Tiriganiak, docteure au Nunavut
103 pages
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Tiriganiak, docteure au Nunavut , livre ebook

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Description

Tiriganiak, une chirurgienne métisse, s’établit au Nunavut pour y ouvrir une clinique communautaire : elle, son mari, natif de la région, et leur fille, vivent paisi-
blement dans ce territoire nordique à la fois beau et terrible, mais les démons du passé finissent par les rattraper.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 septembre 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782896996643
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tiriganiak, docteure au Nunavut

Du même auteur
 
Chez le même éditeur
L’homme qui venait de nulle part , roman, 2018, 316 p.
L’enfant qui ne pleurait jamais , t. 3, roman autobiographique, 2014, 280 p.
L’enfant qui ne pleurait jamais , t. 2, roman autobiographique, 2013, 260 p.
Le voyage infernal , roman, 2011, 272 p. (finaliste au Prix littéraire Le Droit 2012).
L’enfant qui ne pleurait jamais , t. 1, roman autobiographique, 2011, 240 p. (lauréat du prix Christine-Dumitriu-van-Saanen 2012).
La piste sanglante , roman jeunesse, 2011 (2009), 184 p. (lauréat du prix Françoise-Lepage 2011 et finaliste au Prix du livre d’enfant Trillium 2010).
Aurélie Waterspoon , roman jeunesse, 2009, 220 p. (finaliste du Prix des lecteurs 15-18 ans Radio-Canada et Centre FORA 2009, finaliste du Prix littéraire Le Droit 2010).
Akuna-Aki, meneur de chiens , roman, 2007, 368 p. (lauréat du Prix des lecteurs Radio-Canada 2008).
 
Chez d’autres éditeurs
Sortilèges : Seul le fantastique a des chances d'être vrai, nouvelles, Montréal, Les Éditions Québec Livres, 2015, 189 p.
Nanuktalva , roman, Ottawa, Les Éditions David, 2016, 208 p. (finaliste du Prix Trillium).
L’homme aux yeux de loup , roman, Ottawa, Les Éditions David, 2005, 366 p. (finaliste du Prix des lecteurs Radio-Canada, du prix Trillium et du Prix littéraire 30 Millions d’Amis).
Hokshenah, l’esprit du loup blanc , roman, Paris, Éditions Les 3 Orangers, 2002, 240 p. (finaliste du Prix littéraire 30 Millions d’Amis 2003).

Gilles Dubois








Tiriganiak, docteure au Nunavut
 
Roman








2020
Collection Vertiges
L’Interligne

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
 
Titre: Tiriganiak, docteure au Nunavut / Gilles Dubois.
 
Noms: Dubois, Gilles, 1945- auteur.
 
Collections: Collection Vertiges.
 
Description: Mention de collection: Vertiges
 
Identifiants: Canadiana (livre imprimé) 20200282972 | Canadiana (livre numérique) 20200283006 |
 
ISBN 9782896996629 (couverture souple) | ISBN 9782896996636 (PDF) | ISBN 9782896996643 (EPUB)
 
Classification: LCC PS8557.U23476 T57 2020 | CDD C843/.6—dc23
 
 
 
 
 
 
 
L’Interligne
435, rue Donald, bureau 337
Ottawa (Ontario) K1K 4X5
613 748-0850
communication@interligne.ca
interligne.ca
 
Distribution : Diffusion Prologue inc.
 
ISBN 978-2-89699-664-3
© Gilles Dubois 2020
© Les Éditions L’Interligne 2020 pour la publication
Dépôt légal : 3 e trimestre de 2020
Bibliothèque et Archives Canada
Tous droits réservés pour tous pays

Nunavut sanginivut.
« Notre terre, notre force. »
 
Ce livre est respectueusement dédié au peuple inuit, tout spécialement à ceux et celles qui furent déportés en 1953, dans le Haut-Arctique, à 2000 kilomètres de leur terre natale.

À ma bonne amie, la juge Shelley C. Adams.

On parle beaucoup de chiens dans cette histoire. C’est pourquoi je tiens à rendre hommage à ceux qui accompagnèrent 40 années de ma vie, de fidélité et d’une affection sans faille. Les voici, dans leur ordre d’adoption à partir de 1979.
Chinook, Sophie, Museau, Mahtoh, Chounka, Eshda, Sintepoh, Pahaska, Pishko, Okya, Chouchou, Kiki, Lobo, Koda, Gouapa, Tounet et, à ceux qui sont toujours avec moi : Pilou et Mushy. Pilou, mon brave chien, souffrait de la maladie de Lyme. Il est mort hier, le 28 juin 2020.
Excepté Chinook, acheté dans un élevage (à mon grand regret), tous les autres, animaux abandonnés, souvent martyrs, furent adoptés à la SPCA ou trouvés mourant de froid ou de faim sur le bord d’un sentier, enchaînés dans le bois, jetés sur la route.
 
Qujanarujussuaq ! Merci mes amis.



Avant-propos







Un matin de septembre 1953, 19 familles inuites d’Inukjuak, dans le Nord-du-Québec, et de Pond Inlet, furent déportées, dans le Haut-Arctique, à Resolute Bay et Craig Harbour, à 2000 kilomètres de la côte de la baie d’Hudson, leur terre natale. On leur promit qu’ils n’y resteraient que deux ans. Ils y vécurent 21 ans. Pour les malheureux, cette période terrifiante de leur vie se nomme Iqqaumavara : Je m’en souviens. La raison donnée par le gouvernement fédéral pour cet acte inhumain fut : surpopulation et rareté du gibier. Presque une plaisanterie. En réalité, le Canada voulait rattacher à son territoire national cette partie de l’Arctique alors peu habitée. Prouver que des Canadiens y vivaient fut l’unique moyen qu’ils trouvèrent pour se justifier. « Il faisait -20 o C sous la tente », expliquera un déporté inuit. « Le vent balayait la neige. On ne pouvait pas construire d’iglou. C’était la nuit, tout le temps. On n’avait jamais vu ça. On était terrifiés. Impossible de chasser la nuit. On avait froid, y’avait rien à manger. Partout, s’étendait la plaine immense, glacée. On allait voler des restants de nourriture sur le dépôt d’ordures de la base militaire de Resolute Bay, à 7 km de là, 14 aller-retour, sur une toundra venteuse, par des froids de -40, -50 o C. En mars 1954, le gendarme Gibson nous interdit de voler des ‘articles’ dans le dépotoir. L’État construisit nos premières maisons en 1962. Les enfants aimaient l’école, car on leur donnait à manger. »
En 2010, le gouvernement présenta des excuses aux habitants du Nunavut, ainsi que 10 millions de dollars offerts en dédommagement. Les Inuits refusèrent le tout 1 .


1 . Condensé de l’article de Caroline Montpetit paru dans Le Devoir du 13 mai 2014, sous le titre « Voyage au bout d’un enfer de glace » ( https://www .ledevoir.com/societe/408147/voyage-au-bout-d-un-enfer-de-glace).


Première partie




Village de Guviai Jaujuq, Nunavut
12 juin 2016, 5 heures du matin

Dès que l’avion qui l’avait déposé à l’aéroport de Guviai Jaujuq fut reparti, Tugliak s’enfila dans la forêt, ouvrit sa valise et en tira le fusil des forces spéciales McMillan Tac-50. C’est avec une telle arme qu’un soldat canadien avait abattu un taliban à 3 540 mètres de distance, signant ainsi un record historique chez les tireurs d’élite qui ne sera probablement jamais égalé. Vers 6 heures du matin, Tugliak vit un couple d’autochtones se diriger vers le hangar pour avions du village. La femme, c’était « elle » ! Le fantôme de son passé, celle qui avait fait de sa vie un enfer. L’Inuit de belle carrure qui l’accompagnait, boitait fortement et s’appuyait sur des béquilles. Tugliak sourit. Il atteignait son but. Avec un tressaillement de joie, il épaula son arme. Une pensée incongrue en la circonstance lui traversa l’esprit : Il trouvait la femme plus jolie au naturel que dans l’article du magazine qui l’avait élue « Femme entrepreneure de l’année ». Elle n’est plus très jeune, approchant sûrement de la cinquantaine, mais elle conserve du charme et une classe indéniable, se dit Tugliak . Malheureusement pour elle, les seules fleurs que l’homme était en mesure de lui offrir seraient celles de sa couronne mortuaire. Il cadra le visage de la femme, une métisse au centre du croisillon de sa lunette de visée, respira et relâcha doucement l’air trois fois de suite. Son doigt caressa la queue de détente, exerça une légère pression, sentit passer la première bossette. Tugliak bloqua sa respiration. Son doigt atteignit la seconde bossette. C’était l’instant…*
À Dieu vat !
* Juste avant que ne parte le coup, la détente se durcit. La bossette est une butée. La balle partirait à la prochaine pression du doigt.

Longtemps avant Tugliak, un autre événement se produisit dans cette région des Territoires du Nord-Ouest, au nord du Québec, qui allait lui aussi bouleverser le cours des choses. Le 2 décembre de l’année 1995, à 6 heures du matin, une jeune femme de 29 ans s’apprêtait à poser son avion sur une piste gelée de Qikiqtaaluk, l’île de Baffin. Ces terres deviendraient le Nunavut quatre ans plus tard, le 1 er avril 1999. C’était un jour tout en grisaille. On ne retrouvait la nuit totale qu’à cinq degrés du Pôle Nord. « En cette période de l’année, le soleil levé à 9 h 30 se couche vers 13 heures, après avoir glissé juste au-dessus de l’horizon », se rappelait de ses lectures celle qui survolait pour la première fois la plaine interminable aux commandes de son Cessna. Elle se nommait Gaïa. C’était une ravissante métisse Kristineau. Les derniers instants de son vol n’avaient pas été faciles. Gaïa les revécut en pensée. Elle

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