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185 pages
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Description

Depuis la Grande guerre qui a eu lieu sur le monde d'Eva, le continent s'est séparé de ses océans en installant sur ses rivages un mur digital quasiment infranchissable. Depuis toujours Plume vogue sur les eaux avec Icare son père et effectue avec passion sa tâche de récolteur. Durant le cycle de la pluie, ils séjournent tous les deux dans le port de la "Citerne", l'une des grandes citées-plateformes bâties mystérieusement au milieu de cet espace gouverné par les flots. Ils en profitent alors pour se reposer auprès de leurs amis qui, pour le plupart se sont sédentarisés. Ce matin-là, sur la place de la grande ville les cloches du beffroi se sont soudainement mises à gronder. La panique s'est installée dans toute la citadelle. Plume ne le sait pas encore mais sa vie ne sera plus jamais la même, la lumière l'a choisi et sa quête, elle, ne fait que commencer.

Sujets

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782380330076
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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© Les éditions des Enfers, 2020 ISBN : 978-2-38033-007-6 Directeur de collection : Georges Fernandes
GOLIAT
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Les éditions des Enfers
LA FACE BLANCHE
1
— Cours plus vite ! On va y arriver Flynn, encore un effort. — Papa, je suis crevé, du sang coule encore sur mes jambes depuis ma dernière chute dans les ronces. La blessure attire les insectes, j’ai mal, je n’ai plus de forces, je ne peux plus marcher. En plus, je n’ai pas eu assez de temps pour enlever les épines qui se sont coincées dans ma chair. Je t’en supplie, arrêtons-nous et implorons la clémence des esprits de l’O. Ça fait des lunes que l’on essaye de traverser cet enfer, tu refuses de l’admettre mais tout est ïni. Il n’y a pas d’issue, cette course n’a plus de sens. Ce labyrinthe est notre tombeau. J’aimerais passer ce dernier moment de tranquillité auprès de toi avant de partir pour l’éternité dans le grand rien. S’il te plaît Papa, juste une seconde ! — Avance Flynn ! Tu dis n’importe quoi, la fatigue fausse ton jugement. Elle affaiblit ta puissance mentale. Nous ne serons jamais leurs prisonniers même si pourtant c’est la meilleure des choses qui puissent nous arriver s’ils nous rattrapent. Tout est encore possible, on peut atteindre la crique. Je te le promets, je te ramènerai dans les bras de ta mère. — Mais Papa, regarde ! Sous nos yeux la vie ne fait que dis-paraître, il ne restera bientôt plus que des cendres sur cette Terre. Flynn s’arrête brutalement puis s’effondre, genoux à terre il cache ses pleurs à son père à l’aide de ses mains. Les évènements de ces dernières heures l’ont traumatisé à tout jamais, la peur
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s’est emparée de tout son être. Logan, après s’être retourné, enfonce sa hache dans la terre marécageuse puis s’approche de son ïls. Il le soulève et le serre contre son torse, puis lui caresse lentement ses longs cheveux bruns bouclés. La forêt glaciale s’embrase toujours un peu plus derrière eux. Les chasseurs sont là quelque part guidés par leur chien de combat, invisibles comme toujours. Ces animaux sont à l’affût du moindre indice et ne lâcheront jamais leurs proies. La crique, le point de fuite, cachée par la roche, se situe dans le cœur de l’île de Ke. Seuls les travailleurs connaissent le chemin qui permet d’accéder à ce lieu isolé. Plusieurs tunnels souterrains naturels gorgés d’eau de mer permettent de faire le lien entre la mer d’Ixa et la petite baie. Les Lp de la communauté des travailleurs de la Citerne ont accosté ici il y a plusieurs semaines maintenant et Logan n’espère qu’une seule chose : récupérer sonnavire. — Allez Flynn, reprends-toi ! On continue la marche.
