La Révolte des Volcans
140 pages
Français

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La Révolte des Volcans , livre ebook

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Description

La Révolte des Volcans, initialement publiée en 1935 dans la revue Les Feuillets Bleus, est un des rares textes français qui aborde le thème de la «Terre concave », thème notamment développé par Edgar Rice Burroughs dans son cycle de « Pellucidar ».


Dans la Révolte des Volcans, une partie de la peuplade des « Sous-terriens » a adopté la langue des légionnaires gallo-romains tandis qu’une autre partie de la population est restée fidèle à sa culture d’origine. L’arrivée d’un couple de Terriens, annoncée par une ancienne prophétie, précipite le conflit latent entre les deux peuples. Des armes et des énergies terrifiantes sont actionnées, capables non seulement de détruire le monde intérieur mais de perturber l’équilibre de la Terre dans le Système Solaire. Jusqu’à la destruction et l’embrasement dans le Soleil...


Camille Audigier (1867-1939), né à Châteaugay (Puy-de-Dôme), romancier et essayiste régionaliste (Pour la Terre, La Terre qui renaît, Mémoires d’un cheval d’Iéna à Waterloo, Étude sur la race de chevaux d’Auvergne, Quelques Coutumes et traditions de la Haute-Auvergne). On lui doit également deux romans fantastiques de science-fiction (Les Mystères de Vichy et La Révolte des Volcans).

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782366345230
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection SF










ISBN

Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.
Conception, mise en page et maquette : © Eric Chaplain
Pour la présente édition : © PRNG EDITION S — 2016
PRNG Editions (Librairie des Régionalismes) :
48B, rue de Gâte-Grenier — 17160 cressé
ISBN 978.2.36634.067.9 (papier)
ISBN 978.2.36634.523.0 (numérique : pdf/epub)
Malgré le soin apporté à la correction de nos ouvrages, il peut arriver que nous laissions passer coquilles ou fautes — l’informatique, outil merveilleux, a parfois des ruses diaboliques... N’hésitez pas à nous en faire part : cela nous permettra d’améliorer les textes publiés lors de prochaines rééditions.


AUTEUR
camille audigier



TITRE
La Révolte des Volcans







PREMIÈRE PARTIE LES MESSAGES MYSTÉRIEUX


CHAPITRE I er : L’ÉRUPTION DU GEYSER
C e samedi, 10 janvier 1920, sous un ciel livide et triste, par une température d’automne attardé ou de printemps précoce, une foule nombreuse se pressait dans une vaste prairie, autour de la bouche en repos du Geyser des Martres-d’Artières (Puy-de-Dôme), dont l’éruption était annoncée pour midi 12 minutes.
Décor hivernal que n’égayait même pas la neige aux reflets bleus, puisque la neige avait dédaigné l’Auvergne et que, tout autour du site en terrain plat la Limagne plantureuse, dont une brume épaisse empêchait de discerner l’étendue, ressemblait à une pauvre petite lande bretonne.
Malgré les élections sénatoriales fixées au lendemain, ou plutôt à cause de ces élections, qui avaient rassemblé à Clermont les délégués politiques venus des confins les plus reculés du département, on comptait, vers 11 heures, plus de 2.000 « étrangers ».
Dans le nombre, un vénérable « père conscrit », deux ou trois députés, des conseillers généraux — dans le privé docteurs en médecine, avocats ou riches propriétaires terriens — des professeurs du Lycée Blaise Pascal et des Facultés de Clermont, des magistrats au siège de Riom, des industriels de Thiers, des ingénieurs venus de l’École des Mines, entourés des collègues des bassins de Brassac, de Saint-Eloy et de Saint-Etienne ; les exploitants des sources d’eaux ferrugineuses de Royal, de Vichy, du Mont-Dore, de la Bourboule et de Châtelguyon, accourus autour de M. Blangeard, le savant géologue, promoteur des sondages : le maire de Clermont, le préfet du Puy-de-Dôme, et tous leurs satellites officiels ou bénévoles.
C’était dans cette prairie en contrebas, au confluent de la route de Joze à Maringues et du chemin vicinal conduisant aux Martres que, douze mois plus tôt, les sondages avaient été ordonnés, pas toujours favorisés, hélas ! par la bonne volonté des autochtones, plus disposés à voir dans ces bizarres travaux, des trucs de sorcellerie que des calculs laborieux, dont les résultats pouvaient enrichir, non seulement le village, la région et l’Auvergne, mais encore la France toute entière, qu’ils dégageraient, en découvrant le pétrole, du lourd tribut imposé par les puissances alliées et amies, seules maîtresses des naphtes de Batou, de Bakou, de Mossoul et autres lieux.
Le 13 novembre 1919, les sondages ayant atteint 500 mètres, l’eau jaillit à 40 mètres ; de hauteur, chaude, salée, bitumineuse, riche des plus beaux espoirs et projetant avec elle la tige d’acier, longue de 500 mètres, qui avait servi à la perforation.
Pendant trois semaines, avec des intermittences de fréquence, de hauteur et de volume, le geyser inondait le champ où, ce 10 janvier, piétinait la foule, ce champ naguère gras et vert pâturage, mais que plus de deux cent mille mètres de liquide avaient couvert d’une épaisse couche de carbonate de chaux, ce champ soigneusement nettoyé de toutes les scories accompagnant le phénomène — scories que l’on vendait à prix d’or aux riches amateurs.
Tout, dans un vaste circuit : sol, arbres et maisons, plaqué ou empoussiéré de chaux, était blanc, et rappelait, dans le morne paysage de cet hiver sans froid ni neige, une isba sibérienne.
Çà et là, des commerçants empressés avaient dressé leurs éventaires et leurs cabarets de plein air.
Dubois, le garde-champêtre, peu versé dans les courants de la circulation pédestre ou automobile à haute fréquence, en avait laissé la surveillance aux gendarmes des brigades voisines et narrait à des Clermontois panachés de Parisiens et d’Anglo-Américains, les hauteurs invraisemblables des premiers jets.
— Oui, messieurs, c’est comme je vous le dis, à plus de deux cents mètres, et que ça faisait gros comme le corps d’un mouton, même que la terre en tremblait et qu’on craignait que toutes les récoltes en « soyent » inondées à dix lieues à la ronde !
Onze heures trois quarts. Du côté du village, une fanfare dans laquelle dominait le ronflement de la grosse caisse, se mariant avec les couacs des clairons, annonçait son arrivée solennelle, drapeau en tête.
Deux cavaliers, montés sur de massifs percherons, précédaient les artistes et leur drapeau. Derrière ceux-ci venaient les pompiers, le maire avec tout son conseil municipal, le clergé, les bannières des saints vénérés au village et enfin la longue, l’imposante théorie des fidèles, groupés selon une coutume rigoureuse.
Très intéressés, les « étrangers » admirèrent le majestueux déroulement de la procession qui s’avançait droit au geyser.
D’autorité, les pompiers, sur un commandement de leur capitaine, s’emparèrent du service d’ordre. Les gendarmes, vexés, leur cédèrent la place. La fanfare sévit de nouveau en sonnant : « Ouvrez le ban ! » ; le maire vint saluer le préfet ainsi que « ces messieurs », la foule se pressa autour du bassin et des savants, derrière les pompiers, les musiciens et les autorités, puis avec le premier coup de midi, vibrant à l’horloge des Martres, les prodromes de l’éruption — des grondements lointains — s’annoncèrent.
Soudain, un silence religieux, un peu inquiet aurait-on dit, remplaça la cacophonie des clairons et des conversations. On perçut distinctement la voix claire de M. Blangeard qui, très entouré, déclarait :
— N’atteignant que 31°, la température de l’eau du geyser est trop faible pour intervenir comme moteur de l’éruption, c’est donc uniquement l’acide carbonique qui est la cause du phénomène.
M. Blangeard, très populaire et religieusement écouté, n’avait pas terminé que soudain, les grondements se rapprochèrent. On aurait dit l’arrivée brusque de plusieurs batteries d’artillerie, défilant sur une chaussée de pierres. Ce fut ensuite comme le roulement d’une escadrille de tanks géants, puis, brusque, nette violente, une détonation déchira l’air.
Le préfet, qui avait sorti son chronomètre, constata qu’il marquait midi neuf minutes et raconta plus tard — quoiqu’il eût fait la guerre dans son cabinet — qu’il lui avait semblé entendre plusieurs pièces de 380 tirer à la fois.
La terre oscilla comme si l’écorce terrestre venait de se fendre ; un vent de panique passa sur la foule, les deux prêtres firent opportunément un geste de bénédiction, les femmes se signèrent, et de nouveau, mais plus formidable encore, l’explosion, qui dut être entendue jusqu’à Clermont, ébranla les couches de l’éther, cependant qu’irrésistiblement, jaillissant verticalement jusqu’à plus de quarante mètres, la colonne d’eau s’élançait, grise d’abord, puis claire, mousseuse, écumante, accompagnée d’un ultime grondement, à la fois émouvant et sinistre.
Déjà, le liquide, maintenant limpide, mais qui se troublant à l’air par la transformation de plusieurs de ses sels, avait empli une vasque de précaution, débordait par-dessus son illusoire rempart de ciment, et avant de se canaliser dans les nombreux caniveaux s’étalait par tout le champ, cherchant sa voie, mais forçant la foule à une dispersion rapide sur les routes surélevées ou vers les premières assises du village.
En toute hâte, les cabaretiers de plein air déménageaient tables et tonnelets et fuyaient l’inondation. De temps à autre, débordant la tige de sondage, le jet semblait calmer son effervescence, mais c’était pour s’élancer plus haut encore, cependant que, par intermittence, dans le sous-sol, des batteries de caronades se livraient une bataille acharnée.
Trouvant enfin le chemin des caniveaux, l’eau et les scories provenant des sédiments variés de l’oligocène, du bitume et de l’argile — que la colonne liquide désagrégeait dans son irrésistible ascension — s’écoulaient en bouillonnant et en réchauffant l’atmosphère. De nouveau, mais en enfonçant dans la vase blanchâtre, les savants et la foule se rapprochèrent du cratère. Témérité qui n’était pas sans danger, puisque, indépendamment de la colonne d’eau chaude montant droit dans le ciel, des fragments de pierre et de tuf, des poches de sable et d’argile s’échappaient par des tangentes imprévues, et allaient tomber à plusieurs centaines de mètres en arrière. Brusquement, à midi 40, ainsi que les calculs des ingénieurs l’avaient prévu, la colonne descendit de quarante à quinze, puis à dix mètres, pour disparaître tout d’un coup. Les grondements cessèrent et, de nouveau, le silence régna. L’éruption avait duré une demi-heure.
Deux minutes plus tard, une explosion nouvelle réveilla tous les échos des alentours, et l’eau jaillit à six mètres, accompagnée d’une véritable mitraille de scories. Cela dura cinquante secondes, puis tout s’arrêta, tout rentra dans le silence et le néant.
Quittant l’abri de son dais doré, le vénérable curé vint ensuite bénir le geyser, et les amateurs de scories commencèrent leur récolte.
Derrière le maire des Martres, qui, en contournant la vasque, venait entendre le commentaire des savants, Dubois, le garde-champêtre, s’avançait, guettant, lui aussi, des « trouvailles » qu’il pourrait vendre aux « connaisseurs », lorsque, à ses pieds, il aperçut un objet brillan

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