Terres obscures
139 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Terres obscures , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
139 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans la lumière mourante du jour pâle, les dernières tribus humaines cèdent peu à peu au désespoir du grand sommeil. Au cœur des terres obscures, la cité des Nilaks perdure pourtant, grâce à l’énergie de la roche-mère.


Lorsqu’un autre peuple, au bord de l’épuisement, vole la roche magique, l’univers des Nilaks bascule dans les ténèbres. Aidé par l’une des voleuses aux étranges pouvoirs, le jeune Tyee doit alors affronter les dangers de la montagne pour extraire une nouvelle source de lumière, tandis que dans la cité, les partisans des représailles crient vengeance. Les factions se déchirent. Les Nilaks éviteront-ils la guerre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9782374537757
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
Dans la lumière mourante du jour pâle, les dernières tribus humaines cèdent peu à peu au désespoir du grand sommeil. Au cœur des terres obscures, la cité des Nilaks perdure pourtant, grâce à l’énergie de la roche-mère.
Lorsqu’un autre peuple, au bord de l’épuisement, vole la roche magique, l’univers des Nilaks bascule dans les ténèbres. Aidé par l’une des voleuses aux étranges pouvoirs, le jeune Tyee doit alors affronter les dangers de la montagne pour extraire une nouvelle source de lumière, tandis que dans la cité, les partisans des représailles crient vengeance. Les factions se déchirent. Les Nilaks éviteront-ils la guerre ?
Magie, aventure, nature, alliances... dans ce nouveau monde, Sylvie Kaufhold reprend les thèmes qui ont fait le succès de ses univers précédents.


Auteur de fantasy, Sylvie Kaufhold privilégie dans ses textes la tolérance, la multiculturalité, l’écologie, le combat contre l’injustice.
Professeur d’arts plastiques et de français langue étrangère, cette Toulousaine d’origine vit en Allemagne depuis presque 20 ans, et dirige la Collection du Fou, dédiée aux littératures de l’Imaginaire, aux Éditions du 38 depuis 2015.

Bibliographie Allia, L'Intégrale , Fantasy médiévale, Les Éditions du 38 Sol, Les réfugiés du froid , dystopie, Les Éditions du 38 Voleurs de lumière , Fantasy, Les Éditions du 38
TERRES OBSCURES
CHRONIQUES DU JOUR PÂLE
Sylvie KAUFHOLD
Collection du Fou
Première partie VOLEURS DE ROCHE
1
L’éclaireur aputi avançait sans bruit dans la cité d’Anbar, ombre furtive sur les murs de pierre, glissant le long des maisons alignées dans les ruelles étroites qui se succédaient, désertes. Au cœur de l’étrange nuit, les habitants de la cité, les Nilaks, dormaient d’un sommeil profond, car depuis bien des années ils ne craignaient plus aucune attaque, aucun guerrier. Perchée sur la falaise dans un paysage aride et froid fait de pierre et de glace, Anbar dominait ce qui restait du monde. Tout juste quelques gardes patrouillaient-ils par acquit de conscience. Un animal sauvage à la recherche de nourriture, un rôdeur rendu téméraire par la faim aurait pu se glisser dans la cité, à l’affût de quelque rapine. Mais jamais le peuple des Nilaks n’aurait imaginé qu’une petite troupe de coureurs aputis prendrait un tel risque. La cité était imprenable. Au sud, la falaise et ses murailles la protégeaient des rares peuples survivants, au nord les serres qui s’étendaient à perte de vue s’enfonçaient dans un plateau inhabité. La nuit, dans la lumière bleutée de la roche-mère, le silence régnait en maître.
Quel que fût le manque de motivation des gardes, le risque n’était pas absent de cette mission nocturne pour les Aputis. Le silence absolu était l’ennemi de l’éclaireur. Il le savait. Un faux pas, un crissement ou un froissement malheureux pouvaient suffire à donner l’alerte.
Au détour d’une ruelle, l’éclaireur repéra une patrouille et s’effaça immédiatement dans l’ombre d’une alcôve. À peine avait-il transmis un ordre muet à ceux qui le suivaient, qu’il les sentit disparaître eux aussi à quelques mètres de là. Son cœur battait frénétiquement, mais ses mouvements étaient précis, rapides, son pas furtif plus léger que celui du jaguar des neiges, l’animal totem de son clan. Il observa longuement les trois gardes qu’il reconnut comme de parfaits exemplaires des clans nilaks : aussi grands et blonds que les Aputis étaient petits et bruns. Ils avaient le pas lourd et le rire bruyant. Ils étaient sûrs d’eux, de leur force et de leur nombre, dans la cité bien éclairée. Un bref instant, malgré le mépris qu’il voulait leur porter, l’éclaireur envia leur insouciance et leur puissance.
— À la taverne après ce dernier tour de garde ? demanda joyeusement le plus grand des gaillards à ses deux compagnons.
— J’dis pas non, répondit le plus âgé des trois, j’ai envie d’une bonne partie de dés.
— Et de quelque chose de corsé pour ton gosier ! plaisanta le dernier.
Un éclat de rire partagé secoua les trois grands corps, faisant vibrer l’air froid et vif de la nuit. Dans son alcôve, l’éclaireur se fit aussi petit qu’il le put, retenant son souffle. Les gardes se tenant à quelques mètres à peine de lui, il aurait suffi que l’un d’entre eux s’appuie à la façade pour le découvrir. Sa main glissa sans bruit sur le manche en bois brut de sa longue lame. Il était prêt à combattre, à mettre fin à cette hilarité sonore qui n’en finissait pas. Chaque seconde s’étira en une éternité.
Ses inquiétudes étaient infondées. Les gardes étaient bien trop pris par la perspective d’une bonne soirée à la taverne pour le remarquer. Ils allaient d’ailleurs continuer leur chemin en conversant avec animation sur les bienfaits de l’alcool, quand soudain l’un d’eux trébucha.
— Hé ! s’écria-t-il en frottant son genou endolori par la chute. Il manque une pierre-reflet dans les pavés !
L’un de ses compagnons se pencha et ne put que constater l’évidence.
Dans un réflexe protecteur, l’éclaireur serra son sac contre lui et retint sa respiration. Il avait arraché cette pierre juste avant de tomber sur les gardes ! S’ils s’apercevaient que d’autres manquaient, ils donneraient l’alerte. Il réassura sa prise sur son poignard et avança un pied hors de l’alcôve, prêt à intervenir…
— Encore un de ces foutus gamins ! grogna le troisième garde. Ils ne peuvent pas s’empêcher de faire des leurs !
— Si je leur mets la main dessus, ils vont regretter leurs larcins, menaça le garde qui avait trébuché. J’ai failli me tordre le pied !
— Il faudra signaler le problème au capitaine. Les jeunes ne respectent rien.
— Ils sont jaloux, c’est tout. S’ils avaient le droit d’en avoir une avant leurs treize ans, ils n’essaieraient pas de les piquer en douce !
— Moi aussi, admit le blessé, j’en rêvais depuis longtemps avant d’avoir enfin la mienne dans ma poche.
— Allez, on va pas les laisser gâcher la soirée. Les bâtisseurs répareront les dégâts demain. Des pierres-reflets, il y en a plein l’entrepôt !
Le larcin vite oublié et leur bonne humeur retrouvée, les trois gardes se remirent en chemin, plus décidés que jamais à rejoindre la taverne. Par chance ils prirent une direction bien éclairée, une ruelle que les Aputis n’avaient pas encore dépouillée de ses pierres-reflets. Le poing de l’éclaireur se relâcha, le poignard reprit sagement sa place dans le fourreau de cuir attaché à sa cuisse. Une fois le danger écarté, l’homme se glissa hors de l’alcôve et fila comme une ombre le long des façades de pierre.
Enfin, après un interminable labyrinthe de ruelles, il déboucha sur la place centrale. Les maisons plus larges et plus hautes formaient ici un cercle parfait. Mais ce n’étaient pas les demeures des notables d’Anbar qui intéressaient les Aputis. Au milieu de la place se dressait un autel, surmonté de la roche-mère. Le souffle coupé par la beauté de ce trésor tant convoité et si mal protégé, l’éclaireur aputi perdit un instant la parfaite maîtrise de ses gestes. Il le savait : la roche-mère avait besoin d’être exposée aux quatre vents pour que les pierres-reflets réparties dans toute la cité – au cœur des foyers, sur les façades des maisons, dans les pavés des ruelles et même dans les poches des habitants – puissent recevoir son énergie vitale. Elle était le cœur pulsant de la cité des Nilaks. Elle était la raison de leur santé et de leur énergie, de leur force légendaire. Seuls parmi tous les peuples survivants, les Nilaks ne devaient pas lutter contre la malédiction du jour pâle. Ils ne connaissaient pas le grand sommeil qui dévorait les autres peuples les uns après les autres. Leur santé insolente et leur inconscience égoïste les rendaient détestables aux yeux des Aputis. Mais la roche-mère était pure, elle avait droit à toute leur admiration, leur amour et leur désir. Elle représentait la réponse à tous les problèmes de leur peuple, elle permettrait son ultime sauvetage. Sa lumière continue et chaude semblait envelopper le monde d’une douceur bienveillante malgré la nuit. Englué un court instant dans sa stupeur, l’éclaireur 

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents