Lune de sang
173 pages
Français

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Description

L’intrigue de Lune de Sang se passe dans un petit hameau perdu d'Auvergne au nom évocateur... Coupe-gorge ! Les nuits de Noël y sont particulièrement meurtrières, surtout quand brille la Lune de Sang. De génération en génération, tout recommence inéluctablement dans une infernale boucle temporelle qui prend ses origines dans le haut Moyen Âge. Lina, Justin, Anaïs, Dorian et leurs amis réussiront-ils à vaincre cette terrible malédiction familiale ? Une épopée haletante à travers l'espace et temps.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383510765
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lune de sang
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Patricia Vidal
Lune de sang

 
La bête
Dans son regard sanglant, laissant voir une crainte, La bête avait pris forme, il y a fort longtemps, Lorsque chassée des siens elle en fut bien contrainte Et fut bannie des Dieux pour le reste des temps.
Sortie de l’horizon, quand la lune fut pleine, Son corps se transforma en une hideuse chose. Dents, griffes acérées sont signe de psychose, Avec son corps velu comme un croquemitaine !
Quand, de sang assoiffée, elle croqua la belle Et qu’il ne resta plus que chiffons de pucelle Son hurlement strident résonna dans les bois Et elle disparut, nous laissant dans l’effroi.
Pour conjurer le sort et notre désarroi, Pour ressourcer nos cœurs et retrouver la foi, Il faut exorciser la belle jouvencelle Et de notre garou occire sa jumelle.
Infusion d’aconit, potion de bohémienne Appliquée avec soin, quelle métamorphose ! Du lycanthrope enfin on ôte la névrose Pour qu’il se sente alors délivré de sa peine.
Le miasme issu de lui dans une ultime étreinte A été pourfendu au-delà du printemps, Le mal a fui son corps avec multiples plaintes Son âme ressourcée retrouve joies d’antan.
Pierre Schneider
 
