Le murmure des fous
195 pages
Français

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Description

Thriller - 398 pages


Juin 2015, Oregon,


Eryn, disparue depuis trois ans et déclarée morte, réapparaît... un choc pour sa sœur Rachel et ses proches.


Amnésique, elle est pourtant persuadée qu’une autre personne est en danger et doit être secourue. Mais comment croire cette jeune fugueuse qui a toujours souffert de schizophrénie, passant de nombreux mois en hôpital psychiatrique ?


Convaincue que cette petite voix intérieure qui la guide n’est pas le fruit de son imagination, Eryn est décidée à mener ses propres investigations. Aidée par Jared, voisin bien plus lié à cette histoire qu’elle ne le pense, elle va se rapprocher dangereusement de la vérité... et de son agresseur.


Cette quête, où chaque acteur est un suspect, va-t-elle la conduire à sa perte ou sauver son âme chancelante ?



Que croire ? À qui se fier ?



Derrière elle, la violence... d’un passé oublié !

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782379612466
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le murmure des fous

Stéphanie Blanchard
Le murmure des fous

Stéphanie Blanchard

Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-246-6
Les fous, les marginaux, les rebelles, les anticonformistes, les dissidents… Tous ceux qui voient les choses différemment, qui ne respectent pas les règles. Vous pouvez les admirer ou les désapprouver, les glorifier ou les dénigrer. Mais vous ne pouvez pas les ignorer. Car ils changent les choses. Ils inventent, ils imaginent, ils explorent. Ils créent, ils inspirent. Ils font avancer l’humanité. Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent.
Jack Kerouac
Prologue

Encerclée d’imposants sapins, elle releva son visage. La brume devenait de plus en plus épaisse et les dernières lueurs du soleil ne suffisaient plus à assurer une visibilité suffisante.
Essoufflée, elle appuya ses mains contre l’écorce d’un vieil arbre. Autour d’elle, un enchevêtrement de buissons. Les doigts recouverts de résine, elle retirait quelques mèches de cheveux collées à son front. De nouveau happée par ce son inquiétant, elle tenta un regard aux alentours du bois. Les échos de la voix se rapprochaient. Saisie par la peur, elle regarda autour d’elle, les sapins rendaient tout repère impossible. Quel chemin prendre ?
Une horde d’oiseaux s’envola dans un bruit assourdissant à quelques mètres au-dessus d’elle. Sans savoir où elle allait, elle reprit sa course. De fines perles de sueur longeaient ses tempes pour s’échouer sur ses lèvres. Elle expirait de plus en plus vite et sa vue se brouillait sous le flot de ses larmes. Puis ses pieds se prirent dans des racines recouvertes de lichens et son corps s’effondra de tout son poids sur un sol humide. Elle tenta de se relever, mais ses forces l’abandonnaient. D’ici quelques minutes, elle ne verrait plus rien.
Des craquements se firent entendre dans l’obscurité. Prise au piège, elle comprit qu’elle ne pouvait désormais plus rien faire. Tout en fronçant les sourcils, elle essayait de visualiser la silhouette qui s’avançait.
« Tu n’iras nulle part, Eryn. »
Dans un dernier instinct de survie, elle rampa d’abord à reculons sans quitter son traqueur des yeux, puis parvint, dans un sursaut instinctif, à puiser au fond d’elle pour se redresser. Fuir ! Envers et contre tout, elle devait courir jusqu’à quitter ce bois.
Des arbustes de plus en plus petits lui fouettaient le visage, indiquant qu’elle se rapprochait d’un cours d’eau. L’espoir émergeait. Elle sentait une brise transpercer les feuillages. Éclairée par une lune à présent visible, elle foula une terre rocheuse et déboula près d’une rivière. Était-il toujours derrière elle ?
Sans réfléchir, elle se jeta dans l’eau, bravant le froid qui lui coupait la respiration, et remonta le courant. Sur la route longeant la rivière, des phares l’interpellèrent. Elle sortit de l’eau et courut aussi vite qu’elle put avant d’être aveuglée par une lumière. Le son d’un klaxon ahurissant la déstabilisa un instant avant qu’elle se mette à gesticuler dans tous les sens.
« Ferme les yeux. »
Autour d’elle, tout n’était que brume.
Comme une parenthèse ouverte sur une autre réalité, la voix reprit :
« Et laisse-moi te montrer. »
Première partie
1

Juin 2015
Le soleil était levé depuis quelques heures lorsque Rachel pénétra au Sacred Heart medical center d’Eugene. Réveillée par un appel des urgences, elle avait roulé toute une partie de la nuit. Du nord de la Californie au cœur des forêts de l’Oregon, elle avait remonté l’autoroute principale sur la côte ouest, afin d’atteindre cette grande ville de l’Oregon.
En se dirigeant vers le service des urgences, elle essuya ses mains moites sur l’arrière de son jean et soupira longuement pour se calmer. Elle réajusta sa veste, mit de l’ordre dans ses cheveux et s’élança vers l’accueil. Cet appel, elle l’avait espéré pendant trois longues années.
Était-ce une erreur ?
— J’ai été contactée cette nuit, expliqua-t-elle à une jeune femme à l’accueil. On m’a demandé de venir au plus vite.
— Votre nom ?
— Rachel Hopkins.
La standardiste fronça les sourcils avant de consulter ses notes.
— Mon nom de jeune fille est Underwood.
L’employée se redressa, tira énergiquement sur sa jupe droite et lui somma froidement de la suivre. Sous le claquement de ses talons, elle traversa un couloir d’un pas rapide avant de porter trois coups énergiques sur une porte close. Une voix lointaine lui intima d’entrer.
— La sœur de la patiente Underwood vient d’arriver.
Une fois seule, Rachel se retrouva face à un médecin d’une cinquantaine d’années. Sur sa blouse figurait le nom de Smith, docteur en neurologie.
— Asseyez-vous, Madame Hopkins.
Le nez dans un dossier, il frottait sa barbe naissante. Les secondes semblaient se transformer en minutes interminables. Rachel attendait qu’il prenne la parole tout en redoutant les mots qu’il allait prononcer.
— Votre sœur Eryn est ici. Un automobiliste l’a amenée cette nuit. D’après lui, elle longeait la nationale 58 à plusieurs kilomètres de l’hôpital, en plein milieu de la forêt de Willamette, expliqua-t-il. Elle semblait désorientée et…
L’esprit de Rachel se déconnecta quelques instants. Des tremblements incontrôlables secouaient son corps.
— C’est impossible…
— Nous avons retrouvé votre nom et votre adresse dans une poche de son pantalon. Il semble qu’elle ne sache pas qui elle est. Sa confusion est peut-être due au choc, mais...
— Non, non, attendez. Vous faites erreur.
Elle passa une main sur son front humide et reprit d’une voix tremblante.
— Ma sœur est morte.

*

Recroquevillée en chien de fusil, Eryn plaqua les mains sur ses tempes pour taire le bruit angoissant du monitoring. De ses yeux paniqués, elle regardait avec incompréhension l’endroit où elle se trouvait. Une chambre blanche, des fils reliés à son bras et ce son lancinant. Tournée dos à la fenêtre, l’extérieur lui faisait peur. Une forêt, des arbres, des images aussi brèves qu’intenses s’insinuant dans son esprit. Son pouls s’accéléra.
Dans un mouvement de balancier, Eryn replia davantage les genoux sur sa poitrine. Que lui arrivait-il ? Elle n’avait plus le moindre contrôle sur elle-même. Progressivement, il lui sembla saisir une voix, lointaine, qui lui parvenait par intermittence.
— Ouvrez les yeux.
Était-elle en train de rêver ? Eryn ouvrit péniblement un œil et distingua une femme penchée au-dessus d’elle.
— C’est bien, ajouta la femme d’une voix calme. Vous êtes à l’hôpital, ça va aller.
Comment était-elle arrivée ici ?
Une respiration essoufflée lui revint en mémoire. Une forêt, l’obscurité, puis une lumière aveuglante… Sa respiration devenait difficile. Elle porta une main près de sa gorge. Une voix masculine s’imposa peu après.
— Vous m’avez bipé. Que se passe-t-il ?
— La patiente ne réagit pas à ma voix, j’ai perdu le contact. Elle est agitée et présente une difficulté respiratoire.
— Elle fait une crise de panique, commenta le médecin en augmentant la posologie par voie intraveineuse. Ça devrait la calmer.
Il saisit la fiche médicale de la patiente et griffonna dessus avant de demander :
— Faites-moi un nouveau rapport dans une heure.

*

Un verre d’eau à la main, Rachel agitait nerveusement ses jambes tout en se mordillant le coin de la lèvre. Le goût âcre du sang passa sur sa langue lorsque la porte du docteur Smith se referma derrière lui. Il contourna son bureau et scruta la jeune femme.
— J’ai conscience que tout cela est déroutant, mais je vais avoir besoin de vous.
Sans le quitter des yeux, Rachel hocha machinalement la tête.
— Avez-vous apporté ce que l’on vous a demandé ?
Elle sortit une photo de son sac pour la tendre à son interlocuteur.
— La description physique correspond, constata-t-il les yeux rivés sur l’image. Pouvez-vous me signaler des caractéristiques particulières comme un signe de naissance ou autre ?
— Elle avait un tatouage sur le haut de la nuque, deux fers à cheval croisés et une cicatrice sur la cuisse causée par une chute.
−Il s’agit bien de votre sœur.
Rachel ne put cacher son choc. Avec le temps, elle avait fini par accepter l’idée de la mort d’Eryn. Des preuves avaient été retrouvées ! Son sang non loin du ranch, des mèches de cheveux, des morceaux d’ongles sur l’écorce d’un arbre… Plus de deux années d’enquête avant de conclure à sa mort. Mais sans retrouver de corps, avait-elle eu raison d’y croire ?
— Elle n’a aucun souvenir de sa présence sur cette route, reprit le docteur. Elle a des ecchymoses notamment sur le visage. Les résultats des examens effectués à son arrivée ne montrent aucun traumatisme crânien ni aucune agression.
— Tout ceci est insensé !
— Je me doute que cela vous semble irrationnel, mais je dois vous demander si vous avez des informations à son sujet qui nous permettraient d’orienter nos analyses. Consommait-elle de l’alcool ? De la drogue ?
— Je ne sais pas.
— Des antécédents médicaux ?
Elle se racla la gorge avant de se décider à ajouter.
— Tout ce que je peux vous dire c’est qu’elle a souffert d’un trouble psychique dans son adolescence. Il lui arrivait souvent de faire des crises de somnambulisme dont elle ne gardait aucun souvenir.
— De quel trouble s’agissait-il ?
— Eryn était schizophrène.
Face au long soupir de son interlocutrice, il reprit d’une voix plus douce.
— Son état est stable à présent. Souhaitez-vous la voir un instant ?

*

Rachel contempla la silhouette sur le lit d’hôpital à travers la vitre de la porte. Allongée sur le côté, la jeune femme semblait dormir. La couverture jusqu’au menton, ses longs cheveux noirs se répandaient sur l’oreiller. C’était bien sa sœur !
Le corps de Rachel ne la supportait plus. Appuyée contre le mur, elle se sentait défaillir. C’était impossible ! Accompagnée par le docteur Smith, Rachel émit le besoin de s’asseoir. Elle regagnait

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