Toute une vie sur les bancs d école
66 pages
Français

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Toute une vie sur les bancs d'école , livre ebook

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Description

Professeur de cégep pendant des années, aujourd’hui auteur jeunesse visitant régulièrement les écoles de la province, François Gravel a passé presque toute sa vie dans les salles de classe. En vingt-six courts textes, il revoit chacune des époques où il a fréquenté l’école et nous offre de multiples portraits qui font rire – parfois jaune – et éclairent toutes les facettes de cet univers. Un recueil à mettre entre toutes les mains, surtout celles des enseignants !
ll y a de nombreux avantages à être un auteur jeunesse moyennement connu. En plus d’avoir le privilège de gagner votre vie en faisant ce que vous aimez, on vous invite aux quatre coins du pays et même à des endroits aussi peu attrayants que Paris, Bâle ou Bruxelles pour participer à des salons du livre ou y recevoir des prix. Votre réputation vous précède parfois et vous n’avez pas à vous présenter. Ça n’a l’air de rien, mais c’est très agréable. Vous recevez des lettres de parfaits inconnus qui vous disent que vos livres ont changé leur vie, ou du moins qu’ils ont déclenché chez eux le goût de la lecture. Vous pouvez marcher dans la rue sans être assailli par des groupies, mais on vous reconnaît parfois à la pharmacie ou à l’épicerie et on vous adresse quelques mots gentils. Comme vous n’êtes pas un poète patenté ou un romancier célèbre, il ne passerait jamais à l’esprit des journalistes de vous demander de vous prononcer sur l’avenir constitutionnel de votre nation, le choc des civilisations ou la fin de l’histoire. Vous n’êtes pas obligé non plus de proposer des solutions pour régler la dette des pays du tiers monde : comme tout le monde le sait, cela relève plutôt de la compétence des chanteurs de rock.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764430743
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur chez Québec Amérique
Adulte
Ostende , coll. Littérature d’Amérique, 1994, coll. QA compact, 2002, coll. Nomades, 2015.
Nowhere man , coll. Tous Continents, 2013.
À deux pas de chez elle , coll. Tous Continents, 2011.
Voyeurs, s’abstenir , coll. Littérature d’Amérique, 2009.
Vous êtes ici , coll. Littérature d’Amérique, 2007.
Mélamine Blues , coll. Littérature d’Amérique, 2005.
Adieu, Betty Crocker , coll. Littérature d’Amérique, 2003.
Fillion et frères , coll. Littérature d’Amérique, 2000, coll. QA compact, 2003.
Je ne comprends pas tout , coll. Littérature d’Amérique, 2002.
Vingt et un tableaux (et quelques craies) , coll. Littérature d’Amérique, 1998.
Miss Septembre , coll. Littérature d’Amérique, 1996.
Les Black Stones vous reviendront dans quelques instants , coll. Littérature d’Amérique, 1991.
Jeunesse
L’Étrange Pouvoir de Léo Langelier , coll. Bilbo, 2015.
Bienvenue à Wawa ! – Tout plein d’histoires sur les noms des lieux , 2014.
Lazare Vollant , coll. Magellan, 2014.
Arthur Prophète , coll. Magellan, 2014.
Le Guide du tricheur 2 – L’École , 2013.
Granulite , coll. Bilbo, 1992, nouvelle édition, 2013.
Drôles d’écoles ! – Tout plein d’histoires avec des écoles , 2013.
Cocorico ! – Tout plein d’histoires qui parlent des langues , 2013.
• Finaliste, Prix du livre jeunesse des Bibliothèques de Montréal
Le Guide du tricheur 1 – Les Jeux , 2012.
Schlick ! – Tout plein d’histoires avec des mots , 2012.
Hò , coll. Titan+, 2012.
• Prix Alvine-Bélisle 2013
• Finaliste, Prix du Gouverneur général 2012
• Finaliste, Prix du livre jeunesse des Bibliothèques de Montréal
La Cagoule , coll. Titan+, 2009.
Lola superstar , coll. Bilbo, 2004.
Kate, quelque part , coll. Titan+, 1998.
Le Match des étoiles , coll. Gulliver, 1996.
Guillaume , coll. Gulliver, 1995.
• Mention spéciale : prix Saint-Exupéry (France)
SÉRIE KLONK
12 titres parmi lesquels :
Klonk contre Klonk , coll. Bilbo, 2004.
Le Testament de Klonk , coll. Bilbo, 2003.
SÉRIE SAUVAGE
Sauvage , série regroupée, 2010.
6 titres parmi lesquels :
Sales Crapauds , coll. Titan, 2008.
Les Horloges de M. Svonok , coll. Titan, 2007.





Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Interscript
Révision : Annie Pronovost et Chantale Landry
En couverture : © shutterstock / koosen
Conversion en ePub : Nicolas Ménard
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Gravel, François
Toute une vie sur les bancs d’école
ISBN 978-2-7644-3072-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3073-6 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3074-3 (ePub)
I. Titre.
PS8563.R388T682 2016 C843’.54 C2015-942246-9 PS9563.R388T682 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com


Le monde ne se maintient en vie que par le souffle des enfants qui étudient.
Talmud


1
Toute une vie sur les bancs d’école
Rien n’est plus compliqué que le métier d’humain. La preuve, c’est que nous devons l’apprendre pendant les seize premières années de notre existence, et encore n’est-ce qu’un minimum : pour peu que nous fréquentions l’université et continuions à nous perfectionner, la plupart d’entre nous passons plus du tiers de notre vie sur les bancs d’école.
Je n’y ai évidemment pas échappé.
J’ai fait mes études primaires dans les années 1950, à l’époque où on apprenait à compter sur des grains de chapelet. Madame Boucher, notre maîtresse de première année, devait avoir une mémoire d’éléphant, une poigne de fer et la patience d’un ange : si j’en crois mon bulletin, nous étions 35 élèves en septembre et 46 à la fin de l’année. Je suppose que plusieurs familles s’étaient établies entre-temps dans ce quartier en expansion et il fallait bien caser les enfants quelque part. Autant que ce soit dans une école.
Qu’une jeune femme ait pu établir son autorité sur 46 élèves de cinq ou six ans en plus de leur apprendre à lire, à écrire et à compter, sans même parler de les préparer à la première communion et de gérer les mitaines perdues, les bottes d’hiver et les bagarres de la cour de récréation, relève de l’exploit. J’ai même du mal à imaginer comment on pouvait placer autant de pupitres dans une salle de classe.
Dans les années 1960, j’étais de nouveau assis dans un local surpeuplé, mais au cours classique, cette fois. L’école était dirigée par un homme qui semblait éprouver un intense plaisir à exiger que nous ayons les cheveux aussi courts que les siens et à ce que nous soyons vêtus en tout temps d’un veston, d’une cravate, d’une chemise blanche au col empesé et de chaussures impeccablement cirées. Il s’était donné le mandat de nous inculquer que le respect de l’autorité représentait une valeur fondamentale de notre société – à condition que ce soit lui qui incarne cette autorité, comme de raison.
Nos professeurs, de leur côté, devaient nous convaincre que les discours de Cicéron en latin étaient plus intéressants que les chansons des Beatles. On leur en demandait beaucoup.
Puis 1968 est arrivé et plus rien n’a jamais été comme avant.
Un des souvenirs les plus vifs que nous retenons de cette époque effervescente est celui des féministes qui brûlaient leurs soutiens-gorge. Je n’ai pour ma part jamais assisté à de tels incendies. Il semble d’ailleurs qu’ils n’aient pas réellement eu lieu, mais qu’ils aient simplement été évoqués par une journaliste américaine désireuse de dénoncer le machisme ambiant. Ce dont je peux témoigner pour l’avoir vécu, cependant, c’est que les hommes ont été libérés d’un asservissement peut-être encore plus contraignant : en cette année bénie de la création des cégeps, nous pouvions enfin nous débarrasser de nos cravates ! Ces collèges publics ont évidemment donné lieu à une foule d’expériences pédagogiques plus originales les unes que les autres, mais je connais peu de réformes qui arrivent à la cheville de celle-là.
Après m’être attardé un peu trop longtemps dans les locaux enfumés de mon cégep, je me suis retrouvé dans les années 1970 à étudier les sciences économiques à la toute nouvelle Université du Québec. J’y ai fait de nombreuses grèves et appris des choses palpitantes à propos du marxisme-léninisme, du trotskysme et de la pensée de Mao Tsé-toung. À l’occasion, j’ai aussi pu étudier tout juste ce qu’il fallait de sciences économiques pour être en mesure de l’enseigner à des cégépiens et je me suis lancé dans la carrière d’enseignant avant même d’avoir terminé mon baccalauréat, et sans jamais avoir suivi de cours de pédagogie. J’aurais tout aussi bien pu travailler dans une banque ou dans un ministère, mais on m’y aurait forcé à porter une cravate. Il n’en était pas question.
J’ai enseigné pendant 30 ans dans un cégep de taille moyenne situé dans une ville de taille moyenne et j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à exercer ce métier, du moins la plupart du temps. Non seulement mon travail était stimulant, mais il me laissait suffisamment de temps libre pour m’adonner à une activité qui allait m’accaparer de plus en plus : l’écriture de romans et de livres pour les enfants.
Quand j’ai pris ma retraite de l’enseignement, à l’âge de 55 ans, je me suis tout naturellement consacré à l’écriture… et à la visite d’écoles, où je suis régulièrement invité à parler de mon métier d’écrivain avec des él&#

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