Le Voyage infernal
109 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Voyage infernal , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
109 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Le vent qui se lève en ce matin du 29 décembre 1890, est aussi rouge que le massacre des Indiens de Wounded Knee qui va être commis incessamment par la cavalerie américaine. Le souffle coupé, nous assistons au carnage systématique d'un peuple dont le sang et les larmes nous éclaboussent l'âme et le coeur. Mais Hokshenah, « Jeune-Garçon-qui-court », un Indien dakota de 17 ans, et Naha-Ichon, « Les-Grands-Yeux », une jeune fille cheyenne du même âge, survivent. Hier, ils ne se connaissaient pas, maintenant leur destin est noué…
Au coeur de cet hiver qui craque de partout, détournant les embûches de la longue marche qu'ils entreprennent, ils se laissent guider sans défaillir par l'appel du nord jusqu'au Canada. Au cours de ce périple infernal, ils font des rencontres insolites d'ennemis qui ne leur laissent aucun répit, mais aussi d'amis qui se joignent à eux pour terminer leur course vers la liberté tant espérée et attendue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896990290
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Du même auteur
Page titre
Catalogage - Dépôt légal
Avant-propos
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Épilogue
Nunna dahul tsun yi
Crédits - Achevé d'imprimer
Le voyage infernal
Du même auteur

Chez le même éditeur
Akuna-Aki, meneur de chiens, roman, Ottawa, Les Éditions L’Interligne, 2007 (lauréat du Prix des lecteurs RadioCanada 2008).
Aurélie Waterspoon, roman, Ottawa, Les Éditions L’Interligne, 2008 (finaliste du Prix des lecteurs 15-18 ans Radio-Canada et Centre FORA 2009, finaliste du Prix du Journal LeDroit 2010).
La piste sanglante, roman, Ottawa, Les Éditions L’Interligne, 2009 (lauréat du Prix Françoise-Lepage 2011 et finaliste du Prix du livre d’enfant Trillium 2010).
L’enfant qui ne pleurait jamais, roman, Ottawa, Les Éditions L’Interligne, 2011.

Chez d’autres éditeurs
Hokshenah, l’esprit du loup blanc, Paris, Les Éditions Les 3 Orangers, 2003 (finaliste du Prix littéraire 30 Millions d’Amis).
L’homme aux yeux de loup, Ottawa, Les Éditions David, 2006 (finaliste du Prix des lecteurs Radio-Canada, du Prix Trillium et du Prix littéraire 30 Millions d’Amis).

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Dubois, Gilles, 1945
Le voyage infernal [ressource électronique] / Gilles Dubois.

(« Cavales ») Monographie électronique. Publ. aussi en format imprimé.
ISBN 978-2-89699-028-3 (PDF).--ISBN 978-2-89699-029-0 (EPUB)

I. Titre. II. Collection : « Cavales » (En ligne)

PS8557.U23476V69 2011 jC843’.6 C2011-906875-3

Les Éditions L’Interligne 261, chemin de Montréal, bureau 310 Ottawa (Ontario) K1L 8C7 Tél. : 613 748-0850 / Téléc. : 613 748-0852 Adresse courriel : communication@interligne.ca www.interligne.ca

Distribution : Diffusion Prologue inc.


Papier ISBN : 978-2-923274-90-4
PDF ISBN : 978-2-89699-028-3
ePUB ISBN : 978-2-89699-029-0

© Gilles Dubois et Les Éditions L’Interligne
Dépôt légal : quatrième trimestre 2011
Bibliothèque nationale du Canada
Tous droits réservés pour tous pays
Je ne demeurerai pas calmement à Montparnasse.
Je ne reposerai pas en paix à Winchelsea.
Vous pouvez enterrer mon corps sous l’herbe du Sussex
Et ma langue à Champmédy.
Moi, je n’y serai pas. Je me relèverai.
Enterrez mon coeur à W ounded Knee 1 .


1 - Stephen Vincent Bénet, “American names", in Ballads and Poems, 1931.
Traduction de Dominique Denis et Michel Paquin.
Avant l’arrivée du Blanc en Amérique,
il y avait un million et demi de Natifs.
Lorsque débute ce récit, en 1890,
ils ne sont plus que 25 000...
Cette histoire est un hommage
aux peuples persécutés.



« La terre a été faite sans frontière et ce n’est pas
à l’homme d’en tracer. Je vois des Blancs partout
dans ce pays qui s’enrichissent et je vois leur désir
de nous donner des terres sans valeur. (...)Le seul
qui a le droit d’en disposer est celui qui l’a créée.
Je réclame le droit de vivre sur ma terre et vous
accorde le privilège de vivre sur la vôtre. »
Hein-Mot Too-Yah-Lah-Ket ,
« chef Joseph » des Nez-Percés.

