Les cinq saisons de l Avenir: La folle saison : Qui se cherchaient là-bas et pas ici
185 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les cinq saisons de l'Avenir: La folle saison : Qui se cherchaient là-bas et pas ici , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
185 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Au milieu d’un brouillard qui rend fou, le corps d’un bébé du ghetto, âgé de quelques jours à peine, est retrouvé dans un fossé, non loin d’un cheval ailé, ce qui n’est pas rien. L’adjointe N’guyen se charge seule de l’enquête en l’absence d’O’Bom.
En parallèle, une histoire sordide d’il y a 40 ans, soit celle d’un double meurtre suivi d’un incendie et d’une agression sur une ado, vient brouiller l’enquête en cours. Et c’est sans compter sur une taupe qui, depuis des années, court-circuite la force de frappe des corps policiers des cités-États de l’amicale : L’Avenir, L’Hériotte, Odanak et la capitale de l’Ouest.
On a d’abord craint d’avoir perdu O’Bom pendant l’enquête, blessé auparavant lors d’une fusillade dans le cimetière abénakis. C’est très mal le connaître. En fait, O’Bom veut savoir ce qui se passe dans la secte des illusaristes, secte animée par nulle autre qu’Urbaine Lamarche, la sulfureuse marchande des cinq-saisons.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 novembre 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782897755539
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Cinq saisons de L’Avenir : La folle saison - 5
 
 
 
 
Qui se cherchaient là-bas et pas ici
 
 
 
 
 
Michel Bélil
 
 


Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
Image originale de la couverture : Shutterstock 452513506
 
 
 
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur .
 
 
Distributeur : Distribulivre   www.distribulivre.com   Tél. : 1-450-887-2182 Télécopieur : 1-450-913-2224
 
© Les Éditions de l’Apothéose Lanoraie ( Québec) J 0K 1E0 Canada apotheose@bell.net www.leseditionsdelapotheose.com
 
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2021 Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2021
 
ISBN papier : 978-2-89775-538-6
ISBN epub : 978-2-89775-553-9
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À Denise
 
 
 
 
 
Déjà parus :
 
Qui avaient des âmes en panne
Qui n’aimait pas comme les autres
Qui ne faisait pas qu’écrire sur les murs
Qui ne parlait pas comme les autres
 
 
À paraître :
 
Qui arrachait des perles de sang
 
 
 
 
 
 
C e roman se déroule à L’Avenir. Cette cité-État est bordée : au nord par la cité voisine de L’Hériotte ; au sud par les marais et le lac Ulverton qui constituent une frontière naturelle avec les Territoires cantonaux et les Zones tribales ; à l’est par le fleuve Saint-François qui s’appelait autrefois, du temps des Abénakis, Arsikantegouk (« rivière à cabane vide ») ; et à l’ouest par des frontières imprécises qui ont tendance à bouger selon l’humeur belliqueuse de certains gouverneurs.
 
 
 
 
 
« Le monde était devenu comme nous, sans destination. Sans avenir. »
Jean-Claude Izzo, Chourmo
 
 
«Mais seul le vin blanc lui donnait cette distanciation brève et, il le savait, factice.»
Agnès Vargas, L’Homme aux cercles bleus
 
 
« Le bonheur est une denrée périssable : gardez-le toujours au frais. »
« Chasser le naturel et le surnaturel revient au galop. »
Zita Tanzanie Toutanteault, Pensées retrouvées, opus 19 et 37
 
 
 
 
 
Chronologie-5
 
 
Prologue : L’épître de la révérende de l’église des seconds prénoms
Première partie : mi-septembre
Jour Un  : chapitre 1. Un paquet dans le fossé
Jour Un  : chapitre 2. Elle ménage ses larmes, comme le reste
Jour Un  : chapitre 3 Le seul témoin qui reste
Jour Deux  : chapitre 4 À trois ou à quatre ?
Jour Deux : chapitre 5 Qui est le père du bébé ?
Jour Deux  : chapitre 6 La fermière était habillée en blanc
Jour Trois  : chapitre 7 Un caleçon accroché à un sapin
Jour Trois  : chapitre 8 Le fantôme qui dansait
Jour Trois  : chapitre 9 Il avait tout contre lui
Jour Quatre  : chapitre10 Le bar était ouvert
Jour Quatre  : chapitre 11 Le caneton n’aimait pas les tunnels
 
