La plume du Quetzalcóatl
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La plume du Quetzalcóatl , livre ebook

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Description

Après sept années passées au Nouveau Monde, le Pacifieur Impérial Arthorius revient à Rome avec, dans ses bagages, un colis bien embarrassant : une plume étrange qui jette le discrédit sur une des figures majeures de l’Empire Romain Millénaire : La Déesse Athéna, elle même.


Arthorius se trouve alors plongé, malgré lui, au centre des intrigues olympiennes dans une enquête qui le conduira jusqu’à la Frontière, au cœur des Montagnes Rocheuses.


Au fil de son voyage rien ne lui sera épargné, ni les courses poursuites avec les gangs de Néo Rhodes, ni les fusillades avec les tribus indiennes, pas même la compagnie de Dom, un faune vétéran de la légion, adepte du sarcasme à outrance.

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EAN13 9782364752054
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Julien Pinson
L A P LUME DU Q UETZACOATL


Editions Voy’el
P RÉSENTATION

Après sept années passées au Nouveau Monde, le Pacifieur Impérial Arthorius revient à Rome avec, dans ses bagages, un colis bien embarrassant : une plume étrange qui jette le discrédit sur une des figures majeures de l’Empire Romain Millénaire : la Déesse Athéna, elle même.

Arthorius se trouve alors plongé, malgré lui, au centre des intrigues olympiennes dans une enquête qui le conduira jusqu’à la Frontière, au cœur des Montagnes Rocheuses.

Au fil de son voyage rien ne lui sera épargné, ni les courses poursuites avec les gangs de Néo Rhodes, ni les fusillades avec les tribus indiennes, pas même la compagnie de Dom, un faune vétéran de la légion, adepte du sarcasme à outrance.
I



C’était de loin la meilleure partie de son long voyage.
Arthorius adorait le confort de son compartiment : le moelleux des fauteuils, le velours épais des rideaux, et, en décor de fond, la splendeur des monts alpins. Il sortit le dernier des petits cigares qu’il avait emportés, mais il eut beau fouiller toutes ses poches, pas moyen de mettre la main sur une allumette.
Bien le bonjour !
Un petit homme au costume gris, au melon et à la toge élimés, la soixantaine bien révolue, venait d’entrer dans le compartiment.
Je ne vous dérange pas, j’espère ? Tous les autres compartiments empestent le tabac. Je ne supporte pas cette odeur.
Arthorius se contenta de hocher la tête en guise de salutation et de réponse.
Le petit bonhomme se cala dans un fauteuil. Arthorius replaça, à regret, son cigare dans sa poche. Il se replongea dans la contemplation de la campagne printanière, tâchant d’ignorer au mieux l’importun.
M’est avis que l’équipage de l’ América ne pensait pas que la plus grande richesse du continent qu’ils venaient de découvrir serait cette plante malodorante !
Le petit homme avait envie de discuter, et il n’en démordrait pas si facilement.
Je ne pense pas, en effet, répondit Arthorius sans détourner les yeux de la fenêtre.
Mais vous êtes du Nouveau Monde !
Arthorius se maudit pour cet accent qu’il avait attrapé et qui relancerait immanquablement la conversation.
J’espère ne pas avoir été maladroit ? Vous n’êtes pas négociant en tabac, au moins ?
Non, non…
Limaïos, représentant en poterie de Thrace.
Le petit homme se contenta de lever son melon, une poignée de mains étant sans doute trop demander à son taciturne voisin.
Arthorius.
Arthorius… Arthorius, c’est tout… Voilà une énigme ! Laissez-moi réfléchir… La bonne trentaine. Pas d’uniforme, mais le physique carré d’un militaire. Une tenue soignée, mais pas de bijou, ni de montre clinquante, qui feraient de vous un armateur. La peau est hâlée, mais pas tannée comme celle d’un éleveur. Vous avez le regard à mi-chemin entre celui d’un explorateur et celui d’un érudit. Une certaine prestance dans l’ensemble, sans les artifices ni la morgue d’un homme politique. Et vous portez un insigne qu’on devine sous votre chemise… je dirais… Arthorius, Pacifieur impérial !
La sagacité de son interlocuteur décida Arthorius à reporter son regard sur lui.
C’est exact.
Le visage ridé du bonhomme en gris s’illumina d’un large sourire.
Vous avez passé combien de temps là-bas ?
Sept ans. C’est la première fois que je reviens à Rome.
Ah, je comprends mieux votre intérêt pour le paysage. « Il n’est plus doux pays que celui qui nous a vus naître... »
Arthorius eut un peu honte de son comportement rude envers ce vieil homme qui, somme toute, avait l’air sympathique.
Et pour quelle raison revenez-vous à Rome ? Vous êtes un peu jeune pour la retraite. Des vacances, peut-être ?
Je dois faire mon rapport auprès du Grand Comptoir de Rome.
Ce doit être important, pour vous avoir fait revenir en personne ?
Assez, en effet, répondit Arthorius un peu gêné.
Oh ! Excusez-moi ! Secret d’État, sans doute ?
Plus ou moins, oui.
En tout cas, cela vous aura permis de revoir Rome. La civilisation doit vous manquer affreusement là-bas, au Nouveau Monde ?
Oui et non… J’aime Rome, mais j’ai parfois l’impression de ne plus vraiment lui appartenir. Je dois avoir changé en sept ans, un peu de cette terre sauvage est en moi désormais.
Arthorius se surprit lui-même d’avoir ainsi partagé ses états d’âme.
Ce serait trop simple s’il suffisait de savoir qui l’on est jus...
Un tintement bruyant interrompit la conversation.
Méloé ! Méloé ! Cinq minutes d’arrêt ! Méloé ! Dernier arrêt avant Rome !
Un petit satyre, habillé de l’uniforme bleu des contrôleurs, les cornes dissimulées sous un képi, dépassa le compartiment en agitant frénétiquement une cloche. Le vieil homme lui lança un regard courroucé.
Je sais que beaucoup de personnes s’endorment dans ce train, mais ce tapage est quand même un peu excessif à cette heure de la soirée !
En effet, le soleil commençait à se coucher et l’on n’apercevait plus que de grandes plaines à l’horizon, la nuit recouvrant déjà les montagnes.
D’ailleurs, je vais même m’autoriser une sieste. Ces longs voyages en train sont durs à supporter pour de vieux os comme les miens. Un peu de repos me fera du bien, si vous n’y voyez pas d’objection, bien sûr.
Non, bien sûr que non. Je vais même tirer les rideaux. Une longue soirée m’attend. Un petit somme me fera du bien, à moi aussi.
Arthorius ferma les épais rideaux et se cala au fond de son fauteuil. Les yeux mi-clos, il crut apercevoir le vieil homme menacer le contrôleur de sa canne au cas où lui reviendrait l’envie de carillonner.
Il plongea ensuite dans un profond sommeil sans rêve.



