Rédemption
277 pages
Français

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Rédemption , livre ebook

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Description

Je me nomme Virginie Lemère.
Vous ne me connaissez sans doute pas car les rares humains qui ont croisé ma route en sont morts. Normal, puisqu’en plus d’être une vampire, je suis une belle peau de vache. Pour ma défense, avoir du caractère, c’est une question de survie chez les vampires.


Pourtant, aujourd’hui, au sommet de cette cruelle pyramide d’égocentriques, je risque de tout perdre. Entre mon ex ressuscité je ne sais où, ma fille dont je suis sans nouvelle, des vampires en quête d’humains et d’autres humains partis en chasse, l’Enfer a semble-t-il posté ses invitations.


La fin est proche, elle est sombre, elle sera forcément douloureuse.


De quoi me mettre les nerfs...
De quoi me mettre en chasse...
De quoi me retrouver dans une belle merde...

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 27
EAN13 9782373420081
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Rédemption :Le dernier vampire
Jean Vigne
Éditions du Petit Caveau - Miroir de sang
Avertissement
Salutations sanguinaires à tous ! Je suis Van Crypting, la mascotte des éditions du Petit Caveau. Si vous lisez cette histoire avec un Kindle, n'hésitez pas à activer les polices/fontes de l'éditeur (dans le menu des polices). Si vous rencontrez un problème, et que vous ne pouv ez pas le résoudre par vos propres moyens, n’hésitez pas à no us contacter par mail (numerique@editionsdupetitcaveau.com) ou sur l e forum en indiquant le modèle de votre appareil. Nous nous ch argerons de trouver la solution pour vous, d'autant plus si vou s êtes AB-, un cru si rare !
AAboutissement
Une idée fixe aboutit à la folie ou à l'héroïsme.
Victor Hugo
Quelque part...
2130
Le vent... C'est ça, son principal tourment. Toujours ce même mugissement, malgré les épaisses t ôles qui protègent le complexe. Ce chant mauvais, glacial, c apable de tuer de son simple souffle pourrait être une douce musique à ses oreilles. Celle d'une liberté toute proche, et pourtant, impossible à obtenir. Une fois encore, elle tire sur ses chaînes... Rien ne vient, sinon un pitoyable gémissement, son propre cri face à cette faiblesse qui ne cesse de gagner du terrain. Bientôt, elle ne sera plus que l'ombre d'elle-même. Bientôt, elle ne sera plus rien. Bientôt, elle sera morte. Ce dernier mot la terrorise. Comment être confronté e à ce qu'elle jugeait impensable, le mois dernier ? D'un regard i mplorant, elle cherche le moyen de se soustraire à ce sort terribl e, chemin tout tracé vers cette fin annoncée. Ses bras, couverts d'hémato mes qui ne guérissent plus, la martyrisent. Les traces des nom breuses piqûres, myriades de points violacés. Autant de preuves de s on supplice quotidien, autant d'excuses pour la pousser à tout abandonner. Ce serait si facile. Logique. Lâche. Elle s'y refuse, bien décidée à se venger, à leur f aire payer le mal subi par un puits de souffrances sans fin. Oh oui, la haine est présente dans ses veines, même si le sang vient à manquer. U n grincement interrompt sa réflexion. Une porte métallique s'ouvr e, dévoile une lumière crue, trop violente pour ses pupilles dilatées. Une silhouette se découpe dans la lueur, ombre dont elle connaît les intentions, pas vraiment louables à dire vrai. Comment a-t-elle pu tomber dans un piège si grossier ? L'expérience ne lui a-t-elle pas enseigné la méfiance ? De nouveau, elle en appelle au peu de force qui lui reste, bande ses muscles et ti re. Les chaînes grincent, protestent... mais résistent. — Allons, c'est inutile. Depuis tout ce temps, tu t'obstines toujours. L'homme appuie sur un interrupteur. Les néons s'ill uminent, baignant le laboratoire d'une aura blanchâtre. La p risonnière, d'instinct, détourne le regard. Quelques secondes s uffisent pour s'accoutumer... Elle redresse le visage, son souffle se coupe. Il est là, à moins d'un mètre. Comment a-t-il pu franchir une pareille distance en un clin d'œil ? Allons, elle le sait bien, malheure usement. Son interlocuteur s'en étonne lui-même : — Vraiment surprenant cette vitesse, et tout ça grâce à toi. Il saisit son menton d'une poigne ferme, contact gl açant qu'elle aimerait repousser. Elle cherche à parler, à s'opposer quitte à l'insulter, elle ne peut plus. Il sourit, visiblement plus amusé qu'impressionné p ar sa captive.
Pourquoi le serait-il d'ailleurs ? Pourtant, il fut une époque où ce n'était pas le cas. Elle incarnait la peur, l'autorité, l'i mage de la sentence finale. Aujourd'hui, elle ne représente plus rien. U ne enveloppe presque morte, alors que lui se targue d'être l'avenir, celui devant qui tous s'inclineront bientôt. — Ma belle, tu nous as bien servi. Je voudrais t'en remercier, Virginie, mais comme tu le sais déjà, en affaire, to us les coups sont permis et pas question pour moi de laisser une quel conque menace traîner. L'homme affiche une mine moqueuse. — Je suis certain que si je te libérais, là, tout d e suite, tu m'arracherais les tripes, je me trompe ? Tu le pourrais encore, bien que je possède quelque chose d'unique, une chose que je t'ai dérobée. J'aimerais continuer à vanter ta beauté, mais, vois -tu, cela m'est impossible. Il claque des mains... Deux gardes pénètrent dans l'enceinte du laboratoir e. Ils poussent une lourde psyché bordée de bronze sculpté pour l'i nstaller devant Henry, avant de reculer. L'objet de belle facture d étone dans cette prison froide. Virginie ne peut apercevoir son reflet et doit se contenter d'observer son bourreau se pavaner devant la glace. Belle prestance, regard d'aigle, le même homme qui supervisait autrefois d'une main de fer nombre de conseils d'administration dans le biodôme parisien. Le même homme... pas tout à fait. Henry n'est plus atteint du syndrome de la vieillesse. Son visage ridé a dispar u au profit d'un faciès plus jeune, bien plus jeune. Il paraît sorti r d'une cure de jouvence, l'image d'un trentenaire aux traits raffer mis. Même sa chevelure à la couleur argentée n'est qu'un lointai n souvenir, remplacée par une teinte auburn. — Je te plais ? lance-t-il d'un air railleur. Aucune réponse... Henry n'en attend pas, il s'est débrouillé pour la faire taire à jamais. Il se charge de combler le vide : — Toi et moi, nous aurions formé un beau couple, no n ? Dommage qu'il me faille te tuer, ma jolie. Tu comprends, je ne voudrais pas me retrouver avec un poignard planté dans le dos. Son regard se durcit. — Et puis, je pense mériter mieux que ça, tout de même, dit-il d'une voix sèche. D'un mouvement vif, il tourne le miroir face à Virg inie. Elle découvre son reflet, une véritable torture morale. H enry lâche un rire mauvais, tout en se dirigeant vers la sortie. Sur l e seuil, il s'arrête, dévisage sa prisonnière et conclut nostalgique : — Je suis désolé, Virginie, mais le pouvoir n'admet aucun compromis. Toi, mieux que quiconque, est bien placée pour le savoir, non ? Il souffle, hésite, avant d'ordonner : — Tuez-là ! Et d'une pression sur l'interrupteur, il referme la lourde porte derrière lui. Alors, face à ce reflet, à cette peur qui ne cesse d e l'habiter, aux
deux gardes qui s'approchent, couteaux en mains, Vi rginie serre les dents de rage...
Au même moment...
2130
Le vent... C'est ça, mon principal tourment. Je ne vois pas à deux pas, nous sommes perdues en p leine bourrasque et c'est la merde. La neige fouette mon visage, impossible pour moi de détailler le paysage à plus de trois mètres. Détailler quoi, d'ailleurs ? Ici, tout n'est que blancheur immaculée, froideur capable de tuer une femme de so n simple souffle. Heureusement pour nous, nous ne sommes pas d e simples femmes. — Océane ! Ma voix parvient avec peine à briser la colère brute de cette maudite tempête. Elle s'est levée soudainement, nous prenan t Océane et moi à revers. Pourtant, le ciel clair semblait de bon augure. Pourquoi diable tout se complique lorsqu'il s'agit de ma mère ? — Océane ! Nouvelle tentative d'appel, nouvel échec. Ma petite Aurore, tu es dans la panade. Voilà moins d'une minute, la premiè re rafale nous a fauché de sa violence pour nous séparer, incapables de nous retrouver dans cet enfer blanc. Et maintenant, j'erre au hasa rd, décrivant des cercles dans l'espoir de rejoindre ma compagne de route. Alors qu'une couche de givre se dépose sur ma peau, mon esprit divague loin de ce désert froid. Les semaines passées ont été riches en événements. Que dire, sinon que l'incertitude me gagne, principalement concernant mon avenir. J'ai ce goût pâteux de l'éch ec en bouche, et je ne parviens pas à l'effacer. Rien ne va plus dans mon existence, et pour tout dire, vu ce temps pourri, ce n'est pas près de s'arranger. Malgré ma condition de vampire, le froid me paralyse les muscles. Si je ne possédais pas mon formidable pouvoir de régén ération, je serais morte depuis belle lurette. Une masse sombre se dessine à quelques mètres, éphé mère silhouette prise dans la tourmente. Je me précipite, tout en hurlant : — Océane ! Me voilà sur elle, forme recroquevillée dans la nei ge. Mon instinct ne m'a pas trompé, c'est bien ma protégée. D'un ges te vif, je la retourne, visage blême sur tapisserie crème. Elle n e réagit pas. Mes yeux s'agrandissent en découvrant la tache rougeâtr e qui macule ses habits déchirés. La blessure est fraîche, toujours ouverte. Quatre marques symétriques dont la largeur écarte l' hypothèse d'une attaque humaine... Vampire ? Non, même des doigts ne couvri raient pas une telle surface. Océane est livide. Est-elle seulement vivante ? Une ombre... Elle masque la lumière diffuse propagée par la neige folle. Elle est surtout titanesque.
Je roule sur le côté, le temps de sentir le frôlement d'une arme. Me voilà déjà sur pieds, prête à riposter. Toutes griffes dehors, la colère se mêle à la peur, onde de choc qui propulse mes canin es hors de leur logement. Et pour tout dire, ce que je découvre me terrorise... Une bête immense, couverte d'un poil blanc et dru, se dresse devant moi. Au bas mot, trois mètres, d'une carrure à faire frémir une armée de vampires et moi, je suis loin de représenter une armée. Malgré les volutes de neige qui voilent ma vision, je crois reconnaître un ours blanc. Que fait-il dans les parages ? Certes, c'est bien l'une des rares espèces à pouvoir survivre à l'holocauste polaire, mais de quoi s'est -il nourri durant toutes ces années ? Voyant Océane au sol, j'ai une petite idée et, pour dire vrai, je risque de me transformer en plat de résistance sur la liste de son menu spécial viande fraîche. L'animal s'avance d'une démarche lourde... et mécanique ? Un détail m'interpelle. La bête arbore des griffes à la longueur inimaginable. Des serres aux reflets irisés dans cet enfer blanchâtre, courbes et aiguisées. Difficile de saisir la nature de mon adversaire, mais exit l'ours blanc. L'animal fend l'air de sa j olie mimine, une patte monstrueuse capable de vous décapiter d'un coup et d'un seul. Trop lent mon pote. Je bondis, profite de son avant-bras pour gagner de la hauteur et frappe son museau, arrachant au passage une bonne poignée de peau. Je retombe sur mes pieds, fais face à ce monstre, s ans comprendre. Aucune trace de sang sur mes doigts. Pourtant, j'ai senti mes ongles s'enfoncer à loisir dans sa chair tendre. Pas le te mps de réfléchir, le revoilà. Il attaque par mouvements successifs, espé rant éradiquer la petite emmerdeuse que je suis. Peine perdue, mon gros, je suis la reine des pestes et ça, ma mère te le dirait. Si tu es pl us fort, je suis plus rapide. J'évite sans mal ce paquet de muscles, j'ai l'impression d'être un boxeur poids léger opposé à un sumo. Le problème, c 'est que mes frappes restent inefficaces, c'est à n'y rien comprendre. Seul moyen, lui briser la nuque. Je me couche, glis se sous la neige fraîche entre ses pattes écartées, grimpe sur son d os, attrape sa tête et... m'immobilise devant le morceau de métal sous sa peau déchirée. Pas de doute, c'est une plaque lisse, et surtout très dure ? Une fraction de seconde d'inattention et son coup de patte s'abat sur moi, un peu au hasard, mais comme le dit le proverbe, le hasard fa it parfois bien les choses. Les os de mon épaule éclatent sous le choc. Je suis propulsée dans les airs, le temps de sentir mon crâne frapper une roche mal placée. Il en fallait une, elle est pour ma pomme. Le goût du sang se répand dans ma bouche, mais ce n 'est pas le plus grave. Déjà, la fureur du colosse s'abat sur moi. P lus rapide que prévu l'animal. Il plonge... Je bloque son attaque en saisissant ses avant-bras, dérisoire tentative pour le repousser. Quelle force ! j'ai l'impression d'être écartelée. La souffrance irradie mes muscles, mais je résiste. Le visage défiguré par l'effort, les pieds appuyés sur la roche — celle qui a pris ma tête pour une enclume — je parviens à conte nir la charge du monstre. Eh oui, mon gros, tu ne t'attendais pas à celle-là ! Tu as face à toi une vampire et pas n'importe laquelle. Une espè ce nouvelle,
mélange d'Alphet 14 et de bioplasma, de quoi décupl er mes forces. Pourtant, je ne réussis pas à me dégager de cette c réature pour le moins singulière. Pire, le bougre ne semble pas fat igué le moins du monde. Combien de temps pourrais-je combattre cette étreinte infernale ? Je dévisage ce monstre de chair et de m étal. Son regard brille d'une étrange lueur rougeâtre, le diamètre d e ses pupilles ne cessant de varier, tel l'iris d'une caméra de surveillance. Soudain, il ouvre la gueule, dévoilant une double r angée de dents... si l'on peut appeler " dents " ces morceaux de méta l long comme le pouce. Pour la première fois de mon existence, je c omprends l'effroi de mes victimes. Lentement, il s'avance, droit sur ma gorge. Mourir ici, jamais je ne l'aurais cru. Je sens son odeur, amalgame d'huile et de plastique. J'aurais voulu te sauver, petite Océane, désolée. Fatiguée et incapable de lutter plus longtemps, j'abdique. Moi, Aurore, fille de Virginie Lemère, vais-je enfin connaître la paix ?
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