 
Chapitre 1 : La débâcle
« Vivre sa vie, c’est décider de se frotter à celle des autres et il faut pas se tromper d’autres, sinon c’est la débâcle. »
Joy Sorman
Usine Aubert-Duval – Issoire – 18 h
Justin regarde l’enveloppe que vient de lui remettre Jean-François, le délégué syndical, à l’issue de la déclaration qu’il leur a faite, concernant la suppression d’une centaine de postes à la fin du premier trimestre 2022… c’est son monde qui s’écroule en cette triste fin d’année.
Il tourne l’enveloppe entre ses doigts et marmonne : Ouais ! Il a bon dos le Covid-19 ! On va bouffer comment nous ? Lina a perdu son emploi de coiffeuse et cerise sur le gâteau, maintenant c’est moi.
L’homme le regarde avec compassion, hausse les épaules, impuissant, et lui montre l’enveloppe en disant : Bonne chance mon pote ! Tu as mille euros là-dedans, on a pas pu faire mieux, c’est le bordel partout de toute façon…
Les hommes se séparent sur le parking de l’usine et regagnent leur voiture d’un pas traînant. La nuit est déjà tombée sur cette petite ville tranquille et le ciel est lourd de neige.
Issoire – 28 boulevard Albert Delmas 9 décembre 2022 – 20 h
Justin gare la voiture sur le parking non loin du vieil immeuble et sort du véhicule en grimaçant. La neige volète en dansant dans la lumière jaune des lampadaires.
Il attrape d’un geste leste sa sacoche usée, abandonnée sur le siège passager de la vieille Clio et traverse la rue jusqu’à la porte vermoulue, qu’il ouvre d’une main lasse. L’odeur âcre de moisissure lui étreint la gorge et c’est le cœur lourd, qu’il monte lentement les marches, qui conduisent à l’appartement qu’il occupe depuis quelques années déjà avec Lina.
Un pli amer sur les lèvres, il entend du palier, le ronron de la télévision et pousse la porte du logement sombre et désordonné.
Son regard se voile un peu en contemplant le triste spectacle qui s’offre à ses yeux. Ce n’est pas comme ça qu’ils avaient rêvé leur vie… pourtant tout avait bien commencé. Elle avait trouvé un emploi de coiffeuse dans la même rue et lui, un poste à l’usine… et puis, il y a eu l’horrible affaire du dépeceur, qui a défrayé la chronique, dont Lina ne s’est jamais remise et le salon a fermé et maintenant… c’est l’usine.
Lina, affalée sur le vieux sofa, ne tourne même pas la tête pour le saluer. Des canettes de bière vides s’entassent dans l’angle de la pièce, au côté de sacs poubelles éventrés. La vaisselle sale est restée depuis la veille sur la table en formica.
Il toussote et Lina marmonne, sans se retourner : Le proprio est venu demander le loyer et il n’y a pas d’argent sur le compte ! Pourquoi ils te payent pas ?
Il enlève ses baskets et sent le sang se retirer de ses lèvres. Comment va-t-il pouvoir lui dire ce qu’il a entendu aujourd’hui à l’usine…
Il se laisse tomber sur le canapé et bafouille : Ils sont en faillite et j’irais pas travailler demain…
Elle écarquille les yeux, se tourne vers lui, et dit, la gorge nouée : Et merde ! On fait comment alors ?
Il la contemple et surprend son regard qui le toise sans empathie. Où est-elle la jeune femme pimpante et rieuse, dont il est tombé amoureux il y a quatre ans ! La femme, mal coiffée et négligée en face de lui, ne lui ressemble en rien. Il sent la rage envahir son cœur et donne un coup de poing violent sur la table.
Elle sursaute et pince les lèvres, boudeuse. La voix cassée, Justin fulmine : Et merde ! Je fais ce que je peux ! Tu as beau jeu de me faire des reproches toi ! Bouge-toi un peu le cul et retourne bosser ! La critique est aisée, mais l’art est difficile, n’est-ce pas ?
Il l’attrape par les poignets et l’emmène de force devant le miroir de l’entrée. Elle lève les yeux emplis de larmes et y découvre le désolant reflet d’une femme mal attifée et aux cheveux gras.
Justin la plante là et lui dit : Carrément j’en peux plus ! Je passerais pas Noël ici ! On va repartir dans ma maison familiale, au moins c’est gratuit !
Honteuse, Lina retourne s’asseoir et gémit : J’aime pas cet endroit, là-bas ! Il y a le Drac !
Justin attrape le vieux sac de sport posé sur l’armoire et ouvre les placards à la volée. Il lui adresse un sourire glacial et dit : Tu viens ou tu restes ! Moi j’y vais demain matin ! Et arrête un peu avec tes contes pour enfants ! Le Drac ! Pourquoi pas le Loup-garou tant que t’y es !
Lina rougit légèrement et vient se planter devant lui, une moue boudeuse sur le visage. Elle l’aide à vider un tiroir et soupire : Tu as peut-être raison Justin, je suis stupide…
Elle déglutit avec peine et des larmes lourdes coulent sur son visage pâle. Justin pose la pile de vêtements sur le lit et la serre contre lui avec tendresse. Il lui chuchote dans le creux de l’oreille : Écoute ! Au bout du compte, c’est peut-être une seconde chance que la vie nous offre ! Pour le loyer, j’ai quelques sous dans une enveloppe… et puis on pourrait monter un projet là-bas, en jouant justement sur l’attrait du nom du hameau, qui attire des touristes curieux.
Lina essuie ses yeux avec sa manche et lui sourit, une petite lumière dans le regard : Un projet… de quel style ? Je n’oublie pas que j’étais cuistot quand on s’est connu… et sans vouloir me vanter, je me débrouillais bien. La vieille ferme familiale est juste au bord du chemin ! Ça pourrait être une opportunité ! On ouvre une Auberge ! Té… et pour te faire plaisir… on l’appelle… Lou Drac !
Lina éclate de rire et Justin sent son cœur fondre, cela fait si longtemps… il la regarde, plein d’espoir.
Elle se dirige vers la salle de bain en souriant et lui dit : Dans le fond… pourquoi pas ! Ça nous ferait un boulot pour nous deux… et puis… le problème du choix est résolu quand on a plus le choix… Je me douche et on va au lit…
Justin finit de ranger le linge en réfléchissant. Quand Lina revient, enroulée dans un drap de bain, il lance : Puisque je bosse plus, on y va demain en repérage, ça fait quatre ou cinq ans que j’y ai pas mis les pieds et toi, carrément tu n’as jamais voulu y aller…
Lina se glisse dans le lit et se love contre lui en bâillant. Elle chuchote : Il faut dire que vivre à Coupe-gorge, c’est pas tentant ! Ça te fait pas flipper toi ?
Justin secoue la tête en riant, il lui répond : Ne sois pas stupide ! J’y suis né ! Et regarde ! Ma tête est toujours sur mes épaules !
Lina, pensive, hoche la tête et s’endort, rassurée. Lou Drac… Drac… ula… Elle sombre dans des rêves fous… bercée par les légendes qui ont nourri son enfance. Sa grand-mère disait, d’une voix chevrotante, en se signant : « Fuis lou Drac, pitchoune ! C’est le fils du Diable ! Même les hirondelles en ont peur ».
Issoire – 10 décembre 2022 – 8 h 30
Justin se réveille en sursaut, le jour blafard perce à travers les volets disjoints. L’esprit embrumé, il jette un œil sur le vieux réveil qui affiche 8 h 30 et bondit hors du lit, en marmonnant : Merde ! Je suis en retard ! Le réveil a pas sonné !
Lina ouvre un œil en bâillant et ricane : Allo la lune ! ici la terre ! En retard où… tu n’as plus de boulot, je te signale !
Il lui jette un regard surpris et tout lui revient, l’usine… l’annonce de la faillite, le licenciement… et le projet, leur projet.
Il se recouche aussitôt et commence à caresser Lina, qui rit : Arrête Justin ! Tu me chatouilles !
Elle s’assied dans le lit et lui dit, les yeux brillants : Pourquoi on propose pas à Soraya et Fabien de tenter l’aventure avec nous ? Elle était serveuse avant la crise ! Et lui, guide touristique ! Et puis ! On serait pas tous seuls dans ton trou perdu !
Camping Soustons – Landes 10 décembre 2022 – 10 h
Soraya, assise dans la caravane qui leur sert de nid, regarde, nostalgique, le paysage embrumé des pins qui s’étendent à l’infini. Elle se sert une tasse de café et allume le petit téléviseur, le cœur lourd.
Fabien est parti en vélo jusqu’au supermarché acheter quelques conserves et du pain… comme il dit, ça va être un triste Noël pour les non-essentiels, comme on les surnomme.
Le téléphone, qui sonne avec insistance sur la table de salon, la tire de ses pensées moroses. Son cœur bondit, en voyant s’afficher le numéro de Lina et elle décroche d’un geste rapide. Elle sourit, en entendant la voix joyeuse de sa sœur de cœur, née comme elle, dans

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