La Plume rouge
120 pages
Français

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Description

En 1541, le roi François 1er mandate Jean-François de la Rocque, Seigneur de Roberval, pour aller fonder, à la suite des voyages de Jacques Cartier, une première colonie sur le bord du fleuve Saint-Laurent. Le fier gentilhomme demande alors à sa cousine, Marguerite de la Rocque, de l’accompagner dans cette expédition afin de faire d’elle la toute première institutrice de ce nouveau pays. D’abord réticente, la jeune orpheline de dix-huit ans accepte de s’embarquer dans l’aventure.
Le long voyage vers la terre promise ne se fait cependant pas sans heurts et Marguerite comprend bien vite que les intentions de son cousin sont loin d’être honorables à son endroit. Froissé de se faire repousser, le fringant et orgueilleux capitaine abandonne la jeune femme sur une terre inhospitalière, un îlot rocheux inhabité près de Terre-Neuve, la condamnant à une solitude atroce et à une mort presque certaine. Comment la jeune fille pourra-t-elle survivre sur cette île aride dont elle ne connait nullement les périls?
Un roman à la fois bouleversant et envoûtant!

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 février 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782897588557
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guy Saint-Jean Éditeur
4490, rue Garand
Laval (Québec) Canada H7L 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
saint-jeanediteur.com
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Données de catalogage avant publication disponibles à Bibliothèque et Archives nationales du Québec et à Bibliothèque et Archives Canada
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc., 2020
Révision : Nathalie Viens
Correction d’épreuves : Johanne Hamel
Mise en pages : Christiane Séguin
Illustration de la page couverture : Mark Owen/Arcangel Images
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2020
ISBN : 978-2-89758-854-0
ISBN EPUB : 978-2-89758-855-7
ISBN PDF : 978-2-89758-856-4
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Toute reproduction ou exploitation d’un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu’un téléchargement légal constitue une infraction au droit d’auteur et est passible de poursuites pénales ou civiles pouvant entraîner des pénalités ou le paiement de dommages et intérêts. Guy Saint-Jean Éditeur est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).

