Le Maître Golem
193 pages
Français

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Le Maître Golem , livre ebook

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Description

"Lorsque les lumières du Nord embraseront le ciel de Kalhem, deux garçons nés pendant l'enlacement du Soleil et de la Lune répandront la fièvre noire, semant chaos et ténèbres."


Simon, un jeune tailleur de pierre se découvre un talent hors norme : celui de donner vie à ses œuvres. Dissimulant ce don, c’est son talent immense qui lui vaudra la possibilité de quitter son village pour travailler à la grande ville. La veille de son arrivée, le bourg dans lequel il fait halte est attaqué. Unique survivant, il est emmené au château de la reine. Seul et amnésique, Simon peine à trouver sa place à la cour. Qu'attend-on de lui ? Qu’en est-il de tous ces signes magiques perçus depuis le début de son aventure ? Laissez-vous ensorceler par ce roman fantastique qui vous transportera dans un monde instable menacé par une étrange prophétie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 septembre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782493499387
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Maître Golem
Tome I : De Terre et de Pierre
 
Par Élodie ALAUZET
 
Crédits
Tous droits réservés
Couverture réalisée par @Belfanti-Gentil Elodie
Correction et relecture par @Farida Oreilly Derouiche  
Édité par : Évasion Éditions
 
 
 
 
 
ISBN ebook : 978-2-493499-38-7
 
 
 
 
 
 
 
 
©Évasion Éditions
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
I Le tailleur de pierre
 
 
 
