Sol , livre ebook

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De dangereux changements climatiques ont profondément modifié la vie des habitants de l’Intérieur. Au cœur de l’hiver permanent, seule la cité bulle de Sol détient le secret de l’éternel printemps. Elle réserve cet incroyable privilège à une population d’élus, descendants des premiers bâtisseurs. Mais tout manquement aux règles édictées par les conseillers et les prêtres conduit au bannissement. Et la première règle est d’ignorer les souffrances des exclus, de ceux qui, exilés des territoires glacés, sont condamnés à choisir entre la mort par le froid ou le supplice des mines de pierre noire.


Au sein de la cité comme dans les rangs des exclus, la colère gronde. Marqué par la mort des siens, Inok n’a plus rien à perdre. Il décide de tout faire pour percer le secret du printemps et détruire l’ordre établi par les maîtres de Sol.


Habituée des mondes imaginaires, l’auteur d’Allia ou encore des Voleurs de lumière nous entraîne avec Sol dans un univers en mutation, miroir inquiétant de notre société égoïste.

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Publié par

Date de parution

05 octobre 2017

Nombre de lectures

8

EAN13

9782374534954

Langue

Français

Présentation
De dangereux changements climatiques ont profondément modifié la vie des habitants de l’Intérieur. Au cœur de l’hiver permanent, seule la cité bulle de Sol détient le secret de l’éternel printemps. Elle réserve cet incroyable privilège à une population d’élus, descendants des premiers bâtisseurs. Mais tout manquement aux règles édictées par les conseillers et les prêtres conduit au bannissement. Et la première règle est d’ignorer les souffrances des exclus, de ceux qui, exilés des territoires glacés, sont condamnés à choisir entre la mort par le froid ou le supplice des mines de pierre noire.
Au sein de la cité comme dans les rangs des exclus, la colère gronde. Marqué par la mort des siens, Inok n’a plus rien à perdre. Il décide de tout faire pour percer le secret du printemps et détruire l’ordre établi par les maîtres de Sol.
Habituée des mondes imaginaires, l’auteur d’Allia ou encore des Voleurs de lumière nous entraine avec Sol dans un univers en mutation, miroir inquiétant de notre société égoïste.


