilières américaines commenceraient à racheter les immeubles et appartements à tour de bras. Je veux TOUT savoir, vous êtes sur place, vous avez les contacts, vous avez deux jours pour me faire un topo le plus complet possible… », et le visage carré aux cheveux blanchis disparut soudainement, donc comme d’habitude son boss n’y allait pas par quatre chemins, l’info était brute et certainement réfléchie. Elle commença à méditer sur sa nouvelle mission.
Le fait de découvrir si l’on décédait ou pas était simple en soi, elle se rendrait à l’état civil, elle y avait des contacts. Pour les achats d’immeubles, les notaires feraient l’affaire ainsi que quelques agences immobilières. Normalement, cela devrait être assez rapide. Elle décida qu’elle avait assez de temps pour rentrer se réchauffer un peu, finir son article, l’envoyer et terminer ce qu’il lui restait de nuit avant l’ouverture de la mairie.
Au matin, elle se vêtit chaudement, prit par prudence des sous-semelles en peau de chamois et ses pas l’entraînèrent vers le jardin du Château d’eau. Elle avait la curiosité malsaine de vouloir voir encore une fois ce calme jardin central reposant avant la lente destruction du frimas, dans son esprit, le gel profond aurait brûlé de l’intérieur bien des arbres et arbustes méditerranéens, sans parler des décors floraux. En pénétrant dans celui-ci, ce qu’elle y vit la désola et la ravit, la brume marine de la nuit en retombant avait statufié de cristal de glace la nature, elle était la seule dans un jardin gelé où pas un seul millimètre de sa surface n’avait été épargné, tout scintillait dans les premières lueurs de l’aube créant un spectacle qui aurait certainement inspiré bien des poètes réalistes de la fin du XIXe siècle. À contrecœur, elle traversa ce havre pétrifié et glacé en prenant quelques photos stupéfiantes d’arbres c

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