À Guy, Nicholas, Andrée, Louise, Gilda et Frédérique, mes premiers lecteurs, avec reconnaissance.
« Le 15 juin de l’année 1542, Ladite Marguerite de la Rocque fut évacuée sur un petit archipel de trois îlots, à moins d’une demi-lieue de la côte. »
Livre de bord de Jean de Fonteneau, pilote de l’expédition de Roberval dans le Nouveau Monde
PREMIÈRE PARTIE
Jean-François
1
—D emoiselle, demoiselle Marguerite…
Le bruit d’une paire de sabots claquant sur le carrelage de l’entrée suit immédiatement l’appel. Marguerite de la Rocque se tourne vers la porte au moment où Yvonne, la petite suivante, fait son entrée, les joues rouges, la coiffe de travers et une poignée de jupes et de jupons froissés dans la main. Elle sourit en voyant la précipitation de sa jeune compagne. Les deux filles se connaissent depuis toujours. Elles ont toutes les deux dix-sept ans et sont presque amies malgré leur différence d’état et de fortune. En fait, elles sont sœurs de lait, la mère d’Yvonne ayant été la nourrice de Marguerite puisque la mère de celle-ci était morte en couches. Elle s’était montrée très maternelle envers cette petite enfant dont le père s’était vite détourné, mortifié de ne pas avoir reçu du ciel un fils, digne héritier de son nom. Marguerite avait donc grandi en ne connaissant que la tendresse de sa nourrice et la complicité de sa sœur de lait.
— Voyons, Yvonne, que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui nous vaut un pareil tapage à cette heure matinale ? Un fantôme oublié aurait-il croisé ton chemin ?
— Ne vous moquez pas, demoiselle Marguerite, il s’agit bien d’un fantôme…
— Que me chantes-tu là ? Tu sais bien que les fantômes ne sortent que la nuit et nous sommes en plein soleil…
— Si vous le dites… En tout cas, si ce n’est pas un fantôme, c’est quelqu’un que vous n’avez pas vu depuis longtemps.
— Allons, allons, ne me fais pas languir davantage… qui peut bien te troubler ainsi les esprits ?
Yvonne se redresse et se dandine sur le pas de la porte, triturant de plus belle le bord de son tablier bleu. Elle se permet un petit silence, assez fière d’attiser la curiosité de sa maîtresse. Marguerite sent l’impatience la gagner, mais elle n’en montre rien pour agacer sa suivante et lui rendre la pareille.
— Eh bien, demoiselle, quand je vous disais que vous ne l’avez pas vu depuis longtemps… je ne sais même pas si vous allez le reconnaître… Il s’agit de votre cousin.
— Mon cousin ? Quel cousin ?
— Dame, le chevalier ! Celui que vous appelez ainsi. Monseigneur de Roberval.
Marguerite se lève immédiatement de sa chaise et ajuste machinalement une mèche rebelle de ses cheveux blonds, qui ont toujours tendance à s’échapper de son bonnet de dentelle. Yvonne est plutôt satisfaite de sa surprise et d’avoir réussi à briser la feinte indifférence de sa maîtresse.
— Est-ce bien possible ? Cela fait des années qu’il n’est pas venu dans nos parages. Où est-il ? Où loge-t-il ? Parle donc et arrête de faire la mystérieuse !
Yvonne se permet un grand sourire et se met à déballer tout ce qu’elle sait au sujet de l’auguste personnage dont tout le village commente la venue.
— Eh bien, si vous voulez tout savoir, il loge depuis deux jours chez monsieur de la Beauvoisière, votre voisin. Il paraît qu’il y chasse tous les jours. Et il raconte à qui veut bien l’écouter que notre bon roi François lui a confié une mission d’importance, celle d’aller fonder un nouveau royaume de l’autre côté de la mer, là où il n’y a encore rien de civilisé. Il paraît aussi qu’il veut vous rencontrer.
Marguerite est stupéfaite. Le rouge lui monte immédiatement aux joues. Ce flamboyant cousin qui a ses entrées à la cour veut donc la rencontrer ! Croyant sans doute bien faire et selon les usages du temps, son père l’a confiée, juste avant sa mort, à ce quasi-inconnu qu’elle n’a vu que très rarement, mais dont elle a si souvent entendu parler. C’est donc lui qui a la responsabilité de son avenir et qui doit gérer au plus sage sa petite fortune de fille bien née.
— Me rencontrer ? Moi ? Pourquoi ? Que me veut-il ? Nous nous connaissons à peine. J’ai dû le voir trois ou quatre fois du temps où mon père vivait encore. Je ne peux croire qu’il se souvienne de moi, même si, en fait, il est mon tuteur.
— Ça, je ne sais pas ce qu’il vous veut. Comme je rentrais du lavoir, son valet m’a remis une lettre pour vous lorsqu’il a vu que je rentrais par ici. La voici.
Stupéfaite, Marguerite retombe assise sur sa chaise. Elle saisit la missive et regarde, incrédule, son nom écrit en cursives désordonnées sur le papier plié en quatre et clos d’un sceau rouge où l’on aperçoit distinctement les armes des Roberval.
Désireuse d’en savoir un peu plus, Yvonne tend le cou vers l’intrigant parchemin, même si elle ne sait ni lire ni écrire. Les mains tremblantes, Marguerite brise le sceau et déplie le message sans toutefois le lire immédiatement, agacée par la curiosité de sa compagne dont les oreilles de fouine traînent toujours un peu trop à son goût.
— Eh bien, Yvonne ! Pourquoi restes-tu plantée là comme une âme en peine ? As-tu terminé ton ouvrage ? Le linge que tu as rapporté du lavoir est-il en train de sécher sur la corde ?
En maugréant, la petite servante s’esquive en faisant claquer ses sabots pour manifester sa contrariété. Une lettre écrite sur du papier parchemin ! Une missive cachetée à la cire ! Ce n’est pas tous les jours qu’un tel événement se produit dans sa petite bourgade perdue, a fortiori lorsqu’il s’agit de la missive d’un grand seigneur comme monsieur de Roberval. La fine mouche finira bien par découvrir ce qu’on dit dans cette lettre. D’ailleurs, il faut absolument qu’elle le sache. Tous les habitants du village comptent sur elle et, comme elle a la langue bien pendue, elle se fera un plaisir de tout raconter, enjolivant le tout de quelques détails de son cru concernant les réactions de sa maîtresse.
Restée seule, Marguerite triture quelques instants le précieux papier avant de lire le message. Celui-ci comporte exactement quatre lignes :
Guérande, en ce vingtième jour de septembre de l’année 1540
Ma cousine,
Permettez que je m’invite à votre table, jeudi prochain, sur le coup de midi.
Voilà trop longtemps que nous ne nous sommes vus et le temps me pèse.
J’ai une agréable requête à vous présenter, impossible à refuser.
Bien vôtre,
Jean-François de la Rocque, chevalier de Roberval
La jeune femme en reste bouche bée. Un important seigneur, un des f

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