***




Auteur de fantasy (la trilogie Allia, Voleurs de lumière ), Sylvie Kaufhold s'essaie parfois aussi à la romance, adulte ou ado. Mais quel que soit l'univers choisi elle reste fidèle à ses thèmes de prédilection: la tolérance, la multiculturalité, l'écologie, le combat contre l'injustice. Prof de francais langue étrangère, cette Toulousaine d'origine vit en Allemagne depuis plus de 15 ans. 
SOL
LES RÉFUGIÉS DU FROID
Sylvie Kaufhold
Collection du Fou
À Anita, éditrice exigeante, qui a su accompagner pas à pas l'évolution de ce texte, de la nouvelle au roman.
Prologue
Mes réserves sont épuisées. Mes forces aussi. Mon corps décharné ne peut plus enfermer mon esprit qui n’aspire qu’à s’évader. Bientôt je rejoindrai mes rêves. Des rêves gais, tissés de rayons de soleil. Loin du froid et de la faim qui déchirent ma chair.
Depuis longtemps déjà, la chaleur et la lumière ont déserté nos vies. Le comté de l’Intérieur ressemble désormais aux vastes étendues blanches et glacées du Grand Nord dont parlaient mes aïeux alors que le blé de nos champs blondissait au soleil. C’était si exotique alors ! Cela me paraissait incroyable, un monde sans couleur et sans chaleur, où seuls les Aks, ce peuple endurant de barbares géants, pouvaient subsister. La petite fille dorée que j’étais alors ne pouvait pas imaginer vivre un jour dans ce désert blanc. Pourtant l’hiver a peu à peu englouti les champs de blé, les herbes folles et mes rires d’enfant.
Aujourd’hui, le froid est notre quotidien. Mordant, cruel, dévastateur. Le grand astre est pâle et bas depuis trop longtemps, les glaces éternelles ont recouvert notre monde. Certains disent que notre terre ne tourne plus, que notre partie du monde s’est arrêtée dans une sorte d’aube perpétuelle. Moi, je crois que notre monde est trop vieux, qu’il s’éteint doucement. Les jeunes s’agitent, travaillent. Ils rient, s’amusent et diffusent de la chaleur autour d’eux. Les vieux restent immobiles dans leur coin et ils ont toujours froid. Cela doit être pareil pour notre monde, il a perdu l’énergie de sa jeunesse. C’est dans l’ordre des choses.
Les habitants du comté ont bien essayé de lutter, de s’adapter, mais ils n’avaient ni la résistance ni la force des Aks. L’espoir d’une vie simple et gaie comme nous la connaissions les a abandonnés peu à peu, jusqu’à ce qu’il ne reste que la peine et la faim. Heureusement, pour moi la délivrance est proche. La réserve de bois est épuisée et mon ventre est vide depuis plusieurs jours déjà. Les hurlements des loups se font plus pressants. Je ne leur en veux pas. Eux aussi, ils ont faim.
Comme tous ceux du village, mon fils a emmené sa famille vers Sol, la cité à l’éternel printemps. On raconte tant de choses sur la cité bulle que je ne sais quoi penser ou qui croire. Les villageois imaginent beaucoup d’histoires merveilleuses à son sujet. Combien de légendes ai-je entendu ces dernières années ? Sol la lumineuse, la magnifique ! Sol la féconde, la nourricière ! Mais il y a autant de bruits horribles qui circulent. Sol la dévoreuse ! Pourtant, peu importent les risques, elle est leur seul espoir face à l’hiver qui avance. Ici, bientôt, il n’y aura plus rien. Même les loups ne tiendront plus très longtemps. Ma carcasse ne leur apportera qu’un bref sursis. Ils seront bientôt engloutis par le grand froid blanc.
Je suis seule. Oh, il y a sûrement d’autres aïeules dans les maisons abandonnées du village qui attendent aussi de rejoindre leurs rêves. Du moins je l’imagine car je ne suis pas sortie depuis le départ des miens. À quoi bon ? J’ai décidé de ne pas les suivre. Je n’aurais été qu’une charge de plus dans leur vie difficile. La mienne a été longue, parfois dure, mais souvent belle. Ils ne peuvent pas en dire autant. Je ne regrette pas de quitter ce monde et ce qui y attend les hommes de l’Intérieur.
Il ne me reste qu’un souhait avant de m’éteindre. Puissent mes petits-enfants retrouver le printemps un jour et réapprendre à vivre.

Amalia la vieille
Village de Bro, comté de l’Intérieur, An 356 de l’ère de Styx.
Livre I Le manque
Chapitre 1
— Pourquoi Gran n’est pas venue avec nous ? demande encore une fois Ylva en trottinant à côté de sa mère sur le chemin enneigé.
Le silence des aînés fait écho à la question de la petite fille. Un silence pesant, lourd de tristesse et de culpabilité. Comment lui dire que Gran est restée au village pour mourir, qu’elle n’a pas souhaité rejoindre les flots de réfugiés sur la route de Sol, qu’elle n’avait plus assez de force pour se construire une nouvelle existence. Un choix difficile à accepter pour son fils et les siens, mais un choix logique et respectable qu’ont fait de nombreuses personnes âgées au village.
— Elle garde la maison, pardi. Il faut bien que quelqu’un veille sur la maison !
Les parents regardent le plus jeune de leurs fils avec reconnaissance. Inok sait toujours comment inventer des histoires pour sa sœur.
— Toute seule ? s’étonne la fillette.
— Mais non, t’es bête. Il y a d’autres grands-mères dans les maisons du village, des copines à elle. C’est aussi pour ça qu’elle a voulu rester. Pas question de louper une réunion du cercle.
— J’aime bien l’accompagner quand elle y va, renchérit Ylva, ragaillardie par le mensonge de son frère, elles font un grand feu dans la salle commune et elles racontent des histoires en tricotant. La vieille Lison, c’est la meilleure des tricoteuses ! Mais c’est Gran qui raconte les meilleures histoires. Elles vont me manquer ses histoires.
— Et les miennes alors ? plaisante Inok, elles ne te suffisent plus ?
— Oh si ! s’écrie la petite fille en saisissant la main de son frère. Raconte, raconte comment sera la vie dans la cité de Sol !
La cité de Sol. Le but de tous les marcheurs qui fuient aujourd’hui le froid rampant de l’hiver permanent. Comme leurs compagnons, la famille d’Ylva et d’Inok a cru pouvoir survivre au village, lutter contre l’avancée de l’hiver, adopter un mode de vie proche des gens du Nord. Mais ça n’a fonctionné qu’un temps, jusqu’à ce que le froid ne s’installe définitivement et ne finisse par les chasser. Ils ont résisté jusqu’au jour où les loups ont emporté la dernière chèvre et avec elle, leur dernier espoir. La dernière récolte ayant gelé, le gibier ayant déserté les forêts, ils n’avaient plus rien. Rien que leurs bras à louer. Ce jour-là ils ont décidé, le cœur lourd, de suivre le flux incessant des villageois vers la cité. Et Gran a décidé de ne pas les accompagner.
Un court instant, la famille avait d’abord pensé rejoindre Le Lorcal. Louise, la tante des enfants, les aurait sûrement accueillis dans les territoires côtiers, le temps qu’ils prennent leurs marques.
— Chez tante Sucre d’orge ? s’était exclamée Ylva, ravie, provoquant l’hilarité de ses frères malgré le sérieux de leur situation.
Les enfants ne l’avaient jamais vue, mais, entre eux, ils appelaient Louise tante Sucre d’orge car elle leur en envoyait parfois dans des petits paquets de papier brun. C’était la fête et les autres gamins du village les regardaient avec envie. Parfois il y en avait même assez pour partager. Le mari de tante Sucre d’orge était confiseur, avait dit leur mère — un mot magique qu’ils aimaient répéter comme un mantra. Quel métier fantastique ce devait être ! Vivre au milieu de ces délicieuses créations… Et puis les côtes n’étaient pas encore touchées par l’hiver permanent. Ils auraient pu, avec l’aide des leurs, y commencer une nouvelle vie. Ylva s’imaginait déjà vivant au milieu de milliers de confiseries, toutes plus sucrées les unes que les autres !
— Ce n’est pas possible, avait dit leur père, John, réduisant d’un coup les espoirs d’Ylva à néant. Tu sais bien que nous n’avons pas l’argent nécessaire pour passer les postes-frontières qui mènent à la mer. Sans argent, les gardes nous laisseront crever sur les chemins à la merci des loups et des bandes de pillards. Nous n’irions pas bien loin.
— On pourrait demander l’accueil dans d’autres villages pour éviter les postes-frontières, avait suggéré Jehan, l’aîné des trois frères, qui deux ans auparavant avait accompli un compagnonnage de quelques mois.
— Et que crois-tu y trouver ? avait demandé John. Des jouvencelles accueillantes avec des paniers fleuris ? Les villages que nous rencontrerions seraient aussi pauvres, aussi glacés que le nôtre, et sans doute vidés de leurs habitants. Ceux qui ne sont pas déjà partis à l’ouest, sont sur la route de Sol ou ont rejoint les bandes de pillards.
Leur mère avait soupiré et pris Ylva dans ses bras pour la consoler de ses rêves perdus. Le nez dans la chevelure blonde de la petite fille qui sentait encore bon l’enfance et l’innocence, elle avait levé ses grands yeux tristes vers son époux. Il avait raison. Elle le savait. Il était inutile de rêver, il fallait composer avec la réalité. Sans compter que les territoires côtiers avaient sûrement fort à faire pour intégrer les réfugiés déjà sur place. Sans doute rester

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