Plutôt mort Que vivant
118 pages
Français

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Plutôt mort Que vivant , livre ebook

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Description

Si le bonheur se trouvait au fond d’une bouteille de whisky, je serais l’homme le plus heureux du monde en cette fin d’année. Au lieu de cela, j’écume les bars en essayant d’oublier la trahison de mon ex, les tortures de mes ennemis, les machinations de William et ma responsabilité dans la mort de plusieurs innocents. C’est étrange comme nous pouvons passer du soulagement à la culpabilité.


Allez, je vous le dis tout net : dans ce nouveau chapitre de sa pathétique existence, celui que vous considérez comme le vampire le plus arrogant que la terre eût jamais porté n’est plus qu’une loque assistant à l’effondrement de ses illusions.

Mais vous connaissez le dicton : « ce qui ne tue pas rend plus fort ». Et cela pourrait bien s’avérer prophétique. Si, toutefois, je parviens à survivre à tous ceux qui m’espèrent plutôt mort que vivant...

Juste entre nous, ils n’ont peut-être pas choisi le meilleur moment pour tester les limites de ma patience.



Ce roman est la suite d'Union mortelle pour un vampire.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 40
EAN13 9782373420333
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières
Avertissement Prologue - Chasing the dragon I - Où le héros peine à entrer en scène II - Permis de souffrir III - Trouble-fêtes IV - La loi de la rétribution V - Héros ou psychopathe ? Telle est la question. VI - Qui se ressemble s’assemble VII - Comme un lendemain de cuite VIII - Plutôt mort que vivant IX - Donation X - Le temps du pardon XI - Le préposé au thé XII - L’important est de savoir s’en servir XIII - Toujours plus vivant que mort Epilogue - Un dernier adieu
Plutôt mort quevivant
Kailyn Mei
Éditions du Petit Caveau - Sang neuf
Avertissement
Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Si vous lisez cette histoire avec un Kindle, n'hésitez pas à activer les polices/fontes de l'éditeur (dans le menu des polices). Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouv ez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à no us contacter par mail (numerique@editionsdupetitcaveau.com) ou sur l e forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous ch argerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vou s êtes AB-, un cru si rare !
PPROLOGUE
Chasing thedragon
Samedi 17 décembre 2011
Mes pensées se délitaient, et je n’en éprouvais auc un regret. L’alcool m’offrait l’oubli que je réclamais tant. La névrose me guettait depuis la disparition de cet te éphémère étincelle d’espoir qui m’avait étreint, quand Sérén ité m’avait rendu visite une semaine plus tôt. Pendant quelques heures, j’y avais presque cru. L’o pportunité d’un vrai changement de vie se présentait à moi. Mais lo rsque ma consœur m’avait abandonné, la réalité m’avait frappé de plein fouet, et mes idées noires m’avaient rattrapé. Devenir un Vigile, moi ? Et avec quelles aptitudes ? Jusqu’alors, je n’avais fait qu’échouer lamentablement. Je n’étais qu’un imbécile pétri d’égocentrisme, dont l a naïveté et les certitudes avaient conduit à un désastre, non,plusieursdésastres. Cela n’avait aucun sens ! Il devait s’agir d’une erreur, d’une blague de mauvais goût ! William voulait me mettre face à ma propre incompétence afin de m’humilier une nouvelle fois ! Une curieuse angoisse avait grandi en moi durant le s jours qui avaient suivi. Elle s’était logée dans ma gorge, pu is dans mes entrailles devenues nouées et douloureuses. Alors que seules u ne sourde colère contre William et une profonde lassitude envers mon ancien