La rebellion des cigognes
172 pages
Français

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La rebellion des cigognes , livre ebook

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Description

À priori, c’était un jour comme un autre. Jusqu’alors dociles et discrètes, les cigognes se mettent pourtant à saccager les propriétés des hommes et à blesser leurs enfants. Les grands échassiers interrompent même la distribution des graines de choux, ce qui menace la race humaine d’extinction. Une guerre éclate.
Dans le village d’Isdoram, tandis que Miranie, les yeux rivés au ciel, ne perd pas espoir de voir une cigogne lui apporter une graine de chou, un géant aux ailes d’oiseau épie les jeunes élèves de la classe de monsieur Laurian. Et les corbeaux, éternels témoins des tragédies, crient malheur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 avril 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898080906
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2020 Maude Royer
Copyright © 2020 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : Matthieu Fortin
Correction d’épreuves : Matthieu Fortin
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Illustration de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Matthieu Fortin
ISBN papier 978-2-89808-088-3
ISBN PDF numérique 978-2-89808-089-0
ISBN ePub 978-2-89808-090-6
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
En mémoire d’Émeric.

PROLOGUE
Cette histoire, dont les racines remontent à des millions d’années, s’est déroulée dans un monde aujourd’hui oublié. Le soleil brillait alors d’un rouge éclatant sur les terres de Rodinia. Les dragons s’étaient éteints depuis longtemps déjà. C’était bien avant que, de souvenir à légende, puis de légende à mythe, l’histoire transforme les cigognes en oiseaux bienveillants. Dans ce premier monde, les hommes naissaient dans les choux. Certains d’entre eux, les êtres blancs, étaient doués de facultés extraordinaires. Lorsque ces magiciens furent chassés de Rodinia, leur exil marqua le début d’une ère de ténèbres.
Nos ancêtres, les hommes préhistoriques, que nous croyons à tort être les premiers hommes, ne sont en fait que la deuxième ébauche de cette espèce qui, il faut l’espérer, connaîtra un dénouement plus heureux que la première…
LES HOMMES
Les soupçonnant de répandre le mal, les hommes chassèrent les magiciens du continent. Ainsi, ils se rendirent vulnérables, faisant d’eux-mêmes une race à la merci des autres. Trois siècles plus tard, le peuple des cigognes, qui avait jusque-là assuré la descendance des hommes, décida de renoncer à cette responsabilité. Lorsque les grands oiseaux blancs s’insurgèrent, les malheurs des hommes ne faisaient que commencer. Au bord de ce gouffre, deux êtres d’exception allaient toutefois être réunis.

En ce matin de printemps, l’aube pointait tout juste son nez rosâtre sur les terres du sud de Gondwana. Pieds nus dans son jardin, une jeune mariée suspendit sa couronne nuptiale de primevères à une branche de cerisier qui surplombait le potager. Elle se pencha vers le sol et en retourna la terre de ses mains.
Laurian, le mari de Miranie, n’était pas riche. Leur carré de terre, tout comme leur chaumière, était de proportions modestes. Mais la jeune mariée ne s’en souciait guère. Elle savait qu’il suffisait parfois d’une seule graine de chou pour voir naître un enfant. Même si l’été arrivait déjà, elle avait bon espoir de voir s’étirer une petite pousse verte avant que le froid ne vienne. Une fois encore, elle s’assura que sa couronne était bien en vue. Les cigognes ne pourraient la manquer. De plus, en tombant, les fleurs blanches des primevères rendraient la terre plus fertile.
Fraîchement mariée, la jeune femme de dix-neuf ans rêvait déjà d’un beau bébé bien joufflu.
— Ma si jolie…
La voix était tendre, mais moqueuse. Miranie n’avait pas entendu Laurian approcher.
— Ne bouge pas, tu as quelque chose juste là…
Croyant qu’il s’agissait d’un prétexte pour glisser la main dans ses longs cheveux, la jeune femme fronça les sourcils. Or, Laurian récoltait déjà, dans ses mèches brunes aux reflets roux, une petite bestiole dodue et chaude qu’il lui mit sous le nez.
— Une chenille rose ? s’étonna-t-elle. Elles existent donc vraiment !
— On dit qu’elles sont très fragiles. Vaut mieux la remettre dans l’arbre.
— C’est incroyable ! fit Miranie en touchant l’insecte du bout du doigt. La peau sous son ventre est presque transparente. N’est-elle pas magnifique ?
Dans la main de son mari, la petite créature se roula en boule. Miranie l’examinait, tandis que Laurian l’observait, elle, sa femme, l’amour de sa vie.
« Comme elle est belle », pensait-il.
Lorsqu’il était près d’elle, les yeux dorés du jeune homme se coloraient d’une étrange lueur orangée. Autour d’eux, sans qu’ils en aient conscience, des milliers d’êtres retenaient leur souffle. Du plus minuscule insecte jusqu’au renard tapi près de l’enclos des mouflons, tous suivaient le destin de la petite larve.
La seule certitude qu’avaient les hommes au sujet des chenilles roses, c’est qu’elles étaient très rares. Ceux qui en avaient déjà vu une étaient peu nombreux, à tel point que la plupart ne croyaient pas en leur existence. Dans le règne animal, on savait pourtant d’instinct que la chenille rose était une créature exceptionnelle. Mais ce jour-là, même les animaux ignoraient que celle qui se contorsionnait dans la main de l’homme était plus exceptionnelle encore que toutes les autres.
— Allez ! lança Laurian en s’arrachant à la contemplation de sa femme.
Il leva le bras et déposa la bestiole sur le tronc du cerisier.
— Cette chenille rose est un signe de chance ! s’émerveilla Miranie.
Laurian voulut toucher la joue de sa bien-aimée, mais celle-ci avait déjà levé son visage vers le ciel en quête de quelque chose, comme si elle avait subitement oublié la petite chenille. Il savait bien ce qu’elle cherchait des yeux : une cigogne. Elle guettait le gracile oiseau blanc qui viendrait déposer une graine de chou dans leur potager de jeunes époux.
« Un signe de chance », se répétait le jeune homme.
Après six mois de fréquentations, il avait demandé Miranie en mariage, ce qu’elle avait accepté sans hésiter. La veille, ils s’étaient unis l’un à l’autre, entourés de quelques amis, mais sans leurs familles. Le père et la mère de Laurian étaient morts, et ses frères et sœurs vivaient à Ormanzor, dans les montagnes du Nord. Miranie, orpheline elle aussi, ne se connaissait aucun parent.
Les images de cette magnifique journée défilaient en rafales dans la tête de Laurian.
« Ma chance est déjà immense », se disait-il.
Un bébé avant le premier hiver, il n’aurait même pas osé y rêver. Bien sûr, il voulait des enfants. Il prendrait soin avec joie de tous ceux que le ciel lui enverrait. Mais en ce merveilleux début d’été, il se sentait déjà privilégié.
Quand Laurian émergea de ses réflexions, il lui sembla que les ombres matinales s’étaient déplacées. Miranie fixait toujours le ciel. Sous le vent, sa chemise de nuit de coton blanc caressait ses mollets.
— Ma si jolie, un bébé, déjà, tu n’y penses pas ? Voudrais-tu que mon cœur éclate de bonheur ? Laisse-moi au moins me rassasier un peu de toi.
La jeune femme pivota vers lui et l’enveloppa de toute la douceur de son regard caramel. Dans les yeux de son mari, la petite lueur orangée s’agita, embrasant le cœur et le corps de Miranie.
— Je t’aime aussi, Laurian, lui susurra-t-elle en approchant son visage du sien.
Ils s’embrassèrent, et Laurian voulut l’attirer dans la chaumière, mais Miranie résista. Son attention se porta de nouveau vers le ciel.
« Elle m’aime, soupira-t-il en se dirigeant vers l’enclos des mouflons, mais ma seule présence ne la comble pas. Elle ne sera satisfaite que lorsqu’elle tiendra notre enfant dans ses bras. »
Laurian se tourna une dernière fois vers Miranie avant de la perdre de vue derrière les mélèzes et les rosiers. Et si son minuscule potager ne permettait pas la venue d’un enfant ? Il pourrait l’agrandir, mais la terre propice à la saine croissance des choux se vendait très cher. Comme le voulait la coutume, le maître-régnant du village leur en avait donné un sac en cadeau de mariage. Serait-il suffisant ? Si les années passa

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