Le retour de l Ange
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Le retour de l'Ange , livre ebook

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Description



1495. Alors que Charles VIII se lance à la conquête du royaume de Naples, la reine Anne se prend de passion pour le château d’Amboise. Inspirée par la douceur de vivre qui fleurit en Italie, elle y installe petit à petit une Cour fastueuse.


Isabelle de la Baume, qui a été anoblie, élevée au côté de la reine dans l’ignorance totale de sa famille, n’a pas pu suivre la voie de ses aïeules lissières en Val de Loire. Impétueuse et sensuelle, la jeune fille, pour fuir un mariage de convenance, accepte une mission secrète auprès du sulfureux Ludovic Le More qu’elle rencontre à Rome là où elle s’est réfugiée. En France, l’Italie est au goût du jour, tandis que rayonnent les premiers feux de la Renaissance. La reine, quant à elle, s’efforce de donner au roi l’héritier tant espéré.


Isabelle qui, en Italie, a pris son indépendance, rencontre la belle Lucrèce Borgia qui l’initie aux fastes de Rome. Hélas, la liberté qu’elle s’octroie l’entraîne dans des amours interdites et, peu après, elle doit cacher à Rome l’enfant qu’elle vient de mettre au monde.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374532301
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
1495. Alors que Charles VIII se lance à la conquête du royaume de Naples, la reine Anne se prend de passion pour le château d’Amboise. Inspirée par la douceur de vivre qui fleurit en Italie, elle y installe petit à petit une Cour fastueuse.
Isabelle de la Baume, qui a été anoblie, élevée au côté de la reine dans l’ignorance totale de sa famille, n’a pas pu suivre la voie de ses aïeules lissières en Val de Loire. Impétueuse et sensuelle, la jeune fille, pour fuir un mariage de convenance, accepte une mission secrète auprès du sulfureux Ludovic Le More qu’elle rencontre à Rome là où elle s’est réfugiée.
En France, l’Italie est au goût du jour, tandis que rayonnent les premiers feux de la Renaissance. La reine, quant à elle, s’efforce de donner au roi l’héritier tant espéré.
Isabelle qui, en Italie, a pris son indépendance, rencontre la belle Lucrèce Borgia qui l’initie aux fastes de Rome. Hélas, la liberté qu’elle s’octroie l’entraîne dans des amours interdites et, peu après, elle doit cacher à Rome l’enfant qu’elle vient de mettre au monde.





Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre.
Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans.
Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne Godard
Lys en Val de Loire
TOME 6
Le retour de l'ange
LES ÉDITIONS DU 38
À Berthe, ma mère.

I
Le pont-levis du Plessis s’abaissa. Isabelle de La Baume flatta l’encolure de sa jument et s’avança sur le plancher de bois que les lourdes chaînes soutenaient. La masse sombre du château lui rappela combien sa liberté allait dorénavant lui manquer.
La reine Anne l’attendait avec une impatience qu’elle dissimulait mal. Sa nouvelle maternité la rendait nerveuse, agitée.
Isabelle soupira. Tant de différences marquaient maintenant leur existence. Depuis qu’Anne de Bretagne était reine de France, rien ne se passait comme autrefois, lorsqu’elles vivaient ensemble au château de Nantes.
La cour était déserte, Isabelle ressentit le besoin de rester seule encore un instant, le temps de se remémorer les quelques mois précédents, après qu’elle eut appris que sa mère était morte.
Enfermée dans ses pensées, Isabelle évoquait aussi un passé plus lointain. Que serait-elle devenue si elle n’avait pas été élevée à la cour du duc de Berry ? Serait-elle aujourd’hui appelée avec autant d’empressement par la reine de France ?
Isabelle quitta la cour du château et se dirigea vers les écuries où Framboise, sa jument, disposait d’une stalle. Elle jouxtait celle d’Auréolie, la haquenée de la reine. Auge emplie d’eau et paille fraîche les y attendaient toujours.
L’écurie était vide. Isabelle fut heureuse de s’offrir encore un instant de solitude. Tout à l’heure, rires, bavardages et discussions à bâtons rompus heurteraient ses oreilles.
Elle mena Framboise à sa place et lui retira le mors, la selle et la longe, puis s’étendit sur la paille à côté d’elle. Un sourire détendit ses lèvres à l’idée que des brindilles resteraient accrochées à sa robe et que, si elle ne les retirait pas, Anne lui dirait encore en riant : « Isabelle, il ne se passera pas un jour sans que vous dormiez avec Framboise. » Et s’il n’y avait aucune autre suivante, la jeune reine la tutoierait comme au temps de leur jeunesse.
La paille toute fraîche sentait bon. Isabelle s’y roula presque. L’image de Julien l’effleura, mais elle l’écarta aussitôt pour songer à ce jour où une longue discussion avec Anne de Beaujeu, alors régente de France, lui avait appris que sa mère était restée presque trois années sa prisonnière, emmurée dans la grosse tour du donjon de Bourges. Mais avant et après ce temps, pourquoi ne l’avait-elle jamais rencontrée ?
Elle aurait tant voulu être lissière elle aussi, dessiner, composer, tisser ces prestigieuses tapisseries qui recouvraient les murs des châteaux et dont la cour entière, dignitaires et seigneurs, était si friande.
Sa réflexion fut interrompue par une voix familière.
Demoiselle Isabelle, que faites-vous donc ici ?
Oh ! Quentin, dit-elle au jeune palefrenier, j’avais envie de rêver. Tu sais bien que je me plais ici.
Elle se leva et étira ses bras. Ses poignets blancs et fins sortaient harmonieusement des grandes manches de sa robe couleur de miel fondu. Puis elle secoua ses vêtements.
Tiens, Quentin, brosse le dos de ma robe, sinon la reine va encore me reprocher mon écart de conduite.
Le jeune valet d’écurie hésita.
Allons, Quentin, qu’attends-tu ? Cette fois, il faut que j’y aille.
Il passa tout d’abord prudemment sa main sur le tissu soyeux mais Isabelle l’incita à poursuivre plus énergiquement.
Jusqu’en bas, Quentin, la dernière fois tu avais laissé quelques brindilles au-dessus de mes souliers et la reine s’en est aperçue.
C’est alors qu’Isabelle sentit une caresse sur sa cheville, puis les doigts montèrent un peu plus haut sous l’ourlet de la robe. Et, comme elle ne disait rien, la main se fit légère, douce, tiède et glissa le long de sa cuisse.
Cela suffit, Quentin. Je pense qu’il ne reste plus rien. Je te remercie.
Le jeune palefrenier retira sa main aussitôt et murmura :
Vous êtes très belle, demoiselle Isabelle. Oui, très belle et très attirante.


La reine Anne avait tant déploré l’étroitesse des appartements du château de Chinon qu’elle l’avait quitté pour se réinstaller au château du Plessis. Chinon n’offrait qu’exiguïté et inconfort et, hormis la grande salle des Gardes, spacieuse et confortable mais qui n’offrait aucune intimité, Anne ne s’y plaisait guère.
Enceinte, la jeune reine de France était l’objet de tous les égards. Elle pouvait donc, d’un jour à l’autre, décider de quitter un château pour un autre afin d’y vivre selon ses fantaisies et ses humeurs.
Anne avait appelé son premier fils Orland mais cette audace avait choqué plus d’un membre de la cour. La tradition des Valois avec leur éternelle brochette de Jean, Louis ou Charles n’avait jamais connu de souverain portant un pareil prénom. Malgré la grise mine des conseillers du royaume, Anne ne capitula pas et dut simplement convaincre qu’Orland signifiait Roland en italien et que le fameux chevalier du Moyen Âge, Roland de Roncevaux, était suffisamment célèbre pour qu’un dauphin portât son nom.
Quant à Charles VIII, tout à ses idées de conquêtes lointaines, il pensait que, s’il ne pouvait lui-même délivrer les Lieux saints du joug des infidèles, ce serait bien son fils « Roland dit Orland » qui ferait triompher le christianisme sur le monde des barbares et des hérétiques.
La reine se reposait quand elle aperçut le visage de sa compagne dans l’entrebâillement de la porte.
Je ne vous dérange pas, Majesté ?
Anne vint au-devant d’elle, laissant flotter les amples manches de sa robe couleur pourpre.
Certes non, Isabelle. Je voulais bavarder un peu avec toi avant de réclamer mes suivantes. Pour l’instant, restons seules.
Elle détailla d’un coup d’œil appuyé les vêtements de son amie et sourit, mais ne fit aucun commentaire.
Vous sentez-vous fatiguée, Anne ? Cette nouvelle grossesse ne vous épuise-t-elle pas trop ?
La jeune reine étira ses lèvres en un plaisant sourire. Son visage blanc et lisse et la finesse de ses traits attiraient les regards, et pas un seul conseiller du royaume ne pouvait dire que ses charmes étaient inexistants. Au temps où elle était encore la petite duchesse de Bretagne, Anne se savait déjà belle et, si ce n’eût été la légère claudication dont elle était atteinte, elle eût été parfaite. Mais la reine portait depuis sa plus jeune enfance un talon plus haut que l’autre, ce qui dissimulait son infirmité et lui donnait une démarche chaloupée que bien des hommes trouvaient séduisante.
Épuisée ! répondit-elle, bien sûr que non ! J’ai désiré cette grossesse et elle vient couronner tous mes espoirs.
Comment appellerez-vous votre nouvel enfant ?
Cette fois-ci, nous choisirons le prénom d’un roi français si mon époux le souhaite.
Et qui sera le parrain ?
Je n’y ai pas encore réfléchi. Mais certainement pas le…
Le duc d’Orléans. Oh ! Pourquoi êtes-vous toujours aussi agressive à son égard ?
Depuis qu’Isabelle avait appris qu’autrefois sa mère avait sillonné les routes en compagnie du jeune et joyeux Louis d’Orléans, second personnage du royaume, elle tentait de convaincre Anne qu’il n’était pas aussi fou et arrogant qu’elle le disait.
Eh bien, je le prends pour ce qu’il est, insista la reine, un homme inconscient, volage, contestataire et sans scrupule.
Quel sombre tableau ! ironisa Isabelle.
Chaque fois que nous nous rencontrons, il s’amuse à me contrarier. Le jour où l’on a baptisé Orland, il a refusé net de porter sur les fonts baptismaux un héritier de France qui ne portait pas le prénom d’un Valois. L’évêque a dû réclamer que, pour la cérémonie, on ajoute Charles à Orland.
Anne ! Je vous assure qu’il n’est pas mauvais et qu’il est moins rancunier que vous. Et il est en

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