Le passe-rêve
229 pages
Français

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Le passe-rêve , livre ebook

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Description

Science-fiction - 443 pages


Lors d’une expérience visant à percer les mystères de l’univers, Anthelme a miraculeusement échappé à la mort.


Un dramatique accident qui lui a conféré un pouvoir infini sur les événements du passé. Mais lorsque la puissance de Dieu s’invite ainsi au creux de votre main, mieux vaut ne pas en abuser, sous peine de voir le monde que vous connaissez disparaître à jamais !



Anthelme saura-t-il endiguer cette spirale infernale qui semble s’obstiner à briser ses rêves et le mener au chaos le plus total ?

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782379612503
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le passe-rêve



JEAN VIGNE
JEAN VIGNE



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-250-3
Corrections : Nord Correction
Couverture : Didier de Vaujany
Le temps, c’est de l’argent .
Benjamin Franklin ne pensait pas si bien dire.
1
 
Gibraltar, 1992, 22 heures, quelque part en ville
 
— Marc, ferme ce maudit rideau ! Nous devons parler.
— Attends, Clara, j’ai cru voir quelque chose.
Le tenancier du bar hésite. Il s’avance dans le passage, désert en cette heure tardive. Son établissement n’occupe pas l’une des places festives de Gibraltar, seulement une rue annexe. Mouvementée en journée, elle devient sombre et dépeuplée le soir venu. Pas de doute, il a peur. Son épouse ressent son angoisse, celle-là même qui l’étreint depuis des mois. Cela en est devenu intenable, une sale ambiance insupportable. Pourquoi Marc a-t-il accepté ce maudit travail ? Peut-on seulement appeler « travail » le fait d’être un indic pour la douane française ? Tout cela pour effacer les dettes qui pesaient sur leur famille. Depuis sa dernière mission, cela n’a fait qu’empirer. Des types louches sont venus pour « visiter » son bar, à la recherche d’une quelconque preuve de son implication dans l’arrestation d’un parrain local. Et comme si cela ne suffisait pas, son homme a rapporté cette valise pleine de billets. Une valise cachée dans son coffre, à l’étage, tel un voleur coupable des pires délits. Croit-il qu’elle n’a rien vu ? Serait-il si stupide pour penser que celle qui partage sa vie depuis plus d’une décennie est à ce point aveugle ?
— Marc ! insiste-t-elle.
L’homme jette un dernier coup d’œil dans l’artère commerçante, rentre, prend soin de fermer son rideau métallique, bien maigre protection contre la vengeance possible d’une mafia locale. Si les barons de la drogue apprenaient son implication auprès des douanes françaises, il serait abattu comme un chien. D’autres y sont passés avant lui, des indics retrouvés le long d’une plage de Gibraltar, une balle dans la tête en guise de signature. Un message clair pour faire comprendre à tous qu’on ne plaisante pas avec la mafia. Là n’est pas le pire aux yeux de Marc. Ces hommes n’ont aucune pitié et un sens moral plus étriqué encore. Ils pourraient s’en prendre à sa femme, à sa fille aussi, deux meurtres à titre d’exemple pour les idiots dans son genre qui auraient la mauvaise idée d’imiter son parcours.
Marc hausse les épaules et chasse cette pensée folle. Comment ces sales types pourraient-ils se douter de son rôle d’aviseur, lui, un simple tenancier de bar ? Il a déjà empoché la coquette somme de 500 000 francs pour sa dernière participation dans une affaire d’arrestation. Une ultime mission et il pourra prendre sa retraite, mettant ainsi à l’abri sa famille du besoin. Ensuite, direction un autre lieu, loin de Gibraltar, des barons du crime et de la douane française, coupable de chantage à son égard.
— Marc, sors de ces histoires louches et tout de suite ! C’est dangereux.
Son mari ne l’écoute pas. Bouteille de pastis en main, il se sert copieusement un verre. Il boit, trop sans doute depuis quelque temps. Les doigts de sa femme sur son poignet l’empêchent de poursuivre dans son exutoire trompeur.
— Marc, je te parle ! Tu pourrais au moins avoir l’obligeance de me répondre. Où étais-tu encore passé, hier ? Tu as disparu toute la journée sans un mot.
Le visage colérique de son épouse n’y change rien. Comment lui avouer qu’il se trouvait à Tanger, et pas juste pour une affaire de drogue ? Hier, tiens, parlons-en ! Il a simplement risqué sa vie, un flingue braqué sur sa tempe en guise de bienvenue. Bachira Choukra, parrain local marocain, l’a convoqué afin qu’il s’explique sur la disparition d’une demi-tonne de marchandise. De l’herbe en partance pour la France, volatilisée lors du dernier voyage et confisquée par une douane française fière de présenter sa prise du jour. Un joli trophée exposé aux divers journaux nationaux. Une bonne méthode pour les officines de l’État afin de se faire mousser et d’obtenir ainsi une promotion, si possible dans un quelconque cabinet ministériel. Le plus sûr moyen pour Marc de voir sa couverture grillée, mais ça, ces salauds s’en foutent ! N’est-ce pas lui qui transportait ladite drogue sur son bateau, de Tanger à Gibraltar, tout en maintenant informés les services des douanes ? Une petite trahison impossible à avouer à Bachira Choukra, sous peine de finir dans la décharge publique la plus proche.
Alors, Marc a menti sans trop y croire. Après cet échec cuisant pour le dealer, Bachira Choukra n’avait aucune raison de l’épargner. Ce petit barman français n’était qu’une épine dans son pied, le coupable tout désigné, la taupe ! Pourquoi diable est-il toujours vivant ? Par un étrange coup du destin, un de ceux que l’on croise une fois, deux tout au plus, dans une existence, l’un des hommes de Choukra était lui-même un aviseur pour la douane britannique. Ça, Marc l’ignorait, Bachira Choukra aussi, visiblement. Malheureusement pour l’indic d’outre-Manche, sa couverture a sauté avant celle de Marc, tout comme sa cervelle. Marc se souvient du coup de feu à moins d’un mètre de lui. Il était à genoux dans cet entrepôt abandonné et poussiéreux, se voyant déjà perdu, à supplier des dieux auxquels il ne croit même pas. Et sa femme, sa fille, quel aurait été leur sort ? La suite fut cette déflagration violente accompagnée de ce sang projeté sur son visage. Celui de Mehdi, l’infiltré des services britanniques, dont le corps gisait à présent devant lui, le crâne éclaté. À moitié sonné et sourd de l’oreille droite, Marc n’a pas réagi face à l’horrible spectacle. On l’empoigna sèchement pour le ramener à son bateau. Le trajet retour fut long, et pourtant, il s’en souvient à peine, encore perdu dans cette effroyable expérience. Le pire est de ressentir cette joie immense d’être toujours en vie, cette pensée dérangeante impossible à chasser : c’était Mehdi ou lui. À tout prendre, il préférait Mehdi. Oui, mais voilà, il est le principal responsable de la mort du petit indic. S’il n’avait pas accepté la mission commanditée par les douanes, l’aviseur britannique serait probablement en vie.
À présent, sa femme lui demande des comptes. S’il lui racontait ne serait-ce qu’une parcelle de la vérité, elle deviendrait folle et exigerait de quitter sur-le-champ Gibraltar. De le quitter lui, peut-être. Ils sont à deux doigts de la rupture, eux qui, autrefois, formaient le couple parfait. Les voir partir, elle et sa fille, il ne le supporterait pas. Pourtant, il est trop tôt pour tout arrêter, les dettes se sont accumulées et il doit les payer. D’un mouvement brusque, il se dégage de la main de son épouse, avale cul sec son verre et conclut, la voix enrouée :
— Arrête de me bourrer la tête, Clara. Toute cette histoire sera bientôt terminée, tu verras.
— Terminée, et comment ? Toi et moi dans un sac en plastique ? Ils pourraient s’en prendre à Lisa, tu y as pensé au moins, à ta fille ?
Marc serre le poing pour ne pas exploser de colère. Que croit-elle ? Pourquoi fait-il tout ça, sinon pour Lisa ? Oui, il pense à elle, chaque matin, tous les soirs, pas une minute sans craindre pour sa vie. Mais il se doit de la protéger, de rendre son existence future meilleure, loin du besoin, des emmerdes qu’il a lui-même connus. Voilà sa principale motivation, l’unique raison qui lui fait prendre de tels risques. De quoi l’agacer de voir la méfiance poindre chez son épouse. Comment peut-elle douter à ce point de son amour pour les siens ? Dépité, il se sert un second verre sans lâcher le moindre mot. Les yeux en larmes, sa femme s’agace de cette attitude qu’elle assimile à de l’indifférence.
— Ta fille, Marc, merde, ta propre famille.
Elle s’apprête à s’esquiver, trop fatiguée pour lutter contre ce mur de briques décidé à se perdre dans l’alcoolisme. Qu’il noie ses sombres secrets seul ! Un bruit sec sur le rideau métallique les fige. Leurs regards se croisent. Ont-ils bien entendu ? Malheureusement, oui, pour preuve, deux nouveaux coups leur signalent une présence inconnue postée devant leur bar. Inconnue ou indésirable, voire malveillante ? La mafia ?
— C’est fermé ! hurle Marc, en désespoir de cause.
Les secondes passent. Peut-être n’était-ce qu’une fausse alerte, un soûlard perdu dans les rues de Gibraltar, à la recherche d’un dernier verre.
— Monsieur Dunier ? Je dois vous parler.
Monsieur Dunier, ce type l’a appelé par son nom ! Bordel, ce n’est pas un quelconque poivrot ni même un touriste égaré ! Cet inconnu est venu pour le voir, lui, et personne d’autre. Cela ne peut être qu’en relation avec son activité secrète. Ami ou ennemi ? C’est une bonne question et, forcément, le terme ennemi pèse lourd dans la balance. Des amis dans ce monde-là, il n’en a aucun.
— Qu’est-ce que vous me voulez ? Repassez demain, aujourd’hui, c’est fermé.
— Il me sera difficile de vous parler demain, monsieur Dunier.
— Et pourquoi ?
— Je ne serai plus là. Par contre, vous, vous risquez d’avoir de gros ennuis d’ici demain.
— De gros ennuis, qu’est-ce que vous me racontez ? C’est... c’est une menace ?
Ce disant, il ne peut s’empêcher d’affronter le regard terne de son épouse.
— Monsieur Dunier, c’est compliqué de discuter à travers un rideau métallique, vous ne croyez pas ?
— Et qui me dit que vous n’avez pas l’intention de vous en prendre à moi ? Je vais appeler la police.
— Dans quel but ? Celui de parler de vos petites magouilles avec la douane française ? Si mon projet était de vous buter, vous seriez déjà mort, monsieur Dunier. Par contre, d’autres ne vont pas tarder à le faire.
Ce type est au courant de tout. Un coup de chaud traverse le couple. Marc hésite à se resservir un troisième verre, histoire de voir cette brusque sécheresse disparaître de sa gorge. Son élan est coupé par l’inquiétude de son épouse :
— Je monte voir si Lisa va bien. Surtout, ne lui ouvre pas. Appelle

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