Solstices
161 pages
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Solstices , livre ebook

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Description

Des hommes, des trajectoires et des destins.


Ils se croisent, s’apprivoisent, s’aiment ou se rejettent au gré de leurs collisions. Mais, toujours, l’univers les ramène les uns vers les autres.


Qu’ils soient soldat, guerrier, créature fantastique ou simple jardinier, qu’ils conjuguent leur histoire au passé ou au futur, il est des lois cosmiques immuables. Celle de l’attirance en est une. Celle de l’évidence encore une autre. Et s’il est possible de fuir la première, la deuxième est bien plus difficile à ignorer.


Alors, asseyez-vous et laissez tous ces hommes vous raconter comment ils ont essayé de défier le destin. Et comment ils se sont tous royalement plantés, pour finir par rendre les armes face à une rencontre.


Recueil de nouvelles MM
#romance #fantastique #fantasy #contemporain

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 avril 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782493709189
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Charly Reinhardt
Solstices
NOUVELLES
N° ISBN Papier : 978-2-493709-19-6
N°ISBN Numérique : 978-2-493709-18-9
© Charly Reinhardt 2023, tous droits réservés.
© Inda Ashes, pour la présente couverture.
Dépôt légal : avril 2023
Date de parution : avril 2023
 
Art L122-4 du CPI : Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque.
 
Art L335-2 du CPI : Toute édition d’écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs, est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit. La contrefaçon en France d’ouvrages publiés en France ou à l’étranger est punie de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende. Seront punis des mêmes peines le débit, l’exportation, l’importation, le transbordement ou la détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants. Lorsque les délits prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende.
 
Art L335-3 du CPI : Est également un délit de contrefaçon toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de l’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi. Est également un délit de contrefaçon la violation de l’un des droits de l’auteur d’un logiciel définis à l’article L. 122-6.
 
 
Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée.
François Mauriac
Résumé
Des hommes, des trajectoires et des destins.
Ils se croisent, s’apprivoisent, s’aiment ou se rejettent au gré de leurs collisions. Mais, toujours, l’univers les ramène les uns vers les autres.
Qu’ils soient soldat, guerrier, créature fantastique ou simple jardinier, qu’ils conjuguent leur histoire au passé ou au futur, il est des lois cosmiques immuables. Celle de l’attirance en est une. Celle de l’évidence encore une autre. Et s’il est possible de fuir la première, la deuxième est bien plus difficile à ignorer.
Alors, asseyez-vous et laissez tous ces hommes vous raconter comment ils ont essayé de défier le destin. Et comment ils se sont tous royalement plantés, pour finir par rendre les armes.
 
Un petit poisson, un petit oiseau
 
Il est des secrets que les gens de mer, les vrais, se gardent bien de partager. Oui, les vrais, ceux qui vivent de la mer, avec la mer, par la mer et pas seulement au bord de la mer. Ces derniers sont différents. De simples passants qui croient savoir, connaître la mer, alors qu’ils se contentent de la contempler depuis le rivage et, quelques fois l’an, d’en essuyer le courroux bien au chaud derrière des murs. Mais la vérité est qu’ils ne savent rien.
Ils ne savent rien de sa furie qui ballotte les hommes et les bâtiments, de son sein maternel qui nourrit alors même que son sel creuse les blessures. Du vent qui hurle et se déchaîne sans pouvoir s’empêcher d’épouser les vagues, impuissant à briser la surface qu’il trouble dans son inextinguible soif de fusion.
Ainsi, ceux qui savent la mer ont une manière bien à eux de vivre et de mourir par elle ; de la même manière qu’un guerrier sait qu’il ne pourra périr que par l’épée.
Wandrille est de ceux-là, bien qu’il ne navigue pas. Il a choisi d’embrasser le métier de son père, et du père de son père avant lui : gabelou 1 . Les vingt-cinq années de sa courte vie, il les a passées en équilibre sur les rudes escarpements de la falaise, à arpenter sentiers et grottes où même les gens du cru n’osent que rarement s’aventurer. Ces endroits où s’attardent parfois les sanglots fantomatiques des naufragés, à peine couverts par l’indifférent vacarme des cormorans et autres nicheurs de la pierre.
L’existence de Wandrille n’est d’ailleurs pas si différente de celle d’un oiseau marin, perché dans sa cabane, guettant les contrebandiers assez fous — ou assez audacieux — pour se frotter à la pointe du nez le plus haut de la côte ouest. On y est si avancé au-dessus de la mer que si l’on oublie de regarder derrière soi, on pourrait s’y croire le dernier homme sur terre.
À cheval entre les deux baies, jour après jour, Wandrille garde son bras de mer, surveillant contrebandiers et naufrageurs avides de butin, avec, pour seule compagnie, le claquement du ressac, loin, loin, au pied des falaises. Ses journées sont le plus souvent mornes, ses nuits parfois dangereuses quand un feu destiné à attirer les marins sur les récifs s’allume dans les grottes.
Pour se donner le courage d’affronter le froid salin et les périls de la mer, les gabelous se rassemblent parfois autour d’une bouteille de calva. Dans leurs gorges poncées par le vent et le sable, l’alcool est au moins aussi brûlant que le diable lui-même. Si fort et si traître qu’il se plaît parfois, au bout de la nuit, à transformer les mugissements du vent de noroît en plaintes humaines, hantant la lande alentour.
Ce soir-là est un de ceux-là, quand l’hiver tire sa révérence, emportant avec lui ses derniers frimas afin de laisser la place à un printemps au moins aussi violent. Sur la mer, le vent s’est levé en tourbillons ébouriffés d’une écume aussi épaisse que la mousse des bières irlandaises que les marins rapportent parfois dans les ports de la rade.
Wandrille est enfin de repos, après trois semaines entières passées à guetter au sommet des falaises, seul dans sa misérable cahute où un pauvre brasero ne suffit jamais à le réchauffer. Il n’est donc que trop heureux de s’offrir une soirée à l’auberge du village, au coin du feu qui crépite dans la large cheminée de pierre. Avec les années, les fumées ont noirci le calcaire, mais on devine encore les motifs de la pierre taillée. Des écailles, des nageoires ; tant et plus de références explicites à cette mer que les locaux vénèrent autant qu’ils redoutent.
Pour ce soir seulement, Wandrille voudrait pouvoir laisser ce maudit bouillon salé derrière lui, alors il plonge le regard dans les flammes qui l’hypnotisent et le happent. Lui rappellent que la terre aussi a une vie qui lui est propre, faite d’humus, de branches qui poussent, perdent leurs feuilles puis les retrouvent après un court sommeil. Parfois, Wandrille s’imagine paysan ou colporteur, parcourant les routes de pierre et de boue, loin de la mer. Il lui arrive même de rêver de ces montagnes que décrivent certains voyageurs et qu’il peine à imaginer. Puis il se rappelle où est sa place. Il se souvient que ses propres racines l’enrochent solidement dans la falaise.
Soupirant, il ne voit pas arriver Gauthier, un autre des gabelous. Le plus vieux d’entre eux, dont Wandrille s’est toujours un peu défié. Gauthier a cet air des hommes qui en savent trop long sans vouloir partager leur secret. Même les gens du cru se tiennent à distance de lui. Il en est même pour le traiter de chorchyi 2 quand il a le dos tourné.
Sans se préoccuper des regards trop appuyés, le vieil homme vient de s’asseoir en face de Wandrille, sur le banc de bois qui craque sous son corps sec. De toute façon, tout est sec chez Gauthier. Sa peau creusée de sillons par le sel et le vent, ses rares cheveux, ses yeux au bleu glacial et sa voix dans laquelle s’infiltre le souvenir de trop nombreux printemps.
– Gauthier, le salue Wandrille en espérant masquer sa déception de voir sa solitude troublée. Tu bois que’que chose ?
Pendant quelques secondes, le vieux briscard ne répond rien, sondant Wandrille de ce regard qui en a déjà trop vu. Mal à l’aise, le jeune homme se tortille sur son banc, grognant quand une écharde lui rentre dans le lard.
– Il va ê’te temps que j’passe la main, gamin. J’cherchais à t’qui, mais j’pense que ce s’rait bien que ça soit té.
Son accent mâtiné de ce patois parlé par les anciens et les marins est à couper au couteau. Wandrille le comprend sans souci, car il a vécu toute sa vie sur ces terres, mais il sait que certains des voyageurs égarés sur leur coin de lande ont du mal à comprendre ce que déblatèrent les locaux.
– Toi ? Arrêter de crapahuter dans la falaise ? ricane Wandrille. J’y crois pas une seconde.
Gauthier crache par terre, dédaigneux. Le geste lui attire un regard torve de la patronne qui vient sans doute de changer la paille recouvrant le sol de terre battue, mais le vieillard n’y prête pas la moindre attention.
– C’est pas d’ça que j’te jacte, morveux. Tu dois savoir des… choses.
Wandrille hausse un sourcil méfiant. Et s’il y avait du vrai dans les histoires de sorcellerie collant aux basques de ce vieux grigou ? Or, il n’a pas la moindre envie d’y être mêlé. Les habitants se méfient déjà assez de lui comme ça, craignant qu’en bon douanier, il vienne mettre le nez dans leurs combines.
– Non, ça ira, merci…
Il espère que son ton cassant dissuadera son compagnon, mais Gauthier écarte sa protestation d’un geste que l’arthrose a rendu maladroit.
– C’est-y que t’as pas vraiment l’choix… T’te lèves et t’accouches. Fissa !
Wandrille n’est pas surpris par cette démonstration d’autorité. La vie sur les falaises n’a pas enseigné à Gauthier la délicatesse des manières. Il est davantage du genre à prendre qu’à demander.
Sachant sa soirée foutue, Wandrille se lève en grognant, non sans s’envoyer cul sec le reste de sa choppe de cidre qui, de toute façon, avait tiédi. Il grimace en s’essuyant la bouche du revers de sa manche. À côté de lui, Gauthier qui est déjà debout s’impatiente.
– On y va, on y va, grommelle Wandrille.
La nuit est déjà tombée quand ils quittent l’auberge et un fin crachin, typique de cette saison, a commencé à brouiller le paysage. Wandrille ronchonne de plus belle en remontant le col de sa veste sur son cou. Il est habitué à se pr

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