Deuxième partie : mi-septembre
Jour Quatre  : chapitre 12 Un fiasco de première classe !
Jour Quatre  : chapitre 13 Une couverture en laine avec une croix rouge
Jour Cinq  : chapitre 14 La délivrance approche
Jour Cinq  : chapitre 15 La voie menant ailleurs
Jours Cinq et Six  : chapitre 16 Comme un canard boiteux
Jour Six : chapitre 17 De la chair à pâté
Jour Six  : chapitre 18 Allumer un feu de joie est interdit
Jour Six  : chapitre 19 Il a aidé à démasquer la taupe
 
Troisième partie : mi-septembre
Jour Sept  : chapitre 20 Ils lui ont tout volé
Jour Sept  : chapitre 21 La question de tous les dangers
Jour Huit  : chapitre 22 Lui fermer les yeux et la bouche
Jour Huit  : chapitre 23 Aller simple pour l’ illusar
 
Plus tard : Aux dernières nouvelles
 
 
 
 
 
Prologue L’épître de la révérende de l’église des seconds prénoms
 
 
J’y étais, ça oui ! j’y étais. Je peux en témoigner.
Ça se passait à la toute fin de l’été, entre une terrible période de sécheresse, qui avait détruit les récoltes et mis le feu à la forêt de Kingsey, et le déluge venu des cieux bénis qui allait gonfler les cours d’eau et causer son lot de noyades d’humains et de bêtes. Mais à ce moment-là, on ignorait tout encore, car nous étions plongés dans les ténèbres du péché.
Le nom n’existait même pas. C’était ce qu’on allait nommer plus tard la cinquième saison, ou la folle saison ou, si on veut sortir ses grands mots, le penta. Curieux nom d’ailleurs, ce penta de malheur : il nous a fait suer, puis il nous a glacé le sang.
Laissez-moi continuer avant de me claquer la page au nez !
Un malheur n’arrivant jamais seul, c’est connu, les premiers épidémiens sont d’abord arrivés à Brooke, une étrange cité-État qui se meurt, après avoir franchi, à pied, des distances incroyables. Les camionneurs qui en parlent parfois ne descendent jamais plus loin au sud, au risque d’y laisser leur peau. Ce sont plutôt les tribus qui montent vers eux. Tous ces gens se côtoient dans un marché en plein air où tous les dialectes cantoniens se mélangent en une bouillie qui peut donner de la nausée et, surtout, des maux de tête.
Puis les épidémiens se sont présentés au bidonghetto de Richmond. D’abord des hommes dans la force de l’âge, si on peut dire, mais aux allures débraillées. La barbe longue. Les cheveux grouillant de poux. Assoiffés qu’ils étaient, sales, surtout affamés et affaiblis. Les yeux exorbités, hagards, fiévreux. Des loques à peine humaines.
Ensuite des familles dépenaillées, exclues de leurs tribus, marchant le plus souvent pieds nus, presque toutes malades, très malades. Mais nous ne savions pas qu’ils étaient contagieux, ces gens-là. Les aurions-nous si bien accueillis si nous avions su ?
Il n’y avait pas de jeunes enfants parmi les hordes de réfugiés, ni d’ailleurs de vieillards ou d’infirmes. Plus tard, j’ai appris qu’ils étaient tous morts en chemin. À bout de force. Épuisés. On les avait poussés dans les fossés pour éviter de gaspiller les ultimes énergies du groupe. De toute façon, avec quoi les aurait-on enterrés ? Personne ne trimbalait avec lui le moindre outil.
Sans foi ni loi, au plus fort la poche, tuer avant d’être tué, ces désespérés semblaient avoir perdu jusqu’à l’instinct de survie. Ils provenaient par-delà les montagnes du sud et ils parlaient la langue du révérend Kurt Koweït Doyle, mon vénéré père et fondateur de l’église des seconds prénoms.
