On a volé le secret de l'avion atomique

Michel Cory

Description

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la France s’apprête à faire un grand pas dans la maîtrise de la fission de l’atome. La preuve en sera prochainement donnée avec les essais du premier avion atomique capable de voler à des vitesses fulgurantes pendant un laps de temps incroyable avec, pour seul carburant, un grain d’uranium.

Mais cette technologie suscite l’envie des puissances étrangères, notamment de l’Allemagne, un espion vient d’être arrêté grâce à l’habileté remarquable de l’inspecteur Paul BARRE.

Quand Paul BARRE se rend à la prison pour interroger l’individu, il trouve sa cellule vide, alors que celle-ci était sous la surveillance incessante d’un gardien de valeur...

Sujets

• Thrillers
• Fiction
• Espionage
• Thriller
• Atome
• Renseignement

Informations

• Publié par: Oxymoron Éditions
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9791070032626
• Langue: Français

Extrait

ON A VOLÉ LE SECRET DE L’AVION ATOMIQUE

Par
Michel CORY
CHAPITRE PREMIER
DOUBLE MYSTÈRE
 
— Je n'y suis pour personne, Émile. Qu'on ne me dérange pas ! Envoyez tous les visiteurs à monsieur le substitut.
— Bien, monsieur le procureur.
— Ah ! tout de même... Un gardien de prison va venir. Il sera peut-être en tenue... N'importe. Il se nommera : Joseph Véry. Vous retiendrez bien le nom ?
— Oui, monsieur le procureur.
Le concierge du palais de justice de Moreuil sortit du bureau du magistrat dont celui-ci ferma la porte à clef à double tour. Puis, il retourna à sa table et se pencha sur un dossier qu'il lut avec attention, prenant de temps en temps des notes. Il travaillait ainsi depuis plus d'une heure quand on frappa à l'huis et la voix du concierge dit, à travers la porte :
— Monsieur le procureur, c'est le gardien Joseph Véry.
Le procureur ouvrit et serra chaleureusement la main d'un grand gaillard en costume de gardien pénitentiaire.
— Ah ! te voilà... Entre vite. J'ai besoin de toi.
— Tant mieux, mon capitaine... Oh ! pardon... Monsieur le procureur.
— Appelle-moi « Mon capitaine », comme il y a trois ans, quand tu étais mon ordonnance.
— Oui, monsieur le procureur... Pardon !... Oui, mon capitaine.
— Il me faut un homme sûr. C'est pourquoi je t'ai fait demander au service pénitentiaire, nommément. Assieds-toi et écoute-moi. J'ai ici, depuis ce matin, un prisonnier redoutable. Un as de l'évasion, un personnage démoniaque. C'est une terrible affaire d'espionnage. Moreuil est un petit pays. Nous avons une vieille prison et un seul gardien qui est presque de l'âge de sa prison. Quand il sort ou s'absente, c'est sa femme qui le remplace. Il est vrai que les trois quarts du temps sa prison est vide. Or, j'ai besoin d'un homme robuste, intelligent, brave, même, sur qui je puisse compter. Je ne pouvais que penser à toi.
— Merci.
— Ce que nous faisons n'est pas administratif. Mais en raison de l'importance exceptionnelle de l'affaire... Bref, voici... Je m'adresse à l'ancien soldat pour lui confier un secret. Tu n'as sans doute jamais entendu parler de l'avion atomique dont nous avons le secret et qui est clandestinement fabriqué en France.
— Ma foi, non ! J'ai entendu parler de la bombe atomique...
— Oui, eh bien ! qu'il te suffise de savoir qu'un avion atomique n'a pas besoin de carburant, qu'il peut voler des jours et des jours... qu'un grain d'uranium convenablement traité pour sa désintégration est capable de l'actionner pendant vingt ans et qu'il peut atteindre une vitesse incalculable. Un millier, voire plusieurs milliers de kilomètres à l'heure...
— Bigre !
— Comme tu dis ! sourit le procureur. Eh bien ! le secret de cet appareil, c'est la France qui l'a... Oui, le secret de la fabrication de cet engin susceptible de raccourcir les distances, de bouleverser la vie économique du pays et de nous rendre autant de services pour la paix que pour la guerre.
— C'est magnifique !
— Sans doute. Mais...
Et le magistrat eut un soupir.
— Mais les espions ennemis guettent... Ils pullulent... Cet avion est fabriqué ici, dans une usine que l'État a acquise sous un nom d'emprunt. Or, un ouvrier se faisant appeler Blanchard a été arrêté par nos soins, grâce à l'habileté d'un policier remarquable : l'inspecteur Paul Barre.
— Oh ! je connais bien son nom ! J'ai entendu souvent parler de lui.
— C'est lui qui a décelé l'espion. Celui-ci est, en réalité un sieur Krimm.
— Un Allemand ?
— Je le crois. Bref, cet individu est à la prison de Moreuil. Et c'est toi que je charge de le garder. Il ne faut pas qu'il puisse communiquer avec l'extérieur... Peut-être n'a-t-il pas eu le temps de livrer le plan de l'avion. Mais on a découvert sur lui, caché dans la semelle de sa chaussure, le plan de l'appareil...
— Mais alors...
— Attends ! Ce n'est qu'un plan fragmentaire. Le plan complet est établi en deux feuillets superposables. Ainsi, par transparence, on retrouve la totalité du graphique. Or, Krimm n'a qu'une de ces parties. Et très schématique. L'autre partie est dans le dossier. Ou y était, car, pour plus de sûreté, je la porte sur moi.
« Voilà l'affaire. Tu vas prendre ton service tout de suite.
— Entendu.
— J'ai hâte de te voir en faction. Je ne dormirais pas tranquille sans cela... Ce qui est façon de parler, car j'ai travaillé sur cette affaire toute la nuit. Excuse-moi, je ne te conduis...