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Flynn se souviendra toujours du regard de terreur de son père quand il le réveilla après que l’assaut des chasseurs avait commencé.Unefuméeépaisseetétouffantesinïltraitdansl’abri en bois où dormaient habituellement les travailleurs, la masse grise prenait doucement de l’ampleur dans l’espace du repos qui pouvait accueillir une vingtaine de personnes. Dans son hamac situé à côté de celui de son père, Flynn avait l’habitude de s’endormir profondément après son seul repas complet de la journée offert par les cuisiniers de la colonie.
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Après une dure journée à ramasser les tiges de blé pour en faire des centaines de bouquets, la fatigue le terrassait. Le sortir de son sommeil était une tâche difïcile pour Logan. Il se servait depuis quelque temps d’une feuille de Luna fraiche pour éveiller les sens de son ïls. Il agitait de haut en bas la plante sous le nez de Flynn ; l’odeur était si forte qu’elle assu-rait un réveil efïcace du garçon en à peine quelques secondes. Grâce à ce procédé, Flynn pouvait se présenter à l’heure pour l’appel matinal des contremaîtres et accomplir ses tâches quotidiennes. Cette nuit-là, dans son rêve, les oiseaux créés par son imagination l’accompagnaient dans sa promenade, les arbres lui souriaient, le vent lui caressait les cheveux. Flynn proïtait des bienfaits de la nature environnante, un grand sourire se dessinait sur ses lèvres. Il aimait regarder le mouvement de ses bras. Ses membres étaient entourés par des lanières en cuir marron qui lui permet-taient de ïxer ses voilures en acier et leur petit système méca-nique. Le jeune garçon avait réussi à construire des ailes qui s’adaptaient facilement à la condition humaine. Flynn pouvait tout simplement voler comme un aigle. Dans les hauteurs d’Eva, sous ses pieds, il apercevait galoper sur la plaine un troupeau de chevaux verts aux rayures jaunes. L’horizon, lui, était recouvert par le bleu inïni des vagues qui s’écrasaient une à une sur les falaises de la côte sauvage. Puis, sa vision se transformait, il était plus difïcile pour l’enfant de manœuvrer correctement ses ailes, le vent devenait capricieux. Le ciel s’assombrissait, une tempête se préparait. L’angoisse s’installait petit à petit. Flynn perdait beaucoup d’altitude, le rêve se déformait, la chute devenait inévitable.
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Cette désagréable sensation d’écroulement l’avait réveillé brutalement. Logan lâcha au même moment sa feuille de Luna sur le sol sableux de l’abri, et lui tendit ses habits qui étaient auparavant disposés en boule près de son hamac. Il lui ordonna ensuite de s’habiller le plus rapidement possible. Flynn était terrorisé par l’importante quantité de fumée qui s’inïltrait, il n’y avait plus personne dans l’abri. Le jeune homme enïla sa combinaison grise, puis installa sur son dos le sac de provisions préparées à la hâte par son père. Flynn eut à peine le temps de lacer ses chaussures avant que la main sèche de Logan ne le tire vers l’extérieur. Il fallait fuir et surtout rester en vie. Les paroles de son père étaient encore gravées dans sa mémoire : — Mets ce tissu sur ton visage, je l’ai humidiïé avec le peu d’eau pure qui restait dans le fond du tonneau. Serre-le bien fort, il te protègera des fumées toxiques. Promets-moi de ne pas ouvrir tes yeux avant que je ne te le dise ! Tu m’as bien compris Flynn ? Garde bien ta tête contre mon épaule et surtout ne perds jamais espoir ! Les sons qui venaient de l’extérieur de l’abri lui trans-perçaient les tympans. Les cris d’horreur des travailleurs de la colonie formaient un écho épouvantable dans sa tête. Les ammes détruisaient tout. Le jeune garçon du haut de ses douze ans pensait tout bêtement que son rêve continuait sa route dans une réalité alternative. II n’y avait plus qu’à attendre sagement que le cauchemar s’arrête. La triste réalité le rattrapait, l’air était irrespirable et lui provoquait d’importantes quinte de toux. Ses poumons le brûlaient malgré la protection du tissu. Flynn avait l’impression que ses sens se moquaient de lui.Il entendait des mouvements métalliques et sentait son corps se
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