Papa raconte-moi une histoire
274 pages
Français

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Papa raconte-moi une histoire , livre ebook

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Description

Qui y a t’il derrière la réalité apparente de notre vie ?
C’est le mystère que Carla va percer. Celui de sa souffrance. De son identité.
Grâce à l’émergence d’une prise de conscience et à un précieux document laissé par son père.
Elle ouvrira ainsi les portes d’une nouvelle dimension.

Informations

Publié par
Date de parution 07 octobre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782312068459
Langue Français

Extrait

Papa raconte-moi une histoire
Nathalie Bonfils
Papa raconte-moi une histoire
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2019
ISBN : 978-2-312-06845-9
Chapitre 1
En cet hiver 2010 je regarde le prodige inhaler l’air spontanément, mu par un effort quasi imperceptible et inné. Tandis que la pulsion de vie s’insinue au plus profond de la postérité éphémère, la poupée de chair sommeille, bercée par l’élan de son souffle fragile.
Sur le chemin de l’éveil, instinctivement guidée par la vigilance, ses sens apprivoisent à distance le monde dans lequel elle s’incarne depuis peu. La substance s’imprègne de son environnement tutélaire et des éléments souverains, insensiblement. Paisiblement. La réminiscence d’effluves familiers, de bruits mêlés et de nuances en demi-teintes se confond dans l’espace et dans le temps. Déjà l’âme aux confins d’un nouveau monde, lutte en douceur avec les codes en vigueur.
Non loin, blotti sur lui-même dans le creux de son nid douillet, quasi léthargique et inoffensif, le félin domestiqué ; la peluche vivante, source de tant d’ardeur itou, rivalise de ses atours et veille en secret.
L’animal et le nourrisson fusionnent dans le silence de leur monde intérieur. Moment d’intemporalité.
Je regarde l’enfant innocent et dépendant, à la merci d’une dimension mystérieuse, fruit d’un amour que l’on espère éternel.
Sans soupçonner la portée de son devenir, ce bébé, doté d’une maturité latente, contemplera un jour, avec l’extase et l’étonnement renouvelés, son enfant qui deviendra grand à son tour et suscitera tant d’amour.
« Élise, en ce mois de janvier qui marque le début d’une saison, celui d’une année, et tes premiers jours sur terre, si je t’écrivais une lettre.
Quelques notes A cappella…
Pour te transmettre certaines pensées. Pour que tu saches que l’amour est plus fort que tout, même s’il cherche sa place au cœur d’un monde en souffrance. L’Amour de la vie !
Ma modeste existence s’évertue à pratiquer la cohérence dont je tire les leçons qui me guident sur le chemin de l’ardeur.
J’aimerais donc t’avertir dès maintenant. Dépositaire d’un héritage, tu portes en toi le bagage de tes ancêtres, avec leurs talents et leurs maux Et bien plus encore… Il t’appartient de faire valoir ton authenticité au travers des vestiges d’un monde à la fois précieux et obsolète. Tu es reliée à l’esprit créateur. Il œuvre en toi et te guidera à la découverte de qui tu es intrinsèquement. Et de ta mission sur terre.
La vie s’apparente à un beau voyage, avec ses embûches et ses merveilles qui t’inciteront à évoluer. Le destin y est certainement pour beaucoup. Mais il convient de l’assister. Alors je t’offre une baguette magique, Élise. Elle est invisible pour les yeux, mais tu peux la voir avec ton cœur. Le messager de cet adage angélique est un petit prince. Un roi m’a raconté son histoire lorsque j’étais petite. Ce roi s’appelait Papa. C’était mon papa. Je te souhaite d’avoir un papa qui t’aime autant que le mien m’a aimée et de l’aimer autant que je l’ai aimé. »

Je regarde l’empreinte sur sa joue délicate. L’ébauche d’une aile infime déposée par une bonne fée.
Ma main tâte le précieux bijou sous mon pull. Un merveilleux bien-être m’envahit. Je souris.
Chapitre 2
Animée par cette étrange impression diffuse et envahissante de mal être, un sentiment quasi omniprésent d’inutilité, de non-conformité – d’incapacité – j’éprouve de plus en plus souvent la sensation de me tenir à côté de ma vie. J’assiste à son déroulement en tant que spectatrice, même s’il m’arrive de jouer le jeu d’un scénario dont je suis également le piètre auteur. Et je me cherche confusément dans le mystère de l’existence.
Cet état d’esprit me contraint à me demander d’où je viens. A sans cesse éclairer le passé à la lueur de mon discernement. A remettre en cause mon présent. Avec en ligne de mire, l’alternative de changer le cours de mon existence. D’entrevoir un futur différent .
Qui ne s’est pas posé la question de savoir à quand remontait son plus lointain souvenir ? Certains disent se rappeler de leur naissance, d’autres de leur vie intra-utérine.
Cette cicatrice au bas de ma lèvre ne me défigure pas mais elle intrigue. A ceux qui osent demander :
– Comment as-tu fait cela ? en pointant leur doigt vers cette discrète anomalie,
Je réponds :
– A cause d’un ours.
Chapitre 3
C’est un lointain souvenir.
Depuis ma naissance, mes nuits sont agitées et j’ai du mal à trouver le sommeil. J’ai besoin de me raccrocher à quelque chose. Une planche de salut sans doute. Mais pourquoi suis-je habitée par ce sentiment d’insécurité ? Les tentatives pour me mettre dans un lit de grande s’étant soldées par des insomnies et des chutes récurrentes, je demeure dans cet enclos sécurisé malgré mes quatre ans révolus.
Bien à l’abri dans nos lits à barreaux respectifs, je chuchote des mots à Robin. Je m’efforce d’atténuer les peurs de mon frère. De le rassurer. Car dans ces moments-là, s’il n’est plus bercé par le ronronnement de ma voix, il se met à pleurer.
Et il ne faut pas qu’il pleure. A travers le garde-corps, je tente en vain d’apercevoir son expression. Elle m’échappe dans le noir. Mais j’entends son désarroi.
– Lala… a peur…
– Fais dodo Robin. Je lui chante tout bas :
– Fais dodo Robin mon p’ti frère fais dodo t’aura du lolo…
– Ouinh !
– Robin pleure pas…
– Tédi… Tédi.
Je réalise que l’ours en peluche de Robin vient de tomber. Eh oui, c’est bien connu, les ours en peluche tombent parfois de leur lit ! N’écoutant que mon courage, malgré ma propre détresse, j’escalade la forteresse en bois. Je plonge au secours de l’ours pour pallier la détresse de mon frère ; et je m’écrase sur le sol de la chambre. Un choc, ça pique, le sang coule. Nous crions et pleurons un long moment avant d’être entendus. Les secours arrivent enfin ! Maman gronde. Papa réconforte. Robin n’en finit pas de pleurer. Et j’ai peur pour lui.
L’empreinte de cette chute sera indélébile. Son souvenir aussi.
D’autres bobos jalonneront ma vie ; d’autres épreuves aussi. Parfois même au sein d’événements heureux. Aujourd’hui est fait d’hier et participe de ce que sera demain.
Les blessures font grandir et souffrir, longtemps après. Les plus coriaces demeurent invisibles pour les yeux. Elles forgent notre personnalité. Sur le chemin de la vie, elles révèlent peu à peu la part de sagesse propre à exacerber notre identité.
Dois-je en finir avec mes blessures ? Continuer à les enduire de baume ? Ou bien remonter à la source du mal ?
Chapitre 4
Paris,
Avril 2005,
Lala,
Jean-Paul II vient de mourir, et j’éprouve de la peine. Je l’aimais bien ce pape ! Pourtant, je pense n’appartenir à aucune religion.
Tu me parles souvent de jardin secret.
Dans le mien, je n’ai enterré que l’Artiste. J’ai parfois du mal à vivre avec ceux qui m’entourent, comme toi.
Nous avons été élevés selon les us et coutumes établis dans les contes de fée : le couple se doit d’être riche, séduisant et vaillant ; belle surtout la femme, fortuné et courageux, le mari.
Mon ambition, depuis que j’ai eu l’âge d’espérer des conquêtes, était de mettre la main sur la charmante princesse, et de faire en sorte qu’elle n’ait, de près ou de loin, aucune ressemblance avec notre mère. Pour y parvenir, briller, affronter le dragon, avoir des cicatrices, se faire tatouer… souffrir, semblaient faire partie des épreuves incontournables. Encore tout récemment, j’étais sur le dos de mon cheval à sillonner des terres hostiles en espérant trouver le château de la belle et la délivrer de son ignoble père… Et, comme il est de bon ton de s’offrir quelques escapades entre deux quêtes de l’amour suprême, j’abandonnais mon idéal le temps d’assouvir les besoins de la chair. Je rencontrais ainsi la mère de mes enfants.
Comme le contentement animal se double, sans qu’on le suspect

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