LES Chevaliers d'antarès

Anne Robillard

Description

Dans l'univers, il existe une multitude de mondes parallèles et entre eux s'ouvrent parfois des portails qui nous permettent d'y accéder…
Pendant que Sierra et Wellan poursuivent le Prince Lavrenti sur tout le continent, celui-ci continue de mettre ses sombres desseins à exécution sans que personne comprenne ce qui lui arrive. Finiront-ils par le capturer et l'obliger à faire face à la justice ?
Dans le monde céleste, Javad veut plus que jamais devenir le dieu suprême de son univers, et il ne laissera personne l'en empêcher. Mènera-t-il lui-même son armée pour écraser les Deusalas et attendra-t-il sa victoire finale avant de se débarrasser de sa famille ?
Sur les hauts plateaux enneigés, Zakhar est satisfait de la transformation qu'ont accepté de subir ses sujets. Il est maintenant prêt à passer à la prochaine étape de leur métamorphose grâce au sorcier Olsson. Toutefois, un nouveau mage noir lui jettera de la poudre aux yeux. Zakhar se laissera-t-il influencer ?
Eanraig est forcé d'embrasser sa véritable nature divine qui commence à se manifester maintenant qu'il est adulte. Comme il n'a pas bénéficié de la sagesse d'un mentor, il aura besoin d'aide pour maîtriser ses pouvoirs. Il demandera l'aide de Wellan mais ce dernier le confiera-t-il à la bonne personne ?
Les sorciers décident de s'unir pour la première fois depuis leur évasion du palais d'Achéron. Quel camp choisiront-ils ?

Informations

• Publié par: WELLAN INC
• Date de parution: 09 août 2018
• Nombre de lectures: 32
• EAN13: 9782923925998
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

DROITS
© Wellan Inc., 2018. Tous droits réservés. Ce roman, incluant les personnages et l’histoire exprimés, est protégé par le droit d’auteur en vertu de la Loi canadienne et des conventions internationales sur le droit d’auteur. Wellan Inc. est le titulaire exclusif du droit d’auteur sur le roman. Aucune partie de cette œuvre ne peut être utilisée ou reproduite sous quelque forme ou en quelque plateforme que ce soit en l’absence de l’autorisation écrite et préalable de Wellan Inc.
ANNE ROBILLARD


Tome 6
Les sorciers


Mai 2018
ISBN : 978-2-923925-99-8
CITATION
«Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu’endormis.»
— Edgar Allan Poe

