Le Roi des Ombres
322 pages
Français

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Le Roi des Ombres , livre ebook

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Description


Il a regardé le petit Melfort accueillir Isaak comme un nouvel animal de compagnie.

Il a vu le patriarche Melfort s’attendrir comme une viande juteuse à son contact, malgré son apparente froideur, puis son sang imbiber la terre et les racines. Par la main d’Isaak, pour lui ! Toujours.

Qu’ils se rapprochent encore ! Sa vengeance n'en sera que plus douce.

Car, à la fin, le petit prince des forêts détrônera le roi. C’est ce qu’il lui a demandé, c’est ce qu’il attend.

Il s’en assurera.


Après "Le Prince de sang", découvrez le grand final de la duologie "Aphantasia" !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2023
Nombre de lectures 7
EAN13 9782493747532
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rochel Kirst
Le Roi des Ombres
Aphantasia
Tome 2
Milo
Éditions Haro
 
N° ISBN Papier :
N°ISBN Numérique :
© Éditions Haro 2023, tous droits réservés.
© Haro et Adobe Stock, pour la présente couverture.
© Milo est une marque des Éditions Haro
Suivi éditorial et correction : Jennifer Verbeurgt
Dépôt légal : juin 2023
Date de parution : juin 2023
Éditions Haro :
200 route de Bordeaux, 40 190 Villeneuve de Marsan
Site Internet : www.editionsharo.fr
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation, l’importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel définis à l’article L. 122-6.
 
 
Aux weirdos, aux sorcières, à mon autre hémisphère.
PROLOGUE
– L’autre
Dans ses souvenirs, il n’y avait que les flammes, aussi ardentes et anciennes que sa haine pour le vieux Melfort. Le traître aux voies immémoriales. Le traître à son sang.
Le feu était partout , alors. Les hommes n’avaient pas encore dompté la lumière dans leurs sphères de verre. Le feu voyait tout . Et il avait vu.
Il avait observé Melfort, encore mortel, le visage rougi par les flammes qui léchaient le corps de sa femme. L’impiété était là, déjà, dans ses yeux secs qu’il n’abaissa pas une fois sur le garçon agrippé à sa paume large. L’enfant croyait au feu, comme sa mère dont les chairs se dissolvaient dans l’étreinte du brasier. C’était la dernière fois que Melfort avait honoré les anciennes voies.
Des siècles plus tard, il s’étonnait encore que la faim lui grignote les tripes chaque fois qu’ il humait la viande et la graisse brûlées sur un bûcher.
Il avait assisté aux rebuffades et aux sanctions du patriarche chaque fois que l’enfant vénérait les flammes. Oh, avec de plus en plus de discrétion. De plus en plus de crainte, même pour le plus petit morceau de chair consacrée. L’homme avait voulu écarter le fils de sa foi, et le fils avait grandi et s’était écarté du père. Bien fait pour le vieux Melfort !
Il avait épié les absences de l’homme loin de la lumière, loin du foyer, et son retour des ombres, une nuit. Son cœur presque immobile, si lent, les battements comme un clignement d’œil de chouette. Parjure ! Monstre ! Bête infâme dont la dernière trahison fut la pire. Melfort arracha son fils au feu, le précipita dans les ténèbres à sa suite. Alors il partit, gonflé de haine à en éclater, à s’en craqueler comme la peau sous la flamme.
Combien de flambées vit- il s’éteindre ? Combien de nouveaux foyers renaître ? Il ne connaissait pas les nombres. Ni le temps. Il ne voyait plus grand-chose. À peine un voyageur égaré, de temps en temps, dans lequel il enfonçait ses crocs et ses griffes pour lui voler un peu de chaleur, arracher quelques images vivantes à sa cervelle.
Parfois, il avait cru s’éteindre, lui aussi, saturé de l’humidité froide des bois. Seul. Oublié.
Et puis il y avait eu un nouveau brasier, des corps pressés les uns contre les autres autour des flammes, dans une clairière. Des prières dans les vieilles langues chantantes, des offrandes de viandes et d’herbes aromatiques, et ça lui avait ravivé le ventre et l’esprit.
Il s’était repris à observer les hommes. Ceux qui croyaient encore. Leur alpha – leur roi , comme ils l’appelaient dans leurs pensées – portait des bijoux d’or sur ses mains calleuses, à son cou et à ses oreilles.
Une nuit, ce roi s’était éloigné du campement pour s’agenouiller devant lui  ! Sa prière s’était élevée avec la fumée d’un petit feu. Il s’était entaillé la paume de son couteau à lame recourbée et le sang avait grésillé en gouttant sur les braises. Le sang d’un roi , pour lui  !
Pour lui , et pour l’enfant qui grelottait, emmitouflé dans des étoffes chamarrées. Ça sentait la fièvre poisseuse, ça avait le souffle vicié par le sang stagnant. Il avait regardé le roi se saigner et prier, prier et se saigner, son ballot d’étoffes et de maladie au creux des bras, jusqu’au plus noir de la nuit. Il avait écouté ses demandes. Et il lui avait répondu.
Comme il avait répondu au fils qu ’il avait sauvé, bien plus tard. Et à son fils après lui. Les prières étaient différentes, mais sa réponse était toujours la même. Son prix aussi. De fils de roi en fils de roi, tous siens , dans le sang. Celui qu’ils versaient pour lui . Celui qu’ il versait pour eux. Et à la fin, tous le rejoignaient. Il n’était plus seul. Il n’était plus oublié.
Isaak avait fait couler le sang du vieux Melfort, pour lui , en avait imbibé la terre et les racines. Mais il en attendait tellement plus de lui. Il voulait voir tomber Aldéric. Sous le talon de son prince, il verrait s’effondrer le roi.
Partie 1 Ce que la chair veut…
Chapitre 1
Au crépuscule
– Isaak
Le 3 janvier, manoir Melfort
Je n’avais pas entendu Francis frapper pour s’annoncer. Ce n’était pas la première fois qu’il me surprenait dans mon sommeil. C’était devenu un jeu pour lui, de réussir à entrer dans la chambre, s’approcher du lit et me sauter dessus avant que je ne me réveille. Cette fois, j’étais assez conscient pour attraper le drap à l’aveugle et le remonter sur mon dos en grognant. C’est la résistance à ma tentative de préserver la pudeur du garçon – et peut-être des lambeaux de la mienne – qui me fit entrouvrir les yeux.
L’étoffe de coton glissa de mes doigts malhabiles sous une traction adverse et je sus que ça n’était pas Francis. Le poids qui s’enfonça à ma droite au bord du matelas me le confirma. J’étais allongé sur le ventre, le visage à moitié enfoui dans l’oreiller moelleux et tourné vers la cheminée. Pas vers la porte. Je regrettais maintenant cette position vulnérable et résistai à l’impulsion de me retourner.
Je voulais voir, pourtant… Si ses traits étaient tirés, sa posture brisée par la blessure que je lui avais infligée. Si son expression trahissait l’annonce de la sentence qu’il me réservait, maintenant que nous étions seuls et qu’il avait pu retrouver des forces.
— Je m’émerveille toujours de ta capacité à demeurer parfaitement endormi, quand bien même une armée traverserait ta chambre. J’en viendrais à douter de la précarité de ta survie avant notre rencontre.
Mon attention était fracturée entre sa présence, ses mots et la lente glissade du drap du bas de mes omoplates au creux de mes reins. Je jetai une main beaucoup moins incertaine vers le tissu pour en saisir une poignée et l’immobiliser. La vivacité du geste réveilla des courbatures de mon cou à mes chevilles, comme si j’avais été battu et pétri consciencieusement, centimètre par centimètre, sans épargner aucune zone. Les foyers les plus sensibles irradiaient dans mes cuisses et mon flanc. J’étouffai un grondement dans une expiration sifflante.
— Ma survie semble plus précaire depuis notre « rencontre ». Et il y avait moins de passage dans le tunnel où je dormais que dans cette chambre.
Sa paume fraîche s’apposa sans forcer sur mon dos, comme s’il avait deviné les prémices de mon mouvement pour me retourner. Il n’avait plus besoin d’user de violence pour canaliser mes sautes d’humeur. Ce n’était pas la peur pourtant qui m’immobilisait à son contact. Plus comme avant, quand je me pétrifiais d’angoisse au moindre de ses souffles effleurant ma peau, les muscles contractés par l’appréhension d’une attaque qui ne venait pas. Ce n’était pas de la confiance non plus, bien sûr. Je ne me fiais pas plus à lui qu’à l’attitude alanguie d’un fauve couché dans l’herbe.
— Crains-tu toujours pour ta sécurité, auprès de moi ?
Son contact s’allégea sans se rompre. Le bout de ses doigts entama un parcours paresseux sur mon épiderme, comme s’il suivait un tracé. Celui des blessures et des hématomes qui marquaient ma chair, si j’en jugeais par la sensibilité des zones sur lesquelles ses phalanges s’arrêtaient. Ça n’était pas vraiment douloureux. Pas comme cela aurait dû l’être, en tout cas. Je me souvenais du choc paralysant de ma chute sur la terre durcie par le gel, des roches et des branches qui avaient labouré mes épaules et mes côtes quand le cerf m’avait traîné hors du sentier. De ses cors enfoncés dans mon flanc et mon bras…
— J’ai connu des soirées plus paisibles que celle où je devais juste tenir le rôle de votre… compagnon.
J’avais éprouvé tellement de difficulté à prononcer ce mot que j’en frissonnai après l’avoir libéré. Le terme me paraissait trop lourd à porter. Trop dangereux à évoquer. L’exploration légère de ses phalanges se suspendit comme s’il avait ressenti la propagation de mon frémissement. C’était sans doute le cas. Puis il reprit son cheminement languide le long de mes vertèbres, s’attardant dans chaque creux, le temps d’une pression plus marquée. Chaque impulsion se répandait en onde à travers mon torse et mon ventre, et

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