Le craquement du bois mort suivi de l’envol d’une perdrix oblig èrent le petit groupe de chasseurs à stopper leur marche. Aucun d’entre eux ne parla, écoutant, scrutant le paysage qu’offraient les bois de l’Orée en cette saison. Il était compliqué de s’y déplacer, car l’hiver avait recouvert d’un épais manteau de neige les lieux, cachant les branches de bois sec qui cédaient sous leurs pieds, faisant fuir leur gibier. Arold, qui connaissait bien l'endroit et qui avait pris la tête du groupe, fit un signe à ses équipiers qui reprirent leur chemin, faisant crisser la neige. Le meneur amena les trois autres hommes à la lisière d’une clairière où un petit cours d’eau n’avait pas encore gelé malgré les températures glaciales. Il s’accroupit derrière des broussailles sèches, suivi de ses compagnons qui l’imitèrent.
— Normalement, le soleil les fait sortir pour s’abreuver, nous n’avons plus qu’à attendre, leur chuchota-t-il.
— C’est ce que tu disais hier et il ne s’est rien passé, maugréa Edwin qui, trempé, grelottait de froid.
— Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu n’aimes plus chasser le lapin d’hiver ? se moqua son frère, Eliott, en lui lançant une boule de neige.
Arold allait intervenir lorsque Edwin tenta de répliquer. Il fut arrêté par Simon, le dernier des quatre compagnons, qui l e stoppa avant de tendre le doigt. Devant eux, à une dizaine de pas seulement, était apparu un lapin d’hiver dont la fourrure d’argent luisait au soleil, le rendant presque éclatant. Celui qui se révéla être le meneur se tourna vers Simon qui avait sorti son arc dont il bandait déjà le tranche-fil. Il se stabilisa un instant, visant au mieux, ne voulant surtout pas rater sa cible. L’animal , qui ne semblait pas avoir remarqué leur présence, se leva sur ses pattes arrière, scrutant l’horizon, à la recherche d’éventuels prédateurs. L’homme ne décocha pas sa flèche tout de suite, sa proie était sur ses gardes, prête à décamper, et serait sans doute plus rapide que sa flèche s’il décidait de fuir. Elle redescendit sur ses quatre pieds pour s’approcher du cours d’eau où elle trempa le bout de ses pattes. C’est à ce moment-là que Simon choisit de tirer sa flèche qui fendit l’air dans un sifflement, la touchant en plein thorax.
— Tu l’as eu ! s’écria Eliott, qui sauta sur place.
— Tu as abîmé sa fourrure avec ta flèche. Je vous avais bien dit qu’il fallait poser des pièges ! se plaignit à nouveau Edwin.
— Et courir le risque de se faire prendre ? répliqua son frère.
Le groupe s’approcha de l’animal, Arold le saisit par les pattes pour l’examiner de plus près. Les lapins d’hiver étaient plus gros que leurs cousins les lièvres, mais aussi plus rares puisqu’on ne les apercevait qu’à la saison froide.
— C’est une belle prise, annonça-t-il. Il le lança à Edwin qui le rattrapa. C’est toi le marchand, non ? Même avec ce trou, tu trouveras client. En trouvant le bon acheteur, on peut en tirer dix pièces d’or.
Edwin se gonfla d’orgueil.
— Dix ? Dis plutôt vingt. N’oublie pas à qui tu t’adresses !
— Essayez de rester discrets. Je vous rappelle que le braconnage est passible de pendaison, leur remémora Simon, qui s’était montré plutôt silencieux j usque-là.
Eliott haussa les épaules.
— Les gardes sont les premiers à profiter de notre chasse. Ils ne diront rien . Mais tu as tout de même raison. Ne nous faisons pas remarquer… N’est-ce pas, Edwin ?
Le jeune homme fit une moue boudeuse.
— Arrête de me rabâcher cette histoire. Ce n’était pas ma faute !
Arold posa la main sur l’épaule de son ami avant que les choses ne dégénèrent.
— Nous avons promis de ne plus en parler, Eliott, alors sois gentil.
L’intéressé ne répondit pas, préférant leur tourner le dos pour reprendre son chemin vers le village. Edwin lui emboîta le pas, imité par Simon et Arold en retrait.
— L a fois où il a caché un furet jaune dans ses braies pour échapper aux gardes ? demanda Simon qui n’était pas sûr de lui.
Arold esquissa un léger sourire.
— Il me semble que oui. La bestiole lui a mordu la bite : difficile de ne pas s’en souvenir… Dis-moi, tu t’es bien amélioré à l’arc ! Tu t’entraînes ?
Simon replaça sa cape en laine afin de se protéger du froid qui l’avait pénétré jusqu’à l’os.
— J’essaie. Mon maître ne me laisse pas beaucoup de temps. Nous avons plus de travail que d’habitude à l’atelier depuis qu’un riche marchand nous a commandé une statue.
— Celle qui doit représenter le saint du Soleil ? Vous l’avez bientôt finie ?
— Elle doit partir par bateau dans une semaine. Je crois que j’ai pris du retard… Il faudrait que j ’y passe toutes mes journées.
Les quatre hommes arrivèrent à l’entrée du village. Edwin, qui avait gardé l’animal, le glissa dans sa sacoche en cuir. Oton était une bourgade de pêcheurs nichant sur les rives côtières de l’Ouest, à mi-chemin entre les tribus du Sud et les montagnes du Nord. Le hameau, de taille relativement moyenne, était un lieu de passage régulier des voyageurs car il abritait de nombreuses auberges dont certaines possédaient des maisons closes bien connues dans la région. Il devait approcher midi, le lieu était bien animé à cette heure de la journée et les quatre hommes purent se faufiler à travers la foule sans se faire remarquer. Eliott emmena ses amis dans une ruelle éloignée de la rue principale, juste derrière l’atelier d’un forgeron qui les observa passer, l’œil mauvais. Arold regarda ses houseaux recouverts de boue. Il grimaça. La neige ne tenait jamais au sol dans le bourg. Elle était remplacée par de la boue noire glissante, mais surtout très collante.
— Cinq pièces d’or chacun dès que nous aurons vendu la fourrure, annonça Eliott qui regardait autour de lui afin de vérifier que personne n’était en train de les épier.
— En trouvant le bon acheteur, plaisanta Simon.
— Je trouverai, certifia Edwin.
— On se rejoint ce soir au Cheval boiteux pour boire une bière ? demanda Arold.
Simon répondit par la négative.
— J’a i déjà promis au vieux David que je viendrai s continuer mon travail ce matin à l’atelier. Si en plus je vais picoler ce soir, il va faire une attaque.
Arold se mit à rire.
— Aucun risque ! Ce vieux nous enterrera tous… Enfin, c’est toi qui vois, tu sauras où nous sommes si jamais tu changes d’avis.
Le groupe repartit chacun de son côté. Simon rejoignit à grandes enjambées la rue principale où il dut éviter plusieurs femmes sales et malades qui allaient faire leur linge à la rivière. L’atelier se situait en sortie de village sur le port lui-même, là où ils recevaient les blocs de pierre. En temps normal, un tailleur de pierre était voué à se déplacer sur les chantiers ou dans des carrières, mais son maître étant devenu trop vieux, il avait décidé d’ouvrir son propre atelier. Seuls ses ouvriers voyageaient lorsqu’il le fallait. Simon n’avait jamais voyagé, il n’avait sans doute jamais quitté cet endroit , du moins, aussi loin qu’il en avait le souvenir. Orphelin, il se rappelait avoir quémandé et volé de la nourriture afin de survivre, il avait été chassé à plusieurs reprises par les habitants puisque lui et ses semblables étaient réputés pour porter malheur. Le sort du jeune homme aurait été funeste s’il n’avait pas détroussé un tailleur de pierre de passage en ville. Sa victime , vigoureu se et habile, l’avait poursuivi dans les rues d’Oton avant de le prendre à revers au coin d’une ruelle. Simon s’était attendu à se faire battre comme il en avait l’habitude, mais sans doute avait-il inspiré de la pitié à cet homme qui avait retenu le poing au-dessus de sa tête. Simon emprunta l’entrée du bâtiment très animé. Il veilla à passer le plus inaperçu possible, pensant qu’il éviterait une énième réprimande.
— Tu es en retard ! lança une voix grave dans son dos.
Il n’eut pas le temps de se retourner qu’une douleur cuisante lui traversa les cuisses, l’obligeant à mettre un genou à terre.
— Tu n’es qu’un vaurien, et un vaurien malhonnête qui plus est.
Simon se redressa en se massant les jambes . Il avait l’habitude des coups de canne du vieux David qui avait le chic pour arriver toujours derrière lui.
— Pardon, Maître, je ne me suis pas réveillé ce matin.
— Ah ! Pas réveillé ! Tu étais encore en train de braconner avec tes amis !
Le vieil homme se dirigea ...

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