La Grande remontée vers le nord
224 pages
Français

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La Grande remontée vers le nord , livre ebook

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Description

Un bâillement fit apparaître la longue rangée de dents, en mettant en avant presque négligemment les deux crochets venimeux supérieurs. À l'extrémité de chacune de ses pattes, de longues griffes recourbées reflétaient la moindre petite lueur pour la transformer en menace potentielle. Et c'était vraiment cela, un condensé de brutalité contenue, une promesse sans cesse renouvelée de meurtre et de violence. Le simple fait de survivre au passage d'un dragon rendait la vie soudainement plus attirante. Nêmail frissonna intérieurement. Avait-il eu raison de relâcher ce monstre sur la terre? Suite des "Nouveaux hivers", "La Grande remontée vers le nord" nous permet de retrouver le duo Tiama-Nêmail, la fillette et le guerrier, qui, engagé dans leur voyage, croisent des peuples semi-oubliés ou des créatures que l'on croyait d'un autre âge... Avec ses paysages nouveaux, ses combats et luttes, les moeurs et traditions fascinantes de ses personnages, N. Grandemange approfondit avec ce deuxième opus son univers aussi référencé que riche, aussi âpre qu'ensorcelant... De même qu'il signe un roman aux notes picaresques et épiques, qui ne cesse de gagner en puissance au fil des pages.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 janvier 2015
Nombre de lectures 11
EAN13 9782342033540
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0079€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












La Grande remontée
vers le nord


Du même auteur



Les Nouveaux hivers,
éditions Publibook, 2012 Nicolas Grandemange










La Grande remontée
vers le nord




















Publibook Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :




http://www.publibook.com




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IDDN.FR.010.0120097.000.R.P.2014.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2015














