Le Phaéton Bleu
41 pages
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Le Phaéton Bleu , livre ebook

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Description

Les OVNIS existent-ils ?
Pas plus ailleurs que sur l’Île de La Réunion.
Au moins est-il permis partout de s’en inspirer !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 avril 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312120669
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Phaéton Bleu
Johnny Boyer
Le Phaéton Bleu
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-12066-9
À Jessie
Synopsis
L’histoire commence par un article dans la presse locale : la disparition d’une touriste quinquagénaire au volcan. Puis par une autre disparition encore plus mystérieuse : celle de deux parachutistes à la Plaine des Sables.
Les météorologues ont d’ores et déjà dénoncé la présence persistante d’un insolite champignon de nuages qui recouvre tout le cœur de l’île de La Réunion . Autre fait extraordinaire : les instruments des véhicules y compris des aéronefs se dérèglent à l’approche de ce que les scientifiques ont dénommé le Lenticularis . Pour finalement être totalement mis en déroute à l’intérieur de l’immense nuage annulaire.
[ Les habitants des hauts relatent l’apparition de phénomènes lumineux énigmatiques, voire d’ovnis. Des témoignages rapidement infirmés par les autorités locales, soucieuses de ne pas alimenter un climat délétère de panique collective.]
Lorsque Philippe : un gendarme à la retraite et pilote chevronné d’ ULM , surnommé Magnum en raison de son goût prononcé pour les chemises hawaïennes, finit à son tour par disparaître au-dessus du volcan, à bord du Phaéton Bleu emprunté à son ami Orion Rivière, très rapidement autour du frère de ce dernier : le célèbre guide Melchior Rivière, une petite expédition va se former. Composée entre autres des trois amis pilotes Yves Maillard, Michel Leptur et Saïph Djinn, mais aussi de la chienne Silex : le cocker pisteur d’Orion.
L’objectif : retrouver Magnum.
Mais avant tout le Phaéton Bleu.
1 er janvier 2022
Prologue
Premier janvier 2062.
De derrière la grille qui sépare la chambre blanche du corridor central, sur fond de feux d’artifice grandioses, la télévision ne cesse de servir en boucle ses meilleurs vœux pour la nouvelle année. Nous exhortant surtout à rester prudents concernant l’observation de la dernière éruption qui a lieu actuellement dans l’enclos. Déroulant dans une commémoration funeste la liste des derniers disparus qui auront alimenté les feuilles de chou moisies de la presse locale en cette fin d’année 2061. Une hypocrisie à grande échelle, entretenue par l’obscurantisme de la politique inquisitrice réunionnaise, à grands coups de propagande mensongère et de démagogie.
Je dois me dépêcher de terminer ce rapport. Que je transmettrai secrètement à Bétel lors de la seule visite qui lui a été autorisée, avant mon irrévocable déportation. Car le tout tiendra bien, je le souhaite, dans cette petite puce d’enregistrement oral que j’abrite sous une fausse molaire en or.
Je regarde derrière l’autre grille rouillée par les embruns de la Baie de Saint-Paul : celle de la fenêtre, ce gros frangipanier aux fleurs vertes fluorescentes. Et plus je renifle le parfum de leurs calices hélicoïdaux en forme d’étoiles, plus les images traumatisantes de la Plaine des Sables me reviennent.
Mais à quoi bon commencer une histoire par la fin ?
Le temps me manque. Car ils m’ont déjà planté un pied de l’autre côté du portail. Alors en voici sans attendre la genèse.
Première partie
« Rien qu’un enfant triste
Qui sait qu’il existe
Un navire ancré dans le ciel
Qui vit dans l’ombre du soleil
Une table mise au centre d’une vie nouvelle »

Gérard Manset
Magnum
– Magnum n’est pas rentré !
Je viens à peine d’ouvrir le petit portillon côté montagne taillé dans la porte du hangar, pour constater ces deux nouvelles fracassantes : le grand vide laissé par l’absence du Phaéton Bleu, et puis cette annonce de Bétel lancée aux vieux aviateurs depuis l’autre côté, depuis les portes ouvertes sur l’océan.
– Ah, salut Orion ! Tiens, écoute donc ce que ta chérie vient de nous raconter. Il paraît que Magnum a décidé de couper sa radio au-dessus du volcan. Faut comprendre que la touriste qu’il a embarquée à bord de ton Phaéton s’avérait plutôt mignonne.
Cela fait plus de deux heures qu’il s’envoie en l’air avec la Japonaise à ce qu’il paraît ! Dans un total silence radio le gros veinard ! Dommage qu’on ne puisse pas assister en direct à leurs ébats !
Après un rapide baiser accordé à ma cafrine et une poignée de main plus virile aux deux vétérans, j’en profite pour lancer une boutade au vieux Leptur :
– Je parie que sa chemise hawaïenne sentira fort la fleur de cerisier à son retour ! De quoi irriter le flair délicat de sa bonne femme !
– Dis plutôt le jus de citron, surenchérit Maillard assaisonné d’un gros rire phallocentrique. Non sans déconner Bétel , plus de deux heures tu dis ?
Dans le brouillard de la Plaine des Sables, c’est vrai qu’il n’y a pas besoin de beaucoup d’endroits pour se planquer !
Submergée par les rires séniles comme boostés à la petite pilule bleue, Bétel préfère se tourner vers moi, à la recherche d’une oreille plus réceptive.
– Tu comprends Orion : son autre client a fini par mettre les bouts, après une heure d’attente ! J’essaie de raisonner tes deux brindezingues d’amis depuis plus de dix minutes maintenant. Si Magnum ne donne pas signe de vie dans la demi-heure qui vient, on sera contraints d’affréter un Alizé à sa recherche ! Un hélico de secours à six cents euros le tarif horaire, vous croyez que c’est toujours de la rigolade ça, les vieux schnocks ? finit-elle par leur lancer à la cantonade.
Je tente de désamorcer un peu la petite bombe artisanale qu’est devenue Bétel, en la serrant dans mes bras. Pourvu qu’elle ne m’explose pas au visage pense-je en silence ! Mais voilà qu’elle fond en larmes. Sa voix surchargée d’émotion finit par avoir raison des sarcasmes des doyens.
– C’est ce fichu nuage Orion ! Depuis qu’il a installé sur les cirques son ombre menaçante, le moindre retard d’un pilote réussit tous à nous faire flipper !
– Je comprends Bétel, lui réponds-je de manière laconique, en serrant plus fort près de mon cœur cette magnifique métisse qui partage depuis cinq ans bientôt ma marginale existence d’écrivain naufragé.
Et puis nous tournons de conserve nos regards vers le Lenticularis .
Depuis deux mois seulement que le monstre a recouvert le cœur de l’île de sa bouche de nuages arrogants, il est vrai que trois mystérieuses disparitions ont été à déplorer.
Ce fut tout d’abord celle d’une randonneuse quinquagénaire sur un sentier du volcan. Habitante de Lacaune : un petit village de l’Hexagone, Ghislaine s’était aventurée avec son mari sur un sentier pourtant balisé de l’enclos qui conduit au cratère principal du Dolomieu.
« N’avançant pas au même rythme, le couple de randonneurs chevronnés, parti pour réaliser la boucle du GRR2 s’était séparé en chemin.
La randonneuse avait pris de l’avance mais n’est jamais réapparue » citait le lugubre article d’un journal métropolitain, avant de poursuivre par ce rapport d’intervention : « Prévenus, les gendarmes du Groupe de Montagne et ceux du peloton de Haute Montagne ont d’abord dû localiser le conjoint avant de lancer de gros moyens pour tenter de retrouver la Lacaunaise. Un appel à témoins a été diffusé.
Une soixantaine de militaires ont rapidement ratissé la zone, très étendue, accidentée, griffée par des ravines gorgées par l’eau de pluie et balayées par des rafales de vent froid.
Un drone a survolé le cœur volcanique au sud de l’île à la recherche d’une piste, qu’ont également tenté de flairer les chiens d’une équipe cynophile. »
Quatre jours plus tard, en raison des conditions météorologiques difficiles en cette période d’hiver austral – des conditions liées surtout à l’intronisation d’un énorme nuage lenticulaire sur les sommets de l’île – avec de grosses rafales de vent qui clouaient les hélicoptères au sol, les recherches avaient été suspendues.
Une semaine encore, et les recherches étaient toujours en cours, avec un dispositif beaucoup moins important.
« On sait probablement sur quoi on va tomber… » surenchérit la famille de la victime, après avoir pris les billets d’avion pour se rendre sur le territoire d’Outre-Mer. « Nous on veut des réponses et la retrouver » déclara t-elle pessimiste.
La fratrie sillonne inlassablement les chemins, avec le soutien de nombreux Réunionnais. Sur place la solidarité s’est organisée : les appels à témoins ont été largement relayés sur les réseaux sociaux.

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