Loka et Tala

Wiliam Roy Paquet

Description

Sur Terre, les conditions de vie sont de plus en plus difficiles à supporter. Bien sûr, il y a la chaleur du soleil qui est écrasante, la raréfaction de la nourriture due à l’appauvrissement des sols, ainsi que l’air ambiant qui semble toujours plus nocif; mais s’il n’y avait que cela... Depuis plusieurs années déjà, le monde, ou plutôt ce qu’il reste du monde, s’est fondu en un seul gouvernement. La famine et les guerres ont décimé plusieurs pays avant que ceux qui s’en étaient sortis, ne choisissent unanimement un homme et son parti politique, qui, emplis de fausses promesses, ont plutôt décidé d’utiliser leur pouvoir unique afin d’écraser ce qu’il reste des êtres humains. Les répressions sont étouffantes et l’espoir semble vouloir céder à tout moment.
C’est dans cet environnement que tente de survivre Noah Cardinal, anciennement anthropologue, avant que la situation mondiale ne le force à travailler dans les champs — tout comme la majorité des gens d’ailleurs. Lorsqu’une fenêtre d’opportunité se présente à lui, Noah réussit à fuir afin de retrouver la mystérieuse femme qui lui est mystiquement apparue. En risquant le tout pour le tout, la quête qu’il poursuit l’oblige à réévaluer la façon dont il voyait le monde, après avoir fait le constat que les réalités auxquelles il est exposé dépassent largement tous les paradigmes qu’il connaît. L’espoir ne serait finalement pas mort, loin de là ; Noah aurait même un rôle dans sa diffusion planétaire.
Aventure, action et ésotérisme sont au rendez-vous.

Sujets

• Science-Fiction
• Toute la Science-Fiction
• Science Fiction
• Fiction
• Ésotérisme
• Aventure
• ACTION

Informations

• Publié par: Les Éditions Crescendo!
• Date de parution: 01 mars 2022
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9782898311925
• Langue: Français

Extrait

Chapitre Un
La mystérieuse femme
Les circonstances insolites, voire invraisemblables, à la genèse de la quête qui fut mienne, furent pour un esprit comme le mien, dûment modelé sous la pensée scientifique, une véritable révélation. La nature des évènements inattendus que je m’apprête à vous relater est si étrange et bouleversante qu’il m’est apparu comme étant capital que je notasse chacune de leurs manifestations, telles qu’elles se sont offertes à mes yeux. Bien que les réprimandes atroces réservées à ceux qui défiaient les lois par le passé ne soient aujourd’hui plus en vigueur, c’est avec difficulté que je me lance aujourd’hui dans la narration de l’histoire dans laquelle je ne semble pourtant que figurer, mais que je ne pouvais me résoudre à laisser disparaître dans le néant. Des mains dans lesquelles ce petit journal intime tombera peut-être, je ne connaîtrai probablement pas le propriétaire, vu l’improbabilité de ma rencontre avec lui. Qu’à cela ne tienne ; mes mots, j’en suis convaincu, trouveront leur chemin vers l’accomplissement de leur destinée, pendant que je me serai affairé à la mienne.
Étant donné qu’il m’est impossible de prédire l’époque à laquelle ces phrases auront des yeux pour les lire, il m’apparaît d’abord important de décrire la période à travers laquelle moi, Noah Cardinal, j’ai vécu. Le matin qui marqua le début de la première journée de toute cette épopée en était un des plus normaux. Par « normal », j’entends ici qu’il était caractérisé de la normalité des innombrables jours sombres que nous connaissions malheureusement tous, et qui paraissaient s’étirer en véritables éons. En aucun cas n’était-ce comparable à la normalité de ce que trop peu d’entre nous pouvaient se rappeler du temps d’avant, au cours duquel mon titre de docteur en anthropologie faisait suite à mon nom, tout comme les beaux jours faisaient suite aux moins beaux.
Aujourd’hui, la résignation et l’abattement généraux semblent être à la fois tout ce qui a survécu chez ceux qui demeurent encore, ainsi que tout ce qui nous suit d’une journée pénible à l’autre. Où exactement sur la ligne du temps avait pris naissance toute l’horreur qui distingue la vie telle que je vais vous la décrire, il n’est pas facile de le déterminer. Manifestement, il y a bel et bien eu un point de bascule vers les ténèbres, et tous le connaissent et peuvent l’identifier. Cependant, il serait faux de proclamer que nous ne connaissions pas la complexité et l’adversité des épreuves de la vie avant cet évènement précis.
Plusieurs années déjà avant notre entrée dans cette réalité aux paradigmes cruels, la situation planétaire n’était pas des plus optimales. Sans aucune exception, le visage de tous les continents avait été défiguré par la barbarie de la guerre et de ses crimes immondes. Seule la proportion de ce défigurement semblait différer d’un continent à l’autre. Puisque guerre, homicide et brigandage sont des mots qui donnent l’impression d’être magnétisés à pauvreté , je me trouvais singulièrement chanceux d’être né en Amérique du Nord, là où les dommages collatéraux de ces nombreux conflits paraissaient atténués. Il était tout de même impossible de nier la pauvreté toujours plus grandissante autour de nous, bien qu’une certaine notion de confort demeurait encore pour plusieurs.
Principalement, ces guérillas avaient pris naissance au travers des différences de point de vue religieux, ainsi que des us et coutumes de certains qui ne plaisaient point au conservatisme des autres. L’entremêlement des ethnies exacerbait cette confrontation quotidienne, qui en était venue à l’usage de la violence en un très court laps de temps. Toutefois, les vraies abominations avaient vu le jour lorsque l’approvisionnement en nourriture et en eau vint à être foncièrement restreint.
En effet, la notion de changements climatiques était depuis longtemps connue de tous, mais n’avait été jusque-là qu’un vague concept immatériel que l’Homme de ces années n’était pas en mesure de bien se figurer. Cela ne fut que lorsque la chaleur accablante de notre étoile battit tous les records de canicule connus, provoquant des sécheresses incomparables, que la majorité d’entre nous finit par intégrer l’idée de ce concept en son esprit. L’appauvrissement des sols agricoles par des années de monoculture laissait déjà peu de récoltes possibles, mais cette absence de pluie avait eu comme effet de faire connaître la famine à un nombre incroyable de bouches. L’air ambiant irritait depuis longtemps les voies respiratoires des plus faibles, mais cette chaleur écrasante avait fini par atteindre la santé des plus robustes d’entre nous. Et que dire de l’eau ! Les réserves potables étaient déjà en déclin avant cette insoutenable imposition solaire, mais elles furent littéralement rationnées à partir de ce moment. Les traits faciaux de la majorité des gens exhibaient une déshydratation apparente : peau séchée, rides prématurées, lèvres gercées.
En résumé, telle était la situation mondiale à cette époque, et tels étaient les motifs qui justifiaient les boucheries ayant lieu partout sur la surface du globe. L’Histoire n’avait jusqu’à ce jour jamais enregistré pareils désordre et bouleversement, qui semblaient prendre ampleur à mesure que les jours faisaient alternance avec les nuits. Ce fut donc dans ce climat d’individualisme à son paroxysme que vint le jour où tout changea.
Ce fut au cours d’un matin d’automne, passablement tolérable en fait de température ambiante, que l’imprévu se manifesta. Les rayons meurtrissant de l’été avaient laissé place à une saison moins hostile à la vie, ce qui avait eu comme effet de faire baisser la garde à la majorité des gens, habitués à la dispute pour le moindre coin d’ombre ou une simple gorgée d’eau. Tous vaquaient à leur train de vie quotidien, car rien ne laissait présager l’incongruité de ce qui était sur le point de prendre place.
Les premiers à remarquer l’anomalie céleste furent les enfants, car ceux-ci n’étaient pas encore assez endoctrinés ou désillusionnés et possédaient encore le côté rêveur qui les amenait à porter les yeux vers le ciel. Même eux trouvèrent que ce qu’ils observaient ne semblait pas banal, ce qui les poussa à alerter leurs aînés. Plusieurs de ceux-ci froncèrent le front, incapables d’expliquer ce qu’ils voyaient, et bientôt, tout le monde contemplait avec incompréhension le phénomène aérien. Ici, si je puis me permettre, j’aimerais préciser qu’il s’agissait bel et bien de tout le monde, puisque l’étrangeté observable avait lieu simultanément dans les cieux de tous les grands centres de la planète.
De quoi s’agissait-il, au départ ? Il était laborieux de se prononcer. Vraisemblablement, il était possible de distinguer un phénomène lumineux électrique, qui ressemblait à une sorte de vortex éblouissant prenant de plus en plus d’ampleur, à mesure que les différents nimbus s’y aggloméraient, comme aimantés par le portail. Alors que la singularité atteignit le comble de sa bizarrerie, il apparut du néant quelque chose d’encore plus étonnant, mais qui, cette fois-ci, était bien plus facilement identifiable.
Au-dessus de l’attroupement humain se tenait maintenant un objet colossal en forme de disque, flottant légèrement dans la stratosphère — ou peut-être même s’étendait-il jusqu’à la mésosphère, tant ses dimensions étaient titanesques. Ce qui frappait l’esprit en regardant pareille apparition était le contraste entre l’immensité de la chose et l’absence totale de bruit provenant de sa manifestation. Elle donnait l’impression d’être suspendue dans l’air, de la même façon que si son poids avait été celui d’une plume. Le disque, exerçant une hypnose unanime sur chacun des observateurs, tournait doucement sur lui-même. Les gens n’eurent pas même le temps de commencer à se questionner sur les raisons de la venue de ce qui était maintenant identifiable comme étant des êtres venus de l’espace. Ceux-ci, en moins de temps qu’il m’en faut pour écrire le déroulement du spectacle, déployèrent un faisceau lumineux très précis et extrêmement condensé. La destination n’en était pas moins définie ; le faisceau se divisa en plusieurs ramifications distinctes qui avaient comme objectifs des édifices tels que les hôpitaux et les parlements, mais surtout les réserves alimentaires.
Dès que la luminescence gagnait la paroi d’un bâtiment, ce dernier volait en morceaux — certains même en poussière — sous l’effet d’une monstrueuse explosion inattendue et insoupçonnée. Les pertes humaines ne faisaient que débuter à l’épicentre des déflagrations, mais s’étendaient à plusieurs kilomètres à la ronde, puisque le souffle ardent se dégageant de l’attaque balayait tout sur son passage. Si les gens ne périssaient pas sous sa mordante et puissante brise, les débris secondaires s’occupaient d’augmenter les dommages. Aussitôt que les hostiles desseins furent révélés et accomplis, les responsables disparurent avec la même rapidité d’exécution. La surprise de l’évènement prit la planète entière par surprise, car entre le moment des premières manifestations électriques et l’évanouissement total de ces disques, à peine deux minutes s’étaient écoulées. Néanmoins, ces deux petites minutes sont celles qui marquent encore et à jamais l’esprit de ceux étant toujours en vie.
À partir de cet instant, plus rien n’allait. L’être humain venait de faire face à un tout nouvel ennemi, dont il ne connaissait pas même l’existence avant qu’il ne se dévoile à lui. Du terrorisme, nous entendions régulièrement parler ; des virus, nous étudiions les détails de transmission ; des changements climatiques, nous subissions les conséquences jour après jour ; mais d’une menace extraterrestre, nous n’étions que trop ignorants.
Subséquemment à la folie et à la panique planétaires s’organisa un rassemblement mondial rapprochant les dirigeants de tous les pays. L’époque des futiles affronts entre nous n’était plus d’actualité ; le temps des démarcati