Indulgentes à l’endroit de ces païens en grande détresse, ma mère et moi – les révérendes de Richmond, comme on nous désignait en toute simplicité – les avons tous hébergés dans l’église unie St. Anne’s, notre sainte église, notre raison de vivre et de secourir, en somme le centre de notre monde connu.
Nous n’avons aucun mérite. Qui aurait refusé à la face même de ces apatrides qui fuyaient le chaos sanglant ? N’étions-nous pas, ma mère Augustine Australie Toutanteault et votre modeste narratrice qui tient la plume, Anne Arménie, deux femmes d’église, charitables et pieuses devant l’Éternel ? Ne l’oubliez pas : nous allions bientôt souffrir dans notre chair et dans notre âme. Au final, nous allions vivre des temps périlleux qui, à leur tour, allaient déboucher – c’était imminent ! – sur la catastrophe annoncée par les écrits de mon vénérable père.
Ces pauvres déshérités, sans doute accablés de fautes innommables – certains d’entre eux n’auraient-ils pas, pour survivre, dévoré la propre chair de leur chair ? –, ont tardé à retrouver un semblant de sommeil. Moyennant le gîte et le couvert, nous les avons baptisés en toute hâte, craignant le pire.
Il fallait faire vite, bien entendu, car certains tournaient de l’œil avant de sombrer dans les fièvres, les délires et les spasmes. Nous avions été claires : c’était à prendre ou à laisser. Comme indifférents, ils se sont laissé baptiser à notre grande satisfaction. Et leurs ignominies pécheresses ont enfin été pardonnées.
Surtout, oui surtout !, ma mère Augustine Australie et moi leur avons prodigué de seconds prénoms pour que jamais au grand jamais ils ne soient emportés dans la mort par les démons du simple prénom. À chaque fois, oui à chaque fois !, cette cérémonie baptismale nous procurait joie, réconfort et multiples émerveillements.
Pendant ce temps, au loin, grondait l’orage des mauvais jours accompagné de tornades dévastatrices. Nous venions de subir la pire sécheresse du siècle. Des nuages de sauterelles nuisibles avaient ravagé les récoltes autant dans les champs que dans les potagers. Il n’y avait plus ni légumes ni petits fruits à cause de l’air torride et le manque d’eau. Des pucerons verts ont attaqué le blé, le soja, le maïs et l’orge, détruisant tout sur leur passage. La totale, je vous dis.
J’y étais, ça oui ! j’y étais. Je peux en témoigner.
***
Oh ! Permettez-moi, nobles natifs des cités-États de l’amicale, et cela aux dernières heures de mon humble passage ici-bas, de vous replonger dans notre triste réalité, vous qui, je le suppose, vivez déjà loin dans le temps et l’espace, dans un avenir que je vous souhaite radieux et chargé de promesse. Mais suis-je si naïve ? Votre avenir est-il mieux – ou pire ! – que la tranche de passé dont je vous fais ici le récit ?
Mon père se nommait Kurt Koweït Doyle, que ton nom soit sanctifié entre tous les justes ! Très tôt, il a été pénétré par de grandioses visions de l’au-delà. Dites-moi, natifs du futur, qui aurait pu conserver intacts ses esprits devant une telle avalanche de révélations qui ont été les siennes ? Qui, je vous le demande ? Profitant de riches éclaircies dans ses pensées tourmentées, mon illustre père a su coucher sur papier recyclé et faire profiter les amicales tout entières de sa Vérité. Qu’il en soit loué par-delà les siècles !
Peu après ses écrits éloquents, il naufrageait dans la douce folie de tant d’évangélistes et de visionnaires avant lui. Être prophète, on ne le souligne pas assez souvent, s’apparente à un sport extrême comme le jeûne et l’autoflagellation. Certains s’y exercent, peu en reviennent

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents