Le Cycle du Graal (Tome 7) - Galaad et le Roi Pêcheur
221 pages
Français

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Le Cycle du Graal (Tome 7) - Galaad et le Roi Pêcheur , livre ebook

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Description

Depuis de longues années, les Chevaliers de la Table Ronde, luttant sans cesse contre les forces des ténèbres, font régner l'ordre dans le royaume d'Arthur. Mais selon la prédiction de Merlin, le jour est maintenant venu pour eux de se lancer dans la plus exaltante aventure dévolue à des chevaliers terrestres : la suprême quête du Graal. Or voici qu'apparaît celui qu'on attendait mais qu'on n'espérait plus : Galaad, fils de Lancelot du Lac et de la fille du Roi Pêcheur, celui qu'on appelle le Bon Chevalier. Avec lui, tout bascule, et la recherche unique de la gloire laisse maintenant la place à la quête sacrée de l'Absolu.
Galaad le Pur, entraînant à sa suite Perceval et Bohort, réussira-t-il là où tous ses compagnons ont échoué ? Parviendra-t-il à sauver à temps le Roi Pêcheur qui meurt de langueur dans son inaccessible et mystérieuse forteresse ? Quel chevalier ayant échappé à la mort, l'ultime mission accomplie, viendra conter au Roi Arthur, désemparé, les merveilles mettant fin aux redoutables et nostalgiques aventures du Graal qui laissent planer sur l'avenir une issue lourde de menaces ?

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Informations

Publié par
Date de parution 04 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782756431574
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Jean Markale
Septième époque Galaad et le Roi Pêcheur

© 1995, Éditions Pygmalion/Gérard Watelet, Paris
 
ISBN Epub : 9782756431574
ISBN PDF Web : 9782756431598
Le livre a été imprimé sous les références :
ISBN : 9782857044697
Ouvrage composé et converti par Pixellence (59100 Roubaix)
Présentation de l'éditeur
 
Depuis de longues années, les Chevaliers de la Table Ronde, luttant sans cesse contre les forces des ténèbres, font régner l'ordre dans le royaume d'Arthur. Mais selon la prédiction de Merlin, le jour est maintenant venu pour eux de se lancer dans la plus exaltante aventure dévolue à des chevaliers terrestres : la suprême quête du Graal. Or voici qu'apparaît celui qu'on attendait mais qu'on n'espérait plus : Galaad, fils de Lancelot du Lac et de la fille du Roi Pêcheur, celui qu'on appelle le Bon Chevalier. Avec lui, tout bascule, et la recherche unique de la gloire laisse maintenant la place à la quête sacrée de l'Absolu.
Galaad le Pur, entraînant à sa suite Perceval et Bohort, réussira-t-il là où tous ses compagnons ont échoué ? Parviendra-t-il à sauver à temps le Roi Pêcheur qui meurt de langueur dans son inaccessible et mystérieuse forteresse ? Quel chevalier ayant échappé à la mort, l'ultime mission accomplie, viendra conter au Roi Arthur, désemparé, les merveilles mettant fin aux redoutables et nostalgiques aventures du Graal qui laissent planer sur l'avenir une issue lourde de menaces ?
Jean Markale, écrivain, homme de radio et de télévision, ancien professeur de lettres, s'est consacré, dans une suite d'ouvrages qui font référence, à la redécouverte et à l'illustration des civilisations traditionnelles, en particulier la civilisation celtique et le grand cycle arthurien du Moyen Âge.
Le Cycle du Graal
La Naissance du Roi Arthur
Les Chevaliers de la Table Ronde
Lancelot du Lac
La Fée Morgane
Gauvain et les chemins d’Avalon
Perceval le Gallois
Galaad et le Roi Pêcheur
La Mort du Roi Arthur
Septième époque Galaad et le Roi Pêcheur
Introduction
L'Héritage de Merlin

En apparence, le royaume d'Arthur est établi sur des fondations solides. Personne ne songerait à contester l'autorité d'Arthur administrant ce monde terrestre à l'image d'une cité céleste et dont le symbole le plus éclairant est la permanence de la Table Ronde. Laquelle, tout en rassemblant les plus valeureux guerriers, tout en leur imposant la plus absolue solidarité, dans la plus totale confraternité, n'en laisse pas moins chacun d'eux paradoxalement libre et indépendant, responsable à titre individuel de ses propres actes, quels qu'ils soient, bons ou mauvais, positifs ou négatifs, glorieux ou déshonorants. Chaque pièce est en place sur l'échiquier. Le roi trône au milieu de ses cavaliers, de ses fous et de ses hommes d'armes, simples pions que l'on déplace à loisir. Les tours sont là pour veiller aux frontières. Reste la reine, omniprésente, et, en fin de compte, toute-puissante, qu'elle ait nom Guenièvre, Morgane, ou la Vierge Marie. Elle seule pourra se déplacer sur l'échiquier au mépris de la logique et des lois en vigueur, car tout est permis à la Femme qui représente l'ensemble de la collectivité.
Étrange collectivité d'ailleurs, mais sans doute à l'image de l'humanité, avec ses rivalités internes, ses intrigues, ses jalousies, ses fantasmes et ses espérances constamment déçues ou reportées vers un avenir incertain ! Oui, tout est en place, tout est stable, aussi stable que le clan adverse, sur l'échiquier. Mais comme ils sont trompeurs, ces dehors ! Un souffle de vent suffirait à ébranler tout ce bel édifice.
Car quelque chose mine de l'intérieur la société arthurienne, une blessure jamais guérie, une blessure que symbolise le coup douloureux porté jadis par le chevalier Balin à Pellès, le Roi Pêcheur 1 1 . Coup douloureux entre tous, à la suite duquel Balin et son frère Balan trouvèrent la mort en s'entre-tuant au cours d'un combat, faute de s'être reconnus. Depuis lors – voire bien auparavant –, le Roi Pêcheur souffre d'une blessure incurable, et son royaume, devenu stérile, a pris le nom de « Terre Foraine » ou de « Gaste Forêt ». Et chacun, dans ce royaume en perdition comme dans le royaume d'Arthur dont il n'est que la métaphore, attend le moment béni où le Bon Chevalier survenu guérira le vieux roi malade et impuissant et rendra par là même vitalité à cette terre frappée de malédiction.
Merlin l'avait en effet prédit : un jour, les compagnons de la Table Ronde devraient accomplir la mission suprême de délivrer les terres du Roi Pêcheur de la malédiction qui pèse sur elles, guérir le vieux souverain blessé et contempler la coupe sacrée qu'on appelle le Graal. En vérité, n'était-ce pas là, de l'aveu même de Merlin, l'objectif essentiel de la Table Ronde ? N'est-ce pas dans ce but qu'avec Uther Pendragon d'abord, puis avec Arthur, il l'a instituée, à l'image de la Table du Graal, celle-ci n'étant elle-même qu'une réplique de la Cène ? Ainsi se voyaient définies trois étapes : celle de la chevalerie terrestre, celle de la chevalerie célestielle et celle de la chevalerie divine. La mission des compagnons d'Arthur est claire : atteindre au divin par l'épreuve. Mais les temps annoncés par Merlin tardant à venir, la lassitude, voire le doute, ont progressivement dévoyé les chevaliers vers la routine d'aventures vaines et stériles.
La chevalerie, qu'elle soit réelle, historique, inscrite dans les faits, ou bien idéale, strictement imaginaire comme dans les romans de la Table Ronde, ne se justifie que par le service , un triple service en l'occurrence : celui du seigneur, celui de la Dame, épouse du seigneur, et celui de Dieu. Il s'agit évidemment là d'une justification idéologique et qui, en tant que telle, est entachée de mensonge et de duplicité : la chevalerie, n'en déplaise aux nostalgiques d'un passé qui n'a jamais existé, est seulement un pis aller, la récupération d'énergies belliqueuses que l'on oriente artificiellement vers un but proclamé sacré. On le sait pertinemment, les chevaliers du Moyen Âge n'étaient qu'une bande d aventuriers, généralement issus de grandes familles mais, puînés ou cadets, donc « sans terre », et cherchant par tous les moyens à se faire attribuer des fiefs qui leur permissent de rivaliser avec leurs aînés. On sait non moins pertinemment qu'au XII e  siècle, il y avait telle pléthore de « chevaliers » turbulents et cherchant fortune à tout prix qu'il convenait sinon de les neutraliser, du moins de les canaliser. D'où les Croisades (colonisation avant la lettre), d'où la prétendue « Trêve de Dieu », d'où la mission « sacrée » de défendre la veuve et l'orphelin. Poudre aux yeux que tout cela. Pour s'en convaincre, il suffit de repérer dans les textes médiévaux, notamment dans ce qu'on appelle le Lancelot en prose , les innombrables épisodes ou les meilleurs chevaliers du monde se conduisent en parfaits gangsters, vivant au détriment de la population, massacrant sans pitié n'importe quel adversaire et affichant un mépris souverain pour les « petites gens », qu'ils les traitent de « rustres », de « manants » ou de « vilains » dans les deux sens du terme, c'est-à-dire « paysans » et « affreux ».
De fait, si les romans de la Table Ronde étaient la seule glorification de la chevalerie médiévale, ils ne présenteraient aucun intérêt, sauf dans le cadre de l'étude des mentalités. Ces récits, surgis de la nuit des temps, recèlent heureusement bien autre chose ; les combats de chevaliers n'y sont pour les héros qu'autant d'étapes intérieures à franchir. En somme, les multiples aventures des compagnons d'Arthur dessinent tout un parcours initiatique, parcours si long, si périlleux, parsemé de pièges, c'est-à-dire de contradictions, que l'on risque fort d'y laisser son âme.
Là gît probablement l'une des raisons de l'angoisse qui tenaille Arthur et ses compagnons. Ils ont beau mépriser la mort, ils ont beau combattre en désespérés les forces des ténèbres qui contrecarrent la bonne marche du monde, ils se sentent infimes face à l'ineffable. Et perdre son âme n'est pas une mince affaire. Déjà, certains d'entre eux s'y sont risqués, Lancelot du Lac le premier, lui, le meilleur chevalier du monde, lui qui incarne, dans l'épopée, le grand dieu panceltique Lug à la Longue Main, le Multiple-Artisan auquel les Tuatha Dé Danann irlandais ne confèrent aucun grade parmi les dieux, à ceci près que sans lui nul ne peut obtenir de victoire.
L'échec de Lancelot est douloureux, mais c'est un échec glorieux ; comme tous les héros de légende, Lancelot ira jusqu'au bout et persistera dans sa volonté farouche d' appréhender le Graal. De fait, il l' appréhendera , mais il ne le prendra pas, pour la simple raison qu'il commet, d'après la morale de l'époque où ont été rédigés les romans de la Table Ronde, l'impardonnable péché d'adultère, pourtant si fréquent dans les récits mythologiques (car synonyme de transgression des interdits). Il est donc en état de péché mortel et ne peut en aucune façon communier avec l'absolu. Et sa vision de l'absolu demeurera imparfaite. Pourtant, Lancelot était un personnage d'une telle dimension symbolique qu'il était impossible de le laisser dans l'ombre et de ne pas lui permettre de s'approcher du Graal : il est l'image d'un dieu de lumière, d'un dieu civilisateur, l'image de l'homme emprisonné dans les ténèbres, à la perpétuelle recherche de la lumière, ce qui met en valeur sa tentative désespérée et la beauté de son action promise à l'échec. Il fallait donc le récupérer sous l'aspect de son fils, Galaad le Pur, autre visage de Lancelot, complètement désincarné, véritable prolongement spirituel d'un chevalier terrestre dont les mérites relèvent seulement du quotidien, ou bien seulement du cœur et non de l'esprit. Car l'unique erreur de Lancelot a été de ne voir que l'aspect féminin de la divinité, incarnée par Guenièvre, alors que le divin est une totalité excluant toute dichotomie. Lancelot s'est trompé de but, ou plutôt il a trop projeté ses propres fantasmes

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