Le voyage
240 pages
Français

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Le voyage , livre ebook

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Description

une expérience encore jamais tentée par l'humanité. dix personnes en quête d'une aventure spatiale aux nombreux rebondissements (dans tous les sens du terme)...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 novembre 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312016634
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le voyage

René Michel
Le voyage















LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01663-4
Prenons les six journées de la Genèse
comme image pour représenter
ce qui, en fait, s'est
Passé en quatre milliards d'années.

Une journée égale donc six cent
Soixante millions d'années.

Notre planète est née le lundi à zéro heure.
Lundi matin et mercredi jusqu'à midi
la terre se forme. La vie commence
mercredi à midi et se développe dans
toute sa beauté organique pendant les jours suivants.

Samedi, à quatre heures de l'après–midi
seulement, les grands reptiles apparaissent.
Cinq heures plus tard, à neuf heures du soir,
lorsque les séquoias sortent de terre,
les grands reptiles disparaissent.

L'homme n'apparaît qu'à minuit moins trois minutes.
Samedi soir, à un quart de seconde avant minuit,
le Christ naît. À un quarantième de seconde
avant minuit commence la révolution industrielle.

Il est maintenant minuit samedi soir
et nous sommes entourés de gens qui croient
que ce qu'ils font depuis un quarantième
de seconde peut durer indéfiniment.
David Brower

Prologue
Les chambres que l'on nous a attribuées sont plutôt confortables, la décoration est assez futuriste mais quoi de plus normal. Pour un 3 juillet en Floride la température est très agréable et, connaissant l'agressivité des climatiseurs aux États-Unis pour y avoir effectué plusieurs séjours, j'ai réglé le mien au minimum.
J'ai un regard désolé vers l'immense lit à trois places et, par la baie vitrée qui occupe la totalité du coté sud, j'aperçois la base dans un état léthargique à l'heure qu'il est. Pas ou peu de trafic, quelques véhicules de service qui traversent lentement les pistes et, à une extrémité de l'une d'elles, presque dans l'obscurité, la navette attend. Le bar de l'espace loisirs semble avoir conservé un peu d'activité si j'en juge aux lumières qui filtrent à travers les ouvertures et le souvenir de la serveuse et de ses transparences me traverse l'esprit, malheureusement, je ne parviens pas à figer l'image et elle s'évanouit.
La question que je refoule depuis longtemps ne fait aucune difficulté pour remonter à la surface et s'y maintenir malgré tous mes efforts : pourquoi suis-je ici ? Pourquoi abandonner tout ce que j'aime et tous ceux que j'aime ? Mais le contrat est signé et il est trop tard pour renoncer, nous partons demain et il faut absolument que je termine. Je lui enverrai par le RTU et elle en fera ce que bon lui semblera.
J'ai encore un peu de temps, j'essayerai malgré tout de dormir un peu, mais je ne suis pas certain d'y parvenir. Demain sera un grand jour.

Chapitre 1
L'annonce était dans le journal « Le Monde ». Nous étions le 12 juillet, je me souviens très bien de la date. C'était la veille de mon départ en vacances. Cette année là, le Haut-commissariat avait décidé que le centre de recherches serait fermé en juillet et en août.
On ne nous l'avait pas présenté de cette façon mais nous avions tous bien compris que les restrictions de crédits n'étaient pas étrangères à cette mesure. Quinze jours à ne rien faire, au Costa Rica. Lieu de villégiature pour touristes moyennement fortunés, j'étais assuré d'y trouver le soleil, la mer, c’est-à-dire tout ce qui me convenait et me plaisait, et la liberté de ne pas participer à ce qui était prévu pour nous donner une impression de divertissement. Les vacances ne sont pas très compliquées à organiser quand on gagne relativement bien sa vie et que l'on n'a pas de famille, par pas de famille je veux dire ni compagne ni enfants.
Pendant les deux autres semaines de congés, je me réfugiai chez mon père à la campagne. À ne rien faire non plus. Mais cette inactivité me permit de revoir mon village natal, des amis que j'avais perdu de vue depuis la première école, des paysages et des rues qui avaient bien changé et que je ne reconnaissais pas tous. Mon père n'était pas au mieux de sa forme, et mes visites, peu fréquentes, lui redonnaient un peu de la vigueur et du courage que ses soixante et quinze ans lui avaient pris. À l'époque, je résidais par commodité professionnelle dans la banlieue parisienne, à Saclay, et me rendais environ trois fois par an dans cette Provence où j'avais été élevé et que la grisaille parisienne me faisait souvent regretter.
L'annonce paraissait peu suspecte de fantaisie, le sérieux du média dans lequel elle avait été publiée garantissait son authenticité. Ce n'était d'ailleurs pas vraiment une petite annonce, elle ne se trouvait pas à l'emplacement réservé à ce genre de communication. Elle figurait dans un encart à la suite d'un article en rubrique internationale traitant des projets développés par une agence américaine la « Spacial Research Agency » basée à Houston au Texas.
Je ne prenais le temps de lire attentivement les journaux qu'au cours de mes voyages, sinon, je procédais habituellement à une première lecture en diagonale qui était généralement la dernière. J'avais tout d'abord parcouru distraitement l'article, il faisait un temps superbe, et les circonstances n'étaient pas vraiment propices à la lecture attentive du « Monde » : terrasses de café bondées, environnement bruyant, grouillant de touristes (depuis plus d'un demi siècle les japonais n'en finissaient pas de découvrir Paris), prévisions de mon voyage... Et l'encart n'avait pas vraiment attiré mon attention.
Il avait fait très chaud ce jour-là. J'avais l'impression que les rues étaient remplies de vapeur d'eau et en cette fin d'après–midi, la chaleur remontait des trottoirs par bouffées suffocantes, troublant la netteté de leurs contours. Je sentais dans mon dos que mon up-body en épongyl avait perdu toute son efficacité.
Ce n'est que le soir assez tard, en rentrant chez moi, que je ne sais quel sentiment – que pourrais-je en déduire aujourd'hui ? – me fit rouvrir le journal à la page précise de l'article. Plié en quatre dans ma poche, il avait également souffert de la chaleur mais demeurait parfaitement lisible. Je retrouvai assez rapidement l'emplacement.
L'encadré précisait :
Si vous êtes ingénieur de formation scientifique
Si vous parlez couramment l'anglais
Si vous êtes disponible
Si vous avez moins de quarante ans
Si vous êtes intéressé par ce projet
Vous pouvez contacter le correspondant de la SRA à Paris : M. Norman Johnson.
Suivait un numéro de connexion télématique et une adresse : 6 rue G. Washington FR 75008 Paris - Europe (Pour la rue Washington, je ne sais si c'était une coïncidence ou pas)
Je partais en vacances le lendemain pour un mois, j'avais un travail intéressant, un appartement confortable, doté des derniers équipements domotiques, pas vraiment de soucis financiers ni d'angoisse existentielle, trente quatre ans et j'étais pratiquement libre de toute attache familiale.
Même si je répondais à toutes les conditions, pourquoi aurais-je été intéressé ? Je n'en sais rien, ce que je sais, c'est que j'ai composé le numéro le lendemain avant de partir. Mon correspondant, le professeur Johnson (c'est sa secrétaire qui m'apprit qu'il était professeur, et je constatai que les américains avaient apparemment la même curieuse manie que nous, qui consiste à appeler professeur quelqu'un qui est professeur, mais pas plombier ou boulanger quelqu'un qui est plombier ou boulanger. Quant à moi, on ne m'a, fort heureusement, jamais appelé monsieur l'ingénieur). Le professeur Johnson donc, fut très courtois, il s'exprimait correctement en français et, après lui avoir laissé mes coordonnées, me fixa un rendez–vous le 6 septembre à 10 heures a.m. dans les locaux de l'agence à Paris.
J'avais tout oublié en rentrant de chez mon père et c'est en consultant la messagerie électronique de mon terminal, au milieu des diverses factures et de leur rappels, habituellement réservées au mois d'août et qui attendaient mon retour, que je me remémorai ma communication en découvrant un message au logo particulier dont il était difficile de ne pas identifier l'origine : le sigle SRA apparaissait entre la Terre et la Lune, sur

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