Les sentinelles de l ombre, Tome 4 : Le chant de meute
222 pages
Français

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Les sentinelles de l'ombre, Tome 4 : Le chant de meute , livre ebook

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Description

Toujours prisonnière de Seattle, je découvre que le pouvoir de la reine s’effrite dangereusement au profit d’ennemis de plus en plus nombreux. Je me serais bien passée d'une intervention divine, mais c’était sans compter sur la ténacité de Seth et sur la portée du chant de meute qui défie les règles préétablies ainsi que les frontières entre les mondes. Selon un nouvel ami, les dieux créeraient la fortune. Il paraît aussi qu’elle sourit aux audacieux. À la merci des ténèbres, traquée de tous côtés, je demande à voir…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2016
Nombre de lectures 82
EAN13 9782365384247
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les sentinelles de l’ombre 4 – Le chant de meute J. Arden  
 
www.rebelleeditions.com  
Note au lecteur
À la fin du tome 3, tandis que la nuit s’achevait dans le sang à San Francisco pour Morgane, Mathis et la meute, nous quittions Anya après qu’elle eut tenu tête à la reine Atara devant les Reus. Dans ce tome 4, nous reprenons l’histoire d’Anya et de Kyle durant cette nuit qui est loin de toucher à son terme… Bonne lecture. ;)
1
Ton sang avait un goût étourdissant dans ma bouche de bébé. Ce n’est pas un secret que tu aimerais entendre ta voix crier, je me trompe ?  
J’avais dit ça. J’avais vraiment dit ça à ma mère et j’avais pu franchir les portes de la salle du Conseil sans qu’on m’accroche une jolie broche sur le cœur.  
Parce que vivre dans un monde de dieux égyptiens, ça excluait de croire aux bonnes fées, ou alors à une version avec des paillettes sanguinolentes, j’avais respiré laborieusement dans l’ascenseur qui nous emmenait au sous-sol des voitures, en anticipant une sorte de black-out et un voyage surréaliste en sens inverse. J’avais arrêté de le faire lorsque Kyle avait jeté son dévolu sur un vieux modèle de Mustang d’un marron terne à mes yeux. Quand il avait laissé ses doigts courir sur le capot, j’avais compris que c’était peine perdue. L’homme avait mentalement pris possession de la bête.  
Les portières du véhicule, comme toutes celles des Reus, étaient ouvertes. Personne n’aurait pu pénétrer dans leur repaire. Personne n’aurait pu être assez fou pour tenter de leur voler quoi que ce soit. Personne, oui, sauf un loup « déguisé » en vampire qui considérait qu’une voiture de collection serait mieux entre ses mains qu’entre celles de sales sangsues qui la laissaient prendre la poussière, alors que son moteur était fait pour vrombir. Malgré mes ondes réprobatrices, les mains de Kyle s’étaient égarées dans le compartiment en dessous du volant et, comme par magie, deux fils frottés l’un contre l’autre avaient rendu son feulement à l’âme sœur métallique qui venait de me détrôner.  
Souriez, vous êtes filmés , n’avais-je pu m’empêcher de penser en remontant à la surface avec pour bruit de fond, celui d’une centaine de caméras pivotant vers nous comme les objectifs de paparazzis.  
Durant le trajet vers le Nuage d’argent , j’avais interrogé Kyle sur la manière dont il s’y était pris pour entrer ni vu ni connu dans la villa. Sans s’émouvoir, comme s’il était dans ses habitudes de se faufiler au royaume des canines, il m’avait répondu que les vampires feraient bien d’apprendre à travailler en meute. Déroutée par cette assertion proche du blasphème tant elle était incongrue, j’avais changé de stratégie et m’étais contentée d’aller à l’essentiel en demandant si quelqu’un était mort pendant son infiltration. « Pas définitivement » furent les mots que Kyle prononça et les deux seuls que j’obtiendrais, ce que je ne saisis qu’après plus de dix secondes d’un regard appuyé en direction du conducteur.  
Il était environ 2 h 30 du matin et j’étais assise au bord du lit, les jambes serrées l’une contre l’autre, une bouteille d’eau compressée entre les mains, quand une voix mâle et suprêmement irritée se fit entendre :  
— Ça suffit. On sort.  
Je braquai les yeux sur Kyle qui s’était changé pour revêtir un jean foncé lâche et une chemise bordeaux ouverte sur un tee-shirt gris. Je ne savais pas ce qu’il avait fait de son uniforme de garde, mais, à l’évidence, vu que je ne percevais toujours pas sa présence de loup, il avait encore sur lui le morceau de lin envoûté par Aidan. Où exactement, c’était une autre paire de manches qui aurait nécessité une fouille approfondie et peu recommandée.  
— Sortir ? relevai-je en arrondissant les yeux. Dans une ville de vampires ? Tu es sérieux ?  
Kyle se leva du canapé et s’approcha à deux pas de moi. Sa démarche souple, qu’on aurait pu taxer de féline sans cette once d’énergie animale brute, me fascina quelques secondes.
Je pris une nouvelle fois conscience de ma tenue, cette saleté de houppelande rouge que je haïssais pour ce qu’elle représentait : une place dont je ne voulais plus. Mentir pour ma mère et servir les Reus en reniant le camp que j’avais choisi et l’héritage de mon père. Puis, je me rappelai pourquoi il était primordial que je me retienne de l’enfoncer dans les toilettes. Je n’avais plus rien à me mettre et il me fallait rester concentrée, alors même que, à cause de mon compagnon, la chambre d’hôtel ressemblait à un univers miniature dont on aurait fermé les fenêtres pour mourir sous la chaleur de plusieurs soleils. Et Kyle y parvenait malgré ses artifices de cadavre ambulant, à savoir un cœur inerte et une température si froide qu’on eût dit que sa peau était recouverte d’une couche de neige éternelle.  
— J’ai un ticket gagnant dans le caleçon.  
Cette déclaration fut ponctuée par l’ébauche d’un sourire et un regard taquin glissa de mon visage à l’endroit évoqué, comme si le propriétaire dudit sous-vêtement me mettait au défi de ne pas considérer ce qu’il y avait dedans.  
Je ne rougis pas, mais serrai les dents en ordonnant à Wolfie d’aller faire ses roulades dans sa niche mentale, loin, très loin du compartiment de ma raison. Aura altérée ou pas, à elle, on ne la lui faisait pas. Elle aurait reconnu son âme sœur entre mille ; seul mon radar à surnaturels connaissait des ratés. C’était étrange que l’instinct primitif aille de pair avec une appréhension si fine de l’être humain. Étrange, mais réconfortant.  
— C’est un ticket avec des numéros qui s’effacent, je te rappelle, rétorquai-je, plus par inquiétude que par esprit de contradiction.  
C’était ce qu’Aidan m’avait dit quand il avait eu recours à sa magie de sentinelle pour « corrompre le ka » de Kyle. Et si le vampire avait eu des doutes sur ses capacités, qu’il tenait toujours en haute estime, ce qui en faisait pour ainsi dire sa marque de fabrique, ce n’était pas une affaire à prendre à la légère. Je ne me rappelais que trop bien un certain cœur ayant fait son coming out en pleine assemblée de vampires. Si les âmes sœurs étaient également vernies, il y avait des chances pour que la chose se reproduise en plein Seattle.  
— Non, vraiment, sans façon. Je préfère rester ici et regarder…  
J’allais dire la télévision, mais suite à notre dispute récente, la chambre était toujours dans un état déplorable et l’écran plat s’était fissuré en chutant de son support mural.
Kyle se rapprocha tout près, de sorte que je pus goûter le froid anormal émanant de lui, alors qu’il m’avait habituée à suffoquer avec sa température lupine.  
Il n’y avait plus de ligne invisible entre nous, plus de distance de sécurité à respecter. C’était troublant, mais ça ne voulait pas dire que la disparition de cette ligne ne me rendait pas plus nerveuse qu’auparavant, lorsqu’elle était encore dissuasive, du moins pour moi. Je songeai à l’étape supérieure – je ne parlais pas que de sexe – que je n’étais pas encore prête à franchir. J’avais d’autres choses à penser, notamment un sort de confinement à annuler. Chercher la carte ayant servi de réceptacle au sortilège dans la zone de confinement : Seattle… J’en étais à me demander si ça ne serait pas utile de prier l’un des dieux de la procession que j’avais contemplée à travers les yeux d’Okpara. Eh oui, si le désespoir avait été une cuve, je me serais noyée dedans.  
— Tu ne veux pas dormir, reprit Kyle sans me toucher.  
Sa voix s’était adoucie comme s’il avait peur que ses mots, en tombant de sa bouche vers mon corps, me blessent.
— Tu fixes ce mur depuis qu’on est rentrés, compléta-t-il.  
Je me levai d’un coup à l’instar d’un ressort qu’on aurait tendu et relâché d’un côté. Je toisai mon âme sœur en fronçant les sourcils.
— J’ai envoyé

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