Le Livre qui tue

Laurent Bayot

Description

Jusqu'où est-on prêt à aller pour finir une histoire? À quel point peut-elle nous habiter? Représentant en spiritueux, Arnaud est avant tout un lecteur passionné, au grand dam de sa femme. Sa vie bascule le jour où le destin lui met entre les mains un livre ancien... fascinant mais peu facile d'accès, très secret mais définitivement vivant... Avec "Le Livre qui tue", Laurent Bayot signe un conte moderne, décalé et cruel, qui amuse et glace tour à tour. Véritable descente aux enfers d'un dévoreur de pages, son cinquième opus hante autant le lecteur que son héros. Flirtant avec l'absurde, il nous entraîne corps et âme dans une enquête troublante tout en rupture de ton. Rire jaune pour nuit blanche garanti.

Sujets

• Fantastique
• Horreur
• Cruauté

Informations

• Publié par: publibook
• Date de parution: 24 janvier 2013
• Nombre de lectures: 51
• EAN13: 9782342001150
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Le Livre qui tue

Du même auteur

Émilie, éditions « L’Autre Chemin », Roman fantastique, 2005 Même la mort peut se tromper, éditions Azimuts, Roman fantastique, 2006 Dieux, Diable, croyances et autres supercheries…, éditions « L’Autre Chemin », Receuil de nouvelles, 2009 Rêves et réalité, éditions « L’Autre Chemin », Roman fantastique, 2010

Laurent Bayot Le Livre qui tue

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Boudin Bout d’un boudin Bout d’un Bouddha Boude un boudin Boude un Bouddha Boude un bout d’un boudin Boude un bout d’un Bouddha Bous un bout d’un boudin Bous un bout d’un Bouddha Bous un boudin Bous un Bouddha Boude, hein ! Boude, ha !

Alphonse Baudet

Le boulevard de l’absurde et du mauvais goût « Bonjour m’sieurs dames ! Approchez, n’ayez pas peur, je n’ai jamais mangé personne. Je m’appelle Renaud. J’ai pour vous, en exclusivité mondiale, un tissu extraordinaire, une étoffe exceptionnelle, j’irais même jusqu’à affirmer que ce tissu est intelligent… Vous voyez cette nappe ? Regardez l’éclat des couleurs et la qualité des finitions… Approchez-vous, venez observer la démonstration. Je dépose la nappe sur la table… Oh, il y a un problème… C’est bête, la nappe est trop petite et ne couvre pas entièrement la table… Ou c’est la table qui est trop grande, ça dépend du point de vue. Que faire, alors ? Couper un bout de la table ? Non ce n’est pas possible… Imaginez que vos invités soient en chemin… Alors, il n’y a plus qu’une solution : agrandir la nappe. Non, ça non plus c’est pas possible… Et bien si ! Observez l’artiste… Je caresse légèrement l’étoffe et… un miracle sous vos yeux, mesdames et messieurs… Je redépose la nappe sur la table, et voilà, elle lui va maintenant comme un gant si vous me permettez la métaphore… Ils sont maintenant faits l’un pour l’autre… » Le public qui s’était entassé dans l’allée étroite, devant l’échoppe du vendeur, applaudissait à tout rompre, comme au spectacle… C’était un spectacle, un vrai one-man- show. Mais la vedette n’était pas l’acteur, mais bien sa marchandise. Qui était cet homme ? Un clown qui dit n’importe quoi, ou un jongleur qui lance des mots comme des massues, avec une précision millimétrée ? Ou bien le

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gourou d’une secte captivant des fidèles, ou peut-être un magicien qui sort une nappe de son chapeau ? Ou alors Dieu en personne, voir même le diable ? Personne ne savait. Personne dans le village ne connaissait l’homme au tissu qui grandit. Et l’étranger reprit de plus belle : — Vous voulez une nappe plus grande ? Pas de problème… Je frotte, et hop, 50 cm en plus… Une phrase s’échappa du bloc compact que formaient les spectateurs pendus à sa langue : — C’est génial, mais c’est quoi ce tissu ? — Mais que madame est curieuse… C’est évidemment un secret que je garde jalousement. Comprenez que lorsqu’on a une exclusivité, on n’ébruite pas ce genre de chose… Achetez mes tissus ! Achetez mes tissus ! Je vois dans l’assemblée des gens qui ne semblent pas convaincus par ma démonstration, qui me prennent pour un charlatan, pour un vendeur d’élixir de jouvence… Regardez ce gilet, ce merveilleux gilet, ce tout petit gilet… Quelqu’un veut-il le passer ? Une dame obèse sortit des rangs. Elle s’avança vers Renaud. Elle était si grosse qu’on aurait dit que pour arriver vers le gilet elle avait mangé tous les gens devant elle… Tellement énorme que lorsqu’elle se déplace, les gens croient à une éclipse solaire… Et le marchand caressa le gilet, il le caressa amoureusement, comme si c’était une jolie fille… Petit à petit, le gilet grandit, grandit, grandit… Pour arriver à une taille plein de X devant le L… La grosse dame l’essaya et le vêtement épousa ses rondeurs. — Mais quel est ce tissu ? lança-t-elle. Ce n’est pas une matière végétale, ni synthétique, d’ailleurs. Cette texture me fait plutôt penser à une sorte de cuir, une fine pelure de cuir. C’est tellement fin qu’on dirait une seconde peau.

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