style de vie m’avaient hanté jusqu’alors, voilà que mes songes avaient pris une tournure pour le moins… déplaisante et oppressante. Je rêvais de l’immeuble, de l’explosion, de ces gen s blessés que je n’avais pu secourir et qui, pour certains, avaient succombé à l’hôpital. Ces visages anonymes me reprochaient mon impuissanc e et me crachaient que j’avais été élevé en héros sur la base d’une tromperie. Je rêvais de mes amants, de mes maîtresses, que mon inconscience avait conduits à une mort prématurée. J’avais rompu avec certains, d’autres m’avaient quitté, quelques-uns avaient disparu ettous avaient rencontré leur fin parce que je leur avais révélé ma nature. Parce que j’avais été incapable de garder un secret, trop ten té que j’étais de lire l’admiration, le ravissement dans leurs yeux écarqu illés. Je ne m’étais jamais soucié de leur devenir, je ne m’étais jamais posé aucune question quant à leur sort. Je rêvais d’Amanda, qui m’accusait d’être bien plus monstrueux que je ne souhaitais l’admettre. Désormais, le ver me r ongeait, me corrompait, disait-elle. Les sombres prédictions s’ échappaient de ses lèvres exsangues et desséchées. Ma « mort » m’avait arraché à l’illusion de normalité qui me permettait de m’accr ocher à cette humanité qui, en vérité, avait succombé dès l’instant où mon créateur m’avait fait boire son sang. Je rêvais surtout de Kirsten, et la vision de sa fig ure livide me
soulevait le cœur et plantait les échardes de la cu lpabilité dans ma conscience. Elle conservait toujours le silence, ne formulait jamais la moindre imprécation, mais je lisais l’accusation dans ses yeux vitreux. J’avais cru qu’une certaine distance s’était imposé e entre ces événements cruels et moi, que je pourrais aller de l’avant en me construisant une nouvelle identité. Erreur ! J’avalai d’un trait le restant de mon whisky et me laissai sombrer dans le vacarme en espérant y étouffer mon tourment. Mon portable vibra dans la poche de ma veste ; je l’ignorai comm e toutes les fois précédentes. Je ne comptais plus le nombre de verres que j’avais vidés avant et après mon arrivée dans cette boîte de nuit quelconque. Des filles vulgaires se trémoussaient sur la piste de danse et se frottaient à des mâles en rut. D’autres, plus timides, gardaient les sacs des premières tout en surveillant leurs cocktails. Je d étestais ces flashs aveuglants, ces odeurs corporelles, cette musique h ideuse, mais, comme l’alcool, ils anesthésiaient mes pensées et me plongeaient dans un délicieux état hypnotique, lénifiant, qui rendait mon marasme plus supportable. Cogiter me conduisait inévitablement à revivre les mêmes horreurs, que mes paupières fussent closes ou ouvertes. — Vous ressemblez tellement à Andrew Weiss ! s’écri a une voix féminine à mes côtés. Je fixai la jeune fille d’un air absent. Le rouge de ses lèvres aimanta mon regard. Le flot de ses paroles se déversa dans m es oreilles sans atteindre mon cerveau, si tant est qu’il existât en core à ce moment-là. Elle s’assit sur la banquette sans attendre mon inv itation. Je n’arrivai pas à réunir l’énergie pour la rejeter. Mon portable vibra une nouvelle fois. Ce fut à pein e si je le remarquai. Un parfum framboisé mêlé à celui de la s ueur assaillit mes narines. Par-delà ces arômes agressifs, je notai l’ odeur bien plus alléchante de sa peau, de sa chair, de ce liquide p récieux qui coulait dans ses veines et ses artères. Je me rapprochai d’elle, ce qui la fit roucouler de plaisir. La courbe de son cou m’attira bien plus que celles de son déc olleté plongeant. Malgré les notes stridentes produites par le DJ, je perçus le battement rapide de son cœur, ce noble organe qui lui permettait de vivre. Je ne m’étonnai même pas de la soudaine qualité de mon ou ïe, ni de ma capacité à percevoir le parfum ferreux de l’hémoglo bine à travers sa chair bronzée, ni de cet appétit irraisonné qui ne me seyait guère. Seul flottait à la surface de mes pensées ce mot hor rible, odieux, blessant qu’Amanda ne cessait de prononcer dans mes rêves :monstre, monstre,monstre… Il m’obsédait. Trouvait un étrange écho en moi. La bouche de l’inconnue continuait de produire des sons inintelligibles, aux accents hystériques. Je posai un doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. Je le glissai ensuite le long de sa gorge offerte tout en éprouvant le vif désir de goûter sa tiédeur sur ma langue. Je l’embrassai comme seul un vampire le peu t, et elle frissonna de plaisir sans comprendre cette étourdissante sensation qui l’enivrait. Prisonnier de mes pulsions, j’aurais pu la boire ju squ’au bout si je n’avais pas relevé la tête. La boîte de nuit me parut alors transfigurée, les corps enlacés, collés les uns aux autres moins répugnants
qu’auparavant. La sueur perlait sur les peaux. Le s ang bouillonnait sous l’effort. Comment avais-je pu ignorer à quel po int je les désirais tous ? Je me levai pour me mêler à la foule et cueillir les fruits plus juteux. Une main glacée me saisit au même instant. Je n’eus pas le temps de protester avant d’être entraîné à l’extérieur et je té sous une pluie froide. Je restai figé pendant quelques secondes, abasourdi, avant de secouer la tête pour m’éclaircir les idées. J’eus a lors l’impression d’émerger d’un cauchemar bien trop réel. Je portai les doigts à mes lèvres. Le goût prégnant du sang démentait mes hypo thèses. Non, je n’avais pas rêvé sous l’effet de l’abrutissement cau sé par l’alcool et le bruit. Je fouillai les alentours du regard : les mu rs de pierres de la vieille ville délavés de leur couleur par l’onde no cturne, le lampadaire en fer forgé qui restait curieusement éteint, l’arc ade solitaire sous laquelle fumaient d'ordinaire les fêtards… — Il semble que je sois arrivée à temps, mon cher. Je me passai une main sur le front pour chasser les trombes qui s’y abattaient, mais la silhouette qui avançait vers mo i persistait à rester floue. L’aura, par contre, me certifiait que j’avais affaire à la dernière créature que j’aurais aimé croiser : un revenant. U ne crainte morbide me fit frissonner. — Kirsten ? D’un pas, le spectre déchira les rideaux de pluie. Sa blondeur me détrompa, et l’étonnement me saisit.  — Comment se porte mon vampire préféré ? Mal, dirait-on, déclara Madeleine avec un sourire en coin.
I
Où le héros peine à entrer en scène
La glace contre mon front n’apaisait guère mon impression qu’un savant fou avait planté ses seringues dans ma pauvre cervelle. Madel eine, assise juste en face de moi, me contemplait avec intérêt, le visage calé entre s es mains menues. Comme à son accoutumée, elle était vêtue d’une imitation de rob e de couturier du plus grand goût.
J’ignorais comment nous étions revenus chez moi, ma is cela n’avait que peu d’importance comparé à mon estomac qui se rebellait. Seul un semblant de dignité me retenait de courir aux toilettes pour vomir. J’avais cru dénicher une forme d’apaisement dans l’alcool, un secours qui m’aiderait à calmer m es récentes obsessions ou, en tout cas, un abrutissement qui m’empêcherait de penser e t de cauchemarder : voilà où cela m’avait conduit ! Rien que de songer aux conséquenc es, je me sentais un peu plus nauséeux et fébrile. Je me dégoûtais. Mes mains tre mblèrent dans un spasme nerveux. Si Madeleine n’était pas intervenue…
Comme si elle avait capté mes pensées, la défunte m ’adressa un large sourire aux dents de perles. Son aura charbonneuse flottait tou t autour de moi et tentait de s’accrocher à ma propre émanation. Cherchait-elle à m’attirer dans ses filets ? Pire, à me contrôler ? Ne me souvenant que trop bien de l’h orrible vision qu’elle m’avait inspirée dans l’hôtel, je me crispai et m’écartai d e la table. Le spectre ne perdit pas une miette de ma réaction. Elle leva les yeux au ciel tout en soupirant :
— Le seul et unique responsable de cette regrettable situation, c’est vous !
— Menteuse…
L’expression de Madeleine s’assombrit. Une seconde plus tard, elle réapparut à côté de moi pour m’asséner la gifle que je méritais.
— Goujat ! s’offusqua-t-elle. Je vous sauve de vos mauvais penchants, alors que j’aurais tout aussi bien pu me divertir en vous reg ardant, et voilà comment vous me remerciez ?
Je frottai ma joue tout en maugréant. Ma tête persistait à jouer les caisses de résonance, et la claque n’avait rien arrangé. Décid ant de remettre notre dispute à plus tard, j’allai d’un pas traînant jusqu’à ma chambre. Mais une fois échoué sur le matelas, la vue de plusieurs cadavres de bouteilles tout aus si désolés que moi m’obligea à me redresser pour contempler la vérité en face. Quelqu ’un souffrait d’un sérieux problème d’alcoolisme. Je craignais bien que cela fût moi en tant que seul habitant de cette villa.
— Je n’aurais jamais dû boire autant, fis-je en me passant une main sur le front.
Madeleine, qui flottait devant mon lit, me fixait d ’un air peu convaincu, ses fins sourcils froncés sur ses paupières fardées d’un doré qui ill uminait son regard.
— Oui, c’est cela, mon cher…
— Qu’insinues-tu ?
— Oh, mais rien du tout… Blâmez l’alcool, blâmez mo i, car il n’y a aucune autre cause à votre comportement…
Elle m’offrit un sourire candide qui ne me trompa p as une seule seconde.
— Si tu as quelque chose à dire, crache le morceau !
Le fantôme s’installa juste à côté de moi. Elle lai ssa s’écouler quelques secondes dans le plus grand silence, le temps d’arranger les plis de sa jupe avec des gestes affectés. Son attitude m’irrita de plus en plus, au point que je caressai l’idée de la bannir loin de ma villa. Après tout, j’en avais le pouvoir.
— Vous ne répondez plus au téléphone, déclara-t-elle enfin d’un ton accusateur.
— Bien sûr que si.
Je détournai le regard, gêné. Je lui mentais, je me mentais, mais je ne pouvais ignorer ce qu’elle sous-entendait.
Effrayé de me confronter à tousceuxqui auraient pu me rappeler ce terrible mois de novembre, je me laissais couler dans l’isolement le plus total ; hormis les inconnus que je côtoyais dans des boîtes de nuit douteuses, ce q ui ne constituait pas le signe d’une vie sociale épanouie. Je n’avais pourtant pas envie de le reconnaître, car je lui aurais avoué ma détresse psychologique. Convaincu de son h ostilité, je refusais de me confier et de lui offrir un avantage dont elle aura it pu se servir.
— William s’inquiète.
Un ricanement de dérision m’échappa.
— William s’inquiète ? répétai-je.
— D’habitude, vous accourez ventre à terre. Du moin s, c’est ce qu’il a dit…
Mon rictus moqueur se mua en grimace. Finalement, u ne bouteille de plus ne serait pas un si grand mal.
— Pourquoi es-tu ici, Madeleine ?
— Vous n’avez plus beaucoup d’amis qui se préoccupe nt de votre sort.
— Je ne vois pas ce que tu veux dire…
Elle battit des cils avec une innocence qui me bles sa.
— Quand avez-vous parlé à Owen pour la dernière fois ?
Je gardai un silence éloquent.
— Quant à vos semblables, ils sont occupés ailleurs , poursuivit-elle. Irina est en convalescence, Grigori est injoignable, Sérénité fa it ses classes, contrairement à vous, et Keita… Hum… Keita…
Elle retint un rire.
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