La lecture à portée de main
277
pages
Français
Ebooks
2014
Écrit par
Suzie Pelletier
Publié par
Éditions Véritas
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Ebook
2014
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Publié par
Date de parution
29 octobre 2014
Nombre de lectures
2
EAN13
9782895711100
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
29 octobre 2014
Nombre de lectures
2
EAN13
9782895711100
Langue
Français
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1 Mo
Le Pays de la
Terre perdue
Tome IV- LES VISITEURS
Suzie Pelletier
Le Pays de la
Terre perdue
Tome IV- LES VISITEURS
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Pelletier, Suzie, 1954-
Le pays de la Terre perdue
L’ouvrage complet comprendra 6 v.
Sommaire : t. 4. Les visiteurs.
ISBN 978-2-89571-109-4 (v. 4)
I. Titre. II. Titre : Les visiteurs.
PS8631.E466P39 2013 C843’.6C2012-942845-0
PS9631.E466P39 2013
Révision : Patrice-Hans Perrier et Thérèse Trudel
Infographie : Marie-Eve Guillot
Photographie de l’auteure : Sylvie Poirier
Éditeurs :
Les Éditions Véritas Québec
2555, avenue Havre-des-Îles, suite 118
Laval, (QC) H7W 4R4
450 687-3826
www.leseditionsveritasquebec.com
www.enlibrairie-aqei.com
© Copyright :
Suzie Pelletier (2014)
Dépôt légal :
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN :
978-2-89571-109-4 version imprimée 978-2-89571-110-0 version numérique
À mon fils Nicholas,
qui m’a montré à poursuivre mes rêves,
malgré l’adversité.
Si chaque humain est imparfait
S’il est parfois difficile
de se comprendre entre nous
C’est tout de même
l’ensemble de tous nos éléments
qui fait la force de l’humanité.
Chapitre 1
Jour 605 – 11 mars
L e soleil brille et, subissant l’effet de ses chauds rayons, la glace qui résiste encore sur le sol du Pays de la Terre perdue suinte pour se transformer en minuscules rigoles. Le bruit assourdissant de la chute élimine tous les autres sons de la forêt avoisinante. Pourtant, la cataracte qui donne naissance à la rivière aux brochets se trouve à un kilomètre plus loin. En ce jour de mars, l’eau qui tombe de la grande paroi est gonflée autant par la fonte de la neige que par la pluie du dernier orage.
Nadine a interrompu sa tournée, commencée il y a quelques semaines afin de vérifier ses huttes dispersées aux endroits stratégiques de son royaume, pour venir observer cette partie du Pays qu’elle ne visite que rarement. Sachant qu’elle y séjournera au moins une nuit, elle dépose son sac à dos sous un énorme pin à proximité du lieu où elle installera son camp.
Une soudaine appréhension remplit son âme d’une rancœur difficile à supporter. Respirant lentement, elle tente de mieux gérer ses émotions. Le son rageur de cette chute ravive la colère violente et destructrice qui l’a à maintes reprises affectée au cours de la dernière année. Mais, malgré tout, elle a appris à la contenir davantage, la transformant en énergie vitale. Nadine attend que les battements de son cœur redeviennent réguliers puis, malgré la boule qui serre sa gorge, elle s’avance doucement en direction de la falaise.
Debout, le dos bien droit et la tête relevée, la nomade observe cette eau qui tombe comme un rideau blanc du haut de la paroi. La masse liquide se jette avec furie dans un tourbillon qui s’agite violemment entre les rives de la rivière aux brochets. Les émotions vives, accumulées au cours des vingt derniers mois remplis de péripéties hors du commun, sèment la pagaille dans son âme avec la même force que les étranges orages de ce monde impitoyable. Elle résiste, sinon elle hurlerait de rage. Elle se souvient intensément de la douleur ressentie à la vue de ce mur d’eau qui bloquait sa route. Il y a si longtemps, lui semble-t-il. Son désarroi était si puissant qu’elle a cru en mourir sur place. Victime de sa naïveté, elle cherchait un chemin pour retourner chez elle, à Montréal. Depuis, pour survivre, elle a fait le deuil de cette quête insensée. Un renoncement cruel et, tout compte fait, presque contre nature.
Elle n’était que rarement revenue dans le coin, refusant de revivre ce mal à l’âme, cette colère éprouvée. Ce désespoir abyssal restait associé à l’impossibilité de poursuivre son voyage vers les siens. Par dépit, elle se contentait de visites en bordure de cette forêt devenue avec le temps l’un de ses principaux territoires de chasse. Aujourd’hui, elle cherche surtout la guérison. Au cours de l’hiver, le deuxième qu’elle a eu à subir ici au Pays de la Terre perdue, l’humaine a fini par accepter l’évidence : elle ne retournera jamais auprès des siens. Libérée de ce torrent d’émotions si difficile à endiguer, elle peut maintenant aborder la vie à son rythme et aller de l’avant sans contrainte, en toute liberté. Elle laisse se dérouler les nouvelles expériences, sans pour autant détester les limites de sa prison.
Revenir à cet endroit, là où son corps s’est vidé de toutes les larmes qu’il pouvait produire, constitue un tournant dans son aventure. Elle l’utilise pour satisfaire sa volonté d’explorer ce coin de terre afin d’en connaître chaque morceau et d’y imprimer sa marque indélébile.
Elle lève les yeux pour mieux examiner la falaise qui grimpe directement vers le ciel. « Elle est si haute… beaucoup plus que les chutes Montmorency à Québec… au moins trois fois plus élevée… 250 mètres peut-être ? » Nadine secoue la tête. De toute façon, elle n’a aucun instrument pour la mesurer correctement. Peu importe sa hauteur, elle ne pourrait pas l’escalader, car la surface très lisse de la paroi rendrait l’exercice trop périlleux; elle aurait besoin de pitons pour établir des points d’ancrage et de goujons pour y glisser sa corde. Elle serait obligée d’utiliser du bois ou des os afin d’en fabriquer; ce serait tellement insensé.
« Pourtant, j’aimerais bien savoir ce qu’il y a là-haut… même si j’arrivais à y grimper, Lou ne pourrait pas me suivre. Je connais un autre moyen plus facile… mais qui prendra plus de temps. » Nadine hausse les épaules dans un geste de dépit; elle n’a que ça à faire ! La nomade envisage de s’y aventurer en passant par la péninsule sud, là où le haut plateau, perché entre la falaise d’ici et celle qui tombe dans la mer à l’est, devient accessible par une pente légère. Dans sa tête, elle a même renommé ce domaine « la Terre juchée ». Déterminée à explorer toutes les régions de son royaume, elle envisage déjà de construire d’autres huttes. «Il y aura tellement de cabanes de pierres que, vu de haut, le Pays de la Terre perdue semblera faire de l’acné. » Un sourire plutôt sadique déforme les traits endurcis du visage de la seule humaine vivant sur ce territoire. « Dans quelques semaines, je saurai enfin ce qu’il y a là-haut ! »
Posant les mains sur ses hanches et fronçant les sourcils, l’aventurière lève à nouveau la tête vers le haut de la paroi. Elle tente d’imaginer le paysage à l’origine de cette chute qui donna naissance à la rivière aux brochets. Sans aucun doute, l’expédition qu’elle se propose d’accomplir lui permettra de découvrir ce coin de son royaume.
« Mon royaume… » Un sourire narquois s’étire sur ses lèvres. « Je fais une drôle de reine… sans aucun sujet humain avec qui converser… » Dans ce monde un peu fantastique, la femme a tout de même apprivoisé des animaux qui sont devenus ses amis; par contre, même si ces derniers l’aiment bien, aucun d’eux ne la reconnaît comme une reine qui aurait des droits sur leur existence. Ici, tous jouissent d’une indépendance qui n’est limitée que par la dureté de la vie. Personne n’échappe à la cruauté de la chaîne alimentaire.
« Même Lou, mon protégé, ne me voit plus comme sa mère adoptive… » Parfois, c’est lui qui la considère plutôt comme une petite fille fragile qu’il doit protéger à tout prix… un peu comme le faisait Marc, son grand frère, après la mort de leur père. Le souvenir difficile fait glisser une larme sur sa joue. Impatiemment, elle la repousse du revers de la main. À la recherche d’un prétexte qui l’aiderait à atténuer sa peine, elle tourne les yeux vers le soleil et le voit descendre à l’ouest. « Bon ! Si je ne veux pas geler tout rond cette nuit, j’ai intérêt à me grouiller… Allez ! Hop ! Je dois chercher du bois ! »
Rapidement, elle retrouve le foyer qu’elle a construit dans une clairière, lors de sa première visite, il y a dixneuf mois. Détachant une pelle en os de son sac à dos, elle enlève la neige et la glace afin de libérer l’espace dont elle a besoin pour établir son camp. Patiemment, avec son outil néolithique, elle utilise la matière blanche ainsi dégagée pour bâtir un mur qui la protégera tant bien que mal du vent. « Ce ne sera pas aussi sophistiqué qu’un igloo, mais je m’en contenterai… heureusement que j’ai apporté ma petite pelle… je pense vraiment à tout ! Je suis la meilleure planificatrice du Pays de la Terre perdue ! » <
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