Le mythe d’Elériel : 1 - Incarnations
199 pages
Français

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Le mythe d’Elériel : 1 - Incarnations , livre ebook

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Description

Le royaume nordique d’Artasie est à feu et à sang. Ses luttes intestines tournent à l’émeute, au chaos et pourraient bien enfanter le démon de l’humanité. Les hurlements des suppliciés résonnent des profondeurs des catacombes jusqu’aux impassibles bois de Belzinka. Sceptre à la main, le nouveau seigneur Zarnakh confie alors une mission au capitaine de la garde. Il devra l’accomplir à la suite du Tournoi quadriennal d’Elyris s’il veut revoir sa fille vivante. A l’autre bout de la Terre sous les deux Lunes, dans la majestueuse forêt sacrée d’Eltalièn, Eleriel cherche inlassablement des réponses sur ses origines. L’étrange sang violet qui coule de ses veines lui en apportent dans un premier temps, mais pour en savoir plus, il devra poursuivre sa quête jusqu’à la grandiose civilisation d’Elyris… Où tout semble converger.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782365388085
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE MYTHE D’ELERIEL
1 - Incarnations
Xavier GARNOTEL
 
 
 
www.rebelleeditions.com
« Le cosmos a, depuis les origines, un équilibre instable.
Du chaos de l’Énergie Originelle, d’où il surgit, émergèrent deux Énergies : L’Énergie de Lumière et l’Énergie Noire, deux principes opposés, constituant l’ordre universel.
Puis, le vivant jaillit à travers une exubérance de créatures aussi diverses que merveilleuses.
Mais, face à chaque création, l’Énergie Noire semait la destruction. Face à l’éclosion de la vie, elle l’assombrissait par la mort. Face au bonheur, à la joie et au bien, elle faisait régner le malheur, la souffrance et le mal.
Plutôt qu’un néant absolu, l’univers est une tension continue qui oscille à travers le cycle des Énergies.
Partout, des Ténèbres dans la Lumière, de la Lumière dans les Ténèbres… »
Minelius, « Le Mythe de Fëlista ».
CHAPITRE I
Des hommes et des bêtes
« La blancheur de notre neige, la pureté de notre sang ! »
Devise du royaume d’Artasie.
Zarnakh était un enfant sensible, trop, sans doute. Il faut reconnaître aussi que le destin s’était acharné à rendre sa vie toujours plus dure, malheureuse. Et les dieux de l’Artasie savent à quel point l’existence est déjà rude et ingrate sur ces terres gelées, désolées, balayées par les vents polaires.  
Fils unique de Gérek, il était né au milieu des rennes, comme tout enfant Pachtine. Car dans la tribu, on était éleveur de père en fils depuis les temps anciens, aux confins des steppes de l’ouest artasien. Les plaines glaciales, les collines pelées, ses aïeux les avaient parcourues des dizaines, des centaines de fois par le passé. Mais à chaque fois, le vent avait effacé toute trace de leur passage.
Chaque jour, les troupeaux de cervidés s’en allaient brouter avec frugalité les quelques lichens qui parvenaient, timidement, à sortir de l’épaisse neige poudreuse. Les Pachtines, irrémédiablement, accompagnaient leurs bêtes ; tel une oasis dans le désert qu’il fallait suivre. Elles leur procuraient la nourriture et le maigre confort dont ils disposaient. Les hommes s’occupaient des bêtes et de leur commerce, les femmes transformaient la viande, le lait et les peaux. Ainsi vivaient les nomades d’Artasie, glissant au milieu de ces territoires enneigés.
Le soir venu, une fois la Lune de la Nuit au milieu des constellations boréales, chaque clan se réunissait dans sa yourte. Car la terre sous les deux Lunes possédait deux satellites. La Lune Claire était principalement visible la nuit. Elle apparaissait même bien plus grosse que le soleil en raison de sa plus grande proximité. Lors de ses phases pleines, son doux éclat illuminait les nuits de pâles lueurs. La Lune Sombre, se révélant le plus souvent de jour, semblait quant à elle bien plus petite et curieusement plus opaque. Très rarement, il arrivait que les deux astres partageassent leurs apparitions dans ce qui était appelé : « les Nuits des dieux ».
Lors des veillées, le clan du père de Gérek regroupait les familles de ses trois frères. Les filles mariées étaient parties vivre au sein des lignées de leur mari, deux garçons étaient morts avant de devenir adultes. La vie était rude chez les Pachtines ; le troupeau ne pouvait attendre les bêtes trop faibles, il ne pouvait se le permettre. La force et la pureté étaient de surcroît magnifiées dans la mythologie nordique. Par-delà les contrées du royaume, elle structurait toutes les interrogations existentielles auxquelles l’âme humaine pouvait incliner. Perpétuée dans une tradition orale, la théogonie d’Artasie se révélait dans son mythe fondateur, jadis narré dans chaque maisonnée.
