Le fantôme de Taverny
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Le fantôme de Taverny , livre ebook

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Description

Lucienne Sudry, jeune femme éplorée, vient réclamer l’aide de l’inspecteur Paul BARRE.


Tous les soirs, elle prétend recevoir, dans sa demeure de Taverny, la visite du fantôme de son amoureux Jean Bréger.


Or, le policier est bien placé pour savoir que celui-ci est bel et bien mort, puisqu’il a assisté à son exécution, ou, du moins, à celle de Hermann Kurt, un espion allemand qui, resté en France sous une fausse identité après la capitulation de l’Allemagne nazie avait empoisonné des militaires dans les casernes avoisinantes.


Curieux de nature, Paul BARRE décide de se rendre à Taverny.


Dans la maison de Lucienne Sudry, il se retrouve face à l’apparition d’un spectre ayant les traits du défunt ennemi...


Une poursuite, des coups de feu, le fantôme de Taverny disparaît dans un rire, insensible aux balles...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9791070032602
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE FANTÔME DE TAVERNY

Par
Michel CORY
CHAPITRE PREMIER
UNE HISTOIRE FANTASTIQUE
 
— Je ne suis pas folle... Je ne suis pas folle...
Paul Barre, d'un geste aisé d'homme du monde, faisait signe à son interlocutrice de s'asseoir. Il approchait d'elle un fauteuil.
Dans un salon, il n'eut point agi avec plus de courtoisie. Paul Barre, d'ailleurs, était précisément, en dépit de la modestie apparente de sa fonction, un homme du monde et un personnage de salon.
Riche, libre, cultivé, il avait, au moment de choisir une carrière, embrassé celle pour laquelle il se sentait une incoercible vocation. Inspecteur de police. Non point que la police l'attirât. Mais le mystère. Débrouiller les énigmes que révélaient si souvent les faits du jour. Il éprouvait à l'endroit de cette profession une passion. Et, lui, le mondain, le jeune homme distingué, appelé au plus brillant avenir, il était entré à la Préfecture de Police. Il y jouissait, à cause de cette situation privilégiée et exceptionnelle qui était la sienne, d'une considération particulière. Mais, plus encore qu'à cause de sa position indépendante, il devait cette liberté et ce prestige à son extraordinaire habileté. C'est lui qui avait retrouvé le voleur du diamant de cent millions, l'assassin invisible d'un crime inexplicable et qui avait découvert cette « femme perdue » dont le secret avait passionné tout Paris. (1)
Aujourd'hui, un autre mystère lui était soumis.
La guerre venait de s'achever. Paul Barre y avait fait glorieusement son devoir comme lieutenant d'infanterie, puis, prisonnier, évadé, il était entré dans la Résistance. La paix enfin retrouvée, il était revenu tranquillement reprendre son poste, aussitôt démobilisé, après quelque temps passé au deuxième bureau. Le chef de ce service, le colonel Sauval, qui avait pu apprécier le rare mérite de ce jeune, mais éminent subordonné, avait demandé au ministre de l'Intérieur que l'affaire Hermann Kurt, ou, plutôt, la suite de cette affaire, lui fût confiée. Et il avait dit à son ancien lieutenant :
— Mon cher ami, vous allez avoir là une occasion que je crois unique d'exercer votre talent de détective. Je ne vous en dis pas plus. Vous allez recevoir la visite de mademoiselle Lucienne Sudry...
— Lucienne Sudry ?... N'est-ce pas cette jeune fille qui fut l'amie de cet Hermann Kurt ?...
— Et qu'elle ne connaissait que sous la fausse identité qu'il avait prise de Jean Bréger... C'est bien cela.
— Mais Hermann Kurt n'est plus... Il a été fusillé. J'ai même assisté à son exécution.
Et aujourd'hui, Lucienne Sudry était devant lui.
Dans ses beaux yeux, Paul Barre ne lisait qu'intelligence et raison. Mais quelle impossible histoire elle lui racontait là !...
Orpheline à vingt ans, sans famille proche, seule dans l'existence, son père mort de chagrin après sa ruine, sans autre ressource que les débris d'une fortune dissipée, elle s'était mise courageusement au travail. Il ne lui restait guère, de sa famille, qu'une gentille propriété, la Villa Fleurie, dans l'agréable pays de Taverny. C'est là qu'elle avait voulu demeurer. Jeune employée « banlieusarde », elle prenait chaque jour le train pour aller à son travail dans un laboratoire parisien où s'exerçaient ses connaissances de licenciée en sciences. Là, elle avait fait la connaissance d'un jeune chimiste Jean Bréger, un beau garçon blond, qui se disait alsacien et qui lui témoignait une grande affection. Lucienne était sage. Mais cette sollicitude la touchait. Et puis, elle n'avait guère plus de vingt ans. Enfin elle aimait... Bref, elle lui céda. Il était entendu que Jean devait faire venir ses papiers égarés dans la tourmente de la guerre, disait-il, dans la mairie détruite de son village d'Alsace. Et les deux amants devaient aussitôt se marier... Ils étaient heureux...
— Et puis, fit-elle, soudain secouée de sanglots, ça a été l'affreuse chose, l'atroce révélation... Jean Bréger s'appelait Hermann Kurt. Il n'était pas alsacien, mais allemand. C'était un espion ! Un espion !... Moi, fille d'un père qui avait fait glorieusement l'autre guerre ! Moi, patriote française ! Je ne pouvais pas croire... Il était doux, prévenant, gentil. Et il m'aimait. Cela, j'en suis sûre...

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