Sylve-Dôme
84 pages
Français

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Description


Paris, 2061.



Dans un monde où un virus dévastateur a éradiqué toute forme de magie, Priam, un jeune professeur d’histoire déprimé, peine à vivre dans cette société urbanisée qu’il déteste.
Mais un Sylve-Dôme offert par sa sœur pourrait lui redonner du baume au cœur.
C’est sans compter sur son neveu Léonard, qui l’entraînera malgré lui dans une aventure aussi merveilleuse qu’effrayante.
Priam est-il vraiment prêt à vivre son rêve et les dangers qui l’accompagnent ?





Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782492480096
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivant du Code de la propriété intellectuelle. Cette œuvre est un ouvrage de fiction. Les noms, les personnages et les événements sont le produit de l’imagination de l’auteur ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des faits réels, des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite.

ISBN : 978-2-492480-09-6
Correction : Hélène Harbonnier
Couverture et mise en page : 2Li ( www.2li.fr )

© Élodie Morgen, 2021
L’Alsacienne Indépendante
40 rue principale
68520 Burnhaupt-le-Bas

Sommaire

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Épilogue
Remerciements
Dans la même collection chez l’Alsacienne Indépendante
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À mon papa, mon tonton et mon papy.
 
Chapitre 1


Paris, 2061.

Priam passa à la hâte la main dans sa tignasse brune et lâcha un profond soupir de découragement. Le bourdonnement cadencé de la rame de métro, filant à toute allure dans les veines souterraines de la ville, avait pour habitude de stimuler sa créativité. Pourtant, ce jour-là, il ne lui était d’aucun secours. Autour de lui, les autres usagers fixaient avec insistance leurs écrans et s’ignoraient sans vergogne, comme si leur vie risquait d’être menacée au moindre contact visuel.
Un vieux manuel d’histoire à la main, Priam scrutait désespérément les quatre coins du wagon à la recherche de l’inspiration qui refusait de lui accorder sa visite. Devant l’image déplaisante s’imposant à lui, le jeune trentenaire fit face à un constat navrant : il était tout à fait possible de décrire la société actuelle en dépeignant l’intérieur d’une rame. Seulement des nuances de gris pour tout horizon, entrecoupées de cadres diaprés éructant des publicités souvent criardes. Des individus proches dans l’espace, mais à des années-lumière d’une relation cordiale. Le bruit des machines couvrant la placidité d’une voix ou encore l’atmosphère âpre et irrespirable chargée de l’odeur nauséabonde des rebuts de la métropole.
Oui, cela résumait parfaitement l’état du monde dans lequel Priam peinait à vivre.
Le corps traversé par un léger frisson de mélancolie, il revint à ses moutons. Comment faire découvrir à des collégiens cette matière passionnante, mais peu appréciée, qu’était l’Histoire ?
Tant de choix s’offraient à lui.
Il n’arrivait pas à canaliser ses idées, ses envies.
Il aurait souhaité enseigner une décennie auparavant, à l’époque où les programmes étaient établis à l’avance. Il lui aurait suffi de suivre un chemin bien tracé, lui évitant cet abominable casse-tête. Or, depuis la crise qui avait succédé au fléau de 2020, ces cours-là étaient devenus, au fil des années, facultatifs et les professeurs d’Histoire avaient toute liberté sur les sujets à aborder. En effet, de moins en moins de monde se préoccupait de ce qui avait été, et qui ne serait plus…
Priam enleva ses lunettes à la monture imposante et aux verres épais pour faire le vide, tant dans son champ de vision que dans le capharnaüm de son esprit. Aussitôt fait, les passagers du wagon se métamorphosèrent en silhouettes floues qui dansaient autour de lui au rythme du claquement sonore des roues sur les rails. Il était fin prêt à laisser son imagination vagabonder.
Le tintement clair de la sonnerie d’arrêt le transporta dans l’Antiquité, à la construction de la cité de Rome par les premiers lycanthropes reconnus, Romulus et Remus. Pourquoi ne pas commencer par cela ?  se demanda-t-il. Puis, au son du rire d’une petite fille assise deux sièges plus loin, il imagina Jeanne d’Arc. Elle menait avec bravoure les Français à la victoire lors de la guerre de Cent Ans, une fée assise sur son épaule lui murmurant des conseils avisés à l’oreille. Peut-être par le Moyen Âge, songea-t-il, c ’est un très bon exemple de collaboration entre les peuples.  
Enfin, la voix sans âme du métro retentit : La Courneuve : 8-Mai-1945. Cela eut pour effet de le renvoyer à une période moins réjouissante… La Seconde Guerre mondiale, lorsque les vampires s’étaient associés aux Nazis et avaient poussé Adolf Hitler à se montrer inventif. Ce fou créa alors les camps de concentration, véritables usines à hémoglobine fournissant aux suceurs de sang leur pitance. Priam frémit à ce sinistre souvenir et replaça ses lunettes devant ses yeux noisette.
Ce n’était pas par ça qu’il voulait commencer ses leçons. La quasi-totalité de ses jeunes élèves ignoraient tout du monde magique, il était donc inutile de les effrayer…
L’alarme stridente indiquant la fermeture imminente des portes arracha Priam à sa rêverie avec brutalité. Il rassembla ses affaires en vitesse et sortit in extremis .