« L’harmonie du geste et du cœur ne semble
pas appartenir aux valeurs de l’Homme blanc.
Car jamais il ne dit ce qu’il pense, mais fera
toujours ce qu’il n’a pas dit, à une exception : il
jura un jour de voler les terres de l’Indien. Il a
tenu parole, pour la première fois. »
Cheval Fou, chef dakota.
A vant-propos

Tatanka-Yotanka , « Taureau-Assis », le W issasha Wakan Dakota , « le Saint-Homme dakota», vient d’être assassiné. Ses fidèles fuient leur réserve, cherchant refuge auprès d’autres chefs dakotas. Une vingtaine de familles hunkpapas, minnecoujous lakotas et santees dakotas se joignent à la bande de Grands-Pieds, chef minnecoujou, à Cherry Creek.
Ces vestiges de tribus, issues de plusieurs peuples décimés, se dirigent vers la réserve de Wahzee ohzu , « Pine Ridge », pour se mettre sous la protection du chef M ah pehyah cha , « NuageRouge », lorsque le 7 régiment de cavalerie du major Samuel Whiteside les intercepte et les désarme. Les soldats fouillent le campement avec un zèle peu commun. Ils s’emparent d’une dizaine de carabines, de trois ou quatre revolvers, jusqu’aux ustensiles de cuisine, couteaux à dépecer, racloirs à peaux, sans oublier les aiguilles à coudre. Grands-Pieds, réalisant qu’il lui serait impossible de se défendre en cas d’attaque d’une tribu ennemie, demande la protection des soldats, ce que le major promet sans restriction. Hélas, à l’arrivée du Colonel Forsyth, un autre chef blanc, les ordres sont différents : la bande de Grands-Pieds sera acheminée, par train de l’Union Pacific jusqu’à une prison d’Omaha, dans le Nebraska. En attendant le départ, l’armée rassemble les villageois sur la plaine venteuse de Chankpe-Opi-Wakpala , une crique nommée « Wounded Knee ». C’est en ce lieu tragique que cette histoire commence…
Dans le premier chapitre, la situation du village, l’action et les dialogues au cours du carnage sont authentiques 1 .

1 - Mc Gregor, James H., The Wounded Knee Massacre : From the View Point of the Sioux, Rapid City, South Dakota, Fenske Printing, 1940.
Brown, Dee, B ury My heart at Wounded Knee , New-York, Holt, Rinehart and Winston, 1970.
Chapitre 1

L’automne agonisant teinte les collines de ses plus jolies couleurs. Une beauté un peu triste qui donne au paysage une aura de paix et pousse le cœur de l’homme à la nostalgie des temps anciens.
Rien ne semble réel.
Ainsi que le disent les Lakotas : « Wah-neheh-too ». « L’hiver commence », avec ses brumes profondes et ses tempêtes glacées. Pour les Natifs, affamés depuis des semaines, le froid est impitoyable. Leurs souvenirs les plus lointains n’ont pas retenu un seul hiver qui lui soit comparable. Les corps et les esprits sont à bout de force, d’espoir…
Ce matin-là, les restes d’une violente tempête parcourent le ciel ; une neige légère volette sur ce paysage que le peuple rouge vénère depuis plus de mille printemps. Il est devenu lugubre, même aux yeux des enfants trop innocents pour comprendre. La campagne est blanche, jolie comme une fourrure de renard arctique. Les tipis se dressent sur une plaine minuscule ensevelie sous la neige. Des griffes rocheuses aux reflets d’acier les cernent de toutes parts.
C’est la dernière lune de l’année. W ih-iah-kih noupah , « celle durant laquelle les cerfs perdent leurs bois. »
La nuit du 29 décembre 1890.
Un blizzard soudain s’empare de l’espace, hurlant, démoniaque.
Une fin du monde !
Le tipi en cuir d’orignal, plongé dans une semi-obscurité, est parfois balayé d’éclats brillants, lorsque la clarté lunaire, crevant les bourrasques de neige, pénètre par l’ouverture à fumée située au sommet de la tente. Emmitouflé dans ses fourrures en laine de chien nordique, H okshenah In-yon-kah , « Jeune-Garçon-qui-court », s’éveille. Il garde un moment les yeux fermés, repoussant d’autant l’instant du lever et le retour à la déplaisante réalité quotidienne. Il a dix-sept ans. Aussi loin que remonte sa mémoire, sa vie n’a été qu’une succession de jours sans joie. La colonisation de son pays par les Blancs s’est déroulée dans le sang de milliers de Dakotas, dont le seul tort avait été de défendre leur mode de vie ancestral. Son village ne compte plus que trois cent cinquante personnes, éreintées, exsangues, un vestige pathétique de la plus puissante nation des plaines.
Autour de lui, dans chaque tipi, règne un désespoir sans nom. Les villageois ont peu dormi, attendant anxieusement le soleil.
Sous sa tente, couché à même le sol, les pieds enveloppés de chiffons, car il n’a plus de chaussures, le vieux chef Grands-Pieds se tord de douleurs. La pneumonie le ronge. Il crache du sang depuis trois jours. Alors, geste étonnant, le major Whiteside fait porter un poêle dans son tipi et lui envoie son chirurgien.
Hokshenah affiche une moue désabusée à l’évocation de ce geste hypocrite. Le Blanc est difficile à comprendre : sans pitié, il enchaîne un peuple, s’apprête à le conduire en captivité, sans ignorer que tout au long de ce chemin fouetté par de glaciales tourmentes, des vieux, des femmes et des enfants périront de froid et de faim. Et quelle terrible ironie ose le bourreau avant de leur infliger ce terrible voyage ? Il distribue des sucreries à quelques enfants, plaisante avec les uns, s’apitoie sur les autres, flatte le chien malade et enfin, désinvolte, offre une couverture à

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents