Magie blanche, Noirs secrets
151 pages
Français

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Magie blanche, Noirs secrets , livre ebook

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Description

À Paris, il existe des agences aux activités ultra secrètes, qui recrutent des talents très particuliers aux pouvoirs possiblement mortels. Sans être magiciens, Thomas et Alix viennent d’être embauchés dans deux de ces entreprises concurrentes. En couple, mais tenus au secret professionnel, leurs nouvelles responsabilités vont mettre en péril leur relation et chambouler leur quotidien. D’autant que les talents qui les entourent ne manquent ni d’audace ni de charme... Alix et Thomas se retrouvent ainsi embarqués dans des histoires passionnées, sans se douter du danger qui les guette.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 5
EAN13 9782491826185
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aidan Fox

Magie blanche Noirs Secrets
© [erminbooks]. Tous droits réservés.

Crédits iconographiques : © PedroIsmarSouto, © Yakobchuk Olena.

Police des titres : Allura (TypeSETit / OFL).

Couverture : Shealynn Royan

ISBN : 978-2-491826-18-5
Thomas

— Eh bien, je vous laisse vous présenter.
Elle m’offrit un sourire éclatant qui n’avait rien de franc.
J’avais l’habitude.
Pour la plupart des entretiens, j’avais droit à cette entrée en matière : aimable, sympathique, mais à double tranchant, car la formulation agréable et le ton bienveillant cachaient une injonction froide et placide. C’était censé me mettre à l’aise, mais ça avait l’effet inverse, puisque ça signifiait que j’avais la responsabilité de ce qui m’attendait… et ça m’angoissait. Je préférais largement lorsque mon recruteur prenait les devants, m’annonçait comment aller se dérouler l’entrevue, et me mettait finalement sur des rails rassurants. Dans ce cas, je pouvais me dire que si j’échouais, ce n’était pas vraiment de ma faute…
Ce qui se révélait une excellente façon de me voiler la face.
Typique de moi.
Un peu courageux, mais pas trop.
Ma copine m’avait dit que pour remédier à cette difficulté en entretien, mieux valait diriger la discussion soi-même. Ce fut donc ce à quoi je m’essayai ce jour-là. Après tout, j’en étais à mon dix-septième rendez-vous, je commençais à roder ma technique. Même si, pour être tout à fait honnête, je restais aussi stressé que pour le premier…
— Thomas, vingt-trois ans, étudiant en école de commerce, à la recherche d’une expérience de fin d’études, déclarai-je d’une traite, m’étonnant de ma propre concision.
J’étais plutôt du genre à formuler dix phrases quand une seule suffisait à faire passer le message.
D’ailleurs, mon interlocutrice et sa collègue m’observèrent d’un regard surpris – dans le sens positif du terme, cependant, ce qui me redonna confiance.
Je décidai de profiter de cette chance pour continuer sur ma lancée. J’enchaînai donc avec le récit des quelques jobs alimentaires que j’avais occupés au cours de mes années d’études, ainsi que des stages que j’avais pu effectuer dans le monde professionnel. J’étais capable de disserter durant trois bonnes minutes sur des leçons à domicile auprès d’élèves de sixième, ou sur de la manutention dans un gros centre commercial. Je m’épatai moi-même. J’arrivai presque à faire passer ces expériences pour de véritables talents valorisables auprès de mes interlocuteurs.
Presque.
— Oui, on peut lire tout ça sur votre CV, me coupa brusquement la deuxième personne en face de moi, une femme sèche au regard froid.
Je décidai de la détester sur l’instant.
J’avais horreur qu’on m’interrompe, je trouvais ça irrespectueux. Même si je savais pertinemment que c’était tout ce que mon piètre discours méritait.
— Vous savez, Joana et moi avons déjà rencontré des dizaines d’étudiants comme vous, c’est un bon exercice de construire un CV et d’en parler, mais nous savons qu’il n’y a rien dedans.
Paf.
Crochet du droit.
Bienvenue dans la vraie vie !
Je pensais que plus on se montrait franc dans un recrutement, mieux ça se passait, mais là, je n’aurais pas dit non à un petit mensonge.
— Désolée, nous n’avons pas beaucoup de temps, acheva mon interlocutrice, donc autant aller à l’essentiel. Ce qui nous intéresse, ce sont vos passions.
Pas le temps ?
Ne venait-elle pas de me dire qu’elle avait rencontré des dizaines d’étudiants ?
Je m’enfonçai dans mon siège avec défiance.
Nous étions rendus au moment où je décidai que cet entretien n’était pas le bon. Tant mieux, d’un côté. Je savais que lorsque j’abandonnais la partie, je me détendais immédiatement. L’enjeu ayant disparu, je n’avais plus rien à perdre et, dans ces cas-là, je devenais plus… naturel.
— Très bien, répliquai-je froidement à la limite de la politesse. J’aime faire du sport, apprendre des langues et je dessine un peu. C’est aussi marqué sur mon CV, d’ailleurs.
Bam.
Retour d’uppercut.
Mon interlocutrice au visage fermé pinça les lèvres. Mon sarcasme n’avait pas l’air de lui plaire. Je m’en réjouis.
— Le sport, seul ou en équipe ? demanda sa collègue, celle qui répondait au nom de Joana et qui avait l’air plus aimable.
Je mis un moment à répondre, déstabilisé.
— Euh… seul.
Elle opina et griffonna quelque chose sur sa feuille. À côté, l’autre semblait maintenant s’ennuyer. Elle bâilla.
Okay.
Heureusement que j’étais quelqu’un de patient et mesuré, sans quoi j’aurais déjà pris mes cliques et mes claques.
Mais Joana se pencha soudain en avant, à ma grande surprise, et prit un air de conspiratrice :
— Et les genres de l’imaginaire, vous aimez ?
Je rougis légèrement. C’était une passion que j’avais du mal à assumer, qui n’était pas vraiment valorisée par mon entourage, et que, par conséquent, je partageais peu. J’en avais plutôt honte.
— Oui. Je lis beaucoup de romans fantastiques, et je suis incollable sur les films et séries du genre. Il m’arrive aussi de jouer à des jeux vidéo.
J’éclatai de rire au fond de moi-même. En réalité, j’y passais tellement de temps que ma copine me le reprochait sans arrêt…
C’était peut-être pour ça que je ne l’assumais pas. Le regard de mon interlocutrice m’encourageait à poursuivre. Je grimaçai un rictus indécis.
— Des histoires de fantastique et de magie ? demanda-t-elle.
Je me mordis les lèvres. Pourquoi voulait-elle savoir ça ? On ne m’avait jamais posé de questions sur ce sujet en entretien.
— Oui, c’est ça… J’aime beaucoup ce genre-là. J’ai commencé avec Le Seigneur des Anneaux , et j’ai lu et regardé tout un tas d’œuvres de fantasy depuis. Le concept de la magie me fascine. C’est surprenant, parce que j’aime aussi beaucoup tout ce qui est rationnel et scientifique. Mais justement, j’aime confronter tout cet imaginaire avec le rationnel. Et trouver les références qui l’alimentent dans l’histoire de notre monde à nous. Parce que tout est inspiré de nos légendes, nos religions et notre univers, non ?
La recruteuse échangea un regard mystérieux avec sa partenaire, qui haussait à présent un sourcil étonné. Même intéressé.
Incroyable.
— Bien, finit-elle par annoncer. Ce sera tout. Nous vous appellerons si nous donnons suite.
Elle se leva brusquement, et sa collègue fit de même.
Quoi ?
C’était déjà fini ?
Abasourdi, je rangeai précipitamment la feuille et le stylo que j’avais sortis – et qui ne m’avaient servi à rien. Je réfléchis à toute vitesse. Cet empressement était plutôt bon pour moi, ou pas ?
C’était idiot de finir là-dessus. À moins qu’elles aient juste orienté la conversation sur un sujet qui leur plaisait en comprenant que je n’avais pas un profil convenable pour le poste ? C’était l’explication la plus logique, et pourtant, j’avais l’impression que la dernière partie de l’entretien avait été la plus importante.
— Une dernière chose, demanda la femme à voix basse. Savez-vous mentir ?
Ses yeux bleus étaient rivés aux miens, et je me sentis très mal à l’aise.
C’était quoi, cette question ?
— Oui, articulai-je d’une voix étranglée.
Alix

Un entretien de plus.
Une nouvelle occasion de me vendre.
Alix, meilleur produit du marché. C’était ce dont je devais me persuader. Enfin, c’était surtout ce dont je devais persuader l’homme en face de moi.
— Je vais commencer par me présenter, et je vous laisse poser vos questions au fur et à mesure, proposai-je avec un sourire aimable. Ça vous va ?
Une entrée en matière classique, qui me donnait dès le début la maîtrise de l’entretien. Ma technique était

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