Les fauves humains
71 pages
Français

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Description

Le Grand Maître, génie du crime aux cent noms et aux mille visages, s’est une nouvelle fois évaporé.


Après Paris, Londres, c’est aux États-Unis qu’il s’est réfugié !


Du moins, Daniel MARSANT, agent du Deuxième Bureau et ennemi juré du Grand Maître en est persuadé.


Aussi se rend-il dans les environs de New York où il fait appel à Spencer Dillwood, du contre-espionnage américain.


Le duo sillonne la région à l’affût de la moindre trace d’une activité criminelle accrue quand, sur la route, ils aperçoivent une carcasse de voiture en flammes.


Aux abords de l’épave, ils découvrent un jeune homme blessé qui leur révèle avoir été kidnappé par un ami de son vieil oncle et échappé de justesse à un meurtre déguisé en accident...


Spencer Dillwood et Daniel MARSANT acceptent d’aider la victime à savoir ce qu’on lui veut...


Daniel MARSANT est d’autant plus motivé qu’il soupçonne le Grand Maître d’être derrière cette étrange affaire...


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 8
EAN13 9791070034484
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

- 3 -

LES FAUVES HUMAINS
Récit policier

Claude ASCAIN
CHAPITRE PREMIER
ÉTRANGE RÉCEPTION
 
— Monsieur Fred Riler est là ?
— Tenez, le voici qui sort de l'ascenseur, justement...
L'employé à la réception de l'hôtel désigna un homme de haute stature et de puissante apparence, au visage franc et ouvert, empreint d'énergie qui s'avançait.
Fred Riler eut un regard vers les deux interlocuteurs et s'arrêta. Déjà, le personnage qui l'avait demandé s'approchait avec un sourire qu'il s'efforçait de rendre cordial.
C'était un homme d'un certain âge, court et massif, aux yeux protubérants et sans cesse en mouvement. Sa face pleine offrait une teinte couperosée, comme celle d'un homme qui vit trop bien. Il était vêtu avec recherche.
— Monsieur Riler, s'exclama-t-il à mi-voix, je suis enchanté de faire votre connaissance...
— À qui ai-je l'honneur ? demanda le jeune homme en serrant une main blanche, mais trop molle à son gré.
— Je suis Mr Bantam... Arthur Bantam... L'un des meilleurs amis de votre oncle John Lansing... Vous lui avez écrit dernièrement. Vous êtes arrivé de Londres il y a huit jours... Vous voyez que je suis au courant... ajouta l'homme avec un rire qui secoua son double menton.
Il reprit d'un air assuré :
— Votre oncle est ici, à New York, pour la journée... Il rentre ce soir à sa propriété des environs de Bridgeport. Il se trouve chez moi... Et il m'a demandé de venir vous chercher. Oh ! il sera enchanté de vous voir... Cela fait — voyons — plus d'un an que vous ne l'avez vu, n'est-ce pas ?
— Un an et demi, précisa Fred Riler en hochant la tête.
— Oui, oui, en effet... reprit l'autre avec volubilité. Je... heu... votre oncle marche difficilement. Il a une petite attaque de sciatique. Oui, cela l'a pris subitement, dans mon bureau. C'est pourquoi il n'est pas venu lui-même... Je lui ai offert de venir vous chercher...
Ils sortirent ensemble. Une belle auto miroitante attendait le long du trottoir. Le chauffeur, en uniforme, toucha sa casquette et sauta en bas de son siège pour ouvrir la portière.
Riler eut une courte, très courte hésitation, avant de s'installer, puis s'assit à l'intérieur. M. Bantam se laissa choir lourdement à côté de lui, continuant à bavarder.
Fred Riler avait éprouvé une secrète antipathie immédiate à la vue de son compagnon, dans le hall de l'hôtel. Il n'aimait pas ce visage aux lourdes bajoues rasées de près, il trouvait le regard de Bantam sans franchise.
— Quelque requin du commerce ou de la finance ! songea-t-il.
Évidemment, son oncle, un gros importateur-exportateur millionnaire, récemment retiré des affaires actives, avait conservé des relations avec nombre de gens et, sans doute, venait-il de temps à autre à New York pour se distraire en rendant visite à quelques-uns parmi ceux avec qui il avait été en affaires.
C'était le seul parent que possédât Riler. John Lansing était son oncle du côté maternel. Un vieux célibataire, quelque peu excentrique.
Depuis le décès de son père et de sa mère, qui s'étaient suivis de près, deux ans auparavant, Fred était parti pour l'Europe, autant pour cicatriser sa peine immense que pour terminer ses études. Il avait vingt-cinq ans. Et rentré depuis huit jours — comme l'avait dit Bantam — après avoir séjourné successivement à Londres, Paris, Berlin, puis de nouveau à Londres, il avait prévenu John Lansing, se proposant de lui rendre visite.