Chapitre 2


Priam arpenta d’un pas lent et indolent les longs couloirs austères à l’éclairage froid de la station de métro et poursuivit sa réflexion, les yeux dans le vague. La fin du Monde Magique… Fallait-il qu’il démarre ses cours par cet événement ?
L’extinction totale des FMB en 2030 (de l’anglais Fantastic and Magical Beings 1 ), regrettable conséquence de la pandémie de 2020 et tournant majeur de la société telle qu’il la connaissait.
Un virus qui s’attaquait à la magie, personne n’y croyait, et pourtant…
Quelques années suffirent pour que toute la communauté des FMB soit décimée, ainsi que tout être humain sang-mêlé, suite à la mutation du microbe. Plus de la moitié de la population mondiale fut anéantie, ce qui occasionna à la planète des stigmates irréparables. La disparition des nymphes, des fées et de toutes les créatures au service de la nature entraîna une déforestation massive de la surface du globe. De vastes plaines désertiques hostiles remplacèrent les régions boisées et obligèrent les survivants à fuir vers les zones urbaines.
L’ironie du sort fut que cette maladie mit paradoxalement à la mode l’agoraphobie en même temps que l’exode rural général. En effet, par crainte d’avoir eu un jour dans sa généalogie un elfe ou un métamorphe, les citoyens qui se rassemblèrent en métropole s’évitaient les uns les autres, redoutant une mortelle contamination.
Cela faisait moins de deux mois que Priam avait été contraint de quitter son Massif central natal, devenu une chaîne de montagnes rocheuses inhabitable, afin de rejoindre la capitale. Il avait laissé derrière lui les chimères d’un monde utopique qui avait cessé d’exister.
Dans le but de panser son cœur meurtri, il s’était orienté vers une carrière de professeur d’Histoire. Ce choix de métier fut pour lui une évidence : une échappatoire à l’affliction que lui procurait ce fade environnement moderne. Une occasion rêvée de continuer à vivre dans les réminiscences de cette époque enchanteresse et de faire perdurer sa mémoire à travers l’insouciance de la jeunesse.

Priam arriva au pied d’un escalator et se laissa porter à l’extérieur. Une pluie battante lui fouetta le visage. Il ne manquait plus que ça…  songea-t-il. Il y vit un coup du sort pour accompagner ses pensées chagrinantes. De grosses gouttes se posèrent sur les verres de ses lunettes, cachant le spectacle maussade de la rue. Il s’en fichait. Il n’avait jamais fait son deuil de la nature, comme beaucoup d’autres personnes d’ailleurs, et était presque content de ne pas avoir à contempler la disgrâce de la capitale. Ses murs de béton antipathiques, les immenses ventilateurs qui distribuaient l’oxygène de synthèse ou les lampadaires métalliques qui germaient le long du trottoir.
Un élément remuait particulièrement le couteau dans la plaie béante de son cœur : certains panneaux publicitaires exhibant de belles forêts cerclées d’un halo lumineux.
Priam erra donc de façon machinale vers son domicile, telle une feuille morte guidée par le vent.
Au pied de son immeuble, une octogénaire aux cheveux poivre et sel cachés sous un foulard fleuri observait le boulevard assise sur un banc. Le parapluie la surplombant ne parvenait pas à la protéger des trombes d’eau qui envahissaient la chaussée. Une voix chevrotante s’échappait des lèvres de la vieille dame alors qu’elle tentait en vain de chanter par-dessus la mélodie insipide s’extirpant des haut-parleurs de la ville. Ses yeux voilés par une cataracte naissante croisèrent ceux du professeur.
— Bonjour mon p’tit Priam ! s’exclama-t-elle.
— Bonjour madame Painsec. Vous ne voulez pas vous abriter ? Vous allez être trempée jusqu’aux os.
Madame Painsec tenait anciennement le kiosque à journaux au coin de la rue. Elle y avait passé presque toutes ses journées pendant plus de quarante ans. Suite à la pénurie de papier, ces établissements avaient été détruits. Malgré tout, madame Painsec continuait de musarder sur le trottoir pour garder un soupçon de sa vie d’avant. Priam discutait très souvent avec elle. Bien mieux qu’un livre ou encore un site internet, elle constituait à elle seule un gisement inépuisable d’anecdotes sur les FMB, qu’elle avait grandement côtoyés dans sa jeunesse. Des folies ? Madame Painsec en avait fait plus d’une.
— Ce n’est pas une petite pluie qui va me faire du mal, assura-t-elle.
— Que faites-vous ?
— De l’art ! plaisanta-t-elle. Mais j’ai beau essayer de fredonner par-dessus ces jingles prosaïques, ça ne donne jamais rien de bon.
— C’était pourtant joli, mentit-il.
— C’est aimable de ta part de dire ça, mais la musique moderne ne transporte pl

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