Première partie


Chapitre premier.
Le défi



"Imbécile ! Lézard crétin ! Que ton appendice se
dessèche !"
L’être qui venait d’abattre son adversaire et
s’approchait en levant son arc en signe de paix pâlit à
l’invective de Nêmail. Il s’arrêta brusquement, un pied
encore en l’air, et tout son corps montrait l’incertitude
dans laquelle il se trouvait. Il se balançait d’avant en
arrière, toujours sans poser le pied, et son bras faisait
successivement monter et descendre son arc. Puis, il
s’immobilisa définitivement et se retourna.
Nêmail ne le regardait déjà plus. Il s’était retourné vers
le corps de Damaniye et tentait de déceler un ultime
souffle qui permettrait encore de le sauver, mais il était bien
trop tard. La tête pendait, lâche, sur un corps rigidifié dont
la chaleur commençait déjà à partir.
Il prit alors le cadavre à bout de bras et le cogna
plusieurs fois contre le sol en hurlant :
"Pourquoi en voulais-tu à Tiama, espèce d’ordure !"
Puis la fatigue finit par lui tomber dessus, comme un
arbre qui s’abat, et il s’écroula à genoux sur le sol, des
larmes de fatigue se mêlant au sang et à la sueur du
combat. Un petit être vint se blottir contre lui et absorber ce
surplus de chagrin. C’était Tiama qui, dès que Nêmail
avait porté son attaque, s’était libérée et avait observé de
loin ce combat. Elle s’était assise sur l’herbe et,
tranquillement, avait observé les belligérants sans trace de crainte
ni de panique.
9 Le combat achevé, elle venait, reconnaissante, offrir
son soutien au vainqueur. Nêmail ne put s’empêcher de
sourire : l’essentiel était sauf.
Ce fut le tour d’un deuxième bras, flasque et moite
cette fois, de se poser sur son épaule.
"Il est mort, et les morts ne parlent pas."
Se retournant, il se rendit compte que quatre autres
Sefffleurs (puisque c’était ainsi qu’ils se nommaient)
avaient rejoint le premier. Ils étaient tous en retrait sauf
celui qui se trouvait penché au-dessus de lui, et qui
présentait le crâne de fayg et le collier en plumes de proq, preuve
de son rang élevé dans la tribu.
Nêmail se laissa soulever, s’appuyant à moitié sur le
chef Sefffleur. Deux humanoïdes s’approchèrent alors à
grands pas et prirent le relais. Leur visage froid et distant
montrait, pour quelqu’un capable de lire les émotions sur
un visage à moitié reptilien, qu’ils étaient outrés du fait
que cet étranger humain ait osé porter un contact physique
sur leur chef.
Nêmail fit le reste du trajet vers les marais plus soutenu
qu’autre chose, se laissant traîner autant qu’il titubait, et
n’imposa qu’une halte : pour s’approcher du cheval, à la
demande insistante de Tiama. Tous trois échangèrent un
regard qui en disait plus long que quelques mots. Il
signifiait à la fois la joie des retrouvailles, le respect d’avoir
chacun de leur manière surmonté cette épreuve, la
satisfaction de retrouver une vie plus normale.
Puis, Tiama enlaça le cou de l’animal et lui caressa les
naseaux. Le cheval semblait lui raconter les derniers
évènements dans le creux de l’oreille, et Tiama baissait la tête
avec régularité, acquiesçant.
Finalement, un Sefffleur vint à son tour la prendre par
la main, et l’étrange procession se mit en branle. D’abord,
le chef, qui marchait avec une régularité mécanique,
chaque pied s’ancrant fermement dans le sol avant que l’autre
ne s’élève. Puis Nêmail, fermement soutenu par deux
Seff10 fleurs, suivait comme un somnambule, tentant d’assimiler
les derniers évènements tandis que la fatigue du combat
devenait de plus en plus lourde à porter. D’un pas plus
dansant, mais néanmoins très affirmé, Tiama prouvait
qu’elle savait désormais marcher seule. Elle s’accrochait
malgré tout fermement au bras du Sefffleur qui était à côté
d’elle, et qui devait se courber malgré sa petite taille pour
rester à sa hauteur. En dernier venait le Sefffleur à l’arc,
celui qui avait achevé le combat, le visage sombre et
fermé. Il avait de lui-même laissé une grande distance avec le
reste du groupe, et prenait soin de ne pas marcher trop vite
pour ne pas les rattraper malgré leur extrême lenteur.
Enfin, sans tenir compte de l’ordre de marche, le cheval
passait de l’un à l’autre, tantôt trottant, tantôt allant au pas,
se payant même parfois le luxe de brouter quelques herbes
folles au passage. Il semblait tout à fait étranger à ce qui se
passait, d’une indifférence équine.
Petit à petit, le sol se fit moins ferme, les collines
étaient laissées loin derrière, et le marais qui étendait sa loi
à l’Est de Bendalis commençait à montrer ses frontières
saumâtres.
De fait, il n’avait fait de doutes à personne, dès lors que
les Sefffleurs s’étaient montrés, que le marais était leur
direction. Les hommes l’avaient baptisé marais des
brumes, parce qu’ils l’avaient découvert depuis l’océan, et
que les embruns se mêlaient à l’humidité naturelle des
lieux pour laisser planer une atmosphère moite en toute
saison. Les Sefffleurs, eux, l’appelaient simplement "chez
eux".
Leur morphologie était particulièrement adaptée à ces
contrées humides, et ils étaient bien en peine de résister à
l’atmosphère trop sèche de l’intérieur des terres. Leurs
pores dilatés leur permettaient un double système
respiratoire, pulmonaire et cutané, ce qui leur permettait de courir
vite et longtemps sans s’essouffler. Leur taille était
suffisamment haute pour voir loin, mais suffisamment basse
11 pour permettre un plongeon rapide dans les flaques, y
compris les moins profondes.
Plus vraiment des lézards, pas vraiment des hommes,
les Sefffleurs étaient une race à part. Elle constituait elle
aussi un des derniers viviers des grandes origines, à
l’époque où le continent était double et les hommes
minoritaires. Aujourd’hui, qui pouvait, outre Nêmail ou
quelque explorateur chanceux vite traité de fou, clamer
encore leur existence dans ce monde civilisé ?
Contrairement aux ubolds, aux géants ou aux favarines,
leur territoire n’avait jamais dépassé celui de leur marais,
et leur population était restée assez stable. Ils n’avaient
jamais vraiment cherché à s’occuper de l’extérieur, et pour

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