Aux commencements furent le Dieu Zodon (le Ciel) et la déesse Kaïya (la Terre). Naquirent de cette union divine : Fadriga, dieu et élément du feu ; Olonis, déesse de l’eau et des glaces ; Edolis, dieu du vent ; Vélémia, déesse du bois et des fleurs ; Arquerix, déesse des animaux ; et enfin, Pognatus, dieu créateur des hommes. Les dieux descendaient régulièrement de leur royaume céleste contempler la beauté de leurs créations. Ils ne trouvèrent aucune forme de vie plus harmonieuse que celle des humains, alors, à chacune de leur visite terrestre, ils prenaient l’apparence de ces grands êtres bipèdes. Pognatus faisait ainsi la fierté de ses parents. « Quelle perfection as-tu atteinte ! » s’exclamaient-ils. « Ces magnifiques cheveux blonds et ces grands yeux bleus illuminent leur visage. Le corps des mâles est large, robuste et musculeux, il s’accorde si sublimement avec la fragilité et la douceur des formes féminines. À l’image de l’horizon (symbolisant l’union initiale de Zodon et de Kaïya), ils sont faits pour fusionner, enfanter et dominer le monde. Car ils domineront le Monde ! » répétaient-ils.
Les autres dieux enfants prirent avec jalousie ces éloges répétés à leur frère car, pour eux, leurs éléments éternels n’avaient rien à leur envier. Seule Arquerix, créatrice des animaux, reconnaissait la supériorité de l’invention de Pognatus. Ainsi, au fil de ses ballades, elle se perdait à observer leur corps avenant, leur sourire gracieux. Un jour qu’elle descendait le cours d’une rivière, elle rencontra enfin un de ces hommes qu’elle observait auparavant, en cachette, comme fautive. Elle ne lui avoua pas qui elle était. Elle souhaitait vivre, ne serait-ce qu’un instant, comme ces petites créatures éphémères et futiles. Alors, quand il lui offrit une couronne d’herbes et de fleurs, elle ressentit le plaisir qu’est celui de toute femme, au moment de se regarder dans le miroitement des eaux du ruisseau. Elle ne savait pas encore que s’ajoutait à la coquetterie, le doux jeu de la séduction. « Que le temps peut paraître long et insipide », pensait-elle, de retour parmi les siens. Quand elle retrouva son beau prétendant, elle avait apporté de l’Angemel, le vin des dieux.  
Assis dans une prairie verdoyante, ils burent et parlèrent du lever au coucher du soleil. Ivre de joie et du doux nectar divin, ils cédèrent à leur désir. Un moment de plaisir intense, un moment de grâce, mais un moment interdit, surtout. Car cette union d’une déesse et d’un mortel donna naissance à toutes les tares, à toutes les monstruosités, à toutes les difformités du monde d’ici-bas. À travers la faute originelle d’Arquerix naquirent les races impures. Zodon prit alors la décision de chasser sa fille du royaume des dieux. Il la condamna à errer sur la terre au milieu des hommes de bas étage. Puis, il décida de punir les hommes purs, issus des dieux. Il demanda à ses enfants de transformer leurs jardins florissants. Trop heureux de châtier l’objet de leur jalousie, ils ne se firent pas prier pour ravager leurs terres fertiles en steppes de glace, balayées par les vents, secouées par les éruptions volcaniques… De ce jour naquit le royaume d’Artasie, peuplé des hommes de première lignée, mais voués à vivre sur la plus hostile des terres…
Ainsi se considérait l’homme d’Artasie. Héritier des dieux, issu d’une race pure qui ne mélange pas son sang avec les autres. Le péché charnel de leur ancêtre avec une déesse, il l’assumait par son rude labeur. Chaque jour, il le payait et il devait s’en montrer digne. Car le jour de sa mort, il serait jugé, et le choix des dieux serait sans concession. Les braves seraient absous, les faibles seraient punis, pour l’éternité. Les premiers pourraient retrouver la douceur d’une terre fertile, sur la Lune Blanche, les seconds seraient envoyés au « cauchemar éternel », sur la Lune sombre.
La rudesse du quotidien artasien avait ainsi un sens. Elle s’enracinait dans la tradition, la religion et personne n’y trouvait à redire. On se levait chaque jour en même temps que les bêtes. On allait braver le froid polaire jusqu’au soir et, la nuit venue, on ressassait les sempiternelles légendes lors des veillées. Une existence qui pourrait paraître austère certes, mais qui suffisait à procurer, pour chaque patriarche au crépuscule de sa vie, un sentiment de fierté et d’accomplissement.
Pourtant, en quelques décennies, le royaume connut des mutations profondes, initiées par la nouvelle dynastie arrivée sur le trône.
Un tournant diplomatique radical fut ainsi promulgué avec les cinq royaumes d’O

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