La voiture roulait ; M. Bantam semblait avoir à cœur de ne pas laisser place à une minute de silence ; Riler répondait par phrases brèves.
L'hôtel était à deux pas de Central Park. L'auto, après l'avoir quitté, prit la Septième Avenue jusqu'à un dédale de petites rues, à travers lesquelles elle fonça, vira, coupa presque sans arrêt.
C'était une fin d'après-midi d'octobre. Le crépuscule était venu, les lumières s'allumaient partout.
Finalement, on s'arrêta devant une maison qui faisait le coin au croisement de deux rues. On entendait, non loin de là, la sourde animation qui règne dans la partie de l'Hudson appelée la North River. Les quais et hangars devaient se trouver à proximité, derrière une ligne de hautes maisons.
— Attendez ici... lança brièvement Bantam au chauffeur, en sautant hors de la voiture.
Riler suivit, traversa le couloir et pénétra dans un vestibule au rez-de-chaussée au fond duquel on voyait un escalier assez large.
— C'est au premier étage... dit Bantam qui précédait le jeune homme.
Il tourna le bouton d'une porte, s'effaça, Riler passa dans une petite antichambre. Bantam ouvrit une nouvelle porte et Riler se trouva, d'un seul coup dans une pièce brillamment éclairée dont le mobilier était celui d'un luxueux cabinet de travail.
Il fit un pas en arrière, avec un regard de stupéfaction autour de lui. Bantam, venait de fermer la porte, silencieusement, avait donné un tour de clef et l'observait.
Riler regardait l'un après l'autre six hommes qui se trouvaient assis en demi-cercle autour d'un bureau sur lequel on voyait des verres et deux bouteilles de whisky.
Un curieux silence avait marqué l'arrivée de Bantam et Fred Riler. Les personnages offraient les types les plus divers. L'un était vêtu d'un smoking impeccable, gardénia à la boutonnière, l'autre se trouvait en tenue de ville et fumait une cigarette dans un long tuyau d'ambre, un autre, encore, avait le teint fortement halé et des cheveux d'un noir de jais par opposition au fumeur dont la tête semblait couronnée de jaune paille. Le cinquième était plus gros et plus prospère encore que Bantam. Quant au sixième, il était le seul à détonner dans ce milieu. Costume râpé, feutre cabossé sur la tête et bout de cigare éteint au coin de la mâchoire. Il avait l'air d'un taureau avec son front bas et son regard sauvage.
Fred Riler se tourna vers Bantam.
— Qu'est-ce que cela signifie ? Où est mon oncle ?
Au lieu de lui répondre, Bantam s'écarta de quelques pas, et articula d'un ton triomphal :
— Les amis, je vous présente Fred Riler, neveu de John Lansing !
L'homme dont le nom venait d'être prononcé serra les dents. Il ne comprenait rien aux raisons qui avaient poussé Bantam à l'amener là, mais pressentait qu'elles devaient être suspectes.
— Pourriez-vous me dire... commença-t-il, le regard courroucé.
— Silence !... articula brutalement Bantam. Vous voudrez bien, je j'espère — sa voix se radoucit subitement — répondre à quelques questions, monsieur Riler...
— Vous pouviez me les poser là-bas, à l'hôtel...
L'homme aux cheveux de jais se mit à rire doucement.
— Je ne pense pas que vous y auriez répondu, remarqua-t-il.
— Un instant, coupa sèchement Riler. Mon oncle n'est pas ici, je n'ai rien à faire avec vous, que je ne connais pas et ne tiens pas à connaître. Laissez-moi passer !
Il fit un pas de côté vers la porte et se heurta à Bantam qui, les lèvres retroussées par un rictus, venait de tirer un browning de sa poche et le braquait.
— Laissez cette porte !... gronda-t-il. D'ailleurs, elle est fermée à clef et je...
Il ne put ajouter un mot de plus. Riler venait de lui envoyer son poing droit au menton avec une telle force que le bedonnant bonhomme en fut littéralement soulevé de terre. Il s'effondra comme un paquet.
Le revolver qu'il tenait à la main lui échappa et roula sous une bibliothèque. L'homme aux cheveux jaunes, qui était le plus rapproché de Riler, s'élança avec un juron de fureur.
Mais Riler, d'un formidable coup d'épaule dans la porte, venait de faire sauter la serrure et le battant s'ouvrit avec violence. Le jeune homme bondit dans l'antichambre, poursuivi par la meute. Les bandits avaient, tous, le revolver au poing, mais ils ne pouvaient tirer, car, se retournant, Riler, avec un étonnant sang-froid, avait agrippé le plus proche agresseur et s'en servait comme bouclier.
Il atteignit la porte donnant sur l'escalier, jeta son fardeau au beau milieu des poursuivants et dégringola les marches.
— Halte !... hurla une voix au rez-de-chaussée.
C'était le chauffeur qui grimaçait de haine, l'arme au poing. Riler se jeta tête baissée comme un lutteur qui donne un coup de bélier. L'homme

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