L ombre de l Ennemi
128 pages
Français

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L'ombre de l'Ennemi , livre ebook

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Description

Almus a repris sa vie d'Élu et ses difficiles apprentissages auprès des Sages. Alors qu'il doit redoubler d'efforts pour parfaire sa magie, il prend conscience de n'être qu'un pion dans un vaste échiquier politique. Seule la présence de ses amis Pil et Mira l'empêche de verser dans la morosité.

Mais l'Ennemi ourdit ses plans dans l'ombre. Quel est donc ce danger qui menace Noir-Coeur ? Les Sages sont-ils véritablement du côté d'Almus ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mai 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374533407
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Élu de Milnor
Tome 2 L'ombre de l'Ennemi
Sophie Moulay
Collection Les ados du Fou Les Éditions du 38
La prophétie
Lorsque la constellation du Centaure entra dans la maison du Magicien, nous, les sept Sages, tourmentés par l’avenir incertain de Milnor, décidâmes de consulter les Oracles.
À celui qui daigna nous apparaître, nous fîmes part de nos craintes face à l’indiscipline grandissante du jeune Élu. En premier lieu, l’Oracle nous admonesta pour le caractère futile de notre demande puis se gaussa des magiciens les plus redoutables de Milnor, incapables de tenir tête à un adolescent rétif.
Le Grand Maître Zad rassembla tout son courage et se risqua à braver la colère de l’Oracle. Précautionneusement, il lui fit remarquer que l’Élu prenait du retard dans l’apprentissage qui, à n’en pas douter, lui serait nécessaire pour sauver Milnor des griffes de l’Ennemi. Avec raison, il souligna que les efforts des Oracles auraient été vains si l’Élu perdait la future bataille par manque de préparation. Notre interlocuteur fut sensible au discours de notre Grand Maître et nous livra alors sa prédiction.
Nous, les sept gardiens de la magie de Milnor, devions faire accroire au jeune Élu qu’il n’était qu’un imposteur. Nous poussâmes de hauts cris : chacun de nous considérait le garçon comme son fils. Ce n’étaient point là les affaires de l’Oracle ! Il ajouta que nous devions chasser l’Élu d’Obélane, son foyer de toujours. La mort dans l’âme, nous convînmes que l’Élu apprendrait mieux les vicissitudes de la vie à l’extérieur que dans les murs du palais et qu’il nous reviendrait plus puissant que jamais.
Nous endurcîmes nos cœurs et exécutâmes les directives de l’Oracle.
Privé de ses pouvoirs, l’Élu resta absent six longues lunes durant lesquelles il fit ses propres expériences et apprentissages, pleura, rit et souffrit. Mais jamais il n’endura les mêmes tourments que nous, les sept Sages de Milnor, demeurés au palais d’Obélane, contraints de jouer la plus cruelle des comédies.
Hélas ! Un nouveau déchirement nous attendait. Lorsque l’Élu revint à Obélane, plus riche de trois amis et d’un griffon légendaire, il faillit, tant sa colère était grande, retourner sa magie retrouvée contre nous, ses sept pères nourriciers, à des fins de destruction. Un instant, nous crûmes que tout était perdu. Sans ses derniers remparts, Milnor ne tarderait pas à succomber aux attaques de l’Ennemi. Par chance, nous parvînmes à raisonner l’Élu. Il accepta alors de reprendre le fil de ses études.

Extrait des Chroniques de l’Élu, par le Sage Santos.
Prologue
Quelque part, près d’un lac asséché…
Le tonnerre grondait : l’orage semblait s’être arrêté au-dessus de la cuvette qui avait un jour été un lac. Le reflet des nuages anthracite s’accumulait à la surface des flaques. La pluie tombait dru et formait un rideau si dense qu’on n’y voyait pas à trois pas.
Si des gens avaient encore habité ici, ils n’auraient pas manqué de s’étonner de la montée d’un orage au milieu de l’automne. Mais ils s’en étaient allés vers des contrées plus hospitalières, des milliers d’années auparavant, lorsque la terre avait bu l’eau du lac.
Les nuages avaient commencé à s’assembler en fin d’après-midi, tandis que le soleil déclinait vers l’horizon, boule de feu orangée. En moins d’une demi-heure, ils avaient obscurci le ciel, avalant le crépuscule. La nuit s’était déposée sur la cuvette.
À présent, les éclairs zigzaguaient de nuage en nuage. Soudain, l’un d’eux trouva le chemin de la terre, s’abattit sur un arbre mort. D’autres suivirent et la nuit s’illumina de dizaines de brasiers.
Par intermittence, la lueur des éclairs se reflétait sur une surface métallique. Les traits figés d’un chat d’acier feulaient de rage en direction de l’orage. La bouche grimaçante s’ouvrait sur des canines pointues.
Un œil très attentif aurait distingué, tapie derrière un rocher, une silhouette noire. N’eût été un bref mouvement de tête de temps à autre, pour chasser la pluie, on aurait pu la confondre avec un bloc de granit. Accroupie dans la boue, elle attendait quelque chose.
Enfin, la foudre s’abattit sur le poing brandi de la statue de métal. Sous l’effet de la chaleur, ce dernier commença à fondre. L’ombre dissimulée se leva et s’approcha de la sinistre sculpture. Le phénomène de fonte s’accéléra alors, se propagea au poignet d’acier, puis au bras. Bientôt, sous les yeux de la silhouette anonyme, se dressa un homme-chat, hurlant de douleur et de colère mêlées ; il serrait dans sa main une garde d’épée dépourvue de lame.
Lorsque l’ancien occupant de la statue se tut enfin, l’ombre avait disparu et déjà, les nuages s’effilochaient, laissant apparaître çà et là, au firmament, les étoiles glacées.

Après tous ces mois passés emprisonné dans l’acier, à endurer d’atroces souffrances, le Hargor fit l’inventaire : plus d’épée ni de monture ; son argent avait fondu, mais il était entier. Il dévoila ses longs crocs dans un sourire carnassier. Il avait faim. Il pourrait certainement attraper un lapin aventureux qui n’aurait pas encore gagné son terrier pour hiberner. Le cas échéant, il devait bien rester quelques oiseaux. Avant de se mettre en route, le Hargor s’avisa de la présence d’une besace, à trois pieds de là. Il la palpa et la trouva étrangement sèche. Comme si on venait de la déposer à l’instant. Les lieux étaient déserts, aussi Calus n’hésita pas et ouvrit la besace. À l’intérieur, de la nourriture, de l’argent et un parchemin. Tout en mâchonnant un morceau de viande séchée, il le déroula et en parcourut le bref contenu.
Tes instructions ont changé. Retourne à Hoggu et attends-y de nouveaux ordres. L’Élu viendra bientôt à toi. D’ici là, cesse de gâcher tes vies !
Calus grimaça. Comme s’il avait envie de perdre une vie de plus ! Il avala son morceau de viande et se mit en route sans tarder. Le chemin était long d’ici Hoggu, fleuron de la civilisation hargore.
1. Obélane
Très cher Almus,
Je t’écris à la lueur d’une chandelle. Je n’ai pas réussi à trouver le temps de rédiger cette lettre plus tôt dans la journée. Je suis fourbu. Comme je te le disais il y a quelques mois, on m’a confié l’entraînement à l’épée – et diverses armes blanches – des apprentis et je ne manque pas de travail. Chaque jour, la même question me hante : étais-je aussi empoté à mes débuts ?
Almus éclata de rire. Noir-Cœur, le plus jeune maître assassin de tous les temps, avait déjà oublié ce que c’était d’être apprenti ! Puis il se rappela que dès son enfance, son ami avait appris avec son tuteur le maniement des armes. Il n’avait sûrement jamais été un apprenti assassin ordinaire.
Souvent, après avoir terminé ma journée à la guilde, je sors à la nuit tombée, non pas honorer mes contrats, tu t’en doutes, mais réciter mes poèmes sous la fenêtre de Dame Rebba. Lorsqu’ils trouvent grâce à ses yeux, elle me gratifie d’un lancer de mouchoir parfumé que je porte constamment sous ma tunique.
Récemment, j’ai fait l’acquisition d’une romaline, instrument à cordes très en vogue chez les jeunes gens, dixit le marchand. J’ai exécuté c’est le mot qui convient ! hier soir une sonatine sous les fenêtres de ma belle. Elle a vite fermé les rideaux, me privant de la vue de sa superbe silhouette. Je ne sais trop quelle conclusion en tirer, mais il est certain que je manie mieux les armes que les instruments de musique.
Ces dernières semaines, un intense sentiment de solitude m’envahit. Ma récente promotion a établi une barrière invisible avec mes anciens condisciples, plus encore que mes réticences à accepter des contrats. Lorsque cette solitude devient insoutenable, je m’éclipse discrètement et file me promener dans les quartiers marchands de Pondor. La foule y est toujours très dense. Pour le moment, ces contacts éphémères et superficiels me soulagent, mais une question me taraude : combien de temps me suffiront-ils ? Combien de temps avant que j’enfourche Zébuth et disparaisse ?
Réponds-moi vite !
Ton ami,
Noir-Cœur
Almus ne riait plus. Tout en mordillant une mèche de cheveux noirs, juste assez longue pour lui chatouiller le nez, il s’alarma du ton de la lettre de Noir-Cœur. Les précédentes missives de l’assassin faisaient certes état du regret de ne plus voir ses amis. Toutefois, elles n’avaient jamais laissé transparaître une solitude aussi amère. Il décida de s’en ouvrir à Pil et Mira dès le lendemain : les Sages lui accordaient une demi-journée de répit. À condition, bien sûr, qu’il ait terminé sa traduction de necrum et rédigé une quarantaine de lignes pour Maître Lero sur l’importance dans les arcanes des constellations dites mineures.
Un couinement lui parvint du lit. L’Élu contourna sa couche et s’agenouilla près de Farceur. Son jeune griffon avait fait son nid sur le tapis dans des vêtements de voyage imprégnés de l’odeur de son maître.
Bonjour, dit l’adolescent en gratouillant le sommet de la tête de Farceur qui roucoula. Bien dormi ?
Pour toute réponse, le griffon entreprit de lisser ses plumes. À six mois, l’animal atteignait la taille d’un gros chien et mangeait comme quatre. Son corps était désormais couvert d’un pelage ocre. Farceur ne volait pas encore, mais agitait violemment ses ailes pour exprimer sa colère. Alors, campé sur ses pattes arrière léonines, il battait l’air de sa queue. Parfois, Almus l’enviait de pouvoir extérioriser sa frustration, au lieu de ressasser comme lui-même le faisait.
Le jeune garçon lança un bout de viande que le griffon attrapa au vol.
Ça y est ? Tu as apprécié ton petit-déjeuner ?
Farceur poussa un grognement tandis que ses yeux sombres exprimaient leur contrariété.
Oui, je sais, sourit l’adolescent, c’est frugal. Mais nous sommes déjà en retard pour la leçon de Maître Perkin. Nous mangerons un morceau plus tard ! Allez, viens !
De mauvaise grâce, le griffon se leva et s’étira. Il suivit Almus dans les corridors glacés du palais des Sages. Quand l’adolescent avait repris sa vie d’Élu, l’été précédent, il avait exigé que Farceur assiste à s

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