La Cité d Or
303 pages
Français

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La Cité d'Or , livre ebook

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Description

Chloé est une jeune femme qui poursuit avec obstination un rêve d'enfant : rejoindre la Cité d'Or. Une série de rêves la pousse à croire qu'un homme qu'elle ne connaît pas doit l'accompagner et que lui seul pourra la mener au terme de ce voyage. Qui est cet homme ? Existe t-il seulement ? Si oui, comment le convaincre de s'engager dans une aventure semée d'embûches ? De son coté, Antoine mène une vie tranquille et bien rangée. Il ne se doute pas que son existence va prendre un tournant tout à fait inattendu.

Informations

Publié par
Date de parution 20 mai 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312004037
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Cité d’Or

Didier Dorne
La Cité d’Or















LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
À Laurence.

























© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-00403-7
Octobre 1995
D ans la cour de l’école primaire, les érables avaient endossé leurs jolies parures d’automne. Depuis quelques jours, le vent du nord s’était levé et avait déposé un tapis chatoyant de feuilles sur les pavés humides. Armé d'un balai, un ouvrier municipal s’employait à les regrouper en tas au pied des poteaux du préau.
L’école possédait trois classes situées au rez-de-chaussée dans un vieux bâtiment en brique rouge. Sous la lumière déclinante du jour, l’établissement ressemblait à un vaisseau sombre perdu sur l'océan, dont seules quelques fenêtres éclairées trahissaient l’activité.

La sonnerie annonçant la fin des cours brisa le silence. Un joyeux brouhaha de chaises déplacées, de cris et de bousculades se fit entendre. L’ouvrier municipal se redressa et attendit la sortie des élèves, appuyé sur son balai. Une à une, les trois portes de la façade principale s’ouvrirent. Les maîtresses sortirent et s’écartèrent de quelques mètres pour laisser les élèves se placer en rang deux par deux.

Madame Lamendin, l’institutrice du cours préparatoire était particulièrement appréciée des parents comme des petits. Exigeante mais juste, elle assurait également la fonction de Directrice d’école depuis de nombreuses années. La petite Chloé s’était placée juste à coté d’elle. Madame Lamendin adressa un sourire à la fillette car elle savait que depuis quelques jours, Chloé attendait la sortie de la classe avec une impatience toute particulière. Dès que la petite troupe fut en ordre, la maîtresse donna le signal et les enfants se mirent en marche vers la sortie. Nombreux étaient les petits qui regardaient avec convoitise les gros tas de feuilles placés sous la surveillance de l’agent municipal et dans lequel il aurait été tellement amusant de sauter. Contrairement à ses camarades, toute l’attention de Chloé était fixée sur la foule des parents qui patientaient derrière la grille. Soudain, elle aperçut Annie, sa voisine, et se sentie rassurée. Elle dit poliment au revoir à sa maîtresse et s’élança vers la sortie. La Directrice suivi la fillette du regard pensivement, jusqu’à ce qu’elle rejoigne la dame qui l’attendait.

- Bonsoir Chloé, dit Annie en lui prenant la main, comment s’est passée ta journée ?
- bien, répondit distraitement la fillette. On va voir maman ? ajouta-t-elle aussitôt en levant la tête
- bien sûr ma puce, comme tous les soirs, jusqu’à ce qu’elle revienne à la maison. Regarde je suis garée juste à coté »

La fillette grimpa dans une petite voiture rouge cabossée et ornée d’une aile gauche de couleur dépareillée. Comme sa maman, Annie avait peu de moyen. Ce n’était d’ailleurs pas par hasard si les deux jeunes femmes habitaient dans les grands immeubles gris le long des boulevards à l’entrée de la ville. Depuis sa naissance, Chloé y vivait seule avec sa mère et s’y sentait parfaitement bien, même si parfois, certains de ses camarades disaient que les appartements n’étaient pas des vraies maisons. A six ans à peine, Chloé comprenait confusément que sa maman faisait beaucoup d’efforts pour qu’elle puisse manger chaque jour les céréales qu’elle aimait, avoir un cartable tout neuf à la rentrée, ou encore cette jolie paire de bottes pour passer l’hiver. Une fois elle s’était battue avec un grand du CE2, qui lui avait dit que sa mère était pauvre et que c’est pour cela qu’elle n’avait pas de papa et qu’elle ne partait jamais en vacances. Le garçon avait aussitôt regretté ses paroles. Chloé s’était précipitée sur lui en criant et l’avait tapé de toutes ses forces, sans même réfléchir au fait que le garçon était plus grand et plus fort qu’elle. Ce dernier, surpris par la soudaineté de l’attaque avait été incapable de riposter. Il s’était contenté de lever les bras pour tenter de se protéger de la pluie de coups qui s’était abattue sur lui. Il avait fallu l’intervention de deux maîtresses pour calmer Chloé et sauver le garçon qui était reparti en pleurs et couvert de griffes. Depuis cet épisode, plus personne n’avait osé embêter Chloé et elle restait souvent seule dans la cour de récréation. Il ne fallait pas dire de mal de sa maman. Elle était la plus gentille maman du monde et peu lui importait qu’elle l’emmène ou non en vacances. Ce garçon était méchant et stupide. De toute façon, la mer était toute proche, et avec sa maman elles en profitaient souvent durant les longues journées d’été. Et puis, même si elle ne partait jamais en vacances, Chloé s’évadait souvent bien plus loin que la plupart de ses camarades. Et elle le faisait chaque soir avant d’aller se coucher, lorsque sa maman, passionnée de civilisation Inca, lui racontait de merveilleuses histoires sur les fils du soleil.

Annie alluma les feux de la voiture, et la fit démarrer dans un grondement rauque. Elle roula une dizaine de minutes et se gara sur un parking, à proximité d’une très grande bâtisse blanche. Quelques jours auparavant, sa maman avait annoncé à Chloé qu’elle allait devoir passer quelques jours à l’hôpital. Assise à ses cotés sur le canapé du salon, sa maman l’avait regardée avec douceur en lui tenant les deux mains et lui avait expliqué que des docteurs allaient la soigner. Sur le coup, Chloé n’avait pas compris. Sa maman n’était pas malade, qu’allait-elle faire dans un hôpital ? Sa mère lui avait expliqué qu’elle allait subir une petite opération, oh pas grand chose, elle ne resterait là bas que quelques jours, juste le temps de se faire soigner. Chloé ne devait pas s’inquiéter, de plus elle irait dormir chez Annie leur gentille voisine. Chloé avait été rassurée par les paroles de sa maman. Elle s’était souvenue aussi qu’un de ses camarades de classe était allé à l’hôpital pour se faire opérer de l’appendicite. Il avait loupé l’école pendant plusieurs jours puis était revenu en pleine forme.

Chloé connaissait par cœur le chemin qui menait à sa maman. En sortant de l’ascenseur, elle précéda Annie, et se dirigea en courant vers l’avant dernière chambre du couloir. Doucement, elle entrouvrit la porte. Sa maman semblait dormir. Elle était allongée dans un grand lit tout blanc. Des tuyaux pendus sur une espèce de porte manteau descendaient le long de ses bras. Posé sur une table à coté d’elle, un appareil ronronnait en dessinant des courbes vertes sur un écran. Maman ne devait pas se lever avaient dit les médecins. Chloé s’assit sur le drap, et se pencha vers le visage sa maman. Cette dernière ouvrit les yeux et lui sourit.

- Bonjour… Comment va ma princesse, murmura-t-elle
- Ça va bien maman … Est-ce que tu rentres bientôt à la maison ?
- Pas tout de suite ma chérie… bientôt.
- …
- Comment s’est passé l’école aujourd’hui ?
- Bien, maman.
- Tu ne m’en dis pas plus ?
- La maîtresse nous a fait étudier les feuilles des arbres.
- Oh, c’est une bonne idée, elles sont tellement jolies en automne.
- Elle voudrait que l’on ramasse des feuilles de toutes les couleurs, de toutes les formes et puis qu’on les ramène à l’école !
- Peut être qu’Annie pourra-t-emmener dans le parc ? Souffla la jeune femme faiblement en lançant un regard en direction de son amie.
- Bien sûr, nous irons dès demain, confirma Annie.

Elles furent interrompues par l’entrée d’un médecin qui s’approcha du lit, ébouriffa gentiment les cheveux de Chloé, vérifia les appareils et consulta attentivement la petite fiche accrochée sur l'avant du lit. Il fronça les sourcils et annonça qu’il repasserait un peu plus tard dans la soirée. Il souhaita une bonne soirée à Annie et Chloé et quitta la chambre.

La maman de Chloé jeta un regard vers l’horloge suspendue au mur et se retourna vers sa fille

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