Monsieur ! Monsieur !
Le petit satyre en uniforme bleu se tenait devant lui.
C’est le terminus, Monsieur, nous sommes arrivés.
Le vieil homme au complet gris avait déjà quitté le compartiment. Arthorius remercia vaguement le contrôleur, puis attrapa sa malle dans le porte-bagages.
Il descendit les quelques marches pour rejoindre le quai. La gare centrale de Rome était déserte à cette heure avancée de la nuit, les autres voyageurs ayant vite quitté l’immense hall.
Les lampes à gaz éclairaient faiblement le flanc du train, la lumière dansante des flammes bleues donnait au gigantesque édifice une apparence irréelle, presque fantomatique. En levant les yeux, Arthorius ne put discerner le ciel ; il ne distinguait même pas le plafond de verre, perdu dans les ténèbres. L’atmosphère était oppressante, inquiétante. L’image des ouvriers numides, qui avaient été massacrés ici même par les hoplites, passa rapidement dans son esprit. Peut-être leurs âmes hantaient-elles encore les lieux, refusant de quitter l’endroit où, toute leur vie, ils avaient été exploités, avant d’être tous exécutés pour avoir demandé un peu de liberté…
Arthorius pressa le pas. Il passa la haute porte et prit une grande inspiration, profitant de l’air doux et frais de la nuit.
Bonsoir, Pacifieur !
Il n’aurait pas le temps de ré-apprivoiser sa cité, le Comptoir lui avait envoyé un de ses fonctionnaires.
La rigidité de la formule d’accueil était à la mesure du personnage : la cinquantaine, le visage grave, un costume strict, de petites lunettes perchées au bout du nez, et des cernes sous les yeux trahissant plus l’ennui que la fatigue. Arthorius pensa à des croque-morts de sa connaissance, qui étaient bien plus joviaux.
Bonsoir.
Un fiacre nous attend. Si vous voulez bien me suivre ?
Ils firent quelques pas sur la place déserte pour rejoindre le véhicule qui les attendait.
Arthorius confia sa malle au cocher et monta. Le fonctionnaire s’assit en face de lui.
Vous devez remplir ceci…
L’épaisseur de la pile de documents fit tiquer Arthorius, il hésita un peu, puis décida de tout signer sans relire. L’opération lui prit quand même un certain temps et, quand il eut apposé son sceau sur le dernier formulaire, le cocher annonça qu’ils étaient arrivés.
Le fiacre s’immobilisa devant la grille du Comptoir. Le fonctionnaire taciturne ouvrit la porte.
Un satyre attendait sur le trottoir.
Il trottina jusqu’au véhicule , se fendit d’un grand sourire et se moqua immédiatement du fonctionnaire maussade.
Mais tu as vraime

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