Les Korrigans de la contrée d’Almagus

Laetitia Laoasakoune

Description

Déjouer les sortilèges des sorciers était déjà compliqué.
Sauver le mage de son funeste destin fut tout autant ardu.
Mais que peut bien faire Victoire contre les Korrigans?
Ces petits êtres aux doigts et aux nez crochus vivant sous terre…
La jeune fille se pensait perdue comme tous les autres jusqu’au moment où elle réalisa que sa cécité la protégeait de leur terrible sort d’illusion.
Avec l’aide de nouveaux partenaires inattendus, elle mettra en place une stratégie pour parvenir à les éliminer.

Informations

• Publié par: Éditions AdA
• Date de parution: 20 avril 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782898082542
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Copyright © 2020 Laetitia Laosakoune
Copyright © 2020 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Directeur de collection : L.P. Sicard
Révision éditoriale : Sylvie-Catherine de Vailly
Révision linguistique : Mélanie Boily
Illustration de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89808-252-8
ISBN PDF numérique 978-2-89808-253-5
ISBN ePub 978-2-89808-254-2
Première impression : 2020
Dépôt légal : 2020
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Titre : Les Korrigans de la contrée d’Almagus / auteur, Laetitia Laosakoune.
Noms : Laosakoune, Laetitia, 1985- auteur.
Collections : Collection Scarab.
Description : Mention de collection : Collection Scarab | Les contrées ; tome 3
Identifiants : Canadiana 20200071521 | ISBN 9782898082528
Classification : LCC PQ2712.A65 K67 2020 | CDD j843/.92—dc23
C HAPITRE 1
L A VISITE
D roite et alerte, juchée sur le dos de Volo, Victoire tempêtait contre le froid qui lui fouettait la peau. Le temps toujours glacial d’Ixtéria avait eu raison de la poudre de chaleur d’Odras, la petite fée minime aux nombreuses préparations magiques. Ne perdant pas pour autant son objectif de vue, elle scrutait le sol blanc à la recherche de ses amis.
Bien vite, elle repéra le centaure, Espron, qui courait en direction de la grande place de Boldor. Il remua ses longs bras au-dessus de sa tête pour saluer le dragon et sa guide qui arrivaient enfin, à la demande de Dory et Aliséa.
Le garde royal, sous l’apparence d’un dragon, se posa au sol, et reprit forme humaine pour se lancer aussitôt en direction de la demeure de la vieille femme des bois, qui dirigeait d’une main de fer le village devenu cosmopolite.
— Victoire ! Te voilà enfin ! lui cria Espron, en les rejoignant. Aliséa m’envoie vous saluer.
— Je suis contente de te revoir, rétorqua la jeune fille en tendant le bras pour trouver le pelage chaud du jeune centaure, en guise de salutation. Volo est passé me prendre après les cours pour m’amener ici. Il semble que les sorciers noirs d’Atis vous causent de nouveaux soucis ?
— Eh bien, les gnomes en charge des détenus se sont rendu compte que certains manquaient à l’appel… Et ceux qui étaient là affirmaient n’être au courant de rien. Je n’en sais pas plus.
— Je vois. Tu sais où se trouvent Sauron et Tamy ?
— Non, mais je pense qu’ils doivent encore être à l’école du centre.
— Quelle école ? s’étonna-t-elle en se laissant guider par le centaure afin de traverser le bourg et rattraper Volo, pressé de savoir de quoi il en retournait.
— Ah, oui, tu n’es pas au courant, mais à présent, les plus jeunes sont obligés de participer à des cours donnés par des sages et amis de Dory.
— Et tu n’es pas obligé d’y assister, toi ? demanda Victoire.
— Moi, je suis plus utile dans la garde. Aliséa a besoin d’hommes forts pour quadriller le secteur des sorciers, gloussa-t-il en bombant le torse.
Victoire ne dit rien, mais se retint de rire devant ce jeune centaure si fier de lui-même.
— Et toi, tu finissais ton trimestre ce soir, n’est-ce pas ? Que vas-tu faire de tes jours de vacances ? s’intéressa-t-il. Tu vas venir passer un peu de temps avec nous ?
— J’espère, oui. Si l’histoire des fugitifs se résout vite, j’aurai des moments de libres pour venir passer quelques jours auprès de vous. Mes parents ne peuvent toujours pas venir me chercher…
Elle sourit à son ami pour masquer son désarroi. Sa famille lui manquait de plus en plus, et même si l’idée de retrouver les mondes d’Osélie et d’Ixtéria lui plaisait, elle ne parvenait pas à oublier l’absence de sa mère à ses côtés. Son père travaillait beaucoup et Emmanuelle semblait toujours débordée par ses tâches domestiques.
L’un et l’autre n’avaient pas pu, une fois encore, dégager du temps pour venir la chercher. Ils se contentaient d’appeler Mesri chaque semaine pour prendre de ses nouvelles, et ils semblaient avoir été très satisfaits d’apprendre que l’institut restait ouverte pendant les congés scolaires pour les élèves qui ne pouvaient pas rentrer chez eux.
Pour sa part, Victoire était heureuse de se dire qu’elle avait les contrées pour lui changer les idées, contrairement à certains de ses camarades qui restaient à jouer dans la cour principale du centre Tessier, assistant au départ des plus chanceux d’entre eux, comme sa joyeuse amie Katia, qui avait même quitté l’endroit un peu avant tout le monde.
— Nous voilà arrivés ! lui apprit Espron, la sortant ainsi de ses réflexions.
— Victoire ! Tu traînes ! bougonna Volo en posant sa large main sur son épaule pour la conduire auprès de Dory, qui devait les attendre à l’intérieur.
Les trois visiteurs pénétrèrent dans le salon de l’ancienne bâtisse des parents de Sauron. Là, la tante de Tamy s’égosilla en criant leur nom, heureuse de les retrouver.
— Oh, que voilà des visages familiers !
— Où sont les fugitifs ? s’empressa de demander le garde royal sans plus de politesse.
— Nous n’en savons rien, trembla Dory. Espron, du nouveau de votre côté ?
— Aux dernières nouvelles, dix-huit prisonniers semblent avoir disparu. Les elfes et les gnomes ne retrouvent pas leurs traces. Ni ici ni à Osélie. On pourrait croire qu’ils se soient volatilisés.
— Et Avaline ? s’empressa de demander Victoire, terrifiée à l’idée de savoir la plus terrible des sorcières en liberté, à comploter pour venir s’attaquer une nouvelle fois à eux.
— Elle a disparu elle aussi, osa Espron, mal à l’aise.
Tous se turent, préoccupés par la terrible nouvelle, mais surtout angoissés à l’idée de devoir l’annoncer au mage Sauron, quand il sera de retour auprès d’eux.
• • •
Dory s’était offerte d’attendre Sauron et sa nièce Tamy, afin de leur annoncer la terrible nouvelle.
En compagnie d’Espron, la petite femme des bois raccompagna le dragon et sa guide à l’extérieur. Ils iraient survoler les nouveaux quartiers des sorciers prisonniers à la recherche des fuyards. Certains de ses meilleurs gardes volants devaient déjà quadriller le secteur.
Allongée au plus près de la carapace chaude de son dragon pour se réchauffer et ayant retrouvé la vue grâce à sa présence, Victoire tentait de repérer un quelconque fugitif.
Lorsque le duo arriva au-dessus du village d’Atis, maintenant utilisé comme prison pour les sorciers, Volo souffla une puissante flamme sifflante, appelant ainsi ses hommes à les rejoindre.
L’atmosphère se cristallisa autour d’eux quand ils découvrirent que personne ne répondait à l’appel.
— Où sont-ils passés ? s’inquiéta Victoire. C’est pas normal, ça… et ce silence…
— Je suis bien d’accord, avoua le dragon en redoublant de vitesse pour parcourir un maximum de distance. Allons voir Aliséa et ses hommes, la chef des centaures pourra peut-être me dire où sont mes gardes.
Il se posa auprès d’un immense tronc aux écorces noires et Victoire s’empressa de descendre pour s’engouffrer dans le poste de surveillance qui hébergeait la centauresse et ses soldats.
Quand son pied toucha la dernière marche de la petite pièce sculptée dans le centre du vieil arbre, les épaules et la mâchoire de la guide se décrochèrent. Tout était sens dessus dessous, des monticules de terre couvraient le sol brut, rappelant à la jeune fille ces taupes qui envahissaient le jardin familial.
Volo, venant de reprendre forme dans son corps humain, apparut dans son dos, et imita sa stupéfaction, tout aussi tétanisé par la scène de carnage des lieux.
— Que s’est-il passé ici ? Où sont-ils ? lâcha Victoire, la nuque raide et immobile devant cet étrange spectacle.
— Je n’en sais rien. Mais il n’y a personne ici…
— On fait quoi, maintenant ?
— On va directement dans le bourg d’Atis. Les sorciers restants doivent savoir quelque chose. Passons la barrière pour nous y rendre. Mais reste près de moi une fois sur place, n’oublie pas qu’ils profiteront d