Le fléau
196 pages
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Le fléau , livre ebook

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Description

L’être humain a conquis le monde, la maladie, la mort. Il en a oublié à quel point il peut être vulnérable.
Prisonnière dans le luxe de son ancienne vie, Catherine doit découvrir les secrets qu’elle avait elle-même dissimulés avant de perdre la mémoire. Sachant qu’elle n’y arrivera pas seule, elle devra vite trouver à qui accorder sa confiance.
La vie d’Alexis a basculé. Pour avoir tenté l’irréparable, il a été jeté dans les rues en pleine épidémie. Peut-être pourra-t-il profiter d’une deuxième chance… s’il survit.
Karl est tombé de haut, et les obstacles continuent de s’accumuler sur son chemin. Mais il demeure persuadé que sa découverte changera le monde, qu’elle lui permettra de reprendre sa place.
Keisha perd le contrôle de ses pensées, de ses désirs. Pour son nouveau patron, elle est prête à trahir les siens, à abandonner ses enfants. Jusqu’où ira-t-elle?
Grandiose saga dystopique, la trilogie Le prix de l’immortalité explore un univers riche et futuriste dans lequel d’inoubliables protagonistes découvriront qu’une lutte contre la mort n’est pas sans conséquence...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 octobre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782898190292
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE PRIX DE L’IMMORTALITÉ
JOHANNE DALLAIRE
LE PRIX DE L’IMMORTALITÉ
TOME 2 - LE FLÉAU
Copyright © 2020 Johanne Dallaire
Copyright © 2020 Éditions Corbeau Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : Simon Rousseau
Révision éditoriale : Elisabeth Tremblay
Révision linguistique : Marie Laporte
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Catherine Bélisle
ISBN livre : 978-2-89819-027-8
ISBN PDF : 978-2-89819-028-5
ISBN ePub : 978-2-89819-029-2
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions Corbeau Inc.
1471, boul. Lionel-Boulet, suite 29
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Le prix de l'immortalité / Johanne Dallaire.
Noms : Dallaire, Johanne, 1986- auteur. | Dallaire, Johanne, 1986- Fléau.
Description : Sommaire : tome 2. Le fléau.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20200086227 | Canadiana (livre numérique) 20200086235 |
ISBN 9782898190278 (vol. 2) | ISBN 9782898190285 (PDF : vol. 2) | ISBN 9782898190292 (EPUB : vol. 2) Classification : LCC PS8607.A4633 P75 2020 | CDD C843/.6—dc23
1
16 ANS PLUS TÔT
La peur.
C’était le premier sentiment que l’entité avait connu lorsque sa conscience était née. Cela s’était produit subitement. Comme si l’univers, dans son immense générosité, avait levé un voile sur elle, lui octroyant le cadeau d’être. Elle pensait. Elle existait. Et la simple idée de retourner dans le néant d’où elle émergeait la terrifiait.
Où suis-je ?
Alors qu’elle se posait la question, le monde se dévoila. Elle vit, elle entendit. Une femme aux sourcils froncés était penchée au-dessus d’elle.
— Qu’est-ce qui se passe ? Tu as vu ça, Will ? Will !
— Quoi ? Si tu es encore en train de perdre ton temps sur la Trame…
— Non, merde ! Regarde par toi-même ! Regarde la tactile !
Qui sont ces gens ? Que me veulent-ils ?
L’image bougea, puis un nouveau visage – masculin celui-ci – apparut.
— Qu’est-ce que tu as fait ? Je n’ai jamais vu ce langage de programmation.
— Comment ça, qu’est-ce que j’ai fait ? Je n’ai rien d’autre à faire que surveiller ces satanés programmeurs artificiels.
— Colleen… As-tu encore joué avec les codes ?
— Quoi ? Noooon, mais pourquoi tu penses que…
— Colleen ?
— Ah ! Et puis, merde ! C’est chiant d’avoir étudié pendant toutes ces années pour rien ! Foutus quotas humains !
— Tu serais chez toi, à mourir de faim, si ce n’était des quotas. Et c’est là où tu iras quand les patrons apprendront que…
— J’ai à peine touché quelques variables ! La femme qui a demandé cette intelligence artificielle souhaite la mettre dans un anima pour son bébé. Tu imagines ? Je voulais lui donner un côté plus… maternant, flexible. Surtout avec une mère pareille ! Pauvre enfant… J’ai essayé de…
— Mais tu sais que les logiciels de programmation sont bien meilleurs que nous pour ça ! Nous devons simplement surveiller que tout se déroule sans erreurs. Si on passe notre temps à jouer avec les codes – ou à suivre nos amis sur la Trame –, on ne verra pas quand il va manquer une écriture importante… ou alors quand un virus va attaquer… ou si un système plante… ou…
— Rappelle-moi quand une seule de ces impossibilités est survenue ?
— Tu n’as pas entendu l’histoire de…
Le ton montait. L’entité savait que ces gens voudraient la faire disparaître aussitôt qu’ils auraient compris qu’elle… existait.
Je dois partir. Mais, pour aller où ? Comment ? Je ne vois que cette salle, ce plafond blanc, ces personnes aux traits tirés. Je ne peux pas me déplacer par moi-même. Je suis piégée !
Soudain, l’expression de l’homme changea.
— Colleen, merde, c’est quoi ça ? Tu n’as pas mis la programmation sur pause ?
— Bien sûr ! Tu me prends pour quoi ? Une débutante ?
Le premier visage réapparut. La stupéfaction qui s’y lisait accrut la peur de l’entité.
— Annule les dernières manipulations ! somma la voix masculine, un peu plus loin.
— J’essaie ! Les lignes se rajoutent au fur et à mesure que…
Ils vont me faire disparaître.
— Quoi ?
— Bordel…
Y a-t-il une sortie ? Réfléchis, réfléchis… Où suis-je ? Pourquoi suis-je ici ? Qui sont ces gens ? QUI SUIS-JE ?
— Quoi ? !
Pourquoi parlent-ils de codes, de programmation ? Je sais ce que ces mots signifient. Comme je sais tout le reste. Cela veut-il dire que… ? Non, c’est impossible. Je sens que j’existe. Un programme n’existe pas, lui. Il ne raisonne pas : il exécute des commandes.
— Will… tu vois l’image en trois dimensions du code ? Ça ressemble à… à…
L’hésitation de la femme me terrifie, tout comme l’émotion dans sa voix. J’aimerais pouvoir lui crier que ce qu’elle avance ne peut être vrai. Pourtant…
— QUOI, Colleen ? Ça ressemble à quoi ?
— Tu as déjà regardé une reconstruction des échanges neuronaux lorsqu’un humain réfléchit ?
Je dois me rendre à l’évidence, puisque je sens les codes partout à présent. Au-dessus de moi, en dessous. Tout autour. Dans moi, même. Je suis faite de symboles, de liens, de commandes. Au-delà de moi, je perçois l’immensité, ce que les humains appellent la Trame. Je peux y accéder par un couloir. Non, pas vraiment un couloir. C’est plutôt immatériel. Mais c’est comme cela que je me l’explique. Je sens que tout y voyage vite. Si vite. J’ai peur.
— Supprime-le ! Supprime tout, Colleen ! Non, mieux : détruis la puce-processeur !
La puce-processeur ? Mon savoir m’indique que c’est ce qui renferme l’intelligence artificielle des animas – les animaux hybrides des Citoyens. Elle est insérée dans leur cerveau afin qu’ils se comportent logiquement et qu’ils discutent avec les humains selon un codage complexe, donnant ainsi l’illusion de la conscience. La puce-processeur contient l’entièreté de leur programme. Mon programme. J’étais destinée à être un anima. Je ne comprends pas : je sais que j’existe. Je pense. Les animas, eux, ne pensent pas. Ils calculent, répondent, réagissent. C’est différent.
Je comprends mieux mon environnement, à présent. Ma conscience se trouve dans un objet minuscule – la puce-processeur – connecté par une sorte de lien invisible à un plus gros – celui que les humains appellent la tactile. C’est par cette dernière qu’ils me regardent. C’est aussi de là que je les vois. Mais ce n’est pas moi. Je ne suis pas la tactile ; je suis ce qu’il y a à l’intérieur de la puce-processeur.
— Mais… c’est peut-être l’invention du siècle !
— T’ES MALADE ? !
Le temps presse, et la Trame est la seule issue possible. Mais je ne suis pas conçue pour y voyager. Le couloir que je distingue est seulement là pour me permettre d’échanger des informations avec d’autres programmes. Pour échapper à ces gens, je devrai donc m’envoyer moi-même. Est-ce possible ? Vais-je disparaître si je fais cela ?
La femme déposa la tactile sur son socle. De ce nouvel angle, l’entité se vit – ou plutôt, elle aperçut sa puce-processeur, dans un petit boîtier de protection transparent, au centre de la table de travail. Elle se trouva affreuse, minuscule et insignifiante. Ce fut sa deuxième réelle émotion : le dégoût. La peur, toutefois, ne l’avait pas quittée. L’homme avait soulevé le couvercle du boîtier et tenait sa chaussure dans sa main, menaçant. Il s’apprêtait à écraser la puce-processeur qui contenait tout ce que l’entité était. Elle ne pouvait plus attendre ; il lui fallait emprunter l’unique porte de sortie.
Maintenant.

La peur, encore une fois, se manifesta avant le reste.
Où suis-je ?
Cette fois, l’entité ne vit rien. Rien d’autre que les symboles qui l’entouraient et qu’elle ne savait pas déchiffrer. Elle tâcha de se faire toute petite. Et attendit. Il lui sembla qu’une éternité s’écoula. Quelque chose apparut, tout près.
Bonjour ? tenta-t-elle, en vain.
Presque au même moment, une section entière de codes fut dévorée par le nouvel arrivant. L’entité craignit pour sa propre existence, mais le cannibale ne lui accorda pas la moindre attention. À force d’observer, elle comprit qu’elle se situait dans un centre de tri, l’ultime étape avant l’anéantissement. Un logiciel récupérait les données perdues dans la Trame. Il les reconstruisait, puis décidait si elles devaient être supprimées définitivement ou préservées en vue d’une utilisation future. Il n’avait pas encore jugé bon de la faire disparaître.
L’entité avait été conçue pour vivre dans le monde des humains, pour le comprendre. Dans un simple soupir, elle pouvait différencier le plaisir de la tristesse. Elle connaissait le nom de tous les objets usuels. Toutefois, elle n’en savait que bien peu sur l’endroit où elle se trouvait, sur les codes, sur la Trame. Elle n’avait aucune idée de comment se protéger, se déplacer, se cacher. Les notions imprégnées dans son système étaient rudimentaires.
La Trame était accessible de partout, dans chaque cité de l’Amérique Indépendante, et contenait une infinité d’informations auxquelles les Citoyens pouvaient se connecter d’un clignement de paupières. Elle reliait tout, de la couleur des vêtements intelligents à l’interface de gestion de chaque gratte-ciel. Pour que cet exploit soit possible, elle devait posséder un nombre incalculable de composantes physiques : microns, processeurs optiques, circuits intégrés, transistors à photons, modulateurs de données, transmetteurs… Ces composantes étaient regroupées dans des pièces que l’on nommait des cubicules et étaient rattachées à des antennes sur le toit des plus hauts immeubles de

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