Les restes du monde

Matthieu Buisson

Description

La sixième extinction a eu lieu. Le monde est gouverné depuis 58 ans par une Organisation toute puissante. L’art, la religion, le sexe...ont disparu.

Les catastrophes climatiques font désormais partie du quotidien. Le monde est aride, les mers acides.

Pour réguler la population et distraire le peuple, des « combats de vieux », duels à mort dans des arènes, sont organisés.

La population est maintenue dans l’ignorance par le travail et les distractions violentes, mais dans l’ombre, alors que règne une apparente paix sociale, les rebelles de La Ligue nostalgiques de la Liberté, souhaitent renverser le pouvoir.

Sujets

• Science-Fiction
• Uchronie
• Dystopie
• Toute la Science-Fiction
• Religion
• Nouvelles de genre
• Romans de genre
• Science Fiction
• Révolte
• Fiction
• Apocalypse
• Littérature
• Humour

Informations

• Publié par: Erato Editions
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782374475004
• Langue: Français

Extrait

LES RESTES DU MONDE
Fiction

Matthieu Buisson



LES RESTES DU MONDE
Fiction

ERATO-EDITIONS


Avertissements
Ceci est une œuvre de fiction.
Les noms, les personnages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur, ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.
Ce livre contient des scènes sexuellement explicites et un langage adulte, ce qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs. Il est destiné à la vente et au divertissement pour des adultes seulement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous avez effectué votre achat.
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ISBN format papier 978-2-37447-501-1
ISBN numérique : 978-2-37447-500-4
Date de publication : Mars 2021
© Erato–Editions - Tous droits réservés
Couverture : ©Erato–Editions
Crédits Photos ©Adobe Stock - ©Pixabay
Suivi éditorial : E. Saracino Correction : F. Dekeyser
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales


Quelques précisions avant de commencer
Langue et monnaie  :
Le Flux : langue officielle de l’organisation mondiale.
L’unité : monnaie unique de l’organisation mondiale.
Liste des personnages   :
Karl Krispovich  : époux de Kirà Krispovich, père de Plouf Krispovich, profession agent collecteur.
Kirà Krispovich  : épouse de Karl Krispovich, mère de Plouf Krispovich, profession agent recycleur.
Plouf Krispovich  : fille de Karl Krispovich  et Kirà Krispovich   .
Pépé Adam, dit « Pépé Tripoux » : boucher retraité, plusieurs fois vainqueur des championnats mondiaux du Murur (combat gladiateur entre vieux)  ; il participe aux premières grandes Olympiades du combat de vieux.
Gloria : manager de Pépé Tripoux, femme très âgée, amie du ministre Shirukusame.
Ryōshi Kikai  : président de l’organisation mondiale depuis cinquante-huit ans, dirige le monde depuis la tour infinie de Capitale (capitale de l’Organisation).
Shirukusame  : ministre des Jeux.
Pilate : ministre de l’Ordre.
Da Costa : ministre de l’ É conomie.
Monsieur Loul  : directeur du renseignement.
Général Thạ̀wpị  : dirige une brigade spéciale de soldats (kämpfers traqueurs).
Wasi  : gardien de la porte d’Huriya (région rebelle enclavée n’adhérant pas à l’organisation mondiale).
Nabi : prophète d’Huriya.
Wätcher  : fonction sociale d’ Huriya (surveillance/garde).
Kämpfer : soldat de l’organisation mondiale.
L’homme aux écailles : porte-parole du peuple Alpha.
Zoukeur : consommateur de zouk, drogue aux effets hallucinogènes.
Les grands prêtres : grands prêtres d’Huriya.
Le Vénérable grand prêtre : chef des grands prêtres, porteur de l’arme ultime.
Liste des équipements de déplacement et des infrastructures  :
Exonide (de transport ou familial) : robot de déplacement personnel ayant l’apparence et les capacités d’un arachnide.
Tiny-xide  : mini exonide.
Fly Bot : insecte de surveillance de la taille d’une grosse mouche.
FireBot  : robot arachnide pompier.
Trottivole  : trottinette volante.
Capitale : m égalopole, capitale de l’organisation mondiale .
Huriya  : pays enclavé où vit le peuple dissident d’Huriya.
Alpha : île irradiée où vivent les Alphas, peuple autochtone qui s’est adapté aux radiations.
Immeuble Silo : immeuble résidentiel de Capitale ressemblant à un empilement de silos.
Centre de recyclage : b âtiment où sont recyclés les anciens inaptes au combat.
Centre de collecte : bâtiment administratif où travaillent les fonctionnaires chargés d’organiser les collectes d’anciens destinés à combattre ou à être recyclés.
La tour infinie : Siège de l’organisation mondiale où vit Ryōshi Kikai.
Centre de vituexe  : centre de réalité virtuelle qui permet de faire vivre à la population des expériences sexuelles virtuelles.
 Nier la violence, c’est renier son humanité »
Ryōshi Kikai - extrait du discours au conseil des ministres de l’organisation mondiale.


CHAPITRE I
Le premier jour du Murur
C’était le jour du Murur . Les grandes Olympiades du « combat des vieux » allaient bientôt commencer.
Arrivé bien en avance, Karl Krispovich s’était offert à prix d’or l’une des meilleures places en tribune présidentielle. Soixante-quinze mille spectateurs étaient réunis pour admirer les guerriers contraints à combattre pour survivre. Des milliards d’autres, dans leurs canapés, les bars ou les fan zones, avaient les yeux rivés sur les écrans, prêts à vivre des instants de liesse. Les cœurs allaient cogner, les poings se serrer, les voix se casser. Un dispositif de sécurité sans précédent avait été mobilisé par l’organisation mondiale. Pour passer les contrôles, Karl dut se mettre entièrement nu. Il avait l’habitude de cette procédure, qui avait cours dans de nombreux bâtiments administratifs et les monuments, et bien que n’ayant rien connu d’autre, cela lui déplaisait. Mais dans ces lieux, pas le choix, il fallait mettre sa pudeur de côté. Les citoyens avaient appris à ne plus regarder leurs corps comme des objets de comparaison, de critique ou d’excitation   ; chacun croisait l’autre sans feindre d’ignorer sa nudité, sans gêne, sans dégoût ni envie. Karl avait traversé le scanner intégral avant de revêtir sa combinaison bio thermique innervée Sensa, vêtement unique adaptatif, jouant à la fois le rôle de pull-over, de pantalons et de chaussures, capable de s’ajuster à l’environnement, aux besoins du corps et aux goûts vestimentaires de son porteur. Karl sélectionna le gris et le vert, couleurs de son combattant favori et suivit un ouvreur qui se fraya tant bien que mal un chemin en fendant la foule. Le nain ouvreur était assis dans son tiny-xide, petit fauteuil exonide équipé d’une billetterie. Un plan holographique lui permettait de se repérer dans l’immense stade « Pépé Gonzales » qui portait le nom du premier vainqueur des championnats du monde de Murur. Karl s’assit entre une jolie jeune fille qui dégustait une patte de rat et un vieil homme d’environ soixante-dix ans qui n’allait sûrement pas tarder à devoir combattre lui aussi. Comme d’habitude, la lumière bleue signala qu’il fallait activer son doticom, système intégré à la combinaison Sensa permettant à chacun non seulement d’entendre en direct le commentateur, mais aussi de ressentir le combat. Il était véritablement enthousiaste et allait profiter de chaque moment. Depuis son enfance, le Murur représentait beaucoup pour lui  ; il se souvenait avec émotion des moments passés dans les tribunes avec son père et ce n’était pas de la nostalgie, mais plutôt un sentiment de plénitude qui l’envahissait à mesure que la foule s’impatientait en attendant l’entrée des glorieux guerriers. Pour rien au monde il n’aurait raté ça, il avait le sentiment d’ être acteur de ces moments historiques . Ces guerriers étaient des héros qui participaient à la stabilité de l’organisation mondiale.
Pépé Adam, dit « Pépé Tripoux », sortit des loges sous les ovations des milliers de supporters qui avaient parié sur sa survie. Sa probabilité de victoire était excellente après trois succès en finale de la coupe du monde. À soixante-dix-huit ans, Pépé Tripoux était en bonne forme physique et s’investissait tout au long de l’année dans le seul objectif d’améliorer ses statistiques. Karl avait parié ١٠٠٠ unités sur sa victoire en finale et espérait que Pépé Tripoux économiser ait ses forces pour s’y hisser en évitant les hémorragies. Lorsque les trompettes de l’apocalypse retentirent pour signaler le début du combat, Karl eut la chair de poule. Porté par la foule en liesse qui scandait son nom, Pépé Tripoux se saisit de son arme fétiche, une machette aiguisée dont le manche argenté brillait sous la lumière bleue du filtre qui protégeait le stade des rayons brûlants du soleil. L’adversaire de Pépé était un outsider mal côté, un petit vieux fluet qui semblait bien embarrassé par l’arme qu’il avait choisie  : un casse-tête médiéval. Le logo sponsor de Pépé Tripoux fut soudainement projeté au sol et chaque spectateur reçut instantanément un bon de réduction dans son doticom.
Les deux vieux s’avancèrent face à face vers le centre de l’arène et s’immobilisèrent à trois mètres l’un de l’autre. Alors que le silence s’était fait dans la foule, un pigeon rat obèse survola le stade à la recherche d’insectes à gober. Les règles étaient simples  : il s’agissait d’un combat à mort, le gagnant aura le droit de vivre et d’accéder au prochain tour. Pour les Olympiades, cent mille guerriers s’affronteraient dans les plus beaux stades du monde, jusqu’à ce qu’il n’en reste que cent.
Le premier Murur avait été un spectacle lent et ennuyeux où les vieux sans motivation s’entretuaient interminablement. Les mises à mort prenaient parfois de longues minutes, les armes étaient basiques et le spectacle sans commentateur, presque dénué d’enjeux, n’avait pas su galvaniser les foules. Aujourd’hui, le Murur était un véritable show, un événement mondialisé qui avait son championnat national, sa coupe du monde et désormais ses Olympiades. Les sponsors se battaient pour subventionner des guerriers de première Ligue comme Pépé Tripoux, an