CARTE D’ALNILAM



BLASON DE L’ORDRE
DES CHEVALIERS D’ANTARÈS




Chapitre 1 WHOBOURG
T out comme dans les autres pays d’Alnilam, les usines et les mines d’Arcturus se situaient complètement au nord du continent et étaient protégées par une des quatre divisions des Chevaliers d’Antarès. Les Manticores n’avaient pas pu empêcher la destruction des villes le long de la rive septentrionale de la rivière Centaurée, mais elles s’étaient juré de ne jamais laisser les Aculéos escalader la colline qui leur permettrait de pousser plus loin vers le sud.
Afin de mener une enquête à Einath sur les faits et gestes du Prince Lavrenti, Sierra et Wellan avaient quitté le campement des Salamandres pour se rendre directement à celui des Manticores, grâce au vortex de l’ancien soldat. Ils avaient ensuite demandé à Apollonia de les faire conduire jusqu’à la gare la plus proche. Puisque la grande commandante ne désirait pas y abandonner leurs chevaux, le chef des Manticores avait ordonné à Priène et à Koulia de les accompagner et de ramener ensuite les bêtes au campement.
Les quatre cavaliers partirent sur-le-champ. Ils commencèrent par se rendre à la rivière Pyrèthre et en suivirent le cours en maintenant une bonne vitesse, car Sierra était pressée d’arriver à Einath. Sans prêter attention au paysage, elle songeait plutôt aux prédictions d’Apollonia au sujet de leurs futurs combats contre des créatures qui n’étaient pas des Aculéos. Celle-ci lui avait aussi annoncé des morts, mais il y en avait à chaque affrontement. Sierra aurait aimé en discuter avec Wellan, mais elle ne voulait pas le faire en présence des deux Manticores.
Le groupe ne s’arrêta qu’au coucher du soleil, dans une ville minière abandonnée depuis plusieurs années, à la jonction de la rivière Pyrèthre et de la rivière Chélidoine.
– Nous allons camper près du pont, décida Sierra.
Pour atteindre la gare de Whobourg, ils devaient traverser sur l’autre rive, mais ils ne le feraient qu’au matin. La commandante ne désirait pas s’aventurer en terrain inconnu dans le noir. Wellan lui avait offert d’utiliser la lumière de ses paumes pour les guider, mais Sierra avait refusé, lui rappelant qu’ils avaient aussi besoin de repos.
Priène et Koulia allumèrent un feu et préparèrent le repas pendant que Wellan nourrissait les chevaux avec du fourrage qu’il venait de trouver dans les écuries de la forteresse d’Antarès. Sierra fit plutôt le tour de la petite ville pour s’assurer que personne ne s’y cachait. Son prisonnier avait déjà scruté lui-même les lieux avec sa magie, mais il ne voulait pas la priver de cette tâche qui faisait partie de son rôle de commandante.
– Nous sommes vraiment seuls et il ne reste plus rien nulle part, déclara Sierra en rejoignant ses compagnons de route.
L’obscurité envahissait de plus en plus l’endroit. Elle s’installa devant le feu pour se réchauffer. Priène lui tendit une écuelle de ragoût qu’elle se mit aussitôt à manger avec appétit.
– Maintenant que les Chevaliers réussissent à contenir les Aculéos au pied des falaises, pourquoi les Alnilamiens ne sont-ils pas revenus dans les villes minières? demanda Wellan.
– À Hadar, ils le font déjà, répondit Sierra, mais ce n’est pas une mince affaire de rassurer tous les autres. Grâce au bon travail des Manticores, je suis certaine que ça ne saurait tarder.
Priène et Koulia se tapèrent fièrement dans la main.
Curieux comme toujours, Wellan ne put s’empêcher de questionner les deux guerrières.
– Pourriez-vous me parler un peu de vous? J’aimerais savoir d’où vous venez, comment vous êtes devenues soldats et pourquoi vous avez été choisies par les Manticores.
Sierra continua de savourer son repas sans intervenir.
– Commence, dit Koulia à Priène.
– Si tu veux. Je suis née à Aludra. Je suis l’aînée de trois enfants. Nous vivions dans une belle villa sur le bord de l’océan. Mon père est dentiste et ma mère, assistante dentaire. Sais-tu ce que c’est?
– Oui. Sierra m’a expliqué en quoi consistait cette profession.
– Mes parents étaient sévères et autoritaires. Ils voulaient que nous réussissions dans la vie et que nous devenions des citoyens modèles. Ils ne nous permettaient donc pas de jouer dehors comme les autres enfants du quartier et ils exigeaient plutôt que nous passions tous nos temps libres à étudier. Mes frères sont finalement devenus des experts en biologie moléculaire et sont allés travailler à Girtab.
– Là, par contre, je ne sais pas de quoi il s’agit, avoua Wellan.
– C’est l’étude du fonctionnement des cellules du corps humain. Leurs recherches aident énormément les médecins dans leur travail.
– Pourquoi n’as-tu pas étudié la même chose qu’eux?
– J’avais commencé des études en médecine, mais j’ai craqué sous la pression et je me suis retrouvée en état de détresse à l’hôpital. Je n’étais plus capable de subir d’épreuves et d’examens à l’université, malgré toutes les promesses de mes parents de me venir en aide. Alors, avant qu’ils remettent le grappin sur moi, j’ai quitté l’aile psychiatrique en douce, sans attendre mon congé. Je me suis réfugiée chez mon amie Koulia et j’ai menti à mes parents. Je les ai appelés à partir d’un stationarius à la gare de Hillbourg et je leur ai dit que je me rendais dans une station thermale de Mirach pour terminer ma convalescence.
– Comment as-tu réussi à te faire une amie si tu n’avais jamais de temps libre? s’étonna Wellan.
– Grâce à l’école. Koulia et moi avons le même âge. Nous n’habitions pas le même quartier, mais nous avons fréquenté les mêmes établissements scolaires jusqu’à l’université. Nous avions des goûts communs, alors elle m’a convaincue de suivre des leçons d’escrime après nos cours en disant que ça m’aiderait à calmer mon anxiété. Elle avait tellement raison. Nous sommes devenues les meilleures combattantes de l’école.
– C’est facile d’atteindre l’excellence quand on se bat pour se débarrasser de ses démons, fit remarquer Koulia.
– Elle m’a cachée chez elle pendant plusieurs jours. Nous avons longuement discuté de notre avenir. Nous voulions toutes deux nous rendre utiles à la société, mais pas en tant que médecins. C’est à ce moment-là que nous avons décidé de devenir soldats. Nous nous sommes donc rendues à Antarès avec l’intention de trouver une meilleure école d’arts martiaux. À notre arrivée à la forteresse, les Chevaliers procédaient déjà au recrutement, alors nous avons tenté notre chance. Heureusement, ce que nous avions appris auprès de notre premier maître d’armes nous a servi. Nous avons été acceptées dans l’Ordre sur-le-champ.
– Pourquoi chez les Manticores?
– Nous voulions tellement impressionner les Chevaliers que nous nous sommes battues comme des forcenées, ce qui a attiré l’attention d’Apollonia. Elle aime les guerriers fougueux et audacieux. Notre première année sur le front, à Arcturus, n’a pas été facile, mais nous nous y sommes adaptées. En fait, nous sommes vraiment heureuses de faire partie des Manticores. Nous serions mortes d’ennui chez les Basilics, qui ne font que grimper aux arbres pour surveiller la falaise et qui se battent furtivement, et nous serions devenues folles chez les Salamandres, qui préfèrent s’amuser plutôt que de se livrer à un vrai entraînement militaire.