Le dévoreur d âmes
87 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le dévoreur d'âmes , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
87 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Un voyage aux frontières de la mort change souvent toute une vie.


Parfois pour le pire.


Bretagne, 1865. Après des années de pensionnat, Anna, une jeune orpheline de 17 ans, est rappelée au manoir familial par sa grand-mère, l’austère et énigmatique Mme de Kerville.
Pour échapper à l’atmosphère délétère de la sombre demeure, ainsi qu’à l’aura oppressante de son aïeule, la jeune fille se promène sur les falaises.
Jusqu’à ce qu’une chute mortelle la conduise aux portes de l’Au-delà.


Une expérience de mort imminente qui la laisse muette et traumatisée.


Car Anna semble attendue en Enfer.
Mais pour quelle raison ? À quel funeste destin se trouve-t-elle condamnée ?
Sa quête de réponses la plongera dans le plus cruel des cauchemars...


***



Après la mélancolie vampirique des Anges de l’Ombre (Éditions du Petit Caveau, 2011) et les horreurs fantastiques de Hantises – Chroniques d’outre-tombe (Éditions Éleusis, 2018), voici Le Dévoreur d’Âmes, une novella gothique en hommage aux films d’épouvante de la Hammer. Malaïka Macumi vous propose un nouveau voyage surnaturel à la rencontre des motifs du genre, entre paranormal, sorcellerie et malédiction.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782373421057
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le dévoreur d'âmes
Malaïka Macumi
Éditions du Petit Caveau - Collection Sang Ancien
Avertissement

Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Je tenais à vous informer que ce fichier est sans DRM (sauf chez certains revendeurs que la bienséance nous interdit de citer...), parce que je préfère mon cercueil sans chaînes, et que je ne suis pas contre les intrusions nocturnes si elles sont sexy et nues. Dans le cas contraire, vous aurez affaire à moi.
Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouvez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à nous contacter par mail ou sur le forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous chargerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vous êtes AB-, un cru si rare !
En téléchargeant cet ebook vous contribuez à encourager les auteurs francophones et les petites maisons d'édition. Merci à vous !
Nous en profitons également pour remercier toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à l'élaboration de cet ebook.
“ Lost track of time
In a flurry of smoke
Waiting anxiety
For a fair judgment deserved.”
Opeth , A Fair Judgment .






“ I see the end, and I see the end well it was open so I crawled inside.”
Christian Death , Deathwish .
Chapitre 1


Journal d’Anna, le 9 septembre 1865 .
La mort, c’est comme un long filet d’eau glacée qui vous coule le long du dos. Vous vous engourdissez progressivement, lentement, inexorablement jusqu’au moment où vous réalisez que vous ne sentez plus la moindre fibre de votre corps. Votre conscience se met alors à errer dans ce qui ressemble à un néant total : vous ne voyez plus, vous n’entendez plus, vous ne ressentez plus rien. Vous ne faites plus que penser . N’y a-t-il pas là d’horreur plus absolue ?
« Ainsi donc, c’est cela mourir », songé-je, sentant au même moment la panique commencer à me dévorer. Mais je n’ai plus de voix pour crier, plus de poings pour taper, plus d’yeux pour pleurer. Je suis juste là, seule avec ma conscience et les souvenirs, des échos de ma vie d’ici-bas.
Combien de temps suis-je restée ainsi, à exploser silencieusement de terreur dans ce vide noir et gelé ? Toute notion m’échappe ; il s’écoule sans doute un siècle ou une minute avant qu’une lueur rouge salvatrice ne se mette à clignoter, quelque part, dans cet insoutenable néant opaque – vivant fanal vers lequel je me projette avec toute la force désespérée de mon esprit ! J’ignore si cette lumière me conduira au Paradis ou en Enfer. Tout ce que je souhaite, c’est voir, entendre et ressentir de nouveau. Mais la lumière écarlate n’est qu’un autre cauchemar qui me fait vivement regretter le néant dans lequel je stagnais jusqu’à présent…
Et là… mon souvenir s’arrête. Je sais que j’ai vécu par la suite quelque chose de terrible, mais il m’est impossible de me remémorer quoi que ce soit. C’est une forme de traumatisme indicible que je sens encore gronder en moi : des éclats rouges dansent parfois devant mes yeux, des hurlements résonnent quelquefois, se muant en d’affreux acouphènes. J’ai séjourné dans un enfer que je suis incapable de décrire ou de reconnaître.
Ce travail m’épuise. Je dois faire une pause. Je reprendrai tout à l’heure le récit de ce jour fatidique du 17 juillet 1865.


Suite écrite le même jour , plus tard :
« Dieu merci, mam’selle, vous êtes en vie ! »
Lorsque j’ouvris les yeux, peu de temps après ma chute, j’éclatai en sanglots. Des pleurs interminables que je n’arrivais pas à contrôler. Tout mon corps était secoué de spasmes, mais c’était à peine si je m’en rendais compte. Dans mon champ de vision brouillé par les larmes, je reconnus Jean, notre palefrenier. Il était accompagné de son oncle Yannick, le maréchal-ferrant de Plene’ch.
« Non, ne bougez pas. On va vous remonter doucement. »
Je sentis qu’on me prenait dans des bras forts et puissants, sans doute ceux de Yannick, mais je n’eus pas le loisir de valider cette hypothèse : ma tête dodelina et je sombrai dans l’inconscience.


Quand je repris connaissance, j’étais dans mon lit, le cou engoncé dans une irritante minerve. Monsieur Grioux, le médecin du village, était à mon chevet. Son crâne dégarni luisait dans la lumière dorée de cette fin d’après-midi. Il prit mon pouls tout en me dévisageant d’un air grave derrière son monocle poussiéreux.
— Le choc est vilain, mais elle remarchera. Elle n’a visiblement pas d’autres séquelles.
Sa voix chevrotante ne s’adressait pas à moi. Du coin de l’œil, j’aperçus une haute silhouette sévère au fond de la pièce, partiellement cachée par les rideaux du baldaquin.
— Dieu soit loué. Je n’étais pas d’humeur à organiser des funérailles !
Ma grand-mère.
Elle s’avança vers moi en se tordant les mains : la colère et le soulagement se disputaient sur son visage. Ses traits étaient encore lisses, ses cheveux bruns toujours aussi chatoyants et bouclés. Je n’avais jamais vraiment su son âge. Probablement soixante, bien qu'elle en parût trente. Elle n’avait jamais révélé le secret de sa peau éclatante de jeunesse ; moi-même n’étais pas dans sa confidence.
Elle se targuait de faire mon éducation depuis la mort de mes parents, partis des suites d’une tuberculose quand j’avais deux ans − si tant est que l’on pût considérer comme une forme d’éducation le fait d’envoyer sa petite-fille en pension. Cela a duré quinze ans, je ne la voyais qu’aux fêtes de Pâques et de Noël, ne recevant pour ces occasions que quelques maigres présents et n’échangeant avec elle que de simples banalités.
Mais voilà que depuis l’année dernière, elle me veut à ses côtés au manoir de Plene’ch. Son désir est maintenant de m’introduire dans le grand monde et de me préparer à sa succession. Cependant, je ne la connais pas assez pour savoir ce qu’elle attend vraiment de moi. Nos rapports restent d’une froide cordialité.
— Enfin Anna, que vous est-il arrivé ? lança-t-elle durement.
J’ouvris la bouche pour répondre, mais aucun son n’en sortit. Je me redressai tant bien que mal puis fis une deuxième tentative tout en me raclant la gorge au préalable. Rien. Les essais suivants se soldèrent par de nouveaux échecs : quelques borborygmes de basse, quasi inaudibles, sans plus. Je renouvelais mes efforts pendant de longues minutes. Hélas, le constat m’apparut, implacable : je n’arrivais plus à parler ! Je jetai un coup d’œil paniqué au médecin.
— Anna, calmez-vous, dit-il d’une voix douce en reprenant mon pouls.
Puis se tournant vers ma grand-mère :
— J’ai bien peur que le choc ne l’ait pour l’instant privée de sa parole. Il lui faut du repos. Sa langue se déliera bientôt.
— Restera-t-elle muette longtemps ? répondit froidement mon aïeule.
— Je ne peux pas me prononcer si tôt, Mme de Kerville. C’est sans doute passager, mais je ne peux l’affirmer. Il se peut que l’épouvante que votre petite-fille a ressentie lors de sa chute soit à l’origine de son mutisme. À moins que ce ne soit un genre de commotion cérébrale, qui sait ? Il faudra bien la surveiller ces prochains jours afin de noter son évolution. C’est déjà un miracle qu’elle s’en soit sortie sans de plus lourdes séquelles. Cet accident aurait pu lui être fatal. Quant à vous ma petite (il tourna vers moi un regard bienveillant), ne forcez pas l’élocution, cela risquerait de vous fatiguer inutilement. Reposez-vous, la parole viendra en son temps.
Cela fait deux mois à présent et j’attends toujours que la parole me revienne. Je ne fais donc qu’écrire à longueur de journée, armée d’un crayon et d’un petit carnet dissimulés dans l’une des poches de mon tablier ; c’est le seul moyen pour moi de communiquer. Et puis il y a ce journal dans lequel je griffonne désormais. Les mots m’aident à me souvenir. Je suis sûre que mon mutisme est lié, d’une manière ou d’une autre, au court voyage que j’ai effectué dans l’après-vie, suite à ma chute. Si la mémoire me revient, alors peut-être retrouverai-je aussi la parole ?
Les circonstances de mon accident sont encore floues. Je me revois, marchant allègrement sur le sentier qui longe la falaise, un chapeau de paille aux larges bords noué autour de mon visage. Je hume avec délice les embruns qui me fouettent les joues en ce bel après-midi d’été. La mer est calme, elle scintille ; on dirait qu’un dieu d’humeur doucereuse l’a saupoudrée d’une fine mousse de diamants. Jean, le palefrenier, m’accompagne et se tient respectueusement en retrait. Il mène la bride d’une jeune jument, celle que j’ai montée pour venir me promener jusqu’ici.
Parfois, je ressens comme une impérieuse nécessité d’arpenter la falaise. J’ai besoin de m’&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents